Olivier MILLIÈS-LACROIX

La décision de neutraliser les 50 derniers kilomètres a été peut-être prise un peu rapidement. Il ne peut plus sur la capitale et la chaussée a l’air d’être à peu près sèche…

Belle victoire d’une majorquine ! Cela me fait plaisir, tout comme j’aurais aimé voir une victoire sur le Tour d’Enric Mas, lui aussi majorquin… Ce sera peut être pour la Vuelta. A part cela, je n’ai pas compris pourquoi Demi Vollering portait le maillot vert aujourd’hui. Elle n’était selon le site PCS que troisième du classement par points derrière Marianne Vos ( en jaune) et Kim Le Court qui, en toute logique, aurait dû le porter.

Je suis un peu d’accord mais je veux aussi montrer un peu d’empathie envers ses supporters…

Alaf dernier de l’étape aujourd’hui, arrivé à plus de 28 minutes avec les sprinteurs. A mon avis il prépare un coup pour demain… Il aura sa chance si les sprinteurs ne passent pas la butte (je me lance, il ne la passeront pas, en tout cas ils ne seront pas bien placés, et il n’y aura pas beaucoup de place et de temps pour les replacer, ceci dit peut être je me goure complètement).

Quelles autres tâches ? Il devait être lanceur de Philipsen disparu après 2 ou 3jours, et l’équipe n’avait pas de leader de CG.

+1. Kaden Groves était sur le papier le plus fort en cas d’arrivée au sprint, mais il était en fait le plus fort tout court… Le pas de bol pour Grégoire, c’est Roméo qui tombe juste devant lui. Dans ces cas là la déconcentration est inévitable… Sinon, encore un commentaire très avisé de Voeckler qui dans la partie finale voyait Pascal Eenkhoorn complètement «ratatiné »… Il était tellement ratatiné qu’il a pu dans le dernier kilomètre s’extraire de son groupe de poursuivants pour aller prendre la troisième place… il devait faire des grimaces, comme lui Voeckler savait si bien en faire quand il était coureur.

Il a même presque 3 ans de plus... Oui, ce n'est pas la plus belle des fins de carrière. Mais les belles fins de carrière sont très rares dans le vélo : Merckx lui même n'avait pas trop réussi la sienne, et que dire de Coppi, parti suite à une course en Afrique qu'il était allé faire à 40 ans pour des raisons pécuniaires, de Froome, systématiquement dans le Gruppetto dès que la route s'élève, ou même de Geraint Thomas, 40 ans, qui traverse ce Tour un peu comme un fantôme ?

Arensman est remonté à la 12eme place du CG, à 52 minutes. J’ai du mal à comprendre pourquoi et comment un coureur aussi fort peut se retrouver aussi loin. Il a complètement raté son début de tour, se retrouvant à 17 ou 18 minutes après 3 étapes… L’a t’il fait exprès ?

Il doit se rappeler que s’il a signé il y a 2 ans à la Bora c’était pour être leader et pas équipier.

Vingegaard a couru comme un «secundeon », comme on dit en Espagne. D’ailleurs, c’est réussi car il se retrouve second partout, de l’étape aujourd’hui, du classement général et du classement de la montagne.

Le maillot à pois est apparu en 1975. Le sponsor en était les chocolats Poulain, car la marque voulait associer ses produits à l’énergie et la tonicité qui vont de pair avec les qualités de grimpeur. Puis les sponsors sont devenus par la suite Carrefour et Leclerc, des épiciers géants, promoteurs d’un type de magasins que j’essaie de fréquenter le moins possible. Et le 1er lauréat du maillot fut bien sûr Lucien Van Impe, 3eme au général, vainqueur au Puy du Dôme (le jour du coup de poing…🙁) et vainqueur de la «cronoscalata » en Savoie à la fin du Tour.

Laminés par les rouleurs grimpeurs plus tôt… (je plaisante). il n’y en a pas beaucoup sur ce Tour. Si on doit en citer, outre ton chouchou Martinez, il y a VPP, vainqueur au Ventoux ( plus que 7%!), et un certain O’Connor qui il me semble, a gagné hier. Et au 1er passage, je crois en 2020, le gagnant était Lopez… (Pas un pur grimpeur celui-là ?)

