Berny

Sur le rapport de l'humain aux objets et à leur évolution je vous recommande la lecture de Gilbert Simondon. Dans son livre Du mode d'existence des objets techniques il explique entre autre comment la croyance en l'efficacité de la magie de l'homme primitif a été remplacée par la croyance en l'efficacité du progrès de l'homme d'aujourd'hui. Son philosophème est applicable à nôtre passion commune.

J'aime le beau matériel il faut le reconnaitre. Pour ma part je ne fais pas de différence de rendement selon que je prends mon Specialized S-Works de 2021 ou mon TI-Raleigh de 1980. Mais attention, le Raleigh a été entièrement démonté, nettoyé remonté par mes soins, c'est-à-dire qu'il est comme neuf, comme sorti du magasin en 1980. Les sensations sont bien sûr différentes, mais mes temps sur Strava ou de référence sont peu ou prou les mêmes, les différences étant à mettre sur la forme ou méforme du bonhomme sur le moment et non sur le matériel. Il y a trois ans Bernard Hinault me disait en voyant mon Raleigh et lui disant que j'avais aussi un S-Works: "Tu sais, Alaphilippe sur ton carbone n'aurait pas suivi Zoetemelk et ton Raleigh dans l'Alpe d'Huez". Parole de blaireau. Omnia mea mecum porto

Le cyclisme n'est pas la F1 ou la moto GP, le cycliste est le moteur du vélo, pas le contraire. Un vélo "bien supérieur" ne veut rien dire pour ce qui est des performances. Un coureur de fond (à pied) d'aujourd'hui ne va pas courir plus vite avec des Asics (exemple) de 2023 qu'un coureur de 1953 avec ses chaussures de cette époque. Si les sportifs de fond (le cyclisme est un sport de fond) sont plus performants ce n'est certainement pas grace au matériel.

Ce sont des performances magnifiques en effet. Un article sur le chrono d'Evenepoel sur le Grio: 850 watts tout de même: https://www.lesoir.be/511844/article/2023-05-06/giro-les-chiffres-fous-de-remco-evenepoel-sur-cette-premiere-etape Autre article intéressant: https://www.chronoswatts.com/news/215/

Oui. Il est discret, pas de déclarations à l'emporte-pièce comme d'autres, il travaille et prépare parfaitement son objectif qui est le Tour. Je ne sais pas si ça a été dit, mais il a gagné avec un mono plateau et dans la côte de Thesy qui a des pourcentages de 9.43% il a roulé à une moyenne de 21,55 Km/h avec une moyenne de 7,29 Watt/Kg. Sauf incident de course j'en fait mon favori pour le Tour.

Comme je roule quand-même le plus souvent à la campagne, pour me ravitailler en eau je vais en effet dans les cimetières quand je ne trouve pas de fontaine publique, soit je frappe à la porte des habitants des villages pour leur demander s'ils veulent bien me remplir le bidon. Ils acceptent toujours et se précipitent même, comme si je venais de traverser un désert. Ca permet de discuter un peu, c'est bien.

Alberto Contador explique bien à mon avis que le Giro est sans doute le plus excitant des trois grands Tours (surtout la troisième semaine dit-il) à condition que les acteurs soient aussi excitants. Plus qu'Evenepoel et son retrait douteux de la course, et qui n'était in fine que le grand favori des grands méconnaisseurs du cyclisme, ce Giro a pâti de l'absence de Tadej Pogacar. Je plussoie l'avis du Pistolero et pense comme lui (il le dit à mi-mot mais pour qui sait lire entre les lignes, fussent-elles espagnoles, c'est très clair); Evenepoel est entré dans un cycle infernal duquel il peinera à sortir ; s'il en sort un jour. Operari sequitur esse

Je félicite également Einer Rubio, qui a très bien couru aujourd'hui profitant des erreurs de stratégie de ses acolytes. J'avais remarqué le grand talent de Rubio dès 2017 dans Il Giro del Casentino, quand il n'était encore qu'amateur. Il avait fini second, et ceux qui connaissent cette course savent qu'elle est très difficile. Espérons que cette victoire lui donne des idées pour la suite. velle non discitur

