Michel ROTH

O'Connor toujours sur le podium ! Il perdra probablement sa deuxième place au profit de Mas dans le CLM de demain. Son avantage sur Carapaz semble suffisant pour rester sur le podium. Gaudu devra faire attention à Skjelmose qui lui était nettement supérieur lors du premier chrono (voir les temps que j'ai donnés plus haut). Néanmoins un chrono en fin de grand Tour se joue aussi sur la fraîcheur et donc extrapoler les écarts de demain à partir des écarts du premier chrono n'est pas nécessairement justifié.

Non c'était bien en 2020 en juillet avant son accident au Tour de Lombardie, plus tard la même année. Je n'ai jamais compris pourquoi au vu de ce qu'il montrait déjà avant son accident que certains affirmaient qu'il n'était pas capable de passer les portions les plus raides des cols. Probablement que ses détracteurs avaient oublié cette étape du Tour de Burgos 2020 et le jugeait uniquement sur sa saison 2021 lorsqu'il était en revalidation. Quand on voit la facilité avec laquelle il termine, vent de face en plus, cela semble plus rapide que ce qu'on a vu aujourd'hui. Bien sûr la comparaison est un peu biaisée puisque l'étape de cette Vuelta vient après 3 semaines, mais certains adversaires étaient les mêmes, comme Landa et Carapaz.

L'arrivée de Evenepoel (20 ans à l'époque) en solo au sommet du Picon Blanco (juillet 2020) : Il avait distancé Mikel Landa et Richard Carapaz : https://www.cyclingnews.com/races/vuelta-a-burgos-2020/stage-3/results/

Déclaration de Sepp Kuss via le canal de son équipe : Je n'ai plus rien à perdre. J'ai de plus en plus de bonnes sensations. Je vais essayer d'en faire quelque chose. C'est l'étape reine de la Vuelta, ce serait donc le moment idéal pour faire quelque chose de spécial. Ce serait fantastique de pouvoir terminer la course comme ça. Un vainqueur inattendu aujourd'hui ?

Je partage cet avis. Demain, si la bagarre est lancée très tôt, il risque d'y avoir de gros écarts. Gare à celui qui aura un "jour sans".

L'étape de demain avec l'arrivée au sommet du Picón Blanco :

Le classement général avant l'étape reine de demain : 1 Primož Roglič, Red Bull - BORA - hansgrohe, 76:43:36 2 Ben O'Connor, Decathlon - AG2R La Mondiale, + 1:54 3 Enric Mas Nicolau, Movistar Team, + 2:20 4 Richard Carapaz, EF Education - EasyPost, + 2:54 5 David Gaudu, Groupama - FDJ, + 4:33 6 Mattias Skjelmose Jensen, Lidl - Trek, + 4:47 7 Carlos Rodriguez Cano, Ineos Grenadiers, + 4:55 8 Florian Lipowitz, Red Bull - BORA - hansgrohe, + 5:55 9 Mikel Landa Meana, Soudal - Quick Step, + 6:40 10 Pavel Sivakov, UAE Team Emirates, + 7:39 Je me suis amusé à comparer les écarts entre les favoris lors du premier chrono de 12 km : 1 Roglic 2 Lipowitz à 4s 3 Skjelmose à 5 s 4 Mas à 22 s 5 Carapaz à 23 s 6 Sivakov à 23 s 7 C. Rodriguez à 29 s 8 Gaudu à 34 s 9 O'Connor à 35 s 10 Landa à 48 s

Roglic en rouge aujourd'hui. Mais O'Connor est toujours sur le podium, deuxième avec exactement 1 min d'avance sur le quatrième Carapaz. Beau finish de Gaudu et de Skjelmose qui terminent ensemble derrière Roglic. Attention au CLM de dimanche qui pourrait aussi redistribuer les places. Gaudu est 5eme mais Skjelmose n'est qu'à une poignée de secondes et dans le chrono initial de 12 km il avait pris 29 s à Gaudu. Et le chrono final fait 22 km ! Demain il faudra faire des écarts si l'on veut gagner des places ou les conserver.

Demain vendredi, grosse étape de montagne avec arrivée au sommet :

Et un coup dur pour l'équipe Belge aux championnats d'Europe et du Monde.

