Maurice AUTOBUS

"Le monde est fait de diversité, non ?" Oui, bien sûr. Mais je suis en permanence surpris par ce que le vélo peut avoir de profondément affectif chez la plupart des pratiquants. J'ai du mal à le comprendre parce que je ressens plutôt du plaisir, ça me fait du bien de pratiquer, mais je ne confonds pas un objet et un être vivant. Donc le vélo-objet, c'est du jetable... Je pense que beaucoup de cyclistes attribuent des mérites à leur vélo, alors qu'il n'en n'a aucun. C'est juste un truc qu'on peut remplacer par un autre. Mais ta comparaison avec la voiture est juste.

Une sortie amicale ? Tu veux dire entre amis sûrement... Parce qu'"amicale", vu les bosses et vu les routes, c'est une tuerie leur truc. Y'a quand même du niveau.

Dommage... Tu crois ? C'est pas toujours de très haut niveau le milieu du vélo. J'en connais qui font les pires ennuis à leur gars s'ils veulent courir. En gros, "ce sont les courses ou moi !". Pas cool. J'en connais un comme ça qui ne cours plus. Ma compagne vient parfois, selon son envie. Je ne lui demande jamais. Elle aime bien le vélo, le côté légende. Mais elle est plus réservée sur les échantillons de cyclistes qu'elle peut rencontrer... Genre le coup de la femme qui se fait engueuler pour un passage de bidon raté, ça la rend furieuse. Et je suis d'accord là-dessus. Je ne lui demande rien en rapport au vélo et du coup, c'est même elle qui parfois me propose de m'entrainer derrière scooter, histoire qu'on fasse une sortie ensemble. Et là, c'est moi qui accepte exceptionnellement, parce que ça brasse quand même le bonhomme ce genre de plaisanterie.

Ca m'étonne parfois qu'il n'y ait pas plus de divorces suite aux passages de bidons... D'ailleurs, pour certains, ce sont les enfants qui s'y collent. Pauvres gamins. Ils se font engueuler pendant leur propre course (remonte, remonte bordel !), puis ensuite pendant la course du père parce que ça ne va jamais pour le bidon. Mais les gamins, ça ne peut pas divorcer quand on leur parle mal...

C'est toi qui est dans le vrai. Ce n'est pas dans l'esprit, et ça fait beaucoup trop de voitures sur le parcours. Ce qui est bon, c'est quand l'assistance se plante de chemin et que le type pleure avec son unique bidon vide. Ca me fatigue aussi de voir des mecs se faire passer un bidon par tour en Pass Cyclisme (courses de 50 km parfois). La plupart d'ailleurs ne savent ni les passer, ni les attraper. C'est la foire à chaque fois...

Valeur sûre les Conti 4 saisons pour ton problème. Je mettais ça en région parisienne. Ce n'est peut-être pas l'Angleterre, mais questions saloperies sur la route (verre brisé notamment), ça se pose là. J'ai peu crevé avec les 4 saisons.

Non, chui pas d'accord. On n'est pas obligé d'aimer son vélo. Je ne déteste pas le mien, mais je ne lui attribue pas plus d'importance que ça. Ce n'est qu'un objet. J'aime autant qu'il me convienne, mais je ne lui attribue aucun affect particulier. Ce que j'aime, c'est ce que le cyclisme me procure. Mais un vélo ou un autre, ça ne me fait ni chaud ni froid. Et je n'ai pourtant pas envie de changer de sport. Ni de vélo d'ailleurs.

"J etais dernier. J ai eu mon code de la route et il me semble que les cyclistes doivent le respecter" Mais tu ne réponds pas à mes questions. Ton exposé reste imprécis. On ne sait donc pas si c'était réellement dangereux ou si tu es juste vexé d'avoir été largué parce que tu respectes le code de la route. Partant de là, toutes les réactions ne peuvent être que dogmatiques. Mais j'aimerais bien de temps en temps avoir l'avis des méchants qui foncent, pas seulement de tous les gentils qui se relèvent pour attendre. On dirait qu'il n'y a que ça sur ce forum.

