Michel ROTH

Cela m'étonnerait fort que les écarts se comptent en secondes dans les étapes à venir. On va compter en minutes. Pour le spectacle, il faut espérer que la victoire finale à Madrid ne se décide pas au jeu des bonifications, avec des écarts qui se compteraient en secondes. Dans une interview au journal "Het Nieuwsblad" Thomas De Gendt donne son avis sur Evenepoel. Thomas De Gendt a vu un Evenepoel intelligent à l'œuvre la semaine dernière. Il adopte désormais une approche beaucoup plus sensée. De Gendt déclare: Je pense qu’il a couru très intelligemment jusqu’à présent. Il n’attaque pas inutilement. Il avait dit au préalable qu'il courrait défensivement pendant les neuf premiers jours et il l'a fait efficacement. Dans la mesure du possible, il essaie de se ménager. D'autres années, il aurait peut-être déjà accéléré à vingt kilomètres de l'arrivée. Juste pour montrer à quel point il est bon. Evenepoel semble désormais se réserver davantage pour les étapes de montagne cruciales des deuxième et troisième semaines. Il apprend vite de ses erreurs. Lors de son premier Giro, il sprintait pour chaque seconde de bonus. Désormais, il ne les prend que lorsqu'il le peut.

Roglic joue les bonifications au sprint intermédiaire. Il reprend 4 s à Evenepoel. Ce dernier a maintenant 23 s d'avance sur le Slovène avant l'étape du Tourmalet. On peut interpréter ça de deux façons: - Soit Roglic se sent très fort et alors pourquoi se priver de prendre les bonifications si l'occasion se présente. - Soit Roglic n'est pas certain de refaire son retard dans les étapes à venir et a peur de Evenepoel et des autres favoris.

On lit partout que la Jumbo Visma est en position de force avec 3 leaders. C'est évident. Mais il ne faut pas croire que les autres favoris seront seuls contre 3. Il y a Evenepoel, Almeida, Vlasov, Mas, Ayuso, Soler,.... La Jumbo a le poids de la course, mais si un des six précités attaque, les cinq autres ne doivent pas bouger et laisser s'épuiser la Jumbo en attaquant à tour de rôle. Je suis certain qu'il y aura des alliances par nécessité (çà se passe en coulisses entre DS). Ce n'est jamais 3 contre 1. Je ne vois pas non plus Sepp Kuss en favori final car les étapes les plus dures restent à venir et par le passé, il a souvent perdu plusieurs minutes dans les grandes étapes montagneuses . Il a perdu la moitié de son avance dans l'épreuve de vérité du CLM sur Evenepoel. C'est beaucoup. Il lui reste une bonne minute d'avance sur Evenepoel et environ 1 min 30 d'avance sur Roglic. Ce n'est pas beaucoup avec les arrivées aux sommets de vendredi et samedi, et l'Angliru la semaine prochaine. Je vois plutôt un match entre Evenepoel et Roglic pour la victoire finale. Vingegarrd me semble moins fringant qu'au dernier TDF (du moins jusqu'à présent), mais il ne faut pas l'éliminer non plus pour la victoire finale. Attention pour l'étape d'aujourd'hui, normalement promise aux sprinters. On annonce du vent avec risque de bordures. Les favoris devront rester attentifs.

Oui c'est moi qui mal regardé les dates. Test positif 3 jours après, le mardi.Un bon indice que la contamination a eu lieu le samedi. Pour moi les symptômes ont très vite disparus, mais la fatigue a duré plus longtemps. Si je n'avais pas fait l'auto test par curiosité (parce que mon épouse avait les mêmes symptômes que moi) je n'aurais jamais su que j'avais eu le Covid. J'aurais mis ça sur le dos d'un rhume banal. Bon rétablissement. Tu seras bientôt débarrassé de la fatigue (si ce n'est déjà fait)

J'ai eu le Covid à Pâques en avril. En principe la période d'incubation entre la transmission et les symptômes est de 3 jours. Du moins c'est ce qu'on m'a dit à l'époque. C'est étonnant si tu as chopé le virus à la vélomdiane que tu sois symptomatique le lendemain. Mais peut-être qu'avec les nouveaux variants c'est différent.

Si tous les termes utilisés pour calculer la puissance réelle ne dépendaient que de la masse (qui est toujours entachée d'une incertitude qui peut être importante) la normalisation aurait un sens strict. Je sais bien que les termes dépendant de la masse sont ceux qui contribuent le plus à la puissance et d'ailleurs Portoleau s'en sert pour justifier sa normalisation. La normalisation ne règle rien du tout parce que une normalisation demande de connaître la masse exacte (celle-ci est inconnue) et d'autre part la puissance réelle n'est pas strictement proportionnelle à la masse. Maintenant si un coureur de 65 kg monte un col dans le même temps qu'un autre de 52 kg et si après normalisation on trouve que le coureur de 65 kg a développée une puissance normalisée non suspecte d'après les critères de Vayer, mais proche de la valeur suspecte qu'en est-il du coureur de 52 kg ? C'est vraiment ma dernière intervention sur ce sujet. Si ce pas clair je m'en excuse.

