Thierry GEUMEZ

Eddy a vraiment marqué tous les gamins de l'époque où il cannibalisait les courses. Lorsque je suis devenu "cyclo" à 36 ans, j'ai également rêvé d'avoir mon vélo Eddy Merckx. La concrétisation a eu lieu bien plus tard, en 2004 : j'ai commandé un cadre alu/scandium sur mesures aux couleur de lotto-domo de l'époque. Après montage et essai du vélo, je trouvais son comportement anormalement nerveux de l'avant : l'angle du tube de direction n'avait pas été respecté ! Je suis allé directement à l'usine de Meise pour faire constater l'erreur et je n'ai pas résisté à l'envie d'aller dire bonjour à Eddy qui siégeait dans son bureau... Je me sentais tout bête ne sachant pas trop quoi lui dire à part des banalités sur ses nouveaux modèles en carbone... J'ai mesuré le fossé qui séparait mes rêves de gosse dont Eddy faisait partie et l'homme réel en chair et en os avec qui une vraie relation n'avait jamais été amorcée... Lorsque ce vélo a fini sa vie contre une voiture indélicate, j'ai renoncé à reprendre un Merckx en constatant qu'Eddy avait cédé son entreprise. Le personnage fabuleux auquel je voulais m'identifier lorsque j'étais jeune appartenait au passé et avait accédé au nouveau statut de "souvenir"... Tout a une fin !

Ton point de vue est tout aussi légitime que celui de chacun. Il suffirait que tu ne tentes pas de lui donner abusivement une portée universelle.

derrière l'idée séduisante et le discours marketing apparait une réalité: le corps se fait à ce qui lui est soumis et en le bougeant on s'adapte. Je vais répéter ce que je t'ai dis la dernière fois que le sujet des selles a été abordé : à quand la selle à clous, façon fakir ? 😉

Tu ne parviendras pas à me convaincre : j'ai beaucoup souffert avec certaines selles, attendant parfois plusieurs mois pour m'y faire sans y parvenir et d'autres se font oublier... Je trouve parfaitement normal d'essayer de souffrir le moins possible et ça n'a rien à voir avec le marketing.

Ton attention à la "chose postérieure" et ton expérience en matière de réglages de la selle consécutifs à un abaissement du poste de pilotage rejoignent ma propre expérience. Pour aller encore plus loin dans l'analyse, j'ajouterai que la hauteur, le recul et l'inclinaison de la selle agissent tous ensemble sur la position : Pour un recul inchangé, un redressement du bec oblige le postérieur à reculer et peut donner l'impression que le cintre est trop éloigné/bas. A l'inverse, un abaissement du bec de selle augmente l'appui sur les mains. Une hauteur de selle exagérée empêche de se reculer sur la selle et accentue l'appui sur le périnée jusqu'à empêcher parfois la prise du cintre en bas. La question se repose à chaque changement de selle...

Imanol, autant je suis capable d'apprécier la profondeur de certaines de tes analyses, si si, je pense ce que je dis, autant je me méfie des considérations philosophiques quand il s'agit de choisir une selle. En cette matière oh combien délicate, j'ai tendance à me référer davantage à mon cul qu'à mon intellect, et cette appréciation n'est en rien exclusive !

Ta règle universelle de l'horizontalité est aussi (peu) valable que l'universalité des formes. Les fabricants eux-mêmes préconisent parfois d'autres méthodes. Sur l'emballage de ma Spe Romin, il est spécifié de régler les 2/3 avants à l'horizontale, ce qui conduit à avoir le bec 1 cm plus bas que le croissant dans mon cas. Et je m'en porte très bien ! Le point commun entre toi et Imanol, c'est l'absence totale de nuances, vous semblez rêver d'un monde simple, régi par une seule loi, la vôtre bien évidemment. Profil psychorigide, approche totalitaire...

Ok, on récapitule : tu te demandes si une selle courte te ferait moins souffrir au niveau du périnée ? Il faut considérer la question dans son ensemble, tous les éléments du problème interagissent. Par exemple, une selle trop avancée provoquera une tendance à tomber vers l'avant, ce qui se ressentira bien sûr au niveau du périnée, mais également dans les bras, les épaules et la nuque par suite de la modification de la répartition du poids de part et d'autre de l'axe du pédalier. Concernant l'appui exagéré sur ton périnée, il faudrait donc voir s'il résulte d'une mauvaise position générale qui favorise le déplacement de tout le corps vers l'avant ou si le problème se concentre exclusivement au niveau de la selle (forme et réglage). Depuis combien de temps fais-tu du vélo de route ? As-tu des repères de position ?

Ne change rien, c'est tout bon. Un petit indice : constates-tu quelque chose d'anormal quand tu utilises l'avant-dernier pignon de ta cassette 11-32 ?

Je te laisse à ton point de vue égocentrique.

