Franck PASTOR

Et quand il n'y a pas de relief du tout? 😇

Je connais bien les sensations dont tu parles. C'est la réaction classique face à un ennemi invisible avec lequel on ne sait pas composer, ou pas encore. J'ai vécu longtemps (28 ans) dans une vallée alpine très encaissée et abritée, mais depuis treize ans je vis dans le Plat Pays, ouvert à tous les vents. De fait, autant grimper une côte fait partie de ma «culture», autant je n'ai jamais vraiment pu apprécier de lutter contre le vent, même après plus d'une décennie de Belgique. Et pour ne rien arranger, je sors quasiment toujours seul.

Moi c'est Bruxelles et les deux Brabant mes routes d'entraînement. À pleurer. Mais dans le coin que tu as expérimenté (Ardennes flamandes), que je connais bien aussi, ça m'étonne que tu aies trouvé les routes «pas si dégueulasses que ça». J'ai aussi habité dans le coin et j'y ai roulé par tous les temps: c'est à ce moment-là que je me suis décidé à passer au 25… Les routes avaient dû être retapées pour cette grand'messe du vélo (et le temps pas trop dégueu…). Pavés exceptés, je suppose.

Il suffit parfois de pas grand'chose pour qu'un pneu se coince ou pas. Entre les pavés, dalles et plaques de béton qu'on trouve en Gelbique j'ai eu suffisamment d'expérience en la matière pour juger ! Les interstices de dalles belges sont visiblement plus adaptées au 25 qu'au 23 ;-) Il faut dire que les 25 de chez Conti une fois rodés deviennent assez larges, plus larges que du vrai 25 semble-t-il: on m'a souvent demandé si je roulais en 28, vu la taille apparente de mes pneus.

Quand on roule sur une section plus grande, on gagne bien sûr en confort par rapport à une section plus mince du même modèle d'un pneu, mais aussi, et en ce qui me concerne surtout, en robustesse et sécurité. Je l'ai dit, je le répète : je roule en 25 faute de mieux. Je n'aurais pas hésité à rouler en 28 si mon vélo l'avait permis, parce que les routes et pistes sur lesquelles je dois rouler sont dans un état lamentable (Belgique). Ceux qui n'ont jamais mis les pieds — pardon, les roues — dans ce pays, ne peuvent pas vraiment avoir idée de ce que c'est, surtout quand ils sont habitués aux billards français. Un exemple : les pistes cyclables (obligatoires ici) sont très souvent faites de dalles, lesquelles sont souvent disjointes. Un jour mon pneu avant, de section 23 à l'époque, s'est tout simplement coincé entre deux dalles… Je vous laisse imaginer la suite. Quelque chose qui ne m'est pas encore arrivé avec un 25, Dieu merci. Donc, venez rouler sur nos routes avant de nous juger… 😉

« Fausto Coppi — et pas seulement sur Paris-Roubaix — affectionnait de rouler sur des boyaux de 32mm privilégiant ainsi le confort » ("Cyclisme sur route", 1986, Bernard Hinault, Claude Genzling, éd. Robert Laffont — page 26).

Ce que les Belges n'ont pas du tout apprécié au sujet de Givet, c'est que dans cette quasi-enclave dans le territoire belge l'EDF ait eu le toupet d'installer une centrale nucléaire. Donc si ça pète ce sont surtout les Belges qui paieront la facture… 😕

Un débat sur le triple auquel je n'ai pas encore participé : on aura tout vu! 😃 Comme beaucoup d'arguments pertinents ont déjà été évoqués, je n'y reviendrai pas. Je suis juste surpris de ceux qui affirment que l'offre en triple est réduite. Campa en propose pour le Centaur, le Veloce et l'Athena (celui-ci en 11 vitesses), tous les groupes Shimano en proposent également, Dura-Ace excepté, et le Shimano 11 vitesses triple est programmé pour bientôt (« a triple is expected early next year » dit cet article datant d'avril): http://totalwomenscycling.com/bikes-gear/shimano-rolls-out-11-speed-ultegra-5622/ Le magazine flamand «Grinta» pense qu'il sortira plutôt en 2015, mais il semble certain donc qu'il va sortir. Qui plus est, des marques comme TA proposent des pédaliers triples personnalisés très performants, et personnellement j'utilise le remarque pédalier Spécialités TA Carmina, un vrai bijou. Ce n'est pas ce que j'appelle manquer de choix, à moins de ne juger que par le très haut de gamme, ou par Sram.

