Franck PASTOR

Ouais, ben débrouillez-vous sans mon travail aujourd'hui, les pensionnés : 38,6° de fièvre ce matin, la tête comme une pastèque et des courbatures un peu partout… Je reste au lit autant que possible !

Maso, on doit tous plus ou moins l'être dans ce sport d'endurance ! 🙂 Mais si j'étais encore plus maso que je le suis, j'irais dans ces pentes avec des braquets «normaux», justement. 🙂 Mais je ne comprends pas bien pourquoi tu ne changerais pas de cassette même juste pour une journée, celle où tu affronterais la Planche des Belles Filles par exemple. En supposant que ton dérailleur arrière a la capacité requise, la manipulation est assez rapide. Changer de cassette et éventuellement changer de chaîne (si l'habituelle est trop courte), si elles sont à attaches rapides, ça doit me prendre une demi-heure grand maximum. Et pourtant je suis plutôt une bille question bricolage vélo.

J'ai déniché cette vidéo anglophone sur le remplacement de couvre-cocottes de leviers Dura Ace (à patins). https://www.youtube.com/watch?v=IdYHylpirJY Le gars utilise beaucoup de gel hydro-alcoolique… et l'exposition du vélo au soleil (pas facile pour nous en ce moment !! ;-)) et apparemment c'est efficace, il semble faire tout cela rapidement (un couvre-cocotte remplacé en une minute, dit-il)… bien que lui aussi accélère aussi la vitesse de la vidéo quand ça l'arrange !

On le voyait beaucoup plus souvent dans le Ventoux il y a cinquante ans et plus quand les braquets étaient beaucoup plus gros que maintenant, du genre 45/24 (Jean Bobet dans le Ventoux en 1955). Les braquets actuels des pros permettent d'affronter ce genre de pentes (genre la Planche des Belles Filles) qui n'étaient même pas envisageables il y a cinquante ou soixante ans… et on voit alors des images semblables : des cyclistes qui zigzaguent. C'est le propre de l'humanité de rechercher ses limites, il faut croire !

Faire plus de vélo, mais avec moins de contact avec toi-même, donc de façon moins authentique à mon point de vue, et moins intense au niveau du plaisir ressenti… C'est comme ça que moi je le perçois. On ne risque pas d'être d'accord, il s'agit ici de philosophie personnelle.

Toi, tu t'en fous. D'autres aussi. Pas moi. D'autres non plus. 😛

Et ça rejoint notre échange précédent, à Thierry et moi : l'obstacle est en effet psychologique. Ce qui ne l'empêche pas d'être considérable. Le monter à 6 km/h, ça prend 3 h 30. À vélo, c'est évident, ça paraît beaucoup. Mais qui hurlerait au scandale si une grimpée pédestre en montagne dure 3 h 30, pour la même puissance fournir ? 3 h 30 de grimpée pédestre, c'est monnaie courante, au contraire, en randonnée alpine, si on s'est entrainé pour marcher longtemps ! Et là aussi je parle d'expérience. (Et ceci en sachant, preuve à l'appui, qu'un vrai piéton mettrait plutôt cinq heures à grimper le Ventoux par la route !!) L'obstacle psychologique à vaincre, c'est en gros la différence d'idée qu'on se fait de ces deux circonstances… Pas évident, je suis le premier à le reconnaître.

Je dirais même que c'est le principal obstacle, peut-être le seul. Devenir «mentalement piéton» à vélo, c'est accepter de voir notre vitesse fortement diminuée par la pesanteur, et ne pas lutter contre cela,au contraire l'accepter et s'adapter de façon à ne pas se fatiguer plus que sur le plat… alors que notre expérience sur le plat nous montre qu'on va quatre ou cinq fois plus vite qu'à pied, pour la même puissance ! Il faut en fait accepter en montagne de n'aller « que » deux fois plus vite ou 1,5 fois plus vite, ce qui est nettement moins perceptible à l'œil nu… C'est tout sauf évident. Mais les obstacles psychologiques peuvent se vaincre… même si c'est souvent très difficile. Mon métier m'en fournit des illustrations quotidiennement, d'ailleurs ! J'ai peut-être la foi du charbonnier 🙂

J'ai aussi monté tous les trucs pourris autour de Grenoble, de la Bastille au Galibier en passant par le Luitel et l'Alpe d'Huez… Je crois que ça justifie d'être dispensé de Ventoux, si on le souhaite 🙂 (et du reste, je ne le souhaite pas, je souhaite vraiment le faire un jour !)

