Nicolas JOARY Posté le 30 mai 2023 Share Posté le 30 mai 2023 (modifié) Voici le reportage de ma balade de trois jours, en mai 2023, dont une bonne partie en suivant la voie verte Trans-Ardennes. Jour 1 (23/05/2023) : J'entame la rando en éliminant d'emblée un élément qui me semble déplaisant : le respect d'un horaire. Quand on voyage à vélo, c'est le genre de chose dont il est préférable de n'avoir pas à se soucier. Le train est à 9 h 30 à Gembloux (celui qui est recommandé sur le site de la SNCB pour mon transfert vers Arlon), pas question de le manquer ! De chez moi, ça fait à peine vingt bornes ; mais, vélo chargé (depuis la veille au soir excepté pour le ravitaillement, portefeuille, téléphone et clés), le moindre incident peut causer un retard néfaste. Comme Madame m'accompagne avec son VAE jusqu'à la gare de Gembloux, ce qui mathématiquement double la probabilité d'un incident technique, je préfère réduire les risques en planifiant un départ à 7 h 30. Le trajet s'effectue sans la moindre anicroche (selon la Loi de Murphy, en démarrant à 8 heures nous aurions certainement subi une crevaison), ce qui me laisse le temps de savourer un croissant et un chocolat chaud avant de dire au revoir à ma femme devant l'ascenseur qui m'emporte, avec mon vélo, vers la passerelle au-dessus des voies. Un autre ascenseur – plus petit, vraiment très juste pour mon destrier – est disponible pour descendre sur le quai numéro 4. Le train est ponctuel (6 minutes de retard, c'est encore « à l'heure » selon la SNCB) et, logiquement, je dois m'adresser à l'accompagnateur pour connaître l'endroit où je suis autorisé à embarquer. La gare est en légère courbe, la rame à double étage doit avoisiner les deux cents mètres et, faute de trouver chef de train ou chef de gare, je grimpe au hasard avant la fermeture des portes. Ce n'est sûrement pas le bon endroit (j'ai dû hisser la bête sur une plateforme, où elle traîne comme un chien dans un jeu de quilles), alors que le site des chemins de fer annonçait « embarquement au niveau du quai ». 15 minutes plus tard, en gare de Namur, je trouve l'accompagnatrice qui m'indique aimablement que c'était dans la première voiture... etc. Nouvelle séance de musculation pour descendre la bécane et l'emmener en tête de convoi où, en effet, l'embarquement est très aisé. Tout l'étage inférieur du wagon est aménagé pour les cyclistes et Personnes à Mobilité Réduite. Je peux donc sangler la bête et m'asseoir à côté, ce que je fais avec plaisir, car, selon l'adage, c'est le c*l qui repose les jambes (et j'aurai bien besoin des miennes dans les prochaines heures). Quelques personnes sont assises là, mais le seul vélo est le mien. Environ une heure cinquante après le départ de Gembloux, me voici à destination. Autant Gembloux est une gare moderne et bien équipée, autant Arlon en est une à l'ancienne : pas d'ascenseurs, pas d'escaliers roulants, pas de passerelle lumineuse ; rien que des marches « en dur » et un sombre tunnel sous voies dans lequel je dois descendre mon vélo en posant les roues dans une sorte de gouttière posée (trop près du mur !) sur les marches. Ce ne sera pas simple et je n'ose pas songer à la personne en fauteuil roulant qui descend du train au même endroit ! Pour remonter de l'autre côté, un jeune gaillard serviable me donnera un coup de main qui lui vaudra mes plus chaleureux remerciements. Je quitte enfin la gare et m'oriente rapidement, prenant la direction de Florenville. Il est onze heures trente passées, il fait gris et le vent de N-E est frais. Je sais que cette première journée devrait être la plus facile, l'itinéraire étant dans son ensemble en pente favorable puisque j'ai prévu, après Florenville, de rejoindre la vallée de la Meuse en territoire français et d'ensuite longer le cours d'eau en direction du nord. Je roule sur une piste cyclable en piteux état et, par endroits, carrément impraticable sinon avec un VTT : défoncée, envahie d'herbes folles et de gravillons... une honte ! À Étalle, je m'accorde une pause pour casser la graine : pain et beurre de cacahuètes. Il est 12 h 45, le croissant du matin est déjà loin. De toute façon, je mange souvent, quand je suis sur une sortie de plus d'une heure. De petites quantités à la fois, cela me réussit bien. J'ai emporté des barres muesli selon la recette maison, mais n'y ai pas encore touché. Elles sont un excellent coup de fouet énergétique. J'enfourche à nouveau mon vélo, ce qui exige de lever la jambe bien haut par-dessus le chargement en veillant bien à ne pas me déboîter la hanche, tout en conservant l'équilibre. Se vautrer à l'arrêt, c'est d'autant plus ridicule qu'on n'est généralement pas seul à ce moment-là. À partir d'Étalle, par Tintigny et jusque Jamoigne, le revêtement de la piste cyclable et son entretien seront excellents. Au-delà, par contre, en me dirigeant vers Florenville, les conditions de roulage se gâteront à nouveau. En Wallonie, il reste bien des efforts à consentir pour l'aménagement et l'entretien des infrastructures cyclables ! Je m'offre une bonne halte et une tasse de café en terrasse sur la place de Florenville, puis un trio de « pipes d'Ardenne » (des saucisses sèches fumées) d'une charcuterie toute proche. La frontière franchie aux alentours de 15 heures, je prends la direction de Carignan et la vallée de la Chiers. Une fois encore, j'en arrive à me dire que, décidément, les Français ont gardé le meilleur pour eux. Il suffit de passer la frontière et... c'est plus joli. La route est vallonnée, mais en offrant toujours davantage à descendre qu'à monter, avec en outre le vent qui me pousse en trois quarts arrière la plupart du temps. Il reste frais, mais cela ne se sent pas trop dans de telles conditions, même si le soleil ne se montre toujours pas. Un peu plus loin, la D981 est barrée (probablement pour travaux), une déviation est fléchée vers Mogues, par la D48. J'examine la carte : à Mogues, j'aurai probablement la possibilité de rejoindre la D981, mais poursuivre sur la D48 vers Puilly et Blagny semble plus intéressant, la petite route étant bordée d'un trait vert qui, en langage Michelin, signifie « parcours pittoresque ». Bingo ! Jolie route sinueuse, tranquille, vallonnée, dans la nature. L'appareil photo compact est à portée de main dans ma sacoche de cintre, je m'arrêterai plusieurs fois pour immortaliser le décor. À Blagny, je bifurque vers Carignan avant d'atteindre la « route rouge » Longwy-Sedan. Je la traverserai un peu plus loin pour emprunter la D19 vers Mouzon. Entretemps, à Carignan, je me serai accordé une petite halte pour dévorer la banane que j'avais emportée et acheter une baguette pour le soir. Je quitte la vallée de la Chiers et trouve quelques bonnes côtes à franchir, entre 5 et 8 % de déclivité, mais pas très longues. En mode léger, j'en parlerais à peine ; mais sur une machine qui, bagages et ravitaillement compris, doit excéder les trente kilos, les paroles ont beau être