Tu veux dire que tu souffres de la même pathologie qu'Imanol ??? 🙄

Tu as tenu exactement les mêmes propos tout aussi nuancés il y a quelques mois... Que dire ? Le texte est plus aéré, tu progresses dans le bon sens ! Encore un petit effort et le fond suivra la forme 😉

Si le cadre est trop long, tu peux aussi jouer sur la longueur de la potence. Une position trop allongée réduit la mobilité sur la selle et accentue l'appui sur le périnée.

Une potence négative pour obtenir 6 cm de drop selle/cintre ? Ton cadre n'est pas un peu trop grand ?

Non, son vélo était dans le garage. Et Claudine est très jalouse 😉

Si, au moins deux fois : ils ont deux enfants (enfin, comme dit le proverbe : maman toujours, papa peut-être)

Aux dernières nouvelles, ils sont séparés... 😲

Une anecdote concernant l'adéquation de l'outil à la tâche et les compétences de l'utilisateur : Un ancien voisin frappe à ma porte et me demande si je peux lui prêter une lime. Ne l'ayant jamais vu bricoler en dehors de l'allumage de son barbecue, je lui demande l'usage qu'il compte en faire. Sa reponse : j'ai un pneu crevé et je ne parviens pas à retirer l'enjoliveur pour accéder aux vis de la roue...

J'ai dépassé la limite 😃 Il y a pire : j'ai lu qu'Eddy Merckx se levait parfois au milieu de la nuit pour contrôler un réglage de son vélo. La comparaison s'arrêtera pas là... 😉

N'écoute pas Imanol à propos des selles, son discours sur la question est sans nuance 😃 Le réglage, très important, ne suffit pas à régler tous les problèmes. Le but à atteindre est de minimiser la pression sur la selle, donc de maximiser la surface de contact postérieur/selle. La forme de la selle doit donc convenir à ta morphologie. J'ai constaté avec l'expérience que les selles sont le croissant est bombé, comme les anciennes San Marco Rolls et les plus récentes Fizik Aliante accentuent la pression sur les tissus mous situés entre mes ischions et mon périnée. Je choisis donc des selles dont le croissant est plus plat... J'ai aussi le creux du dos assez marqué, mon bassin pivote davantage vers l'avant, soulevant un peu les ischions et augmentant l'appui sur l'avant. Les selles creusées longitudinalement me conviennent donc mieux et je les règle avec le bec légèrement baissé. Chaque cas est différent.

La souplesse n'est pas le seul facteur limitatif de l'abaissement du cintre, la longueur des manivelles et le recul de selle jouent aussi. Lorsque les cuisses butent contre les côtes lors du passage au point mort haut, on touche la limite.

les entretoises font 0,5cm normalement. Il y a des entretoises de toutes les dimensions. Les plus courantes sont les 3, 5, 10, 15, et 20 mm. Personnellement, j'en ai même réalisé sur mesure : 1, 2, 4, 7.

Je te livre mon expérience. Lorsque j'ai recommencé le vélo de route, à l'âge de 37 ans, le vélociste a réglé ma position selon ses critères habituels et je trouvais que c'était extrêmement inconfortable. J'ai donc mis mon cintre plus haut, joué sur la longueur de la potence, etc. Les sorties de plus de 3 heures étaient un supplice. Essais de plusieurs selles pour en trouver finalement une qui me convienne. Puis, l'habitude venant, et aussi après avoir perdu 7-8 kg, je me suis mis en tête de "ressembler à un coureur" : position de plus en plus basse et allongée. Pour te situer, le drop selle/cintre a été progressivement augmenté de 5 cm et la distance bec de selle/cintre de 3.5 cm. Le corps est capable de s'adapter à beaucoup de situations... Depuis quelques années (j'ai 61 ans), j'adopte une autre philosophie : je n'essaie plus de contraindre mon corps à une idée de la performance mais je recherche l'aisance dans l'effort. Bilan : j'ai mis une potence de 100 au lieu de 110 et j'ai remonté le cintre de 1.5 cm. Tout ça pour en arriver à la conclusion que la position à vélo évolue en même temps que notre attitude face à la vie (et aux possibilités de notre corps)... Il n'y a pas de vérité figée. L'important est d'être de plus en plus en accord avec soi-même. Concernant tes douleurs de selle : si l'habitude de rouler et les essais de réglage n'en viennent pas à bout, il ne faut pas hésiter à tester d'autres modèles. Certains vélocistes proposent d'en prêter, il faut parfois acheter sans être certain... c'est la vie !

De toute façon 15000 km à 30 de moyenne çà ne fait que 500h soit 1h 22 par jour. Combien de temps passe le français moyen devant son poste de télévision? La question est plus subtile. 1h22/jour à "déserter" le domicile, à "abandonner" femme et enfants, c'est souvent perçu comme la preuve d'un égoïsme manifeste, alors que le même temps passé devant la télé ou à faire du shopping avec madame... 😆

Ah oui, nous détestons tous deux cuisiner !!! C'est fou ce que les plats préparés peuvent faire gagner comme temps ! 😉 Mais c'est totalement indigne d'un sportif qui "fait le métier" Grégory 😆