Franck PASTOR

Il y a des gens qui aiment bien faire chauffer leur cervelle, surtout les matheux comme moi. 🆒Mais je ne vais pas trop insister sur ce fil-là. Ça me dirait bien par contre d'ouvrir un sujet à part sur cette question de définition du vélo, je vais creuser la question de mon côté avant de la lancer…

La bonne question : c'est quoi du vélo ?

Voilà pquoi une compétition de VAE c'est bien du vélo et pas du tout du motocross. C'est grosso modo ce que m'avait dit une dame sur son VAE quand on grimpait ensemble une côte des Ardennes. Je lui ai dit qu'on pouvait alors échanger nos montures puisque c'était tous les deux des vélos. Rire spontané et refus direct de sa part ! Moralité : il y a des vélos qui sont plus vélos que d'autres. 😃

J'ai bien un préjugé sur le VAE, mais il me semble très juste : il y a une assistance à l'effort. 😇 Blague à part, ça fait longtemps que je sais qu'il y a des compétitions en VAE, en route ou VTT, j'en voyais chaque année sur le Rad am Ring (le circuit du Nürburgring à vélo) de 2014 à 2016. Après cette date les versions compétition des VAE-VTTAE se sont arrêtées pour devenir des excursions sans classement, et surtout séparée des autres type de vélos. Apparemment la cohabitation posait des problèmes. Moi ça ne me gênait pas, et je regrette même qu'il n'y ait plus de vélos électriques en même temps que nous sur le circuit, parce que l'organisation en profitait pour ouvrir une partie du circuit fermée en général : la Steilstrecke, une piste bétonnée de 500 m, dont 300 m à plus de 20 %, un hectomètre à 27%. Ils devaient penser que seuls les pilotes de VAE seraient attirés par cette pente…hé bien non, ça m'a donné l'occasion de la faire sur mon vélo «musculaire», un chouette souvenir, et malheureusement ce n'est plus possible : on doit obligatoirement passer par le «mur» habituel, la Hohe Acht, qui n'a qu'un petit 17% maxi à nous proposer. 🤐

C'était déjà le cas avec le vélo sans assistance il me semble ? 😃

Tu vois, on arrive à être d'accord. Sauf sur les pulsations, où je suis persuadé que tu te trompes : on pourrait parfaitement grimper ta côte à 80-90 pulsations/minutes en vélo «normal» : il suffirait de ralentir encore. Mais ce serait encore plus frustrant pour toi ! .car que tu le veuille ou non si tu ne veux pas grimper dans les tours tu dois mouliner ( encore que ça se discute) et rouler doucement ..... Pas du tout d'accord là ! Tu n'es absolument pas obligé de mouliner (c'est-à-dire tourner vite les jambes), tu dois adopter la cadence que tu préfères tout en mettant le braquet qu'il faut pour ne pas souffrir. C'est cette combinaison (cadence confortable et braquet confortable) qui te feras rouler à l'aise, et donc souvent lentement.Tourner les jambes vite n'est rentable que pour des efforts intenses, au contraire. Mais on entre ici dans un autre débat.

En effet. Et c'est un vaste sujet, l'acceptation de ses limites. L'être humain aurait-il accompli tous ses progrès, scientifiques entre autres, en acceptant ses limites ? Sûrement pas. Mais une telle attitude est-elle fondamentalement saine ? Peut-elle rester fondamentalement écologique, entre autres ? Une bonne source de discussions interminables…

À vrai dire, je me reconnais bien dans les deux cas de figure que tu décris. 🆒

le coté puriste de Franck ok ( je le respecte ) c'est surtout qu'il nie l'évidence et l'avantage du VAE qui permet pour un meme effort et temps de rouler + loin et + haut ..... En fait je crois que tu n'as pas du tout compris ce que je veux dire. C'est évident que tu peux aller plus loin et plus haut sur un VAE pour un même effort, ou pour une même durée. Je n'ai jamais dit le contraire, relis-moi si nécessaire. Ce qui n'est pas vrai, c'est lorsqu'on dit qu'un VAE est indispensable pour rouler facilement. Tant qu'on a les bons braquets, et tant qu'on se fiche royalement de rouler lentement, voire très lentement, quelqu'un en bonne santé peut parfaitement s'en passer. D'après ce que tu nous dis, tu n'aimerais pas du tout rouler tout lentement. Tu disais que tu te sentirais ridicule de rouler à la vitesse d'un piéton dans une côte. Donc un VAE est préférable pour ta pratique. C'est tout à fait logique et respectable en effet, mais ce n'est pas une contradiction de ce que je dis. Au contraire, cela le confirme. C'est donc au final une affaire de préférence personnelle. Quant à Absalon, c'est un compétiteur, quelqu'un qui a pris l'habitude de rentrer dans l'obstacle plutôt que prendre son temps pour le passer tout en douceur. De telles personnes peuvent facilement trouver ch… et ennuyeux de prendre deux fois plus de temps pour faire telle ou telle difficulté, si c'est le prix à payer pour rouler «facile». Donc ils préfèrent aller à une allure «normale» pour eux, sans avoir à ralentir donc, tout en s'économisant. C'est du moins comme cela que je le vois, et je ne pense pas trop me tromper. En fait, tu raisonnes exactement comme lui ! 😉