les mêmes, la musique est différente ! Le petit plateau commence à servir, même si je garde le plus souvent les plus gros pignons en réserve. Inutile de forcer, la route est encore longue pour rentrer chez moi ; et puis... je ne suis pas pressé ! L'unique contrainte horaire de ma randonnée est déjà bien loin. Vers 17 h 15, je pénètre dans Mouzon par la Porte de Bourgogne. L'occasion de m'assurer au passage que les freins de mon vélo fonctionnent toujours très bien et de me rassurer en songeant que je n'aurai pas à me hisser en sens inverse sur la pente à 10 % que je viens juste de dévaler ! L'appareil photo est de sortie : la porte, bien sûr, mais aussi la très belle Abbatiale et mon premier contact avec la « Transardennaise », la voie verte qui longe le cours de la Meuse et que je devrais suivre jusque Revin et peut-être au-delà, en suivant mon nez. Je n'ai planifié mon itinéraire que dans les grandes lignes, sans rien réserver à l'exception du train. L'après-midi s'achève et j'ignore toujours où je passerai la nuit. Pas de panique : les journées sont longues et les jambes encore vaillantes. En suivant la Meuse en direction de Sedan, je réalise à quel point il peut faire frais dans les vallées. Le soleil ne se montre toujours pas, bien que la masse nuageuse soit en train de lentement se morceler ; le changement de direction que je viens d'opérer me soumet au vent désormais défavorable ; et la proximité d'une masse d'eau bien froide n'arrange rien. Je n'ai pas tombé la veste de la journée, à présent je la ferme jusqu'au cou ! Il ne faudra d'ailleurs pas longtemps pour que j'ajoute un bandeau sous mon casque, pour me protéger les oreilles du froid. Il est près de 18 heures quand apparaissent des bandes de ciel bleu. Lorsque les nuages se déchirent du bon côté, je suis même gratifié d'un peu de soleil. C'est insuffisant pour réchauffer l'atmosphère, mais plaisant à voir. Une bonne demi-heure plus tard, je range ma monture, j'ai faim ! Décidément, la pratique cycliste stimule l'appétit. Le pain français et le saucisson fumé belge s'associent parfaitement. Ni bière ni gros rouge, par contre ; juste de l'eau qui, comme disait ma maman, « est forte puisqu'elle porte les bateaux ». Je redémarre vers Sedan, en suivant la voie verte dont le tracé s'éloigne désormais de la Meuse. Une branche du Canal de l'Est, de nombreuses étendues d'eau dont j'ignore les noms, le confluent avec la Chiers... La Transardennaise contourne un peu tout cela pour ne retrouver vraiment le bord de Meuse qu'à Remilly-Aillicourt. Je n'ai toujours pas de logement ; le camping à Douzy annonce sur son site Internet qu'il est complet et ne pourra accueillir aucun campeur avant le 29/05. De toute façon, un tel lieu ne me tente pas : trop de monde, trop de bruit. Apparemment, rien à Sedan. À Charleville-Mézières, peut-être, mais c'est encore loin. Pas de souci : je suis parti avec l'idée d'improviser, donc j'improviserai ! Wadelincourt, Donchery, Nouvion-sur-Meuse, Flize... Les kilomètres défilent, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et, cette fois, je sens la fatigue m'envahir. Il est passé vingt heures trente lorsque je jette mon dévolu sur un plan herbeux et pas trop caillouteux, en bordure d'un tronçon « non partagé » (inaccessible aux voitures) de la voie verte. D'un côté, une barrière fermée permettant juste le passage des piétons, cavaliers et cyclistes ; le même dispositif cinq cents mètres plus loin. Je dresse mon abri de toile près de la Meuse dont je ne suis séparé que par une rangée d'arbres. Avec ma femme, nous communiquons seulement par brefs messages pendant la journée, l'échange détaillé n'ayant lieu qu'en soirée, une fois le campement établi. Je lance donc un appel vidéo dont le contenu ne regarde qu'elle et moi. Le temps de manger un bout de pain avec un œuf dur, il est vingt et une heure trente lorsque je m'enferme dans la tente pour faire un brin de toilette (les lingettes pour bébé, c'est ce qui se fait de mieux à défaut de douche ou de bain), compléter les notes que j'avais commencé à prendre en sirotant mon café à Florenville et m'offrir un peu de lecture (j'ai emporté ma liseuse) avant un bon dodo. Chiffres du jour : 117 km parcourus ; 621 m de D+ ; 855 m de D-. (suite au message suivant) Modifié le 30 mai 2023 par Nicolas JOARY 4 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 30 mai 2023 Auteur Share Posté le 30 mai 2023 Jour 2 (24/05/2023) : Je m'éveille au chant des oiseaux et, aussitôt, ma vessie me rappelle que je n'ai plus vingt ans. Je sors me soulager à quelques pas puis retourne me coucher. Il fait froid, dans cette vallée ! Bien que j'aie de temps à autre perçu le grondement métallique d'un train, dans le lointain, j'ai plutôt bien dormi et me sens en bonne forme, mais il est trop tôt pour lever le camp. Je m'accorde encore plus d'une heure de somnolence avant de commencer à remballer le matériel. Je suis occupé à replier la tente lorsque je salue un promeneur matinal qui répond à mon bonjour et s'éloigne rapidement sans avoir émis le moindre commentaire quant à mon bivouac en bord de Meuse. À huit heures, je suis prêt à partir. Et si les sacoches sont pleines et l'emplacement vide, c'est que je n'ai rien oublié. Le soleil brille, mais le vent du nord bien présent et bien frais ne me laissera que peu de répit pendant cette seconde journée. Moins de deux kilomètres plus loin, baigné de soleil, un banc judicieusement installé en bordure d'un coude de la voie verte appelle à une première halte. Je n'ai encore rien mangé et l'emplacement est propice à la prise du petit-déjeuner. J'ignore si j'en trouverai un meilleur plus loin, donc je préfère profiter de celui-là. Je termine la baguette de la veille en la fourrant généreusement de beurre de cacahuètes. Je poursuis sur la Transardennaise : Lumes, Romery, Le Theux. La Meuse est jolie dans la lumière du matin, je n'oublie pas de prendre quelques photos : berges verdoyantes, écluses, bateaux... Je préfère éviter de m'aventurer dans Charleville-Mézières aux heures de pointe, j'irai « aux provisions » plus tard, mais j'ai envie d'un café ou d'un chocolat chaud. Je n'ai emporté ni popote, ni réchaud, histoire d'alléger mes bagages. Seul, juste pour quelques jours, j'ai très rarement envie de cuisiner ; et d'ailleurs, lors de ma rando de septembre 2022, je me suis contenté de faire bouillir de l'eau pour du café soluble ou un potage instantané. En attendant, il fait toujours aussi frais en dépit du temps ensoleillé : je garde le coupe-vent bien fermé et le Buff en bandeau sous le casque pour me couvrir les oreilles. À Nouzonville, la voie verte passe à proximité d'un supermarché. J'y achète une bouteille d'eau, une salade de légumes, une baguette, des pommes chips au sel et deux pommes. J'aurais bien pris une ou deux bananes, mais elles se vendent par cinq ou six seulement. C'est beaucoup trop pour un fruit qui supporte mal les voyages sur ou dans