La réponse était dans ma question.

Tout-à-fait. S'il reste dans les roues, il s'expose à des attaques répétées des Jumbo. Il dépense moins d'énergie à monter à son propre rythme que de devoir répéter plusieurs efforts. Quand Kuss a attaqué, il n'a pas répondu à son attaque mais l'a repris finalement au train. En assumant un rythme élevé dans la montagne, il a empêché les Jumbo de jouer leur jeu d'équipe en s'imposant en patron. Comment battre les Jumbo s'est-on posé la question ? Est-ce en subissant la course ou est-ce en attaquant ? La réponse a été fournie hier, même si le résultat est match nul. Pour le sprint la Quick-Step a commis une erreur de communication en signalant à Evenepoel qu'il y avait encore un échappé devant et qu'il sprintait pour la deuxième place.

Quand on refuse de refaire une simple démonstration élémentaire de calculs de watts que j'ai exposée au moins deux fois, on utilise un argument d'autorité et on refuse le dialogue. Je pense d’ailleurs ne pas être le seul à trop bien comprendre les limites de la démarche. Grégoire Millet est une sommité et je partage son point de vue. Arrête de me prendre pour un imbécile. Moi je réponds toujours poliment. Je ne dis pas que les calculs de Portoleau ne valent rien, mais il faut bien se rendre compte des limites sur lesquelles reposent ses hypothèses. J'en resterai là.

C'est bien ce que je voulais montrer. Normaliser les watts réels par rapport à un poids fictif de 78 kg n'a pas beaucoup de sens dans le cas d'un poids plume. On voit à quelle absurdité cette normalisation peut conduire. Ici on aurait un coureur "mutant" d'après les catégories imaginées par Vayer. En plus même pour des coureurs d'un poids entre 60 et 70 kg la normalisation n'élimine pas l'incertitude sur les masses.

Rien ne m'échappe car, par exemple, avant l'ascension du Puy de Dôme il n'y avait pas d'autres cols. Ce qui n'a pas empêché Vayer... Et de toute façon la question était ailleurs et je n'ai pas de réponse (preuve qu'elle est embarrassante). En plus avec plusieurs cols, les leaders peuvent décider de s'épargner avant le dernier col.

Pour en revenir à l'étape du jour remporté par Roglic, il m'a semblé que Evenepoel était le meilleur dans la dernière montée qu'il a faite pratiquement en tête dans sa majeure partie. Il m'a semblé meilleur que Roglic. Au sprint Roglic qui était resté dans les roues était logiquement plus frais. Il me semble que Evenepoel retrouve progressivement sa forme de la Vuelta 2022. Dans le CLM de mardi et s'il fait aussi bien que lors du premier chrono du Giro, il pourrait prendre entre 2 et 3 s au km sur Roglic (estimation fortement optimiste évidemment mais pas irréaliste)

Si le coureur étalon fait 70 kg + 8 kg pour le vélo et le reste, alors 6,7 W/kg correspond à 78 x 6,7 = 522,6 Watt étalon pendant 20 minutes à 17 ans pour Lenny Martinez. De toute façon watts réels ou étalons cela n'élimine pas l'incertitude sur les masses. Au fait dans quelle catégorie l'inénarrable Vayer classe-t-il un coureur Français qui développe plus de 520 W étalon ? Je veux dire par rapport à un coureur d'une autre nationalité. 😇

Il a notamment impressionné son entourage lors de stages d'entraînement ; Il réalise en test 6,7 W/kg sur 20' début 2021 alors qu'il n'a que 17 ans. Source Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Lenny_Martinez

L'an passé c'est pourtant sur les forts pourcentages de Les Praeres, une ascension courte de 3,9 km, de pente moyenne à 12,9 % avec deux passages à 23 et à 24 % que Evenepoel avait assommé ses adversaires directs (Mas, Ayuso et Roglic). C'était lors de la 9ème étape de la Vuelta 2022. Il a donc déjà prouvé qu'il sait passer les forts pourcentages, ce que certains s'évertuent encore à relativiser. Maintenant, il reste à savoir évidemment s'il détient la même condition physique que l'an passé. Aujourd'hui le mur d'arrivée ressemble fort à Les Praeres. S'il perd encore du temps, on pourra conclure qu'il est moins fort que l'an passé, du moins à ce stade de la Vuelta. https://www.lequipe.fr/Cyclisme-sur-route/vuelta/annee-2022/direct-course/villaviciosa-les-praeres-live/20144 https://www.eurosport.fr/cyclisme/tour-d-espagne/2022/vuelta-2022-a-qui-correspond-las-praeres-la-quickstep-peut-elle-etre-en-difficulte-la-9e-etape-en-qu_sto9104546/story.shtml

D'un autre côté, il est toujours dangereux de juger l'état de forme des coureurs sur une seule étape et sur une seule ascension et de tirer des plans sur la comète pour la suite. Personne n'est à l'abri d'un "jour sans". Souvenez-vous du "jour sans" de Roglic lors de la dernière étape d'un Paris-Nice récent dans le col d'Eze. Sans l'aide de Van Aert qui le tractait littéralement, il perdait ce Paris-Nice au profit d'un frère Yates qui avait attaqué dès les premières rampes du col. Cette Vuelta est encore longue et il est certain que hier on n'a pas vu le meilleur Evenepoel et rien ne permet d'affirmer qu'il en sera de même pour la suite. Un point positif, il a roulé plus vite que Vingegaard et Roglic dans les deux derniers km.