Sur les moyennes, il n'y a pas que le dénivelé qui entre en compte, il y a plein d'autres éléments, comme, par exemple, le type de chaussée. L'an passé, je roulais avec un petit groupe qui rentre généralement à 30 de moyenne (des gars âgés), mais sur de belles départementales, beau bitume bien roulant. J'ai réussi à les entraîner sur mes circuits habituels, petites routes, bitume moche, aucun rendement. On n'a pas du dépasser le 26-27 de moyenne, j'ai tout fait devant et je les ai ramenés lessivés. Pourtant c'est plat ici. Ils n'ont jamais voulu revenir. Ensuite, je trouve qu'il est utile, quand on donne sa moyenne, de donner aussi son état d'esprit : il y a ceux qui font un CLM à chaque sortie quitte à rentrer lessivés, ceux qui s'en foutent, ceux qui "travaillent", ceux qui roulent régulier, ceux qui fonctionnent par à-coups... Je suis toujours surpris des moyennes que certains m'annoncent, c'est toujours plus vite que moi. Et puis je les retrouve en course ou dans un groupe et je ne suis pas bluffé par leur niveau. Pourtant je suis incapable de rouler seul aux vitesses qu'ils m'annoncent. Donc j'en déduis que la différence se trouve dans l'état d'esprit avec lequel on aborde la sortie. Je suppose que beaucoup d'entre vous doivent se faire la peau toute la sortie. Moi je n'y arrive que par intermittence. Tout seul, ça ne m'amuse pas de rouler longtemps à bloc.

Je n'ai pas tout compris de la situation. Tu dis que le premier et le deuxième passent à gauche du terre-plein, puis tu mets des points de suspension. Que font les 7 autres ? Tu es le seul à rester sur ta partie de chaussée ? Tu dis qu'une voiture arrive en face. Mais à quelle distance est-elle ? Le terre-plein fait quelle longueur, combien faut-il de temps pour le passer ? Est-ce que c'était vraiment chaud, ou est-ce que ça t'a juste semblé illégal et inutile ?

Ca me parle ton idée, parce que j'avais un peu réfléchi à un truc approchant pour une éventuelle reconversion. Sans entrer dans une analyse élaborée du truc, je dirais que ce qui va poser problème si tu n'as aucun diplôme, c'est que tu ne pourras pas t'adresser aux cycliste susceptibles de payer. Je veux dire que les VTTistes que tu guides actuellement, ce sont des gars qui fonctionnent sur le mode "amical". Il ne vont pas payer pour la même chose. S'ils doivent payer, ils se passeront de toi. On trouve des traces partout sur internet, et il y a pas mal de parcours balisés partout également. Donc qui va payer pour ce genre de prestation ? Des groupes avec des jeunes, dans le cadre de stages, camps sportifs, etc... Mais il y a déjà des centre multi-activités qui proposent ça, dans un package avec de l'hébergement. Des groupes d'adultes genre "public en difficulté" (handicapés, malades en rééduc), mais là, l'aspect sportif devra être soft ou personnalisé. Dans ces deux exemples, impossible de se passer du diplôme adéquat. Sinon, tu peux essayer des groupes d'adultes à qui tu ferais faire de la découverte de ta région, mais il te faut une compétence plus "nature et patrimoine" que cycliste. Ca peut peut-être s'imaginer si tu es dans une région touristique et passant un deal avec l'office de tourisme, par exemple. Ceci dit, au niveau sportif, ça sera vite frustrant, là tu auras tout et n'importe quoi. Des gens qui vont peiner à faire 10 bornes sur des chemins faciles... Et, ça veut dire s'arrêter tous les 500 mètres pour commenter la végétation, les monuments et raconter l'histoire locale. En tout cas, je n'ai pas trouvé la solution pour moi et j'ai laissé tomber. Je te souhaite plus de réussite.

"entre 30 et 34" Pffiiiooouuuuuu ! Tu cours à quel niveau ?