un sac ! En réserve, en sus de mes barres muesli, j'ai toujours une boîte de thon et une autre de filets de maquereaux, deux gaufres « maison », deux pipes d'Ardenne fumées, un œuf dur, une frangipane et un petit paquet d'abricots secs. Je range mes nouvelles acquisitions, remplis mes bidons d'eau et reprends tranquillement la route en direction de Monthermé. À Bogny-sur-Meuse, la berge est colonisée par des familles de bernaches du Canada. C'est attendrissant, tous ces parents qui veillent sur leurs oisons et semblent prêts à les défendre au besoin, mais il y en a partout et la voie verte est maculée de fientes. C'est en passant dans ce genre d'endroit qu'on réalise que si cette espèce est qualifiée d'invasive, c'est vraiment à juste titre. Petit à petit, la Meuse se fait plus encaissée, son lit plus profond. Le vent du nord s'engouffre volontiers dans la vallée, se rafraîchit auprès de l'eau, m'assaille puis me relâche au gré des méandres ; mais lorsqu'il se fait discret, c'est pour mieux contre-attaquer au tournant ! La dénivelée est faible, légèrement descendante, mais je m'en rends à peine compte. De face ou de côté, un vélo chargé de sacoches est une bonne prise qu’Éole n'abandonne qu'à regret. Je pourrais me planter le menton dans le guidon, j'augmenterais mon inconfort, mais pas ma vitesse ! Autant prendre mon mal en patience. Monthermé, je connais pour y être déjà passé à plusieurs reprises. Je laisse à ma gauche le pont sur la Meuse et m'arrête à une table de pique-nique, au soleil. Midi est déjà passé et, bien que je ne néglige pas l'un ou l'autre grignotage en cours de route, le repas de mi-journée est l'occasion d'un bel arrêt. Au menu, la salade de légumes, le pain frais, un morceau de saucisse fumée, le tout arrosé d'eau sous le regard vigilant de trois canards qui se sont aventurés sur la berge et attendent probablement que la nourriture leur tombe sous le bec. Le crissement du couteau sur la croûte de la baguette les fait instantanément lever la tête ! Des habitués... Je distribue quelques petits bouts de pain à mon fan-club de circonstance, me déleste dans une poubelle voisine des déchets accumulés depuis la veille et m'accorde encore quelques instants de repos avant d'enfourcher ma monture pour de nouvelles aventures qui auraient pour nom « Destination Revin ». Ce tronçon de la Transardennaise est de toute beauté. Sauvage, encaissée, la Meuse n'est pas toujours visible. Les berges sont hautes, abruptes, boisées. Les rayons du soleil n'arrivent pas facilement partout. Le vent du nord s'y engouffre de plus belle ! Les Roches de Laifour, les Dames de Meuse... Là-haut, il doit exister quelques sentiers accessibles aux randonneurs. Plus loin à l'est, une très belle route (la D989) que j'ai déjà empruntée à une autre occasion se hisse de Monthermé vers Hargnies et, de là, permet de redescendre vers Vireux-Wallerand ou, mieux encore, de bifurquer vers Haybes par la D7. Une boucle magnifique, mais exigeante, d'environ 60 km et 750 m de D+. Entre Revin et Fumay, la Transardennaise prend de la hauteur en se confondant avec la Route Forestière de la Basse Manise. Les voies de chemin de fer sont en contrebas et, plus bas encore, la Meuse est à l'abri des regards. Quelques côtes, cette fois pas très longues, mais à prendre à son aise avec un vélo chargé. En grimpant, le vent du nord n'est pas trop sensible, puisqu'il est partiellement dévié par le relief ; en revanche, une fois en haut, c'est à la pédale qu'il faut redescendre, car, malgré une masse totale qui n'est pas loin du quintal, la bicyclette et le cycliste ont quand même davantage tendance à ralentir sous l'effet du vent qu'à accélérer sous celui de la gravité. Deux kilomètres et demi avant Fumay (selon un poteau indicateur à l'usage des cyclotouristes), la voie verte se sépare de la route forestière pour emprunter un pont étroit et pavé, qui enjambe les voies de chemin de fer. La Transardennaise redescend puis me guide par-dessus la Meuse quelques centaines de mètres plus loin pour redescendre vers la Meuse, au-delà de l'écluse et du barrage de Saint-Joseph. Sur le petit pont, j'ai croisé un cyclovoyageur, bien chargé lui aussi. Il ne parlait ni le français, ni l'anglais ; mais avec force gestes, il m'a fait comprendre qu'il venait de traverser les Pays-Bas et la Belgique, pour lui bien plats (il avait probablement suivi les cours d'eau, côté wallon) par rapport aux « montagnes russes » des Ardennes. Sourires, pouces levés et salutations furent nos derniers échanges avant que chacun poursuive son chemin. Il n'est que quinze heures, mais je me sens bien las en arrivant à Fumay sous un ciel qui commence même à s'ennuager. Si l'érosion éolienne est une vieille et incontournable réalité, il semble qu'elle exerce ses effets sur le moral autant que sur le relief. Je traîne péniblement mon vélo, mes bagages, ma fatigue et un début de mal de tête jusqu'au camping municipal de Haybes, où la charmante et souriante jeune femme préposée à l'accueil fait vraiment honneur à sa fonction. Le camping étant peu occupé, elle me laisse le choix entre plusieurs emplacements. Les plus jolis sont côté Meuse, mais j'ai assez vu de cette flotte pour aujourd'hui et il me semble que plus je m'en éloigne, moins il fait froid. J'opte prudemment pour celui le plus proche des toilettes. Le terrain est propre et arboré ; l'équipement est basique et les prix modiques ; le raccordement à l'électricité est en supplément payant, mais je n'en ai nul besoin. Je dispose d'un jeu d'accus de réserve pour ma lampe frontale et d'une batterie volante qui me permet de recharger trois fois mon smartphone ; quant à l'autonomie de ma liseuse, elle ferait envie au plus acharné des « gamers ». Pour monter la tente, j'ai gardé mon coupe-vent et mes gants de vélo ; le premier pour me protéger du froid, les seconds parce que je n'ai pas chaud aux mains. Moi qui suis plutôt nerveux, j'accomplis tous les gestes avec calme, sans maugréer sur les sardines qui ne s'enfoncent pas du premier coup ni injurier Éole qui tente d'emporter tout ce qui n'est pas encore parfaitement arrimé. Fatigue et résignation se combinent à mon mal de tête pour me faire fonctionner au ralenti. Je suis passé en mode économique. Il n'est pas encore dix-sept heures et ma journée touche déjà à sa fin : campement installé, matelas gonflé, sac de couchage étalé. J'ai avalé un cachet de paracétamol avec quelques bonnes gorgées d'eau, mon mal devrait passer rapidement, je ne suis pas du genre migraineux et je ne me sens pas malade. Je suis juste fatigué. J'envoie à ma femme une photo du campement accompagnée de quelques mots gentils et de la promesse de l'appeler bientôt en vidéo ; puis je rassemble mon vélo, ma sacoche de cintre et ce qui me reste de courage pour pédaler jusqu'en ville. Je ne sais pas trop ce que je cherche, mais c'est probablement quelque chose de chaud à manger. Pas loin, il y a un restaurant, mais manger en