Quant au cycliste qui ne mériterait pas sa victoire parce qu'il a ratonné, je répondrai que ses adversaires ne la méritaient pas non plus parce qu'ils ont manqué d'intelligence. Qui te dit qu'il a manqué d'intelligence ? S'il y a deux échappés, et même si celui qui a fait tout le boulot est deuxième, c'est mieux que de se faire revoir par le peloton et terminer dans l'anonymat. Donc, il a de toute façon, adopté l'attitude la plus intelligente. Quant au handicap, c'est toi qui l'as invoqué pour justifier ton argument. Le reste, c'est juste une question de "fair play", une notion qui t'échappe apparemment, et qui rend le sport plus noble. Je ne comprends pas les gens qui contestent ce fait et qui cherchent de fausses excuses.

Je n'ai jamais dit qu'Aimar était un suceur de roues !!!

Demain, la 18ème étape est longue de 175 km entre Vittoria-Gasteiz et Maeztu et offre une dernière chance aux baroudeurs avant les 2 étapes cruciales de vendredi et samedi. Elle comporte deux difficultés : la première, classée en deuxième catégorie, est l'Alto de Rivas de Tereso (11,1 km à 3,4%). La seconde, classée en 1ère catégorie, est le Puerto Herrera (5,5 km à 8,4%). Après le sommet de Puerto Herrera, il reste encore 45 km sans ascensions répertoriées jusqu'à l'arrivée. Cependant, le parcours est loin d'être plat partout. Ainsi, à 7,5 km de l'arrivée, la route s'élève de 5 % sur trois km.

Aujourd'hui, et comme prévu, la 17ème étape s'est achevée par un sprint massif. Le grand favori, Kaden Groves, a remporté ce sprint d'une étape disputée sous la pluie, malgré l'attaque ultime de Victor Campenaerts et Mauro Schmid, entre autres. Groves a battu Pavel Bittner et Vito Braet à l'arrivée. Rien n'a changé au classement général : Ben O'Connor conserve le maillot rouge avec cinq secondes d'avance sur Primož Roglič.

Didier, je te parle de ce que le public qui regarde les courses cyclistes pensent en général des coureurs qui "sucent les roues", en refusant de relayer pour de mauvaises raisons, puis qui s'imposent au sprint. C'est tout simplement contraire à l'éthique sportive. "Sucer les roues", "ratonner" font partie du jargon cycliste comme "cador", "en danseuse", "saler la soupe", etc, etc, .... Il y a des règles qui ne sont pas écrites et c'est heureux. Le public sera tolérant et ne critiquera jamais un coureur qui ne relaie pas parce qu'il ne peut plus le faire physiquement, et qui ne contestera pas la victoire de celui qui a fait tout le boulot. Et si en plus, il le félicite à l'arrivée, il attirera toute la sympathie du public.

Pourtant, les "suceurs de roue" n'ont, en général, pas bonne presse dans le public, ni chez les commentateurs (du moins lorsqu'ils sont impartiaux). Tu ne peux pas le nier. C'est comme ça. Ceux qui trouvent cela normal sont l'exception (peut-être parce qu'ils sont chauvins et que, pour eux, peu importe comment leur chouchou gagne).

On voit où cette conception de l'égalité, qui gomme la notion de mérite, mène notamment dans le domaine de l'enseignement actuel, où le nivellement par le bas est la norme. Tu écris que le mérite est lié à la notion de récompense. Et alors ? Mère Thérésa n'a certes pas demandé à être récompensée mais elle a reçu le prix Nobel de la Paix. Tu parles d'avantages pour les handicapés de la vie et tu sembles trouver cela injuste. Mais justement la sécurité sociale leur vient en aide. A te lire, on peut penser qu'il faudrait leur retirer cette aide (qui est un avantage par rapport au reste de la population). Quant aux riches ils paient (en principe) plus d'impôts que les pauvres. Pour en revenir au cyclisme on dira toujours que dans une échappée celui qui a "ratonné" en ne prenant aucun relais et qui coiffe tout le monde au sprint ne "mérite" pas sa victoire. La notion de mérite existe donc bien aux yeux du public.

Comme l'explique José De Cauwer, l'absence de Wout van Aert au championnat du monde sur route serait catastrophique pour l'équipe Belge, même avec Evenepoel. Il rappelle, à juste titre, le rôle de Van Aert aux JO, quand ce dernier a étouffé toutes les tentatives d'attaque de Mathieu van der Poel. Il explique qu'une équipe Belge sans Van Aert aux championnats d'Europe et du monde c'est un monde de différence (source: site Sporza wielrennen).

