Franck PASTOR

Ça peut arriver sur n'importe quel vélo bien réglé, le guidonnage? Est-ce que le matériel en lui-même n'est pas en cause? Je n'ai jamais autant entendu parler de guidonnage que ces dernières années, ce qui semble correspondre à l'arrivée massive des cadres en carbone sur le marché, souvent ultra-légers et rigides.

La prochaine fois que je suivrai une étape de montagne, je mesurerai pour de bon les cadences respectives de Froome et Contador, ce que je n'ai pas pensé à faire aujourd'hui. Mais c'est quelque chose que j'ai souvent fait, et avec cette expérience j'évalue au pifomètre la cadence de Froome aux alentours des 100 tours/minutes pendant son échappée. Ça n'enlève rien au fait que je considère la performance de Froome suspecte — comme celle de l'ensemble de l'équipe Sky d'ailleurs. Mais je ne pense pas que sa vélocité ait quelque chose à voir là-dedans.

Comment ça il ne tourne pas les jambes? Au bas mot il devait les tourner à 100 tours/minutes à la fin de la dernière montée. C'est pas tellement un couple de folie qu'il a, mais une puissance (force * vélocité) phénoménale. D'ailleurs un type comme Valverde a une puissance à peu près équivalente (il ne termine pas loin) mais exerce beaucoup plus de couple avec une vélocité nettement moindre.

Je pense que ce dernier problème est dû à la rigidité supérieure de la chaîne que tu as choisie, justement. Mais comme tu dis, la combinaison grand plateau - grand plgnon est à éviter de toutes façons, donc ce n'est franchement pas handicapant.

Question rictus, dans les derniers kilomètres Froome grimaçait et se contractait quand même beaucoup. À mon avis il souffre tout autant que les autres, mais il va plus vite. Et je te rejoins sur son manque de palmarès avant ces dernières années: c'est surtout ça qui le rend suspect. Ça rappelle trop des coureurs genre Riis… Pour le rythme de pédalage, ça ne m'étonne pas du tout: quand on est capable de tourner vite les jambes sur le plat, on peut le faire en montagne, c'est une question de braquets. Je serais curieux de savoir quel braquet minimal Froome avait aujourd'hui, d'ailleurs.

On verra bien!

Exact, la première fois en fait (au Giro 69). Mais reste que malgré le coup fourré probable et malgré que les sanctions furent levées (au grand scandale des autres coureurs d'ailleurs), le contrôle positif a été officiellement reconnu. Comme quoi il faut être prudent dans ses jugements : qui sait combien de faux contrôles positifs ont eu lieu dans l'histoire du vélo? Bruno Roussel et Willy Voet rapportent tous les deux dans leurs livres respectifs que Verbruggen a lancé un jour devant eux: « Je peux vous faire un contrôle positif quand je veux »…

Quand Boardman a tenté de battre le record de Merckx sur un vélo classique, j'étais sûr également qu'il le battrait largement. En fait non, il ne l'a battu que de sept mètres (49,441 contre 49,434) et ce malgré un braquet beaucoup plus grand (54/13 — comme Sosenka d'ailleurs — contre 52/14 pour Merckx). Je me souviens aussi qu'il était complètement épuisé après son record. Je serai donc un poil plus réservé dans mon pronostic. Pédaler à fond pendant une heure sur une piste et sur un vélo classique à pignon fixe qui ne permet aucun relâchement, ça semble se trouver dans une autre catégorie qu'un contre-la-montre sur route avec roue libre, vitesses, guidon de triathlète, position aérodynamique et tout le bazar. Je pense donc également que Cancellara battra le record (si sa tentative se confirme) mais peut-être pas si largement que ça. On verra bien si je me trompe.

Oui, Sosenka a été contrôlé positif, mais sur une autre épreuve, trois ans après son record. Quant à Merckx, il a été contrôlé positif trois fois, une fois avant et deux fois après son propre record. Aurait-on dû le lui enlever?

Le record est détenu depuis 2005 par le Tchèque Ondrej Sosenka avec 49,700 km. Cancellara s'y attaquerait soit cet automne après les championnats du monde, soit au printemps prochain après Paris-Roubaix. http://www.7sur7.be/7s7/fr/1512/Cyclisme/article/detail/1663864/2013/07/05/Cancellara-veut-s-attaquer-au-record-de-l-heure.dhtml J'espère qu'il va concrétiser ce projet! La barrière des 50 km va-t-elle enfin sauter avec un vélo classique ?

Idem que Bruno : vaut mieux le faire la veille ou le lendemain. Je vois pas l'intérêt de le faire le jour même sans s'inscrire. Et sauf si tu es toi-même de très bon niveau, partir une heure avant ne suffira pas pour être seul, tu seras vite rattrapé par les costauds. Ou alors, pars à 3 h du matin avec un éclairage. (Soit dit en passant, même de jour l'éclairage ne serait pas une mauvaise idée dans les tunnels du Lautaret…) Ce que j'ai déjà fait sur certaines cyclos mais de moindre ampleur : faire le même parcours le même jour, mais en sens inverse et en totale autonomie. On ne doit pas profiter pas des ravitaillements et de l'infrastructure de la cyclo, question de savoir-vivre élémentaire. Dans ce cas, l'ascension finale de l'Alpe-d'Huez est évidemment à faire par le seul autre versant possible qui soit complètement séparé de l'ascension classique, c'est-à-dire par Mizoën et le col de Sarenne.