Et j'approuve. Cf. mon message précédent… 😎

Non, je ne dis pas ça, tu m'as lu de travers ou tu as mal retenu ce que j'ai écrit… Ce que j'affirme, c'est que si on veut durer sans souci de performance en montagne, on doit grimper les cols à la même dépense d'énergie (puissance, en fait) qu'un piéton le ferait. C'est ce que j'appelle (et Claude Genzling avant moi) «devenir mentalement piéton». Sur un vélo, cette méthode, à rapprocher de la méthode de la «puissance constante» chère à Jacques Roux dans ses Guides Altigraph, ne fera certainement pas aller le cycliste à la même vitesse qu'un piéton, mais toujours plus vite, sauf si la pente est autour des 20% (ce qui est rarement le cas en montagne, et quasiment jamais sur de longues distances). Car le vélo a généralement un bien meilleur rendement que la marche. Et tout cela est factuel : lu entre autres dans Sport et Vie qui se basait sur une étude scientifique, et souvent cité par Thierry. Et avant de dire qu'«on» s'épuise à 80 ou 90 tours/minutes, tu devrais peut-être essayer. Sur un braquet adapté, s'entend. Je l'ai fait, ça ne m'épuise pas. D'autres, peut-être que si. Mais en tout cas pas question pour toi (ni moi) de mouliner à 80 tours/minutes dans le Ventoux avec 34/25 ou même 34/30 comme plus petit braquet : ça nous ferait aller à 11 km/h, c'est beaucoup à notre niveau sur le Ventoux comme vitesse minimale !! Il faut le faire donc avec un 24/30 plutôt, qui fait aller à 8 km/h. Dans le vélo, comme ailleurs, c'est souvent instructif de sortir des sentiers battus, ne serait-ce que pour voir ce que ça fait… quitte à y revenir si ce n'est pas concluant !

Certes, mais à voir le nombre de cyclistes qui ne mettent jamais les mains en bas même en descente, la position reste encore trop basse même avec ces cintres…

Moins de neige à Bruxelles : entre 5 cm et 10 cm, comme prévu par la météo… et comme constaté sur le toit de ma voiture (n'ayant pas de garage, elle reste dehors en permanence). Et il a cessé de neiger. Ceci dit, la capitale belge est toute blanche… ça fait longtemps que je n'avais plus vu ça.

On dirait que maintenant la plupart des coureurs pros sont posés comme Bartoli autrefois (et Moser, encore plus loin dans le temps)… et par «contamination», les vélos de route proposés en première monte ont des potences hyper basses. Beaucoup trop pour le cycliste lambda, évidemment.

Et depuis quand une cadence de marche idéale serait proche d'une cadence de cyclisme idéale, à type d'effort équivalent ? Les muscles utilisés ne sont pas les mêmes ou ne travaillent pas du tout de la même façon. 😜 Si tu veux un facteur de comparaison plus correct, établis le rapport entre la cadence d'un semi-marathonien (elle vaut combien précisément ? je ne sais pas) et celle d'un record de l'heure à vélo (autour de 100 tours/minutes, et elle est probablement nettement plus élevée que celle du semi-marathonien). Et même là, vu la différence de muscles utilisés ou de condition de travail desdits muscles, ça n'a probablement guère de sens de comparer les cadences… Et puis, d'expérience, on tient aisément en équilibre à vélo à 6 km/h… sauf si on est sur un 34/25, bien sûr. Là, tu pleures. Avec un 24/34, c'est beaucoup plus facile. Je sais de quoi je parle, j'ai ces deux braquets sur mon vélo, moi. Et donc j'ai pu comparer, moi. 😎

Trop faible ? Dans ce contexte, ça reste à voir. À quelle vitesse moyenne grimperait un piéton de même condition physique sur cette route ? 4 km/h est à mon avis une estimation plutôt optimiste, mais ça ferait déjà plus de 5 h de marche, donc le cycliste qui partirait au même moment et qui roulerait à 6 km/h devrait l'attendre au bas mot une heure et demie au sommet ! De quoi choper la crève ou une insolation selon le temps qu'il fait là-haut. 😜

Si on grimpe à 6 km/h de moyenne (avec un braquet kivabien), donc bien plus vite qu'un piéton sur de telles pentes, il faudrait 3 h et demie environ pour parvenir au sommet du Ventoux. C'est ce que j'avais dit à un participant du forum (je ne sais plus qui) mais il trouvait ça bien trop long et préférait monter plus vite, quitte à utiliser un VAE. Et pourtant je parierais que marcher 3 h 30 dans des sentiers de montagne ne le rebuterait pas, alors que ce serait le même type d'effort. Tout dépend du contexte : je suppose qu'en marchant en montagne on se compare moins avec d'autres ou avec ce qu'on était plus jeune que sur le vélo. 🙂

Calcul schtroumpfement bancal car souffrant des défauts suivants : rien ne dit que j'utiliserais actuellement mon plus petit braquet (24/34) dans le Ventoux, dont les pentes, bien que rudes, ne semblent pas présenter de passages très raides (je peux me tromper), et d'autre part ta règle de trois serait schtroumpfement plus proche de la réalité si tu utilisais plutôt le rapport entre le braquet utilisé par Jean-Pierre actuellement et celui qu'il utilisait à 52 ans, mon âge actuel. Mais rien n'arrête ta mauvaise foi légendaire, je sais. 😛