le monsieur te dit qu'avec un VAE on va + loin pour une meme effort toi arriver a comprendre cela .... Et l'autre monsieur te dit qu'il est d'accord puisqu'il dit la même chose, si tu le relis. Mais plus loin ne signifie pas plus longtemps ! 😛 Et l'autre monsieur n'y peut rien de parler braquets puisqu'il s'agit du cœur du problème, même si tout le monde ne le réalise pas. Juste pour info tu pourrais me mettre tes fréquence de FC sur tes sorties et le D+ ..... Je ne suis pas équipé pour mesurer ni l'un ni l'autre. Pour les fréquences cardiaques, ce sont mes sensations qui parlent. Pouvoir parler sans gêne (en chantonnant parfois 😳) est un excellent indicateur d'absence d'effort excessif. Je me suis parfois surpris à chanter tout haut ou à siffler dans un col… je roule le plus souvent seul, je précise, donc je ne dois pas trop passer pour un fou ! Pour les dénivelés, les randos officielles et grosses sorties que je fais varient pour la plupart entre 1500 et 3500 m sur 150 - 250 km pour la grande majorité, parfois plus, parfois moins.

Donc, de série, un VTT relativement récent a quand même plus petit comme braquets que mon 24/34. Alors pourquoi forçaient-ils comme des brutes, ces vététistes du Koppenberg ? Peut-être avaient-ils «personnalisé» leurs braquets eux aussi… c'est vrai que tout le monde n'aime pas forcément escalader des raidards à chaque sortie, donc leurs braquets étaient peut-être adaptés à des parcours habituels avec des montées moins rudes. A noter que perso je n'ai jamais utilisé le 36 dents sur ma cassette, je viens d'ailleurs de la remplacer par une 11/28. Connaissant ton niveau, on peut difficilement en être surpris ! 🆒

En kilométrage je veux bien. En temps pas forcément, si tu ne te forces pas en ayant les braquets adaptés (je sais, j'insiste, mais c'est un coup à prendre).

Le gars avait de trop gros braquets, tout simplement ! 😛 Avec mes braquets il aurait grimpé à l'aise. Mais, oui, lentement… et c'est pas grave après tout. On s'habitue très bien. A propos de jeune fille, ça me rappelle que j'en avais rattrapé une sur son VAE dans une côte bruxelloise (donc rien à voir avec les Vosges). Hé bien, dès qu'elle m'a vu arriver derrière elle, elle a accéléré. Pour le jeu j'ai accéléré aussi et j'ai pu la suivre jusqu'au feu rouge du sommet, que j'ai respecté moi, mais qu'elle a allègrement grillé. Curieuse fierté mal placée…

Tu vois, tu te rebelles toi-même instinctivement devant cette perspective d'aller tout lentement. 😉 C'est un effort psychologique à faire, c'est évident, mais on en est bien récompensé ensuite. Et il en faut pas non plus exagérer le temps perdu. Et puis il suffirait de prévoir une sortie moins longue en distance que d'habitude pour compenser ! Les braquets usuels du VTT sont de tout petits braquets par rapport à ceux d'un vélo de route classique, mais par rapport aux miens, par exemple, j'en suis nettement moins sûr. Surtout depuis mon expérience du Koppenberg. C'était quand même frappant de voir des vététistes forcer nettement plus que moi dans du 22%. Si quelqu'un peut me donner des braquets typiques d'un VTT actuel ? Quant à être toujours en prise, je veux bien sur des parcours très techniques, mais sur un parcours de détente, ce n'est quand même pas le but. Non, faire du VTTAE comme tu dis, n'a rien d'incontournable. Plus agréable pour beaucoup, je veux bien, puisqu'on va nettement plus vite pour le même type d'effort. Mais indispensable, non, quoi que puisse en dire Absalon.