Peut-on dire qu'il est Guadeloupéen tout court alors qu'il n'a peut-être (j'en sais rien en fait) jamais mis les pieds en Guadeloupe? Vaste débat. Ce n'est pas parce que je suis d'origine espagnole que je me sens Espagnol ou que je me considère comme tel. Mais je pense que ce n'est pas la peine d'en faire un fromage non plus. Comme je l'ai dit, si on tient vraiment à lui donner une origine, on devrait le qualifier de Parisien.

J'ai la même impression. Et on a vu qu'il n'y avait pas besoin d'une fin de parcours sinueuse ou mal fichue pour que le jeu de quille se déclenche : aujourd'hui c'était une arrivée en ligne droite bien large, mais rien à faire, "bardaf" quand même. Je donne ma langue au chat pour les causes possibles, je ne suis pas un coureur. Mais j'aimerais moi aussi en savoir plus…

Les origines guadeloupéennes sont mentionnées dans Wikipedia — oui je sais, c'est pas une preuve : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kévin_Réza Mais comme le gaillard (beau style sur le vélo!) est né à Versailles, on devrait le qualifier de Versaillais ou, au sens large, de Parisien en ce qui le concerne.

Personnellement, contre. Si je suis vraiment complètement «rincé» après une sortie, rouler le lendemain ne m'apporte strictement rien sinon réveiller toutes les douleurs ressenties la veille sans aucunement les atténuer. J'ai essayé… Ce qui me fait beaucoup plus de bien le lendemain matin, c'est une très courte balade, 30 minutes maximum… à pied, en flânant. Pour le reste, c'est repos complet autant que possible (c'est-à-dire quand le boulot le permet!).

À mon avis, faudrait plutôt demander à un vrai sprinter, façon Grégory Baugé, pour la vitesse qu'il peut atteindre sur route dans ces conditions (plat, dégagé, sans abri, sans vent). Ça doit être proche de la vitesse qu'il atteindrait sur la piste, donc autour de 80 km/h je dirais.

Peut-être le petit plateau est-il mal orienté? Sur tous les plateaux TA, sur leurs faces externes se trouve une petite marque en forme de triangle qui doit être placé à l'opposé de la manivelle. Du moins c'est ce qu'on m'a toujours dit du côté de mes vélocistes et c'est ce que j'ai toujours fait…

J'ai pas suivi cette étape-là (j'étais sur mon vélo). Ils ont cru que c'était qui à la place de Bakelants?

C'est curieux, j'aurais plutôt vu le contraire : le bec de selle (l'avant de la selle donc) souvent surbaissé chez les coureurs, sans doute à cause des guidons posés bien plus bas aujourd'hui qu'avant. A priori, on baisse légèrement le bec de selle par rapport à l'horizontale pour diminuer la pression exercée par la selle sur le périnée, et on le rehausse pour diminuer la pression sur les ischions. En sachant que si on exagère, on obtient l'effet l'inverse de celui recherché, par basculement! Dans tous les cas, c'est un réglage très personnel à ne pas reproduire aveuglément. Ce sont les sensations personnelles qui comptent.

J'en retiens deux passages très intéressants : "Je n'ai jamais eu peur des contrôles antidopage. Notre système était assez basique et sans risque. J'avais beaucoup plus peur de la douane et de la police." Pas étonnant depuis l'affaire Festina en 98. Pour faire bouger les choses, on sait donc ce qu'il faut faire. Pourquoi ne le fait-on pas plus souvent? "Je ne parviendrai jamais à réparer tout ça, mais je passerai ma vie à essayer. J'ai été trop dur avec les gens. Se battre sur son vélo, c'est parfait. Se battre en dehors, ça ne l'est pas. Je n'ai pas pu, je n'ai pas su séparer les deux." J'y crois pas : un début de prise de conscience? Serait-il sur la bonne voie, ce garçon, ou est-ce juste pour la galerie?

Et maintenant tu te pastorises? T'as raison, ça désinfecte et c'est bon pour la santé.

Aucune compassion. Qu'ils assument, en grands garçons adultes et responsables qu'ils sont.

« Le prélavage des vêtements était fait, le vélo plus propre au retour qu'à l'aller. » Sur mes parcours (les environs de Bruxelles), c'est le contraire. La moindre pluie fait déverser la boue sablonneuse et toutes les saletés des bas-côtés sur les routes/pistes cyclables, et le vélo est systématiquement dégueulasse au retour. C'est pareil s'il fait beau, mais qu'il a plus le matin ou la veille. Et le plus ch… : le sable vient alors se glisser dans les articulations des dérailleurs, ce qui les fait mal fonctionner, surtout le dérailleur avant. J'ai encore en mémoire une (longue) sortie où le petit plateau a fini par refuser de passer, malgré les fréquents arrêts pour ajuster le réglage. Ma règle donc : pluie => nettoyage.

Oui. Déjà champion en 2007 et 2010. Personne ne l'attendait plus après 2 années creuses, et pourtant difficile de parler d'une vraie surprise. Le terrain lui convenait et il s'est imposé avec son style : en solitaire, en attaquant assez loin de l'arrivée. Il a fait un sacré numéro!

Si je ne nettoie pas le vélo après une sortie sous la pluie, la chaîne couine (et des points de rouille peuvent apparaître), les freins crissent, les dérailleurs grippent. Ça tue tout le plaisir de la sortie suivante. Entre deux maux je choisis le moindre, et donc je nettoie la bécane. Cette année, le mauvais temps est la règle. Ça me fait ch… moi aussi, peut-être plus encore (je suis maigre comme un clou et la pluie et le froid me transpercent facilement) mais je ne crois pas qu'il faille abandonner le vélo pour autant. Ça fait partie de ce sport, après tout… Haut les cœurs, le beau temps reviendra!