Un article de la Gazetta dello sport qui s'intérroge sur l'incidence réelle du Covid dans le cyclisme et sur la véritable raison du retrait d'Evenepoel (qui a quitté le Giro sans même avertir la direction de la course de ses intentions). https://www.gazzetta.it/Ciclismo/16-05-2023/evenepoel-il-covid-e-il-rispetto-che-si-deve-al-giro_preview.shtml?reason=unauthenticated&origin=http%3A%2F%2Fwww.gazzetta.it%2FCiclismo%2F16-05-2023%2Fevenepoel-il-covid-e-il-rispetto-che-si-deve-al-giro.shtml

Cette multiplication de cas de Covid dans le peloton du Giro fait peur. Les internautes sur les réseaux sociaux précisent bien que les coureurs risquent leur vie en faisant du vélo tout en étant Covipositifs. Il faudrait alerter le cyclisme amateur de ces risques, car nous connaissons tous des amis coursiers ou amateurs avertis qui "s'arrachent" sur le vélo (courses amateurs ou sorties entre amis) et il y a forcément des Covipositfs qui s'ignorent parmi eux. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi on laisse les coureurs amateurs continuer à courir covidisés vu les risques qu'ils encourent. De même cet hiver en VTT et cyclo-cross, il y avait de toute évidence des cas de Covid, idem dans toutes les courses de début de saison, et on les a laissés courir, c'est limite criminel. Et Quid pour le Tour?

S'il n'y a pas obligation réglementaire de quitter la course, ce départ en devient très étrange pour ne pas dire suspect. Coupe du monde de foot il y a peu, coupes nationales de foot, rugby, il y a forcément des cas de Covid chez ces sportifs, sans doute beaucoup plus que chez les cyclistes (sports de groupe, contacts permanents) et pas de retrait-Covid? Pas de principe de précaution dans les autres sports, prise délibérée de risques pour leurs athlètes comme tu dis? Pourquoi les dirigeants des équipes cyclistes seraient plus regardants pour la santé de leurs coureurs que les dirigeants des équipes de foot, vu les intérêts en jeu sans commune mesure? Non, ça ne tient pas. L'histoire de notre sport est nourrie de cyclisres qui abandonnent une course sans raison apparente, mais sine nihil ratione, rien n'arrive sans raison. Quelle est la raison du retrait d'Evenepoel? L'avenir le dira peut-être.

Le retrait d'Evenepoel est une triste nouvelle pour la course, qui s'en trouve à la fois faussée et relancée. Ce retrait-abandon-expulsion suite à l'application zélée d'un règlement devenu obsolète suite à une situation sanitaire oubliée pose quand-même des questions que je me garderai bien d'aborder ici. Depuis le début du Giro j'entends des amis à moi me dire qu'Evenepoel allait remporter le Giro, l'an prochain le Tour et ainsi du suite, avant même d'avoir pris le départ de ces courses. Je disais à mes amis des lieux commun comme: "Il y a loin de la coupe aux lèvres", "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours.." mais ils conitnuaient à répéter ce qu'ils entendaient, à savoir qu'Evenepoel était le nouveau Merckx ou le nouveau Hinault. Certes mes amis n'y connaissent rien en cyclisme, mais se souvenir de ce que disait Hinault justement: qu'une course n'est gagnée qu'une fois franchie la ligne d'arrivée. Souvenons-nous aussi d'Ulrrich, désigné en 1997 comme le vainqueur du Tour pendant les dix années qui allaient suivre... Le problème d'Evenepoel, en plus de son autocentrisme et de sa vanité, c'est qu'en vélo existe la loi des séries. Certains clamaient bien fort qu'il allait non seulement remporter ce Giro mais l'écraser, et on voit ce qu'il en est. Va t-il accélerer son calendrier et faire le Tour de France? Il est en forme, il le pourrait. Mais le plateau sera relevé au Tour, ce sera une autre paire de manches. Omnia mea mecum porto

Tu as raison, les pros s'arrêtent en course quand ils le peuvent, quand ils le peuvent moins ils s'appuient sur un équipier tout en roulant et urinent, et quand ils le peuvent encore moins (attaques importantes, circonstances de course) selon les témoignages de beaucoup d'entre eux, ils urinent sur eux. Pour Ullrich et la grosse commission, il était malade, gastro ou refroidissemt du ventre je crois. Sinon, si l'urine n'est pas que de l'eau elle en est presque entièrement composée (95%) avec aussi de l'urée et des sels minéraux dont du sodium (du sel donc) ce qui explique que ta cuisse ait été irritée, tu devais avoir une micro coupure ou un petit bouton ou quelque chose dans le genre, car l'urine en soi et sur soi ne brûle pas, certains font des bains d'urine (du corps dans l'antiquité, des pieds chez les Chinois) elle a même des vertus si on la boit (urinothérapie ou amaroli en Inde).