terrasse ne me tente pas et m'aventurer à l'intérieur ne m'attire pas davantage. Et j'ai envie de quelque chose de simple et rapide. Une pizzeria est fermée, il est trop tôt sans doute. Ailleurs, ça monte. L'énergie me manque. Même délestée de son chargement, ma monture me paraît encore bien lourde. Je fais demi-tour et me prends une nouvelle dose de vent du nord. De cela, au moins, j'en ai déjà soupé ! Je regagne le camping où deux autres cyclistes sont arrivés, qui ne voyagent pas ensemble. Je les salue courtoisement au passage. L'un d'entre eux mange à l'abri du vent derrière la cabine d'alimentation électrique, contre laquelle il a appuyé son vélo lourdement chargé ; l'autre s'affaire à dresser sa tente sur la parcelle voisine de celle que j'occupe, mais à l'autre extrémité, près de la borne électrique. Celui-là voyage en mode bike-packing, sur une machine plus légère (route ou gravel, je n'ai pas vérifié). Je cadenasse mon vélo et me réfugie à l'entrée de ma tente, assis sur le matelas, jambes dans l'abside frontale. Je n'ai pas envie de parler, je suis dans un état second. Mon mal de tête est encore présent, mais je suis sûr de n'avoir pas subi d'insolation. Juste une sensation de visage brûlant et un léger coup de soleil sur le nez diagnostiqué au miroir de poche. J'ai la sensation d'être ivre sans avoir bu la moindre goutte d'alcool. Le vent m'a saoulé. Je mange froid : pain, filets de maquereaux à l'huile d'olive (je bois même l'huile !) et une pomme pour dessert. Après un court déplacement vers les poubelles, je m'enferme dans la tente et me débarrasse de la veste coupe-vent que j'ai parfois ouverte, mais sans jamais l'enlever de toute la journée. Je n'ai même pas le courage de me laver (de toute façon, je n'ai pas transpiré, tant s'en faut). Je me déshabille et enfile aussitôt ce qui me tient lieu de pyjama : sous-vêtement thermique à manches longues, slip synthétique et collant de running en lycra, chaussettes de laine. Pas question d'avoir froid, sous peine de passer une très mauvaise nuit ! Assis les jambes au chaud sous la couette (voir notes annexes), je griffonne le résumé des événements de la journée, tant qu'ils sont encore frais dans ma mémoire, ainsi que les données enregistrées par mon compteur de vélo. Comme annoncé, je passe l'appel vidéo à Madame ; et, comme hier ; son contenu restera rangé dans une catégorie qui ne regarde qu'elle et moi. L'appel terminé, il n'est qu'un peu plus de 19 heures et le soleil déclinant a repris la maîtrise du ciel. Je perçois quelque peu ses rayons, filtrés par le feuillage des arbres qui bruisse sous les assauts du vent. Du temps ensoleillé est annoncé pour demain et j'en accepte l'augure. Ce sera une dure journée. Je m'allonge au chaud, le Kindle à portée de main, je vais lire un peu pour passer le temps. J'ouvre les yeux, soudain éveillé par le silence : plus un bruit dans le camping, même le vent s'est tu ; et il fait nuit. Il est 23 heures passées, je suis tombé endormi avant même d'avoir ouvert ma liseuse ! Je prends ma lampe frontale et m'extrais de la tente pour une visite aux toilettes. Il n'y a plus un souffle de vent, mais il fait froid. Chiffres du jour : 77 km parcourus ; 246 m de D+ ; 262 m de D-. (suite au message suivant) 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 30 mai 2023 Auteur Share Posté le 30 mai 2023 Jour 3 (25/05/2023) : Après une nuit à dormir comme un bébé, je me sens bien mieux disposé que la veille au soir. Le vent est très discret, mais par contre, la température ne doit guère dépasser 5 °C. Je suis le premier à lever le camp et, à huit heures, je suis prêt à partir. Seul mon voisin « bike-packer », que je salue aimablement avant de démarrer alors qu'il s'affaire à remballer son matériel, est déjà debout, l'autre cyclovoyageur est toujours enfermé dans sa tente qu'il a installée près de la cabine électrique. Un couple de touristes est également prêt au départ avec son autocaravane. Je me lance le long de la Meuse de laquelle monte un brouillard qui me fait chantonner « Smoke on the water », tout en regrettant de n'avoir emporté que des gants courts, mais en me félicitant de la bonne idée d'avoir enfilé le collant de running par-dessus mon short cycliste. Le vent du nord, bien plus modéré que la veille en fin de journée, est cependant toujours présent et très sensible lorsqu'on le prend de face. Je songe aux réchaud et ustensiles de cuisine que j'ai laissés à la maison pour gagner du poids : une boisson chaude me ferait le plus grand bien ! Je n'ai pas soif. J'ai froid et ça va durer un petit moment, en dépit de mon dessous thermique à manches longues, de ma veste coupe-vent et du foulard passé en bandeau pour me couvrir les oreilles. C'est plein nord jusqu'à Vireux-Wallerand, où j'ai prévu de quitter la voie verte Transardennaise et la vallée de la Meuse. Là-bas, je me réchauffe enfin en m'offrant un café-crème sur une terrasse baignée du soleil matinal. Que ça fait du bien ! Je franchis ensuite le pont qui mène sur l'autre rive, à Vireux-Molhain, et prends la direction de Najauje. C'est ma première côte de la journée, et il y en aura d'autres ! En haut, je m'accorde une courte pause et c'est là que je prends conscience de la double distraction matinale que j'ai commise : celle d'oublier de faire le plein de mes bidons avant de quitter le camping de Haybes ; et la négligence de ne m'en apercevoir que si tard, alors que j'aurais pu demander de l'eau au tenancier du bistrot à la terrasse duquel j'ai savouré mon café. Tant pis ! Il fait frais, je transpire très peu et il me reste un bidon et demi ; cela devrait m'assurer une autonomie suffisante pour trouver un moyen de compléter les niveaux avant qu'ils tombent à zéro. Je passe la frontière franco-belge à 9 h 15, bifurque ensuite vers Mazée, Niverlée puis Gimnée en gagnant de l'altitude à mesure que je m'éloigne de la Meuse. Les petites routes sont calmes, les jambes sont bonnes ; mais j'en garde sous la pédale, car cette dernière partie de mon voyage sera la plus exigeante en matière de dénivelées et toujours en luttant contre ce vent du nord-nord-est dans des températures qui, fort heureusement, se sont considérablement adoucies loin de la fraîche vallée mosane. À Vodelée, je vois deux dames d'âge mûr en train de papoter, assises au soleil devant une maison à la façade de pierres grises. Je saisis ma chance, leur souhaitant le bonjour, tout sourire en ôtant mes lunettes solaires, tandis qu'elles me regardent avec curiosité. L'une d'elles s'empresse de répondre un « mais bien sûr » enthousiaste lorsque je lui demande humblement de l'eau, s'empare du bidon que je lui tends et s'en va le remplir à l'intérieur. « Vous en avez d'autres », me dit-elle en avançant la main afin de prendre le second de mes récipients. J'en aurais eu six qu'elle me les aurait aussi gentiment remplis ; mais le troisième est encore plein aux deux tiers ! Je la remercie pour son gentil