Lucien Van Impe est l’archétype du coureur pour lequel ce maillot avait été créé.. . Excellent grimpeur (et même très souvent meilleur que ceux devant lui dans le top 4), il terminait les étapes de montagne devant, ou avec et en tous cas jamais loin du vainqueur du Tour… il ne faisait pas de la ramasse de points dans les étapes de plat ou dans les 1ers cols des étapes de montagne avant de finir dans le Gruppetto Richard Carapaz l’an dernier à lui aussi été un très beau maillot à pois.

Oui, cela fait des dégâts mais c’est le genre de parcours qui avantage les rouleurs-grimpeurs au détriment des purs grimpeurs, et qui a conduit par le passé à des scénarios de course un peu stéréotypés avec le schéma de train de rouleurs-grimpeurs que la Sky avait mis en place du temps de sa domination. (Le genre de train qu’elle ne pouvait pas mettre en place dans des montées comme le Zoncolan ou le Mortirolo…) Et c’est pour sortir de ce genre de parcours (typiquement des montées de 10-15 km à 7% sur des revêtements plutôt bons pour accéder aux stations de ski) que le Tour s’est efforcé d’aller chercher des parcours plus raides, comme la Planche des Belles Filles, le col de Romme ou la Montée des Glières, ou le col du Chat… Et ASO est même allé jusqu’à créer un peu artificiellement des montées raides, comme l’extension de la Planche des Belles Filles, la Loze parcourue hier au dessus de Courchevel, ou encore le raidard au dessus de Val Tho qui concluait l’étape de 2019. Nous verrons bien quel scénario l’étape d’aujourd’hui nous réserve… Les étapes de montagne courtes sont souvent explosives.

Lors de sa présentation à l’automne dernier j’ avais posté ici que je ne l’aimais pas, entre autres parce que je trouvais que les Alpes étaient escamotées. On m’avait alors contredit sur ce point, mais au final la traversée des Alpes va se résumer à cinq cols : le Glandon, la Madeleine, la montée vers Courchevel-aéroport, la combinaison Pré/Cormet de Roselend, et la montée de la Plagne. Pas génial pour une épreuve qui a écrit une grande partie de sa légende dans ce massif. Espérons une belle course aujourd’hui.

Oui pour ne pas trop corréler le maillot à pois et le maillot jaune, mais pour éviter les épiciers on pourrait aussi enlever des points au maillot à pois qui finit au delà d’une certaine place (30, 40 ou 50 ème?) dans une étape de montagne.

On comprend très bien tout cela. Mais le problème est que cette logique d’épicier a été poussée à son extrême, et ce n’est/était pas dans cet esprit qu’à été créé ce maillot. Et je ne crois pas que les sponsors financent ce maillot pour voir triompher ces calculs d’épicier. Je crois me rappeler d’un coureur français, que je ne citerai pas, qui tout en le portant a fini une étape de montagne dans le gruppetto… Pas terrible, comme image. A contrario, on a quand même pu voir ces dernières années des coureurs qui sans être dans le top 5 du CG le portaient magnifiquement : Bardet en 2019 ou Ciccone en 2023 étaient de superbes et parfaitement légitimes maillots à pois…

Yes… Mon avis, c’est qu’il faut revoir le concept de ce maillot à pois, car voir son porteur arriver 126ème en haut du Ventoux, juste devant les sprinteurs, ça fait désordre et ça n’honore pas ce maillot. il faut se rappeler que le premier porteur et vainqueur de ce maillot était Lucien van Impe, un pur grimpeur qu’on ne risquait pas de voir arriver avec les sprinters en haut du Ventoux. C’est pour moi une bonne chose que Pogi récupère ce maillot.

Dans cette étape dite Reine, la montagne a accouché de Ben O’Connor, superbe vainqueur. Je n’ai pu voir que les 60 derniers km, i.e à partir de la descente de la Madeleine. Je n’ai donc pas pu voir à l’œuvre le fameux « collectif de la Visma » dans le Glandon et la Madeleine, mais j’ai pu le voir courir à l’envers dans la vallée… L’étape avait beaucoup de dénivelé mais outre la piste cyclable cette montée de Courchevel n’était pas assez dure (5,6 % de moyenne,y compris les 5km de raidard…) pour départager les 2 cadors. Demain l’étape ne sera pas très longue, (129,9 km), avec les Saisies (sauf erreur pas pris par le côté le plus dur), le col du Pré (dur !), et la montée de La Plagne (que je ne connais pas…). Mais le Tour semble bien plié ce soir..