C’est important, en VTT il est très compliqué de rester en endurance de base ; dès qu’on se retrouve dans du dénivelé, on est obligé de forcer plus. Non. Encore une fois c'est une question de braquets d'une part, et d'accepter d'aller bien plus lentement que d'ordinaire d'autre part. La pente qui vous fera forcer sur un 32/28 vous paraîtra ridiculement facile sur un 24/36. Mais ça contraindra à ralentir, forcément. Et que ce ne soit pas évident à accepter pour un homme pressé comme Julien Absalon, je peux le comprendre. Se traîner ? Pas question ! 😃

Hier, courte sortie détente de 28 kilomètres dans les limites de la région bruxelloise. Parcours essentiellement en forêt de Soignes, à l'ombre de ses hêtres majestueux. Quel dommage de ne pas pouvoir plus profiter du temps magnifique qu'il fait actuellement, je me sens vraiment en forme en ce moment. Mais je n'ai pas le temps de faire plus… et l'autre temps, le climatique, va changer sous peu dans la région. 🙁

Excellent ! 😆

tu n'as pas tort Franck mais comme tu dis je veux allez a une vitesse minimum sinon je refais de la rando a pied .....quand je faisais du trail je doublais les gars en VTT dans les gros % je trouvais cela ridicule ..... Comme tu dis, tu «trouves » cela ridicule, c'est donc bien dans la tête. On n'apprécie généralement pas la lenteur sur un vélo, et on a du mal à l'accepter et à la gérer. Mais des apparences à la réalité il peut y avoir une différence. Un piéton peut peut-être suivre un cycliste dans ce genre de mur, mais 1) pourra-t-il le faire jusqu'au sommet au même rythme ? 2) une fois la côte passée, pourra-t-il suivre aussi ? La réponse à la question 2) est évidente. 😃 La réponse à la question 1) risque de faire mentir les apparences. On dit souvent qu'on ne va pas plus vite qu'un piéton dans les raidards. Mais un piéton dans un raidard de 20% à, disons, 5 km/h, c'est mine de rien déjà du sport… 5 km/h est la vitesse normale d'un piéton… sur le plat. Ça fait longtemps que j'ai compris que certaines apparences sont trompeuses. 🆒 De façon générale, je ne me vois pas utiliser comme «vélo» toute chose avec une assistance, électrique ou non. Le VAE n'est après tout qu'une version moderne et écolo du Solex, et je n'ai jamais accroché à ce genre d'hybride. Je n'éprouve d'ailleurs aucun plaisir à parcourir un trajet donné quand ce n'est pas par mes propres moyens, à pied ou à vélo. Raison pour laquelle d'ailleurs je n'éprouve aucun plaisir aux balades en voiture également ! Si je dois la prendre, ou le métro, le train ou l'avion, je le fais, mais pas par plaisir. Ceci dit, tout le monde n'est pas obligé de sentir les choses comme moi, donc amuse-toi bien avec ton VAE. Garde juste en tête que son emploi n'a rien d'une obligation, dans bien plus de cas qu'on l'imagine !

Je n'ai pas eu le temps de voir quels braquets avaient les vététistes que j'avais rejoints, mais ils tournaient les jambes bien plus lentement que moi avec mon 24/34, ce qui me fait dire que leur "tout à gauche" (je n'imagine même pas qu'un cycliste ne mette pas tout à gauche dans le Koppenberg !) était bien plus gros que le mien. Donc bien plus gros qu'un 22/34 également. Peut-être des VTT avec un seul plateau.

Voui ! 🆒 Tu sais, après 19 ans de Belgique je pense maintenant avoir appris à négocier cet autre obstacle qu'est Éole (quand je suis seul s'entend, en groupe j'ai beaucoup moins d'expérience). Je mets plus petit, je m'aplatis sur le guidon s'il est de face, je me penche sur le côté s'il est latéral, je prends encore plus garde au trafic… Mais ce n'est pas parce que je sais le négocier que j'ai appris à l'apprécier. J'imagine qu'il y en a également qui savent parfaitement négocier les côtes tout en continuant à les détester. Moi j'adore les côtes, je hais le vent. Là aussi, il y a un côté psychologique évident. Ça intéresserait peut-être un pychanalyste d'ailleurs : un traumatisme enfantin que j'aurais oublié, peut-être ? Toujours est-il que dès que j'entends le son du vent dans mes oreilles, je stresse, je prends un coup au moral, et pas seulement en vélo. Je me rappelle une nuit passé chez un ami à Montélimar, avant que je vienne en Belgique : je n'avais pas pu fermer l'œil une minute à cause du bruit du mistral et de la frousse que cela provoquait en moi, tandis que tout le reste de la maisonnée dormait à poings fermés. 😳 Maintenant j'ai appris à dormir dans ces conditions, mais ce n'est pas pour ça que j'apprécie…