Il ne faut pas renoncer, ils sont bien tes sujets. Mais il ne faut pas non plus déplorer si ça dérive. Le post, au bout d'un moment, il t'échappe, il a sa propre vie, en fonction du ressenti des uns et des autres. Si ça t'amuse de lire des sujets sur des vélos à 300 euros, moi ça m'amuse de lire des interventions ou les cyclos jouent aux coureurs. Ce n'est pas négatif, je te propose d'essayer puisque ça semble correspondre à une partie de toi. C'est tout. Et la controverse, c'est sympa, c'est la vie. Tu veux quoi, qu'on vienne tous braire à l'unisson façon secte, en disant la même chose ? Sinon, pour rester dans ton thème, je peux te raconter ma dernière expérience du genre, ou j'ai été un "gibier" comme tu dis. Dans la même sortie, j'ai été repris par deux gars. Je devais rouler à 28/30 sur du plat/faux plat léger. Le premier est ensuite resté un peu dans ma roue avant de tourner au premier carrefour. Le deuxième m'a repris un peu plus loin. J'ai d'abord entendu un bruit de locomotive. Plus il est venu à ma hauteur en haletant en me disant qu'il était à bloc pour me rattraper depuis un moment. On remontait sur un coteau à ce moment, j'ai ralenti pour l'attendre histoire de ne pas faire le fier, ralenti encore... En fait il s'était fait sauter la caisse à vouloir revenir sur moi. Comme il n'arrivait pas à revenir dans ma roue, et que je ne voyais pas bien quoi faire, je me suis remis à ma vitesse normale et je ne l'ai plus revu. Je ne sais pas si c'était plaisant pour lui. Moi, ça m'a laissé perplexe.

"on se marre comme des gamins quand on bourre dedans ensemble. Ils gagnent, je gagne, on s'en fiche. Mais arrivés au but, on a tous le sourire et on a vécu un chouette moment sans vouloir mater l'autre. " Tu vois, c'est exactement comme ça que je décrirais nos courses dites de "vélo-loisir".

Je t'ai répondu a toi, mais finalement, c'était une remarque générale, mais pas méchante non plus. C'est un sujet révélateur et très intéressant, parce que ça révèle les instincts compétiteurs des gens qui se disent cyclotouristes. Or je constate que bien souvent, des gens qui, comme toi, se déclarent non-intéressés par la compétition, ne cessent en fait de se mesurer aux autres. Avec cette porte de sortie facile, de se relever quand on tombe sur un os. Tu n'es pas le seul à le dire. Il y a le mec qui se relève parce que l'autre n'est pas sympa, parce que les sangliers ont mangé des cochonneries... Enfin toutes les excuses possibles. Donc je ne dis pas que tu veux courir, je dis que ça te ferait probablement du bien, ça pourrait t'amuser, même à 54 ans, même avec un physique bancale. On n'est pas grabataire à 54 ans. Dans les courses Pass et Ufolep, on trouve des mecs de plus de 70 ans, qui assument leur envie de se mesurer aux autres. Et autant j'approuve les vrais cyclos contemplatifs, autant je suis toujours un peu dubitatif sur ceux qui deviennent contemplatifs seulement quand ils se sont fait dominer par un autre gars. C'est pourquoi je les invite à venir faire de la compétition, à s'avouer que c'est cela qu'ils aiment. Et en plus, dans ces coursettes, on cours par catégorie de valeur donc pas de risque de se faire atomiser par un inconnu trop fort. Mais c'est vrai que le cyclo qui flingue et qui se relève sous prétexte qu'il est un simple touriste, ça m'agace quand même un peu.

" tu augmentes la cadence jusqu'à ce qu'ils lâchent. Bon, faut encaisser, mais c'est très marrant à faire, et puis d'un coup, hop, tu laisses filer et tu regardes les petits oiseaux. " Ben voilà, on y est. Vous voulez bien vous friter avec les autres, mais si ça doit devenir dur, vous vous relevez. C'est pas bien compliqué de mettre une mine, quel que soit le niveau de compétition. Ce qui est dur, c'est de s'en remettre, de ne pas prendre le coup de bambou en retour, de pouvoir prolonger l'effort. C'est bien pour ça que vous ne venez pas dans les courses. Et ensuite, vous venez ici commenter les courses pro en affirmant qu'untel ou untel est un suceur de roues. Mais untel, lui, au moins il s'accroche, il ne regarde pas les petits oiseaux quand ça devient difficile.