C'est effectivement une proposition du Vereniging voor Beroepwielrenners, le syndicat des coureurs professionnels des Pays-Bas, et plus exactement de son président actuel, Bobbie Traksel (vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne en 2010). L'idée serait de créer une équipe professionnelle «provisoire» pour coureurs belges et néerlandais au chômage, mais aussi pour des jeunes coureurs prometteurs de ces deux pays ne trouvant pas d'équipe professionnelle pour débuter, en raison de la crise actuelle. Cette équipe, qui se situerait au niveau continental, tournerait uniquement pour 2014. La conjoncture en 2014 pour le cyclisme professionnel est catastrophique, dit Bobbie Traksel, en treize ans de carrière il n'a jamais vécu une chose pareille: cinq équipes qui se retirent simultanément et en tout 135 coureurs qui se retrouvent à pied, dont lui-même du reste. Alors en attendant 2015 qui s'annoncerait sous de meilleures auspices (l'équipe d'Alonso entre autres), l'idée de cette équipe lui est venue. Il aurait déjà trouvé quelqu'un qui serait prêt à avancer de l'argent, mais pas encore de sponsor. Source: http://www.sporza.be/cm/sporza/wielrennen/131030_wielerploeg_rennersvakbond (en néerlandais) À mon avis, une bonne idée, mais reste à voir si elle se réalise…

Si ça peut te consoler, même ceux qui parlent néerlandais (langue officielle de la Flandre) comme moi n'y comprennent rien, les Flamands de l'ouest ont leur propre dialecte, sensiblement différent des autres dialectes de Flandre.

Tu n'affirmes pas en effet, tu insinues, ce n'est pas la même chose. Dont acte.

Pour le 28 le mieux est d'essayer, je pense, quitte à desserrer à nouveau cette vis. Au pire, tu pourras revenir au 30. Un plateau ce n'est pas si cher que ça (moins cher qu'un dérailleur Athena il me semble 😉).

Si j'ai bien compris, c'est lorsque tu es sur 42-29 que tu as ce problème? Moi qui ai un triple 10 vitesses, mais avec longue chape, ma ligne de chaîne semble déjà trop douteuse sur le plateau médian et le plus grand pignon pour que je l'utilise systématiquement. Alors, sur un 11 vitesses, ça doit être encore pire. Personnellement je crois que tu n'as rien à perdre à éviter cette combinaison plateau-pignon. Il te restera 9 combinaisons au minimum sur ce plateau (on peut éviter le croisement plateau médian - plus petit pignon qui me paraît douteux également), et c'est déjà pas mal du tout. Et si ça te gêne vraiment d'éviter cette combinaison, tu devrais peut-être tout simplement changer de dérailleur et prendre l'Athena à chape longue, finalement. Il est très probablement prévu pour éviter ce genre de problèmes!

C'est évident qu'il y a eu des essais à cette période. De là à affirmer que LeMond carburait à l'EPO à cette période il y a une marge énorme et à part de vagues soupçons rien ne permet de l'étayer. Et particulièrement pas les témoignages de personnes — dont certains actés par le procès Festina en 2000 — ô combien mieux placées que toi qui n'ont aucun intérêt à travestir quoi que ce soit là-dessus.

Oui, mais j'ai d'un côté Voet+Roussel+Gaumont qui ont vu et vécu la situation, ce qui fait trois sources bien placées et concordantes, et j'ai de l'autre toi qui «n'en était pas» (du moins je l'espère pour toi!) et qui n'a que des soupçons. Alors, à choisir… 😛

Si tu lis les livres de Bruno Roussel, Willy Voet et Philippe Gaumont, tu verras qu'ils affirment tous les trois à l'unisson que le dopage à l'EPO ne commence vraiment dans les équipes françaises (Castorama, Gan) ou à dominante française (Festina) qu'en 93-94, avec un temps de retard conséquent sur les équipes italiennes et espagnoles notamment. Greg LeMond était alors dans une équipe française (Z puis Gan), donc il est fort peu probable qu'il se soit mis à l'EPO avant cette période sans que les autres le sachent. Puis en 93-94 ses performances n'ont fait que chuter. Les dopants-rois des équipes françaises, pour leurs coureurs qui se dopaient alors (la grande majorité, qu'on s'entende bien, et peut-être LeMond également), c'était les corticoïdes. Les corticos c'était la grande tradition française paraît-il. Le docteur Rijckaert, médecin de Festina, disait qu'il devait "dékenacortiser" ses coureurs français avant de les faire passer par son protocole de soin à base d'EPO. Ce qui ne veut pas dire que les corticoïdes allaient disparaître (loin de là même) mais simplement qu'ils n'étaient plus les dopants-rois. Que LeMond se soit dopé comme les autres, c'est bien possible, mais à l'EPO ça semble donc vraiment peu probable.