Pour toi le mérite est vide de sens puisque tu généralises à la vie en général. Donc le rentier né avec une cuillère d'or dans la bouche a autant de mérite que Mère Thérésa.

Chacun son point de vue. Pour moi il le mérite parce que contrairement à ses adversaires, son équipe ne fait pas le poids. Felix Gall a fait illusion puis est retombé dans l'anonymat. Et réduire sa prise de pouvoir à une échappée fleuve, c'est oublier qu'il a terminé seul et que ses adversaires connaissaient très bien sa valeur pour des tops cinq au Giro et au Tour de France. Quand ils ont pris conscience que l'écart était important, ils n'ont pas réussi à le réduire, ce qui montre, que ce jour-la O'Connor était vraiment très fort. Sa pugnacité à défendre son maillot rouge force le respect. Les aptitudes de O'Connor en montagne sont nettement supérieures à celles de Voeckler, et du temps de Walckowiak, il n'y avait pas (ou peu) d'arrivées au sommet. La comparaison n'est pas de mise. Autant dire qu'Anquetil n'aurait gagné aucun Tour de France si les étapes de montagne étaient celles d'aujourd'hui et les chronos réduits à peau de chagrin.

Demain, la 17ème étape est probablement réservée aux sprinters. Elle ne comporte que deux difficultés classées en 2ème catégorie : l'Alto de la Estranguada (7,8 km à 6,2 %) et l'Alto del Caracol (5,1 km à 6,6 %).

Il mériterait d'être sur le podium, mais je crains fort que ce sera irréalisable.

À voir comment Van Aert n'arrivait pas à pédaler, on peut craindre une blessure sérieuse. Espérons que ce ne soit pas une fracture de la rotule (dans ce cas le revalidation est très longue !). On n'a toujours pas de nouvelles sur son état. Le bulletin médical signale seulement ceci : Blessures au bras droit et au genou droit. Emmené à l'hôpital le plus proche pour examen. Pour en revenir à l'étape, victoire méritée de Marc Soler, enfin récompensé de toutes ses attaques. Parmi les favoris, on sent une certaine fatigue. Ben O'Connor n'est plus dans le coup. Et les autres n'arrivent pas à se départager. N'oublions pas qu'avec le dernier chrono, il faudrait que ses adversaires directs (Mas et Carapaz) le dépassent au général avec un matelas d'au moins une minute. Les étapes de vendredi et de samedi seront décisives, surtout celle de samedi, avec la montée de Picon Blanco très raide. En 2020 (c'était avant son accident du tour de Lombardie) Evenepoel avait triomphé en solitaire au sommet de ce col lors du Tour de Burgos, prouvant qu'il était capable de passer les parties les plus raides d'un col.

Lorsqu'il s'agit d'un ennui mécanique (crevaison, ...) ou chute ça se fait encore couramment, le jury étant indulgent dans ce cas. Ici c'est différent c'était un arrêt volontaire pour bénéficier d'un vélo plus léger avec, en outre une denture arrière impressionnante pour passer les murs (0n l'a vu en gros plan à la TV). On peut, à la limite, discuter de la hauteur de la pénalité. Pour moi une pénalité devait de toute façon être appliquée dans ce cas ci puisque l'arrêt était volontaire afin de bénéficier d'un avantage sur ses concurrents pour la montée finale. Je suis même persuadé que si Roglic a finalement rejoint Mas dans les derniers centaines de mètres c'est grâce à son développement plus petit et à son vélo plus léger.

La seizième étape du Tour d'Espagne emmène mardi le peloton vers les mythiques Lagos de Covadonga, sur une distance de 181 km. Cette ascension épuisante est au programme pour la 23ème fois dans l'histoire de la Vuelta, ce qui en fait l'une des ascensions les plus célèbres du Tour d'Espagne. Le départ aura lieu à Luanco. Avant la montée finale hors catégorie, deux ascensions de première catégorie sont prévues. La première est le Mirador del Fito (7 km à 8,1 %) après 70 km. La deuxième est la Collada Lloménia (7,6 km à 9,3 %). L'ultime ascension, les Lagos de Covadonga (12,5 km à 6,9%) est classée hors catégorie. Pendant les 7 premiers km, le pourcentage va croissant pour atteindre au moins 10 %. Ensuite, la pente atteint par endroit plus de 15 %. Les derniers km sont moins pentus et l'arrivée est précédée d'une descente de quelques centaines de mètres.