Ce n'est pas une question d'aller plus vite ou plus lentement que moi ou quelqu'un d'autre, mais d'aller à l'aise, et ça, c'est accessible à tout le monde ou presque en côte en vélo normal, quel que soit le poids, quel que soit l'entrainement. Sauf si on pèse 150 kg, et encore. C'est bien une question de braquets : j'ai l'air d'insister, je sais, mais parce que c'est la vérité… Si tu grimpes des bosses à 20% sur ce 42/42, fort bien, mais tu monterais les mêmes bosses en fumant la pipe avec, disons, un 32/42, en tournant les jambes à la même vitesse. Bien sûr tu irais moins vite, mais ce n'est pas le but. Le but c'est d'économiser tes pulsations, et ça marche très bien comme ça, tout en se passant d'assistance. Mais si tu tiens à aller vite, c'est autre chose. La tendance naturelle de l'être humain est de se rebeller devant l'obstacle et de le passer le plus vite possible, au lieu de négocier son passage tout en douceur. Il faut donc faire un effort… psychologique… pour s'épargner de l'effort physique. Pas forcément gagné d'avance !

Quels braquets, ton gravel ? Parce que le meilleur remède à ta montée de pulsations, ce serait encore de mettre plus petit comme braquet… s'il est disponible sur ton vélo. Dimanche dernier, en grimpant le Koppenberg, j'ai pu rattraper et lâcher un groupe de vététistes… qui, à mon grand étonnement, emmenaient des braquets plus gros que ceux de mon vélo de route (24/34 mini) dans la partie à 22% ! Même encore aujourd'hui, à l'ère des cassettes 11 et 12 pignons, il pourrait bien y avoir un problème de manque de petits braquets en VTT, et je suppose aussi en gravel. Du moins sur les montages d'origine. Tout profit pour les VAE, bien sûr !

Abandon de Kruijswijk, à cause d'une blessure au genou, suite à la chute du contre-la-montre par équipes de samedi.

Fort bien, mais garde quand même à l'esprit que ce n'est pas toi qui gagne 3 ou 4 km/h et perd 20 pulsations, c'est l'assistance de ton VAE. 😉 L'alternative pour diminuer les pulsations, c'est de prendre un vélo «musculaire» (j'aime pas cette dénomination…) et de mettre un braquet plus petit qu'avant tout en pédalant au même rythme. Évidemment on va alors moins vite, et j'ai remarqué que c'est là que le bât blesse chez beaucoup d'utilisateurs, qui ne supportent pas de ralentir, et cherchent à maintenir leur vitesse d'antan (certains ne comprennent même pas pourquoi ils devraient aller moins vite que sur le plat — oui, j'en ai rencontrés…). Le stress (boulot…), la pression sociale (pouvoir suivre son groupe de copains du club…), la méconnaissance des braquets (très très fréquente, surtout chez les cyclistes urbains !), une maladie invalidante… beaucoup de raisons pour s'octroyer une assistance au pédalage. La constante reste une perte d'autonomie.

La «classe» est difficile à définir, mais apparemment ici c'est une question de style. Sous cet angle-là, Alejandro Valverde et Niki Terpstra sont parmi ceux que je trouve les plus élégants sur le vélo. J'aime bien voir également Jakob Fuglsang évoluer, peut-être un peu trop redressé par rapport à l'idéal aérodynamique. Mais pour moi le plus beau styliste, c'est Jens Keukeleire (Lotto-Soudal). Pour ceux qui ne connaissent pas ce coureur belge, voilà une photo qui donne une idée de son allure générale. Et en plein effort, on ne le voit pas bouger une oreille. Il est vraiment impressionnant à voir. https://www.alamy.com/stock-photo-jens-keukeleire-in-la-vuelta-espagne-on-the-cole-de-marie-blanque-123210092.html