En pratique, on sait bien que dans ce genre de sortie ventée, on se dépense naturellement plus vent de face que vent dans le dos. Pourquoi? D'où la question plus cruciale: comment répartir ses forces au mieux entre l'aller et le retour pour être le plus rapide au total? Pédaler à puissance uniforme tout le long (hypothèse faite jusqu'à présent) n'est sans doute pas optimal. Faut-il essayer de minimiser l'énergie totale dépensée, auquel cas on irait plus vite que précédemment contre le vent? Faire l'hypothèse d'une puissance constante du cycliste est satisfaisant pour comparer objectivement les effets des conditions extérieures sur la performance chronométrique. Si tu veux t'amuser, tu peux calculer les deux vitesses (pour et contre) qui amèneraient le cycliste à dépenser la même énergie que dans le cas du vent nul tout en minimisant le temps de parcours. Une fois la solution trouvée il faudra vérifier que la puissance fournie lors de la phase "vent de face" ne soit pas exagérément haute. Malheureusement ce sera le cas puisque pour augmenter la vitesse moyenne sur l'ensemble du parcours il est indispensable d'avoir Vcontre et Vpour très proches. Tu auras donc un cycliste qui va fournir une puissance énorme vent de face. Même si le temps total est meilleur que 1 h 35 min, la situation sera irréaliste et évidemment le temps ne sera jamais inférieur à 1 h 25 min obtenue sans vent. Tu ne peux pas faire ce que tu veux dans ton optimisation parce qu'il faut que le cycliste sur le vélo soit le même (d'où l'intérêt de travailler à puissance constante, c'est le meilleur moyen d'avoir deux cyclistes identiques). Pour les histoires d'approximations au premier ordre, il est clair que c'est pas bon puisqu'il faut que la vitesse du vent soit très petite devant la vitesse du cycliste, dans ce cas la vitesse Vpour serait très proche et supérieure à V0, la vitesse Vcontre serait très proche et inférieure à V0. Vpour et Vcontre étant dans ce cas très proches, au premier ordre on pourrait raisonnablement calculer la moyenne arithmétique de ces deux vitesses (au lieu de la moyenne harmonique) et cette moyenne serait égale à V0. Une approximation au premier ordre n'est donc pas justifiée mais elle est tellement pratique à mettre en oeuvre que Bernard a raison de faire comme cela.