empressement à rendre service et nous restons là de longues minutes à bavarder tous les trois. Aux questions qu'elles me posent, je devine aisément qu'elles ne doivent pas rencontrer souvent des cyclovoyageurs pareillement chargés ! Comme il n'est de meilleure compagnie qui ne se quitte, je les salue une dernière fois et reprends la route qui me conduira successivement à Romedenne, Surice, Lautène, Rosée puis Corenne en laissant sur ma gauche la base aérienne de Florennes. Je traverse la N98 après Stave et me dirige vers Oret. Entretemps, j'ai rangé dans mes sacs les épaisseurs désormais superflues, et c'est en short, mais toujours en manches longues, que j'arrive à Biesme et prends la route vers Gerpinnes. En quittant Fromiée, je me dis qu'il serait moche d'avoir trimbalé une boîte de thon à l'huile pendant trois jours et de la ramener à la maison. Je n'ai pas très faim, mais je m'accorde une pause près d'un affût de chasseur, m'envoie l'intégralité du contenu de la boîte de thon et le tiers de baguette qui me reste. Je laisse la pomme pour plus tard. De toute façon, j'ai déjà trop mangé en une seule fois et j'obtiens, moins de trente minutes plus tard, confirmation que j'aurais dû opter pour davantage de frugalité : j'en aurai pour une bonne demi-heure d'arythmie cardiaque ! Heureusement, cela n'affecte que modérément mes aptitudes à pratiquer le cyclisme. C'est juste une sensation très désagréable et une maladie potentiellement dangereuse si ses effets secondaires ne sont pas surveillés et maîtrisés à l'aide d'un traitement adéquat : dans mon cas, la prise quotidienne d'un antithrombotique, dont j'emporte avec moi en voyage les doses nécessaires et suffisantes. Ce sera le dernier fait marquant de cette journée, alors que je rejoins, à Gerpinnes, la voie verte (RAVel) qui me conduira, via Acoz, Bouffioulx, Châtelet, Châtelineau, Gilly et Ransart, chez moi à Fleurus. J'y retrouve ma femme, qui m'attend pour l'apéro et un bon repas ; mais c'est déjà une autre histoire qui ne regarde qu'elle et moi. Chiffres du jour : 82 km parcourus ; 744 m de D+ ; 706 m de D-. Bilan : Une belle rando de 276 km parcourus en trois jours, dont une bonne partie sur la très bien aménagée et balisée voie verte transardennaise, entre Mouzon et Vireux-Wallerand. La plus belle partie s'étire, selon moi, de Monthermé à Fumay. Elle peut être suivie jusque Givet, mais je l'ai quittée à Vireux. Si je reviens dans la région, j'essaierai (mais en mode léger) d'effectuer la boucle au départ de Fumay vers Haybes, Hargnies, Monthermé et Revin avant de rejoindre le point de départ et, si les jambes sont encore vaillantes, poursuivre le long de la Meuse jusqu'à Vireux-Wallerand, où je reprendrais la D989 qui rejoint Hargnies par le nord, pour redescendre ensuite vers Fumay par la D7 gravie en début de parcours. Donc, au choix, un périple de 60 ou 100 km environ. Commentaires annexes : Dans ce reportage, je parle de « couette », mais il s'agit d'un sac de couchage rectangulaire que j'ouvre complètement afin de l'utiliser comme une couverture. Je ne m'enferme plus dans un sac de couchage, encore moins s'il se double d'un « sac à viande » ; j'ai l'un et l'autre en horreur car ils m'empêchent de prendre mes aises en plaçant les jambes comme j'en ai l'habitude. Je suis un dormeur « de côté » et, coincé dans un sac de couchage ou emberlificoté dans un sac à viande, je dors mal et me lève avec un mal de dos. Pour compenser les petites pertes de chaleur lorsque les nuits sont fraîches, je dors en sous-vêtements thermiques, collants de running et chaussettes, bien souvent augmentés d'un « Buff » utilisé comme bonnet de nuit (les objets aux usages multiples sont recommandés, en cyclocamping).À ma demande, ma femme a cousu une sorte de drap-housse en micropolaire destiné à recouvrir mon matelas autogonflant. Sur le dessus, une autre poche cousue en supplément accueille mon oreiller (ou une boule de vêtements) qui, de ce fait, est recouvert d'une matière douce et agréable, en sus de ne plus glisser hors du matelas. Le plus petit braquet dont je disposais sur mon vélo de voyage, pour cette randonnée, était de 26:34 ; soit un rapport de 0,765. Je l'ai très peu utilisé, principalement parce que je n'ai subi mon « coup de mou » du deuxième jour que sur une partie venteuse mais peu pentue. Il en eût été autrement si j'avais eu à gravir des pentes de 10% et plus avec mon vélo d'environ 30 kilos. La prochaine cassette aura un pignon de 40 dents, ce qui m'assurera un rapport de 0,650 avec le petit plateau de 26 dents. Avec des roues de 700, cela me permettra de mouliner encore sans perdre l'équilibre en roulant « au pas ». Quand je voyage, je ne suis pas pressé. Les travailleurs ont l'horloge, les retraités ont le temps. 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrice MAGIN Posté le 30 mai 2023 Share Posté le 30 mai 2023 il y a 16 minutes, Nicolas JOARY a dit : Voici le reportage de ma balade de trois jours, en mai 2023, dont une bonne partie en suivant la voie verte Trans-Ardennes. Jour 1 (23/05/2023) : J'entame la rando en éliminant d'emblée un élément qui me semble déplaisant : le respect d'un horaire. Quand on voyage à vélo, c'est le genre de chose dont il est préférable de n'avoir pas à se soucier. Le train est à 9 h 30 à Gembloux (celui qui est recommandé sur le site de la SNCB pour mon transfert vers Arlon), pas question de le manquer ! De chez moi, ça fait à peine vingt bornes ; mais, vélo chargé (depuis la veille au soir excepté pour le ravitaillement, portefeuille, téléphone et clés), le moindre incident peut causer un retard néfaste. Comme Madame m'accompagne avec son VAE jusqu'à la gare de Gembloux, ce qui mathématiquement double la probabilité d'un incident technique, je préfère réduire les risques en planifiant un départ à 7 h 30. Le trajet s'effectue sans la moindre anicroche (selon la Loi de Murphy, en démarrant à 8 heures nous aurions certainement subi une crevaison), ce qui me laisse le temps de savourer un croissant et un chocolat chaud avant de dire au revoir à ma femme devant l'ascenseur qui m'emporte, avec mon vélo, vers la passerelle au-dessus des voies. Un autre ascenseur – plus petit, vraiment très juste pour mon destrier – est disponible pour descendre sur le quai numéro 4. Le train est ponctuel (6 minutes de retard, c'est encore « à l'heure » selon la SNCB) et, logiquement, je dois m'adresser à l'accompagnateur pour connaître l'endroit où je suis autorisé à embarquer. La gare est en légère courbe, la rame à double étage doit avoisiner les deux cents mètres et, faute de trouver chef de train ou chef de gare, je grimpe au hasard avant la fermeture des portes. Ce n'est sûrement pas le bon endroit (j'ai dû hisser la bête sur une plateforme, où elle traîne comme un chien dans un jeu de quilles), alors que le site des chemins de fer annonçait « embarquement au niveau du quai ». 