Comme c'était à craindre l'équipe de Evenepoel ne fait pas le poids devant le rouleau compresseur de la Jumbo. Avec Kuss devant, Roglic et Vingegaard ont laissé tout le poids de la poursuite sur Soudal QS, Movistar, UAE et Ineos. Cela explique en partie pourquoi ils étaient les plus frais dans la dernière ascension. Avec deux leaders (je ne pense pas que Kuss veuille jouer le général) Roglic et Vingegaard ont un avantage énorme. Si Evenepoel décide par exemple de courir défensivement en restant dans la roue de Roglic, ça ne marchera pas car Vingegaard et Roglic attaqueront à tout de rôle. La seule façon pour Evenepoel et pour les autres candidats à la victoire est de jouer l'attaque eux-mêmes (avec peut-être une coalition par nécessité).

Avec Martinez maillot rouge la Jumbo ne devra pas supporter le poids de la course. Tactiquement c'est bien joué. Mais c'est à Madrid qu'on fera les comptes.

Les Jumbo au-dessus du lot. Evenepoel perd 32 s sur le duo Vingegaard-Roglic. Belle victoire de Kuss. Lenny Martinez prend le maillot rouge pour 8 s. Cian Uijtdebroecks impressionnant. Meilleur que Evenepoel. Il termine à seulement 14 s du duo Jumbo. Curieux de voir son classement sur 3 semaines.

Abandon d'Eddie Dunbar présenté au départ de cette Vuelta comme un outsider pour le classement général, après sa 7eme place au Giro. Le grimpeur australien a chuté dans la zone de neutralisation de l'étape et n'a pas pu repartir.

Malheureusement Coquard n'a pas pris le départ aujourd'hui. Probablement une fracture de la clavicule suite à sa chute de hier.

Si l'on compare le cyclisme des années 1960 et celui d'aujourd'hui, le peloton était peut-être un peu plus réduit à l'époque et les coureurs roulaient moins vite dans la finale. En outre, les aménagements routiers n'existaient pas dans les villes (rétrécissements, casse-vitesses, rond points,..). La règle des 3 km n'existait pas. A l'époque, elle ne se justifiait pas vraiment. Elle a été introduite pour éviter de pénaliser les coureurs retardés par une chute collective dans les 3 derniers km. On dit que le public veut du spectacle, mais a-t-on déjà pensé que si des favoris pour le général d'un Grand Tour sont éliminés sur chute dans les 3 derniers km d'une étape plate, le spectacle sera moindre dans les étapes de cols. Donc, supprimer la règle des 3 km serait une arme à double tranchant. Car le spectacle est avant tout en montagne. Et des étapes de montagne sans les favoris seraient moins attractives. Si cette Vuelta retient tant l'attention médiatique c'est parce que tout le gratin des grimpeurs (excepté Pogacar) est représenté. Si certains d'entre eux venaient à devoir abandonner à cause d'une chute dans les 3 derniers km d'une étape réservée aux sprinters, les spectateurs seraient moins nombreux à suivre la suite de l'épreuve. La règle des 3 km est un bon compromis.

Merci Gérard pour cet éclaircissement. J'ignorais que Coquard était tombé. Décidément il n'a pas de chance car je crois qu'il était déjà tombé lors de la seconde étape. D'après une rubrique de vélo 101, il y a eu des manifestants catalans qui avaient jeté des clous lors de cette deuxième étape, provoquant plusieurs chutes et qui voulaient également déverser par la suite 400 litres d'huile moteur sur la route. Ils ont été arrêtés avant d'avoir pu réaliser leur second objectif.

Bon j'ai compris. Vélo 101 donne la réponse dans son résumé de l'étape. Il y a eu effectivement des cassures entre les favoris à l'arrivée, mais tout le monde est classé dans le même temps parce que Van den Bergh a chuté dans la zone des 3 km.

A propos de l'étape d'aujourd'hui que je n'ai pas suivie sauf la fin quand les coureurs étaient déjà arrivés. Le commentateur de la RTBF parlait d'une chute collective à environ 5 km de l'arrivée, impliquant notamment Buitrago et Kelderman. Il y avait aussi des cassures à l'arrivée entre les favoris. Tout le monde semble cependant classé dans le même temps (sauf Buitrago ? ). La règle des 3 km a-t-elle été modifiée ? L'autre commentateur parlait par contre d'une nouvelle règle en cas de sprint ? Pas compris de quoi ils parlaient. Quelqu'un veut -il bien éclairer ma lanterne ? Merci.