Franck PASTOR

Aujourd'hui, j'ai pu m'aménager une courte sortie de 40 km, la première depuis vendredi dernier, de façon à ne pas trop perdre en niveau avant la semaine à venir, qui devrait se passer dans les Alpes. Quelques bosses au passage, sur le territoire d'Huldenberg et celui d'Overijse, avant de rentrer à Bruxelles. Revenu à Bruxelles, au croisement très fréquenté entre l'avenue de Tervuren et le boulevard du Souverain, j'attendais sagement à un feu rouge, quand un vieux monsieur juché sur un vélo électrique a allègrement grillé ce feu et d'autres ensuite, faisant piler des voitures et continuant comme si de rien n'était malgré les engueulades. Je me suis demandé si Bernard Vaillant n'était pas en visite à Bruxelles ! 😃 On dirait d'ailleurs que les cyclistes de cette génération font globalement moins attention au code de la route que les cyclistes plus jeunes, d'après mes observations. J'imagine qu'ils ont grandi avec l'idée que le vélo c'était la liberté de ne pas tenir compte des règles du code de la route… d'ailleurs concernait-il les vélos à l'époque, le code de la route ?

Quand au pignon de 11, c'est la plus inutile des inventions, soyons honnêtes, (oui je sais... en descente à 65 à l'heure...) Je me permets une observation pour le plaisir de pinailler : le 11 dents en soi n'est pas une aberration, tout dépend du plateau avec lequel il est couplé. 44/11 et 52/13, par exemple, c'est strictement la même chose : un rapport égal à 4. Ainsi un compact 44/30 couplé avec une cassette 11-28 présenterait les mêmes braquets extrêmes qu'un compact 52-36 couplé avec une cassette 13-34 (si une telle cassette avec un départ 13 dents existait encore en standard dans le commerce). Sauf que dans le premier cas les braquets sont mieux étagés : les écarts sont moins importants entre les dentures, pour les plateaux comme pour les pignons.

Quitte à se tromper, il vaut bien mieux se tromper en mettant trop petit que le contraire. Au moins on ne sera pas contraint à mettre pied à terre dans les cols.

A priori, ce qui commande la position du pied sur la pédale, c'est de placer l'articulation du gros orteil (le métatarse) au niveau de l'axe de la pédale, et d'ensuite éventuellement affiner suivant les sensations, en tâtonnant. La longueur de la jambe ne devrait pas intervenir, à ma connaissance. En tout cas pas directement. Ayant le pied droit plus petit que le gauche, et donc le métatarse droit bien plus proche du talon, d'un bon demi-centimètre, ça m'a fait reculer la cale droite (et donc avancer le pied) d'autant par rapport à l'autre chaussure. Ensuite, obéissant à mes sensations, j'ai légèrement avancé la cale et donc reculé le pied. La position définitive de ma cale droite est de 3 mm plus reculée que la gauche. Quant à la position du genou à l'aplomb de l'axe de la pédale, c'est le recul de selle qui est censé régler cela. En sachant que là aussi, c'est à affiner suivant les sensations.

Sur ce coup ce n'est pas tant le triple que je souhaite vanter que les petits développements qu'il permet. Hervé demande notre avis sur des braquets descendants jusqu'à 30/32 ou 32/34. Je réponds de ne pas hésiter à mettre aussi petit que possible. Et oui, je regrette au passage qu'on ne puisse pas mettre encore plus petit que ce qu'il propose, parce que je ne le constate que trop régulièrement : bien des cyclistes en auraient l'entière utilité ! Juste pour donner une idée : avec un 32/34 enroulé à 70 tours/minutes sur un vélo à roues de 700 et pneus de 25, on roule à 8,5 km/h. Sur des cols de montagne, ils sont légion les cyclistes à grimper régulièrement en-dessous de cette vitesse ! Et 70 tours/minutes est une fréquence de pédalage «seuil», en dessous de laquelle on commence vraiment à forcer… Donc oui, trois fois oui, si Hervé ne se sent pas sûr de lui en haute montagne, qu'il mette un 30/32 ou 32/34, il ne le regrettera sûrement pas. Et s'il peut mettre plus petit encore, qu'il le fasse. Ce n'est pas grave s'il prévoit trop petit de toutes façons : il disposera toujours de plus grands braquets, ils seront là quand même, 32/30, 32/26, 32/23, etc. Tandis que si son plus petit braquet est trop gros pour lui, il peut toujours courir pour mettre plus petit au moment où il en aura besoin.

Il a déjà fait la moitié du chemin, lui aussi a l'air anorexique…

Je roule en triple «compact» avec 48-38-26 à l'avant et 11-34 à l'arrière et effectivement c'est un plus inappréciable en montagne pour qui n'aime pas se faire mal à la gueule gratuitement. Et de plus, quel confort pour enchaîner les raidards à 20% de Belgique où je vis maintenant. Avec un 32 ou 30 dents à l'avant, on en est encore très loin de ces braquets (encore une fois «merci» aux fabricants de composants qui ont laissé tomber le triple…), mais pour ceux qui n'ont pas les jambes d'un compétiteur, l'idée maîtresse demeure : baisser vos braquets autant que possible pour la montagne est presque toujours une bonne idée.