Oui, c'est sûr, quand tu cours tous les week-end, ça rend pacifique pour le reste de la semaine... Même au volant, je suis tout mou et tout zen en rentrant d'une course et le lendemain aussi...

Bah crevant, pas forcément plus que certaines allures de cyclos qui se tirent la bourre.

Faut faire des courses les gars. On vous attend en Pass ou en Ufolep. Après vos récits, impossible de vous croire quand vous dites que vous faites du vélo pour vous prouver quelque chose ou pour être en bonne santé. Vous êtes comme les copains, vous avez envie de faire la course. Un point c'est tout. Alors faites le, bon gu ! Mettez un dossard et venez vous amuser. Vous verrez, c'est beaucoup plus drôle de démarrer, d'aller chercher, que de se faire des poursuites au train et de faire la gueule si on ne vous dit pas bonjour.

"On est quand même souvent sur le fil entre le maximum agréable et le trop, il faut souvent une savante alchimie pour trouver le juste équilibre." Oui, c'est exactement ça.

Je ne coupe pas, je n'en ressens pas le besoin ni l'envie, mais je ne suis pas au bagne pour atteindre les 15 000. Mais je vais m'en tenir là, pas comme l'an dernier ou j'en ai trop fait, et ou j'avais du dépasser les 18 000. Là j'introduis du VTT pour m'amuser et 2 ou 3 cyclo-cross sans le moindre objectif. Et la plupart du temps je roule seul pour ne jamais subir le rythme de quelqu'un d'autre. En fait, c'est ça ma coupure, l'absence d'objectif. Si je fais 22 de moyenne, je m'en fous. C'est cool.

"je vais passer les 70000m avec une soixantaine de col." En ben, tu ne plaisantes pas. Ca c'est de la rééduc. Bravo. J'ai du faire le double de km avec une soixantaine de côtes... 🙄 Il me manque environ 2 600 bornes pour les 15 000. Si je fais 350 la semaine prochaine, ça me fait des mois de novembre et décembre à 1 150 en moyenne. Je peux même faire ma flemmasse.

Oui, je comprends bien ton idée du "ce ne sera jamais assez dur". J'ai eu la même approche ensuite dans la roue de gars beaucoup plus forts que moi ou j'ai cru crever... Mais sur beaucoup moins long... Encore que parfois, 10 km, c'est très long. Disons que pour l'instant, j'ai trouvé ma distance. Ca va de 70 à 130 bornes. Mais je n'affirme pas que je n'aimerai jamais les longues distances. Ca peut venir un jour. En attendant, quand quelqu'un s'interroge, je lui dis juste qu'il a le droit d'avouer qu'il s'ennuie si c'est le cas.

Oui, mais ce n'était pas ça le problème. C'est pire. Ce n'est pas de savoir comment rentrer. C'est qu'a un moment je n'ai plus envie d'être là. Au point ne ne pas avoir envie de rentrer en vélo. Plus de plaisir du tout. Envie d'autre chose. Pour moi, ça c'est un signe : ce n'est pas pour moi. J'ai rencontré peu de monde avec le même ressenti. Un belge avec qui j'avais discuté il y a longtemps, qui avouait aussi beaucoup s'ennuyer. Mais la plupart préfèrent se forcer "pour se prouver quelque chose". Ou plus probablement pour dire comme tout le monde. Je comprends mal...

Salut. Je vais peut-être passer une partie de la mauvaise saison vers chez toi. Est-ce qu'il y a, dans certaines villes de Alpes, des circuits "permanents", genre sur zone industrielle ou ça roule tout l'hiver ? Pour ce que je sais actuellement, ça pourrait être Gap ou Briançon... Et je n'ai pas la moindre idée de ce qu'on peut faire là-bas en vélo en janvier-février...