178 cm, 61 kg en été, habituellement 63 en hiver. Il m'est arrivé en 2008 de monter à 67 kg, suite à un changement de job combiné avec un déménagement et la naissance de ma fille, tout à cette même période. Plus beaucoup le temps pour le vélo cet hiver-là, et beaucoup plus à stresser ---> grignotages ! 😃

Un bon compromis, que j'utilise maintenant en permanence: les pédales automatiques type VTT ou cyclotouriste, et les chaussures qui vont avec, dont les cales sont noyées dans la semelle et ne gênent pas la marche.

Bassons avait déjà eu maille à partir avec Armstrong lors du Dauphiné 99. Lors de l'étape remportée par Bassons à Annecy, Armstrong voulait faire rouler ses équipiers sur lui, et ce sont ses coéquipiers qui l'en ont dissuadé. On voyait déjà le genre du bonhomme. Et comme par hasard Simeoni a conquis son unique course d'importance après l'affaire du Tour 2004 (Championnat d'Italie 2007) lorsque le parrain avait pris sa retraite. Ne plus permettre à quelqu'un genre Bassons ou Simeoni de s'échapper, tu sais très bien que c'est tuer leur carrière. Mais je vois que tu trouves ça normal, alors que quand Cancellara roule sur Tony Martin tu cries au scandale. De ta part j'appelle ça un paradoxe. 😛

Pour moi la musculation est le développement de la force, je ne vois pas en quoi je les confonds. Un haltérophile exercera toujours une force sur les pédales plus grande que celle exercée par le cycliste, sur un court laps de temps. Par contre, sur le long terme, c'est une tout autre histoire, et c'est là que l'endurance ou la résistance interviennent et font la différence. «On le voit en course, quand le mec a une dent de moins et que toi tu subis dans sa roue en tournant à 90tr/min et sans pouvoir descendre une dent car tu es asphixié musculairement. La suite proche est souvent de péter de la roue ! On a tous vécu ces moments, et là il nous manquer clairement de la force.» Mais on a tous vu également des gars en lâcher d'autres en tournant les jambes bien plus vite qu'eux et sur des braquets plus petits. Ce qui fait la différence dans les deux cas, c'est leurs capacités cardio-vasculaires (héritées du dopage ou non mais c'est un autre problème). Le reste, la force ou la cadence, c'est secondaire, une façon personnelle d'exprimer les dites capacités. L'un sera plus à l'aise avec plus de force et moins de cadence que la moyenne, ce sera le contraire pour l'autre. Ce qui nous différencie, c'est qu'apparemment tu penses que le niveau de force est à l'origine de la performance, alors que moi je pense que le niveau de performance cardio-vasculaire et respiratoire est à l'origine de la force. Si le cycliste de haut niveau est capable d'appliquer une telle force sur la pédale pendant un temps si long, c'est parce qu'il a des capacités cardio-vasculaires et respiratoires hors-normes et non pas le contraire. Après l'entraînement joue son rôle bien sûr et peut améliorer les choses, mais la génétique, l'atavisme, interviennent vraiment énormément là-dedans…

Et depuis quand on devrait se préoccuper sans arrêt du ridicule? Autant cesser d'exister alors, parce qu'on est toujours le ridicule de quelqu'un.

Ce n'est pas si simple que ça. Ou sinon les haltérophiles feraient les meilleurs cyclistes. Ce qui compte et ce qu'il faut améliorer ce sont les capacités d'endurance et de résistance à l'effort, les capacités cardio-vasculaires en un mot. Si celles-ci sont présentes, on pourra emmener de la braquasse (et à une bonne fréquence), mais sinon on n'ira pas bien loin, pas bien vite.

Les deux. Pour moi la fréquence de pédalage doit augmenter en même temps que l'intensité de l'effort, en côte comme ailleurs. Et vice versa. Donc si au contraire je veux réduire l'intensité de l'effort, je baisse spontanément la cadence et si je l'estime nécessaire je diminue mon braquet aussi.

« Un cycliste, cyclosportif, cyclotouriste, en tout cas un pratiquant régulier du vélo sur route sera toujours plus prudent avec les 2 roues, lorsqu'il redevient automobiliste, qu'un utilisateur de vélib' occasionnel ! » Alors ça, je ne parierais pas dessus. J'ai vu trop d'hommes ou de femmes charmants changer complètement de personnalité une fois au volant.

LeMond lui au moins avait le niveau d'un vainqueur du Tour de France avant son accident. Difficile d'objecter à ça puisqu'il l'avait gagné en 86, fini 2e en 85, 3e en 84… Dans le cas de LeMond, c'était donc un retour à son niveau d'avant (quand l'EPO n'existait pas du tout dans le peloton, qui plus est). Ce qu'on ne peut pas dire de l'autre revenant miraculeux.