Et en fait, je me suis trompé pour la date, le parcours dantesque date de 1996. On peut vérifier sur cette page, ce que j'ai fait. http://grandtrophee.fr/resultats.php Par contre, mon souvenir du trio de tête était correct : Bessy, Thouroude, Rota. Je me suis amusé à me retrouver dans les classements des éditions 1999 et 2000 : 1999 : 237e sur 243 (merci les crampes !). 2000 : 120e sur 130 (un léger progrès en classement, 40 minutes de mieux en temps par contre, j'étais fier !).

C'est la date que j'ai retenue (ce qui ne veut pas dire que je ne me trompe pas, c'est quand même loin). Très intéressé par le parcours qui passait par mes routes d'entrainement, mais ne pouvant pas participer cette année-là, j'avais quand même suivi l'événement de près par ses compte-rendus. Je peux te citer les trois premiers, de mémoire et dans l'ordre : Frédéric Bessy (jeune pro à l'époque), Bruno Thouroude et Pascal Rota. Çe fut en effet un massacre, avec un temps pluvieux qui n'avait rien arrangé (il paraît que même Pascal Rota avait souffert le martyre pour terminer). Raison pour laquelle le parcours avait été adouci pour les éditions suivantes, à mon grand regret. Enfin, comme j'ai bouclé l'édition 99 perclus de crampes (en 2000 ça s'est mieux passé), peut-être qu'avec le parcours original je n'aurais peut-être pas pu terminer ! Mais c'est pas sûr : j'avais gaspillé pas mal d'énergie lors du long passage en vallée à essayer de suivre les groupes, un exercice qui ne m'était pas familier. Tandis que si on était passé par le balcon de Belledonne que je connaissais par cœur et que je pratiquais régulièrement , je me serais probablement économisé instinctivement.

Pour rappel, la première édition de la Vaujany (1998) partait du barrage de Verney puis descendait la vallée de la Romanche pour s'enquiller le col du Luitel, l'intégralité du Balcon de Belledonne, le col du Grand Cucheron, le col du Glandon versant La Chambre et pour finir, bien sûr la montée de Vaujany. Fantastique parcours avec plus de 6000 m de dénivelée ! J'aimerais bien le faire pour moi-même un jour. Malheureusement je n'avais pas pu faire cette cyclo cette année-là. J'ai quand même fait les deux éditions suivantes, où le balcon de Belledonne était supprimé et remplacé par le passage en vallée du Grésivaudan. Passage chiant au possible avec une route toute droite, essentiellement plate quoiqu'entrecoupées de mini-bosses à chaque centre de commune (dont la mienne d'ailleurs, avant que j'émigre dans un pays exotique). J'imagine que les Belges se refaisaient une santé lors de ce passage ! 😇

Il m'est arrivé de rater un virage également (sans conséquences), mais ce n'était pas ma vitesse qui était en cause, juste que mes freins… n'avaient pas freiné du tout. Il pleuvait, et j'avais anticipé sur un freinage plus long et moins efficace, mais je ne m'étais pas du tout attendu à ce qu'il n'y ait absolument aucun freinage! (d'où une bonne part de mon intérêt pour les freins à disque d'ailleurs ——> juste un petit clin d'œil taquin en passant. 😉) Ceci pour appeler à la modération avant de juger : tu es sûr que c'est seulement l'imprudence de ce cycliste écossais qui est en cause ? C'est peut-être un incident mécanique quelconque.

Ce n'est pas ça qui devrait faire peur à Thomas, ancien vainqueur du Grand Prix E3 faut-il le rappeler.

On ne l'a pas encore vu tenir trois semaines, nuance, et il n'a pas été particulièrement chanceux jusque là (chutes). Mais on verra bien.

Heu… Tu as aussi une boule de cristal efficace pour prévoir que le Tour sera plus ouvert sans Froome ! Je ne pense pas que l'équipe Sky, en particulier, change sa tactique de course. Si Froome ne participe pas, Thomas prendra sa place de leader: un type très en forme, bon grimpeur et rouleur hors pair. Même profil que Froome donc. Et leurs principaux concurrents, l'armada Movistar en particulier, ne se montrent généralement pas plus empressés de dynamiter les courses. Donc question Tour «ouvert et passionnant», ça sera peut-être le cas, pourquoi pas, mais je ne pense pas que l'absence de Froome soit un facteur décisif.