15 minutes plus tard, en gare de Namur, je trouve l'accompagnatrice qui m'indique aimablement que c'était dans la première voiture... etc. Nouvelle séance de musculation pour descendre la bécane et l'emmener en tête de convoi où, en effet, l'embarquement est très aisé. Tout l'étage inférieur du wagon est aménagé pour les cyclistes et Personnes à Mobilité Réduite. Je peux donc sangler la bête et m'asseoir à côté, ce que je fais avec plaisir, car, selon l'adage, c'est le c*l qui repose les jambes (et j'aurai bien besoin des miennes dans les prochaines heures). Quelques personnes sont assises là, mais le seul vélo est le mien. Environ une heure cinquante après le départ de Gembloux, me voici à destination. Autant Gembloux est une gare moderne et bien équipée, autant Arlon en est une à l'ancienne : pas d'ascenseurs, pas d'escaliers roulants, pas de passerelle lumineuse ; rien que des marches « en dur » et un sombre tunnel sous voies dans lequel je dois descendre mon vélo en posant les roues dans une sorte de gouttière posée (trop près du mur !) sur les marches. Ce ne sera pas simple et je n'ose pas songer à la personne en fauteuil roulant qui descend du train au même endroit ! Pour remonter de l'autre côté, un jeune gaillard serviable me donnera un coup de main qui lui vaudra mes plus chaleureux remerciements. Je quitte enfin la gare et m'oriente rapidement, prenant la direction de Florenville. Il est onze heures trente passées, il fait gris et le vent de N-E est frais. Je sais que cette première journée devrait être la plus facile, l'itinéraire étant dans son ensemble en pente favorable puisque j'ai prévu, après Florenville, de rejoindre la vallée de la Meuse en territoire français et d'ensuite longer le cours d'eau en direction du nord. Je roule sur une piste cyclable en piteux état et, par endroits, carrément impraticable sinon avec un VTT : défoncée, envahie d'herbes folles et de gravillons... une honte ! À Étalle, je m'accorde une pause pour casser la graine : pain et beurre de cacahuètes. Il est 12 h 45, le croissant du matin est déjà loin. De toute façon, je mange souvent, quand je suis sur une sortie de plus d'une heure. De petites quantités à la fois, cela me réussit bien. J'ai emporté des barres muesli selon la recette maison, mais n'y ai pas encore touché. Elles sont un excellent coup de fouet énergétique. J'enfourche à nouveau mon vélo, ce qui exige de lever la jambe bien haut par-dessus le chargement en veillant bien à ne pas me déboîter la hanche, tout en conservant l'équilibre. Se vautrer à l'arrêt, c'est d'autant plus ridicule qu'on n'est généralement pas seul à ce moment-là. À partir d'Étalle, par Tintigny et jusque Jamoigne, le revêtement de la piste cyclable et son entretien seront excellents. Au-delà, par contre, en me dirigeant vers Florenville, les conditions de roulage se gâteront à nouveau. En Wallonie, il reste bien des efforts à consentir pour l'aménagement et l'entretien des infrastructures cyclables ! Je m'offre une bonne halte et une tasse de café en terrasse sur la place de Florenville, puis un trio de « pipes d'Ardenne » (des saucisses sèches fumées) d'une charcuterie toute proche. La frontière franchie aux alentours de 15 heures, je prends la direction de Carignan et la vallée de la Chiers. Une fois encore, j'en arrive à me dire que, décidément, les Français ont gardé le meilleur pour eux. Il suffit de passer la frontière et... c'est plus joli. La route est vallonnée, mais en offrant toujours davantage à descendre qu'à monter, avec en outre le vent qui me pousse en trois quarts arrière la plupart du temps. Il reste frais, mais cela ne se sent pas trop dans de telles conditions, même si le soleil ne se montre toujours pas. Un peu plus loin, la D981 est barrée (probablement pour travaux), une déviation est fléchée vers Mogues, par la D48. J'examine la carte : à Mogues, j'aurai probablement la possibilité de rejoindre la D981, mais poursuivre sur la D48 vers Puilly et Blagny semble plus intéressant, la petite route étant bordée d'un trait vert qui, en langage Michelin, signifie « parcours pittoresque ». Bingo ! Jolie route sinueuse, tranquille, vallonnée, dans la nature. L'appareil photo compact est à portée de main dans ma sacoche de cintre, je m'arrêterai plusieurs fois pour immortaliser le décor. À Blagny, je bifurque vers Carignan avant d'atteindre la « route rouge » Longwy-Sedan. Je la traverserai un peu plus loin pour emprunter la D19 vers Mouzon. Entretemps, à Carignan, je me serai accordé une petite halte pour dévorer la banane que j'avais emportée et acheter une baguette pour le soir. Je quitte la vallée de la Chiers et trouve quelques bonnes côtes à franchir, entre 5 et 8 % de déclivité, mais pas très longues. En mode léger, j'en parlerais à peine ; mais sur une machine qui, bagages et ravitaillement compris, doit excéder les trente kilos, les paroles ont beau être les mêmes, la musique est différente ! Le petit plateau commence à servir, même si je garde le plus souvent les plus gros pignons en réserve. Inutile de forcer, la route est encore longue pour rentrer chez moi ; et puis... je ne suis pas pressé ! L'unique contrainte horaire de ma randonnée est déjà bien loin. Vers 17 h 15, je pénètre dans Mouzon par la Porte de Bourgogne. L'occasion de m'assurer au passage que les freins de mon vélo fonctionnent toujours très bien et de me rassurer en songeant que je n'aurai pas à me hisser en sens inverse sur la pente à 10 % que je viens juste de dévaler ! L'appareil photo est de sortie : la porte, bien sûr, mais aussi la très belle Abbatiale et mon premier contact avec la « Transardennaise », la voie verte qui longe le cours de la Meuse et que je devrais suivre jusque Revin et peut-être au-delà, en suivant mon nez. Je n'ai planifié mon itinéraire que dans les grandes lignes, sans rien réserver à l'exception du train. L'après-midi s'achève et j'ignore toujours où je passerai la nuit. Pas de panique : les journées sont longues et les jambes encore vaillantes. En suivant la Meuse en direction de Sedan, je réalise à quel point il peut faire frais dans les vallées. Le soleil ne se montre toujours pas, bien que la masse nuageuse soit en train de lentement se morceler ; le changement de direction que je viens d'opérer me soumet au vent désormais défavorable ; et la proximité d'une masse d'eau bien froide n'arrange rien. Je n'ai pas tombé la veste de la journée, à présent je la ferme jusqu'au cou ! Il ne faudra d'ailleurs pas longtemps pour que j'ajoute un bandeau sous mon casque, pour me protéger les oreilles du froid. Il est près de 18 heures quand apparaissent des bandes de ciel bleu. Lorsque les nuages se déchirent du bon côté, je suis même gratifié d'un peu de soleil. C'est insuffisant pour réchauffer l'atmosphère, mais plaisant à voir. Une bonne demi-heure plus tard, je range ma monture, j'ai faim ! Décidément, la pratique cycliste stimule l'appétit. Le pain français et le saucisson fumé belge s'associent parfaitement. Ni bière ni