Super cette vidéo! Depuis que j’ai recommencé à suivre le vélo j’ai toujours apprécié l’équipe Trek, équipe cosmopolite (je me rappelle qu’une année sur leGiro il y avait 8 nationalités différentes dans leur équipe…), et qui affiche une image plutôt “cool” (même si Milan s’est parfois énervé sur ce Tour). Et leur équipe féminine n’est pas mal non plus… Je crois que la personnalité de leur patron, Luca Guercilena, y est pour quelque chose…

Je n’aimais déjà pas trop le parcours de cette année, mais en plus il s’avère dangereux. Une route qui se rétrécit, avec des virages, dans les 1500 derniers mètres, c’est déjà un problème, alors sous la pluie…. Lorsque la réalisation à montré le final, on ouvrait fortement craindre la chute et cela n’a hélas pas loupé…. Cela donne un sprint en petit comité et une arrivée faussée, mais surtout le pauvre Girmay, ainsi qu’un coureur de la FDJ avaient l’air bien touchés …Milan a eu lui la chance de passer, mais il mérite sa victoire, et il doit remercier Stuyven qui le remonte très vite alors qu’il était encore mal placé aux 1500/1800 m.

Oui, superbe, ce mano à mano tout au long de l’ascension entre Healy et Paret-Peintre. Un pur grimpeur celui-là, capable de changements de rythme comme on voyait plus beaucoup depuis que les rouleurs-grimpeurs ont pris la main sur les étapes de montagne. Et que dire de Healy, qui pourrait se retrouver dans le top huit, alors qu’il n’a pas vraiment ciblé le classement général sur ce Tour ! Par contre, quelle tristesse de voir celui qui portait aujourd’hui le maillot de «meilleur grimpeur » terminer 126e de l’étape, à peine devant les sprinteurs… Pour finir, je voudrais souligner le courage de Gachignard qui largué et seul à 100 km de l’arrivée ou presque, a réussi à rentrer dans les délais, à peine une minute après l’avant-dernier Démare.

Très belle victoire de Paret Peintre, avec la manière… Spectaculaires les peignées que lui et Healy se sont mis alors qu’ils étaient dans partie au dessus du Chalet où le vent était supposé rendre les attaques difficiles. (Peut être le vent était il moins fort que prévu). Et dans le dernier km, normalement très dur, ils se regardent comme des pistards … Sinon il y a pas mal de coureurs qui ont fait de très belles montées : Mas, Buitrago, Alaphillipe, Muhlberger… Une très belle étape, on en redemande.

Ça va bien, ce discours de Voeckler, mais il me semble que lui comme coureur n’était pas adoré dans le peloton.

Lors de la journée de repos, hier, l’équipe Alpecin Fenix a présenté un maillot hommage à Raymond Poulidor dans le cadre des activités caritatives de la fondation Merci Poupou, au bénéfice de laquelle ce maillot sera vendu, C’est une très jolie initiative, la fondation œuvrant à accompagner les enfants issus de milieux difficiles dans la pratique du sport. Il y a toutefois un léger anachronisme lorsqu’on relie ce maillot au 60ème anniversaire de la victoire de Poupou sur le Ventoux, car il portait alors le célèbre maillot mauve à parements jaunes de l’équipe Mercier, dont l’équipe de son petit fils a porté une réplique dans le Tour 2021. Le maillot présenté hier reprend les couleurs bleu et blanc de l’équipe Mercier lorsque GAN en a été le sponsor, à partir de 1972. Au vu du violet sur les manches on peut même dire qu’il réplique le maillot porté par Poulidor en 1976, lorsqu’il termine troisième à 40 ans de son dernier tour. Personnellement, j’aime beaucoup ce maillot GAN Mercier qui me ramène aux années où j’ai commencé le vélo. Je le porte chaque fois que je participe à l’Eroica, presque chaque année.