La chaleur, je pense. J'ai eu la nausée pendant la Vélomédiane 2016 disputée par 30° à l'ombre, juste après avoir mangé et bu plus en plus grande quantité que d'habitude au ravitaillement précédent. J'ai passé une heure bien pénible avant que cette nausée s'en aille. Depuis je prends soin, quand il fait chaud, de boire plus souvent mais par plus petites quantités, et plus diluées. Quant au solide, je fractionne et étale ses prises plus que d'habitude, par exemple je consomme mes barres de céréales quart par quart au lieu de moitié par moitié.

Si, moi je le regretterai, même si je comprends parfaitement ASO. Il sait mettre de l'animation dans la course quand c'est nécessaire (voir Dauphiné de l'année dernière et la Vuelta 2014, en plus du Giro de cette année), il est polyglotte, intelligent et ouvert d'esprit (et ça, beaucoup devraient ici en prendre de la graine). Sa cadence de pédalage ne me choque pas, au contraire, moi qui suis convaincu depuis longtemps, avant même l'époque Armstrong, de l'intérêt des cadences élevées pour tout effort intense. Quant à son style, on a tous suffisamment connus des coureurs moches sur leur vélo, de Pollentier à Froome en passant par Escartin et Mancebo, pour savoir que ça n'a rien à voir avec l'efficacité. La raison pour laquelle je comprends la décision d'ASO, c'est que je pense que des abrutis de bord de route sont capables de s'en prendre physiquement à Froome s'il prend le départ.

Pas la peine de tomber dans la mauvaise foi. 4 Tours de France, 1 Giro, 1 Vuelta, 3 Dauphiné, 2 Tours de Romandie, sans même parler des places d'honneurs dans ces différentes courses, trouve-moi un coureur du peloton actuel qui a fait mieux en matière de courses par étapes ? Le plus ahurissant, c'est qu'à lire les différentes réactions négatives, on dirait que le principal crime de Froome n'est pas son contrôle litigieux, mais son style sur le vélo…

reste l'arme absolue greve des coursiers participants exedés du foutoir car eux connaissent La Vérité sur les prouesses du moulin a café.... Ils connaissent aussi très bien La Vérité sur eux-mêmes… 😇

Quel coureur de la Sky voyez vous comme vainqueur du TDF? Geraint Thomas. Wout Poels peut aussi tirer son épingle du jeu, s'il est sorti de son statut d'équipier. Excellent grimpeur, mais il a le désavantage de sortir du Giro, et je ne connais pas ses capacités de rouleur. Thomas est lui un rouleur confirmé. Edit pour Michel : Bernal me semble un peu jeune pour endosser le rôle de leader dans une équipe pareille.

Je te disais bien que le Brabant est bien plus riche en opportunités pour le cycliste qu'il en a l'air ! Y compris gravel… sur route même, parfois. À certains endroits on peut difficilement faire la différence : béton ou pavés recouvert de terre, ou chemins en terre avec des plaques de béton ou des portions d'asphalte ici ou là… 😕 Et encore, à l'est de Bruxelles tu n'as pas vu grand'chose. Il semble que dans la forêt de Soignes au sud de Bruxelles et dans le Pajottenland, à l'ouest, il y ait bien plus de possibilités. Et c'est beaucoup plus verdoyant. Bon courage pour la douleur au genou, ça partira forcément, peut-être avec un peu de patience, mais ça partira.

Et allez, ça manquait: le petit côté condescendant. Si toi tu viens sur Vélo101 pour ça, la baston, moi pas. Je réagis parce que ces débats sans profondeur m'emm…, et si tu n'es pas capable de comprendre ça, tu n'es tout simplement pas capable de me comprendre.

Ben non : quand on reproche à certains détracteurs de Froome de faire de l'English bashing, ils retournent la critique en parlant de French bashing contre les coureurs français. Quand on commence à sortir ce genre de reproche-là, on voit tout de suite le type de débat que ça va devenir : rase-motte et bas de plafond. Et pour moi ennuyeux au possible : en avoir lu un permet de prédire très vite comment tous les autres du même genre vont évoluer. On sait d'avance ce qui va être dit puisque c'est forcément déjà sorti avant. Et généralement pas de haut niveau de pensée (euphémisme). Pour trouver ça passionnant, il faut aimer la baston pour la baston. Verbale, s'entend, mais baston quand même. Pas mon trip à moi.

Oui. MP pour plus de détails !

Sortie-détente en grande partie le long de la Vliegeniersroute, la route des aviateurs, parcours balisé relativement facile pour cyclistes qui fait le tour de la commune de Zaventem. En tout une trentaine de kilomètres. Temps beau et chaud, on se rapproche des 30° à l'ombre, ce qui me convient très bien ! 😄 Plus de sortie au programme pendant la dizaine de jours qui vient, sauf de courtes balades avec ma fille (9 ans). J'espère que ce temps chaud va se maintenir au-delà de cette période.

Pareil pour moi, le Finish Line vert (« wet lube ») est encore ce qui passe le mieux sur ma chaîne.