À Grenoble, tu as la montée vers les Chalets de Charmant Som qui s'en approche (1435 m de dénivellation en 20,3 km, contre 1594 m et 20,8 km pour le Ventoux par Bédouin). https://climbfinder.com/fr/montees/charmant-som-grenoble La particularité est que tu pars du cœur d'une grande agglomération (limite Grenoble-La Tronche) à 200 m d'altitude pour finir (presque) au sommet d'une montagne. 😎 Plus loin (et moins fréquentée) la montée de Chamrousse par Séchilienne et le col du Luitel est du même ordre de dénivellation et de distance que le Charmant Som, et encore plus sportive (le Luitel à lui seul est un sacré morceau !). 🙂 https://climbfinder.com/fr/montees/chamrousse-sechilienne

Fascination morbide liée à la mort de Tom Simpson en 1967 ? Je ne l'ai moi-même pas encore grimpé (sauf en voiture), mais si j'en ai l'occasion un jour, je n'hésiterai pas !

« Catcher sur le caoutchouc » (belle allitération !), c'est tout-à-fait ça ! 😢 Le fait de devoir retirer le levier est peut-être spécifique à cette poignée de frein-là : la cocotte du TRP Hylex est très longue (je peux la saisir à pleine main !), le levier est aussi assez long, alors que les ouvertures du couvre-cocotte sont comparativement assez étroites. Ça laisse peu de marge de manœuvre. Je n'ai pas lubrifié ni chauffé la cocotte neuve avec quoi que ce soit. J'ai lu sur le web que certains utilisaient du gel hydro-alcoolique pour assouplir le caoutchouc, celui dont on se sert pour se désinfecter les mains. Ça aurait peut-être aidé, mais est-ce que ça ne diminuerait pas la durée de vie de la cocotte ?

J'ai (re)mis la suite en éditant le premier message. Je ne sais pas pourquoi, mais la partie correspondante du texte que j'avais posté a disparu au moment de l'envoi, désolé !

Bruxelles est toute blanche de neige et elle n'en finit pas de tomber !

Pour la première fois de ma «carrière» de bricoleur cycliste avec deux mains droites (je suis gaucher), j'ai voulu changer un couvre-cocotte moi-même sur mon vélo. Pour info, ce ne sont pas des cocottes standards, mais des TRP Hylex, des freins à disque hydrauliques agrémentés de manettes Gevenalle : https://www.gevenalle.com/product/hydraulic/ https://www.ridinggravel.com/components/gevenalle-hydraulic-checkpoint/ Les leviers TRP Hylex d'origine n'ont pas de manettes de changements de vitesses (c'est Gevenalle, une marque américaine, qui les ajoute) et ressemblent à ça: https://road.cc/content/review/262312-trp-hylex-rs-brakes Les couvre-cocottes de rechange proprement dites : https://www.bike24.be/fr/produits/225587 Il m'aura fallu au final une heure pour faire la manip ! Pour cela, la vidéo suivante m'a été bien utile : https://www.youtube.com/watch?v=DqhrPeoUkYk Il m'aura fallu démonter la manette de changement de vitesse et le câble de dérailleur (pas trop difficile et seulement nécessaire si on est équipé du changement de vitesses Gevenalle) pour avoir accès à la vis de réglage de la garde — c'est en fait l'axe du piston du maître-cylindre ; retirer le levier de frein proprement dit de la cocotte en retirant du levier la vis-pivot et en vissant au maximum la vis de réglage de la garde, ce qui est beaucoup plus long, et il faut faire gaffe à ne pas foirer cette vis de réglage avec la minuscule clé allen de 2mm ! (40'' à 1'05'' sur la vidéo — fortement abrégée à cet endroit… comme par hasard !) ; démonter l'ancien couvre-cocotte (la fille de la vidéo a elle-même du mal à le faire ! (1'05' à 1'20'' — vidéo fortement accélérée à cet endroit… comme par hasard (bis) !) ; tout remonter, donc reprendre les procédures précédentes en les inversant ; en particulier monter la cocotte neuve prend nettement plus de temps que d'enlever l'ancienne, j'ai dû «gigougner» dans tous les sens pour réussir moi-même (vidéo 2'43 à 3'20''). Question : est-ce que c'est la galère pour vous autres, sans doute sur des marques plus classiques de leviers, pour changer de couvre-cocottes ? Si oui, je me sentirai moins seul. 🥵

La même pensée que moi… En fait, c'est pour la Schtroumpfette que je me ferais le plus de souci en cas de rencontre avec Pierre ! 😵