gros rouge, par contre ; juste de l'eau qui, comme disait ma maman, « est forte puisqu'elle porte les bateaux ». Je redémarre vers Sedan, en suivant la voie verte dont le tracé s'éloigne désormais de la Meuse. Une branche du Canal de l'Est, de nombreuses étendues d'eau dont j'ignore les noms, le confluent avec la Chiers... La Transardennaise contourne un peu tout cela pour ne retrouver vraiment le bord de Meuse qu'à Remilly-Aillicourt. Je n'ai toujours pas de logement ; le camping à Douzy annonce sur son site Internet qu'il est complet et ne pourra accueillir aucun campeur avant le 29/05. De toute façon, un tel lieu ne me tente pas : trop de monde, trop de bruit. Apparemment, rien à Sedan. À Charleville-Mézières, peut-être, mais c'est encore loin. Pas de souci : je suis parti avec l'idée d'improviser, donc j'improviserai ! Wadelincourt, Donchery, Nouvion-sur-Meuse, Flize... Les kilomètres défilent, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et, cette fois, je sens la fatigue m'envahir. Il est passé vingt heures trente lorsque je jette mon dévolu sur un plan herbeux et pas trop caillouteux, en bordure d'un tronçon « non partagé » (inaccessible aux voitures) de la voie verte. D'un côté, une barrière fermée permettant juste le passage des piétons, cavaliers et cyclistes ; le même dispositif cinq cents mètres plus loin. Je dresse mon abri de toile près de la Meuse dont je ne suis séparé que par une rangée d'arbres. Avec ma femme, nous communiquons seulement par brefs messages pendant la journée, l'échange détaillé n'ayant lieu qu'en soirée, une fois le campement établi. Je lance donc un appel vidéo dont le contenu ne regarde qu'elle et moi. Le temps de manger un bout de pain avec un œuf dur, il est vingt et une heure trente lorsque je m'enferme dans la tente pour faire un brin de toilette (les lingettes pour bébé, c'est ce qui se fait de mieux à défaut de douche ou de bain), compléter les notes que j'avais commencé à prendre en sirotant mon café à Florenville et m'offrir un peu de lecture (j'ai emporté ma liseuse) avant un bon dodo. Chiffres du jour : 117 km parcourus ; 621 m de D+ ; 855 m de D-. (suite au message suivant) Purée, t'es passé chez moi! Enfin, tout près... à Remilly, tu es à 4 km d'Haraucourt... Et Nouvion sur Meuse, c'est mon village natal, là où j'ai usé mes culottes courtes sur les bancs de l'école et où j'ai clos ma carrière professionnelle dans la même école. Mais bon, je suis absent des Ardennes depuis 2 bons mois et pas pressé de les retrouver.... Je ne me suis jamais autant enquiquiné sur un vélo que sur cette voie verte! Haraucourt/Revin, AR... de quoi déprimer 6 mois pour le moins.... Bon courage pour la suite! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bernard HAULOTTE Posté le 30 mai 2023 Share Posté le 30 mai 2023 Excellent récit, bien écrit et illustré et plein d'infos. Une ballade le long de la Meuse française me tente depuis quelques temps. Je pense la réaliser vu l'envie boostée par ton beau récit, même si je n'aime pas polluer en voiture pour aller rouler à vélo. Ceci dit, je serais incapable d'entreprendre un tel périple. D'abord, la SNCB, j'ai bien donné en plusieurs dizaines d'années comme « nafteur » (entre autres, des centaines de sprints entre deux trains et deux quais en gare de Charleroi Central, avant six heures du matin). Les pistes cyclables dégeulasses sont ma hantise autant que la contredanse venue d'un flic à cheval sur le code de la route si on la délaisse pour la route. Et puis quitter des yeux ma bécane, même avec un cadenas, le stress. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge NAVETAT Posté le 30 mai 2023 Share Posté le 30 mai 2023 (modifié) Franchement, je n'ai pas pris le temps de lire tout le récit ( y'en a long quand même ) mais j'ai liké pour les photos. Modifié le 30 mai 2023 par Serge NAVETAT 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 30 mai 2023 Auteur Share Posté le 30 mai 2023 Il y a 2 heures, Bernard HAULOTTE a dit : Excellent récit, bien écrit et illustré et plein d'infos. Une ballade le long de la Meuse française me tente depuis quelques temps. Je pense la réaliser vu l'envie boostée par ton beau récit, même si je n'aime pas polluer en voiture pour aller rouler à vélo. Ceci dit, je serais incapable d'entreprendre un tel périple. D'abord, la SNCB, j'ai bien donné en plusieurs dizaines d'années comme « nafteur » (entre autres, des centaines de sprints entre deux trains et deux quais en gare de Charleroi Central, avant six heures du matin). Les pistes cyclables dégeulasses sont ma hantise autant que la contredanse venue d'un flic à cheval sur le code de la route si on la délaisse pour la route. Et puis quitter des yeux ma bécane, même avec un cadenas, le stress. Merci, Bernard. De cette Transardennaise, il faut privilégier le tronçon Monthermé-Revin-Fumay, beaucoup plus joli, comme je l'indique en commentaire. Il peut facilement être parcouru en une journée, soit en A-R, soit au moyen d'une ou deux boucles qui ajoutent de la pente. Plus au sud, c'est assez monotone, à mon avis. Je comprends les réticences de beaucoup de cyclistes à quitter des yeux leur précieuse monture. Je ne suis pas différent. J'ai néanmoins appris à faire confiance à mon instinct, qui m'indique les endroits où il vaut mieux ne pas s'attarder et ceux où, en cas d'arrêt, il faut surveiller la machine de très près. Quand on trouve le lieu propice, un peu de bon sens fait l'affaire et un cadenas rassure davantage, même si en réalité il est superflu. Bonnes balades ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 31 mai 2023 Auteur Share Posté le 31 mai 2023 Il y a 22 heures, Serge NAVETAT a dit : Franchement, je n'ai pas pris le temps de lire tout le récit ( y'en a long quand même ) mais j'ai liké pour les photos. À écrire, je te dis pas si c'est long ! 🤪🤪🤪 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Franck PASTOR Posté le 31 mai 2023 Share Posté le 31 mai 2023 Moi j'ai adoré ! Impeccablement rédigé et sans temps mort dans le récit. Tu ne serais pas écrivain dans le civil ? Et les splendides photos ne gâchent rien 🙂 Pour ma première sortie sur plusieurs jours, je vais probablement prendre moins de bagages que toi. En particulier parce que j'ai l'intention de coucher à l'hôtel ou dans des chambres d'hôtes, pour commencer. J'ai peu d'expérience du camping, et les quelques fois que j'en ai fait ne constituent pas toujours un bon souvenir ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 31 mai 2023 Auteur Share Posté le 31 mai 2023 il y a une heure, Franck PASTOR a dit : Moi j'ai adoré ! Impeccablement rédigé et sans temps mort dans le récit. Tu ne serais pas écrivain dans le civil ? Et les splendides photos ne gâchent rien 🙂 Pour ma première sortie sur plusieurs jours, je vais probablement prendre moins de bagages que toi. En particulier parce que j'ai l'intention de coucher à l'hôtel ou dans des chambres d'hôtes, pour commencer. J'ai peu d'expérience du camping, et les quelques fois que j'en ai fait ne constituent pas toujours un bon souvenir ! Merci, Franck. Oui, hôtel ou chambre d'hôtes, c'est sympa aussi et on peut voyager plus léger. On le fait parfois, ma femme et moi, car elle ne veut pas camper. En revanche, elle apprécie le pique-nique, donc on prend ce qu'il faut, mais c'est clair que sans tente, matelas, sac et tout le toutim, on est moins lourds ! Évidemment, cela demande un peu plus d'organisation pour les réservations, surtout les weekends et en haute saison. Le plus sympa, quand on voyage à vélo, c'est d'y aller cool et de rencontrer des gens. En général, les villageois sont sympas, curieux, serviables (tant que tu leur demande pas du pognon 😄, mais ça, c'est comme tout le monde). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Eric FLEURY Posté le 31 mai 2023 Share Posté le 31 mai 2023 Il y a 2 heures, Franck PASTOR a dit : Pour ma première sortie sur plusieurs jours, je vais probablement prendre moins de bagages que toi. En particulier parce que j'ai l'intention de coucher à l'hôtel ou dans des chambres d'hôtes, pour commencer. bonjour Avec mon épouse, nous pratiquons les sorties sur 2 ou 4 jours avec les velos et sacoches de selle...nous avons opté pour la formule hotel ou airb.... Mais il faut prendre en compte cela au moment du tracé du parcours, car selon les regions c'est soit rapidement réservé ou alors zone blanche ! Il y a moins d'improvisations... et ensuite reservation sur tous le trajet des le depart, ou au fure et à mesure du deplacement...à voir 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jean-Pierre COURQUIN Posté le 31 mai 2023 Share Posté le 31 mai 2023 perso nous avons toujours la tente avec nous, sur 3/4 semaines cela deviens vite un gros budget de plus l'ambiance camping ainsi que les rencontre qui en découlent sont toujours sympathique . 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Thierry GEUMEZ Posté le 1 juin 2023 Share Posté le 1 juin 2023 (modifié) Joli récit qui donne l'envie de partir à l'aventure et de retrouver son âme d'enfant. Un cyclisme différent, libéré de l'obligation que nous nous mettons trop souvent d'aller vite. Bravo et merci Nicolas ! Modifié le 1 juin 2023 par Thierry GEUMEZ 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jacques VANDEWIELE Posté le 1 juin 2023 Share Posté le 1 juin 2023 Sur mes voyages à vélo c'est toujours hôtel . Dès que mon parcours est tracé je fixe les étapes et je réserve les hôtels. Je dois donc parfois modifier légèrement le parcours en fonction de l'hôtel car certains sont complets ou hors budget qui est de 100€/nuit. Avec les repas j'en suis souvent autour de 150€ / jour. L'an dernier sur Schengen-Fribourg (CH) j'ai pour 5 nuits et 6 jours de voyage dépensé exactement 768€. Mais à Villers-le-Lac , l'hôtel avait un restaurant gastronomique et donc un peu plus coûteux ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jacques VANDEWIELE Posté le 1 juin 2023 Share Posté le 1 juin 2023 il y a 10 minutes, Thierry GEUMEZ a dit : Joli récit qui donne l'envie de partir à l'aventure et de retrouver son âme d'enfant. Un cyclisme différent, libéré de l'obligation que nous nous mettons trop souvent d'aller vite. Bravo et merci Nicolas ! Le voyage à vélo est un cyclisme tout à fait différent , fait de découvertes, de rencontres . On roule tranquille et on s'arrête quand on veut du moment que l'on arrive ( pour moi en tout cas ) à l'endroit réservé pour la nuit. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jacques VANDEWIELE Posté le 1 juin 2023 Share Posté le 1 juin 2023 Il y a 15 heures, Nicolas JOARY a dit : À écrire, je te dis pas si c'est long ! 🤪🤪🤪 Super ton récit , je connais cette voie verte pour l'avoir pratiquée à maintes reprises . Comme tu es remonté par la Meuse il est clair que tu auras souvent eu le vent de NNE dans le nez. Tu es passé en plus tout près de chez moi . J'habite à Gerpinnes plein centre à 500 m du ravel qui t'a mené à Chätelet. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Geoffroy CACHAT Posté le 1 juin 2023 Share Posté le 1 juin 2023 Superbe récit bien agrémenté de photos et parsemé d'astuces... Cela donne vraiment envie de passer aussi à ce type de pratique du vélo, ce à quoi j'aspire en famille maintenant que le plus jeune commence à bien se débrouiller (8 ans, donc il faudrait envisager des parcours journaliers de distance inférieure, autour de 30-50km). Félicitations pour ce joli périple et merci pour l'envie qu'il suscite ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 1 juin 2023 Auteur Share Posté le 1 juin 2023 il y a une heure, Jacques VANDEWIELE a dit : Super ton récit , je connais cette voie verte pour l'avoir pratiquée à maintes reprises . Comme tu es remonté par la Meuse il est clair que tu auras souvent eu le vent de NNE dans le nez. Tu es passé en plus tout près de chez moi . J'habite à Gerpinnes plein centre à 500 m du ravel qui t'a mené à Chätelet. Le monde est petit. Je ne suis pas fan des voies vertes, mais pour la balade en famille ou en voyage vélo chargé, le calme et l'absence des voitures est un soulagement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 1 juin 2023 Auteur Share Posté le 1 juin 2023 il y a 55 minutes, Geoffroy CACHAT a dit : Superbe récit bien agrémenté de photos et parsemé d'astuces... Cela donne vraiment envie de passer aussi à ce type de pratique du vélo, ce à quoi j'aspire en famille maintenant que le plus jeune commence à bien se débrouiller (8 ans, donc il faudrait envisager des parcours journaliers de distance inférieure, autour de 30-50km). Félicitations pour ce joli périple et merci pour l'envie qu'il suscite ! Merci ! Le voyage à vélo, les enfants adorent ça, surtout avec pique-nique et camping ! Contrairement aux adultes, ils ont presque toujours le goût de l'aventure et la soif de découvertes. Il faut juste, comme tu l'indiques, prévoir des étapes courtes avec des haltes, pour éviter la lassitude, et bien choisir les campings : les enfants vont facilement les uns vers les autres, aiment les piscines... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 1 juin 2023 Auteur Share Posté le 1 juin 2023 Il y a 1 heure, Jacques VANDEWIELE a dit : Sur mes voyages à vélo c'est toujours hôtel . Dès que mon parcours est tracé je fixe les étapes et je réserve les hôtels. Je dois donc parfois modifier légèrement le parcours en fonction de l'hôtel car certains sont complets ou hors budget qui est de 100€/nuit. Avec les repas j'en suis souvent autour de 150€ / jour. L'an dernier sur Schengen-Fribourg (CH) j'ai pour 5 nuits et 6 jours de voyage dépensé exactement 768€. Mais à Villers-le-Lac , l'hôtel avait un restaurant gastronomique et donc un peu plus coûteux ! En même temps, chez nos amis helvètes, les tarifs sont souvent dissuasifs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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