Les courses féminines sont plus courtes que pour les hommes entre autre raison pour qu'elles puissent faire leur petite affaire avant le départ et tenir jusqu'à l'arrivée. Si l'envie les prend pendant la course elles font comme les hommes, pipi dessus. Ce n 'est que de l'eau qui va sécher en roulant.

Force est de constater qu'aucun coureur français n'est aujourd'hui en mesure de peser sur la course, que ce soit dans les classiques ou dans les trois grands Tours, comme il faut se rendre à l'évidence que les classiques sont cadenassées par quelques coureurs (non français) et les Tours par deux ou trois autres non français également. Le constat global: le cyclisme fançais de haut niveau, avec résultats s'entend, pas des voeux pieux ou des espoirs vains (l'espoir est le rêve de l'homme réveillé dit Schopenhauer) est semble t-il chose du passé. Mais ce n'est pas triste du tout, car seul le sport compte, peu importe qui s'illustre. Pogacar est intéressant en cela car il casse les codes établais par quelques caciques jadis: aux "gros culs" les classiques, aux "danseuses" les grands Tours. Pogacar écrase plus le cyclisme que ses pédales, c'est jouissif de le voir courir. Un bémol: il risque de ne pas se faire que des amis, car il y a peu de défauts qui font qu'on ait peu d'amis comme celui d'avoir de trop grandes qualités, disait Nietzsche. Et dans le cyclisme comme ailleurs, cela entraine toute sorte de collusions, dénonciations, ragots etc.

Plus encore que le clap de fin avec son équipe je crains que ce soit le clap de fin avec la réussite. Alaphilippe connaîtra encore la victoire, mais sur des courses moins importantes, avant de racrocher. Ce n'est pas triste, c'est la vie. Omnia mea mecum porto

Si la victoire est belle, disait Nietzsche, c'est parce qu'elle libère le vainqueur de la crainte de la défaite.

Alaphilippe chez Arkea c'est un peu Froome chez Israel, un genre de club med pré retraite (c'est à la mode).

Deux coqs dans la même basse cour, l'un vieillissant et en fin de parcours, l'autre émergeant et promis (les promesses n'engageant que ceux qui les croient) à un bel avenir, l'un français l'autre belge, le patron est belge, ite missa est. Pour ceux qui n'ont pas compris: Alaphilippe c'est le passé, Evenepoel l'avenir.

Operari sequitur esse

C'est bien Bernal, on lui a refait le nez après sa chute (et les oreilles). Il porte à droite, pas que politiquement.

On voit sur la photo un instant T où un coureur n'a pas son casque. Une photographie montre, ne démontre pas. Il n'a peut-être été sans casque que le temps de la photo (changement de casque défectueux ou autre). Tu as raison quant à la dinguerie des coureurs qui atteignent des vitesses très élevées dans les descentes. Sur la photo que je mets, tout le monde aura reconnu le TDF 1975 on voit qu'ils portent presque un casque puisqu'ils portent une casquette. Quand on pense comme tu le dis si justement, aux vitesses atteintes dans les descentes, aussi rapides qu'aujourd'hui, voire plus (vélos plus lourds, routes plus cabossées facteur d'accroissement de la vitesse) et en plus sans freins à disques (certains avec de simples Mafac) on se demande comment ils ont pu survivre à leur irresponsable époque.

C'est inouï! La force du destin, quid quid fit necesario fit, ce qui arrive arrive nécessairement. En plus lui, abnégation et amour du vélo faits homme. Le destin, écrit d'avance pour nous tous comme un livre déjà écrit, est toujours cruel et finit toujours mal et de la même façon pour tous, mais que lui périsse ainsi est une farce de très mauvais goût.

Il n'y a pas de rouleur français assez fort pour faire des écarts dans un chrono, par contre il y a pas mal de français qui se débrouillent pas mal en montagne, il est donc préférable de réduire au maximum les - l'étape du chrono- pour ne pas les pénaliser. Les producteurs du Tour devraient savoir avec le temps qu'aucune argutie ne changera ce qui est et sera: il n'y a pas de coureur français capable de gagner le Tour. Quid quid fit necesario fit