Paradoxalement, le dopage médical fait partie des meubles ; le "dopage mécanique" est probablement jugé comme clairement scandaleux car "hors des clous traditionnels". Que voilà un joli sujet de dissertation ou de réflexion philosophique, Georges ! En première analyse, la volonté de gagner est commune aux deux formes de dopages. Mais l'être humain ne se débarrasse pas facilement de sa conscience, ni de son besoin de sens : malgré toutes les bonnes raisons qu'il s'invente pour justifier sa tricherie, il n'est jamais totalement dupe et totalement tranquille. Le besoin de payer ou d'expier ne serait-il pas dès lors logique ? Et le spectateur partage ce besoin d'une sanction parce que la compétition se réduirait autrement à un banal spectacle dont il aurait tôt fait de se détourner. Les réactions passionnelles des supporters sont à la hauteur des enjeux, il faut que la vie soit en jeu. Les dangers liés au dopage médical sont connus. Le sportif prend des risques pour sa santé. Il peut même en mourir, les exemples abondent. D'une certaine manière, il paie de sa personne, s'auto-punit, ce qui rend donne un sens à son engagement et rend sa faute moins inacceptable. Mais rien de tel avec le dopage mécanique, la victoire mal acquise n'aurait pas sa "juste" sanction, son juste prix... Le dopage mécanique retire toute valeur à la victoire et son sens à la vie. Logique discutable, bien sûr... qu'elle soit réelle ou hypothétique. Quel chemin avons-nous parcouru depuis les "jeux du cirque" ?