J'ai regardé ce film signalé par Dulout et j'ai bien aimé. Il documente autant la foule que le milieu cycliste. Ayant vécu les années Merckx hors d'Europe je n'ai pas été le témoin de cette haine envers Merckx qui semble avoir atteint un niveau qui me sidère et n'est comparable qu'au niveau de crétinerie de ceux qui la portent. Les sociologues doivent trouver dans un tel document une mine de réflexions, même si bien sûr un document ne peut pas faire le portrait d'une société. Quand je suis revenu en France à la fin des années 70, j'allais, sauf empêchement majeur, assister au passage du TdF en Hte Savoie (ou à l'AdH à l'occasion). J'y allais à vélo dans les cols et dans les années 80, en bas des cols, c'était encore la même foule franco-française avec des "encouragements" totalement débiles d'hommes souvent bien imbibés ou, plus discrets, de spectateurs bienveillants. En montant plus haut, j'ai souvent trouvé des cyclistes arrivés à vélo et de vrais connaisseurs. Au fil des ans d'autres nationalités sont arrivées en nombre et les Dupont-Lajoie ont presque disparu. On voit parfois des nationalités surprenantes, comme cet érythréen venu avec des compatriotes à Morzine et à qui j'ai donné une casquette de coureur que j'avais récupérée je ne sais où ce jour-là. Les exhibitionnistes sont de plus en plus nombreux, je pense qu'ils sont surtout anglais : montrer ses fesses en public, et si possible à la télé, étant là-bas une activité culturelle très développée. Le film montre également énormément de poussettes, sans doute moins répandues de nos jours grâce au gruppetto dans lequel les lâchés mutualisent leurs forces résiduelles. Gérard Moneyron était un très bon choix de coureur témoin.