Olivier MILLIÈS-LACROIX

Prodhomme seul en tête en haut du col de Joux, mais juste 1 min 15 cela ne sera probablement pas assez. Il lui reste 13km font 9,5 de montée à 4 ou 5 %

Nicolas Prodhomme et Carlos Verona en tête en haut du col de St Pantaléon. Tiberi et Arrietta juste derrière, puis Bilbao, Lemnen et Meinjtes. Le groupe de la maglia rosa est à 2 min, c'est la que sera le vainqueur, à mon avis. Toujours surpris de l'ignorance des commentateurs, sur la version anglaise d'Eurosport, on confond allègrement le Mont Blanc et une autre montagne célèbre, finalement on reconnait le Matterhorn, en ignorant royalement que du côté italien il s'appelle le Cervin (ou Cervinia....). La géographie est un aspect important des Grands Tours. Ils ne commentent pas un critérium de 4ème cat disputé sur un parking de supermarché....

Le Giro est aujourd’hui dans le Val d’Aoste, la partie francophone de l’Italie. Malheureusement je crois que la langue française y est moins protégée que l’allemand dans le Trentin Haut Adige… J’espère qu’elle se maintiendra. A une certaine époque, un dictateur dont je ne veux même pas écrire le nom avait voulu italianiser les noms français des provinces du Piemont où le Giro sera demain. Le Sauze d’Oulx était ainsi devenu il Salice d’Ulcio… Heureusement elles ont pu retrouver leurs noms séculaires.

Très juste ! D'ailleurs peu après avoir écrit mon post, je m'étais dit moi même que c'était peut être cette histoire de points UCI qui pouvait expliquer ces tactiques peu ambitieuses, viser (et bien viser) une 2ème place pouvant s'avérer plus rentable que chercher une hypothétique victoire. D'ailleurs il ya eu un article publié récemment (je ne sais plus si c'était ici ou sur un autre média) qui posait ouvertement la question: victoires ou points UCI ? La réponse dépend clairement de l'équipe, une équipe riche en points (UAE, Trek, Visma...) ira plutôt chercher des victoires, (même si aujourd'hui dans le final Hoole et Van Baarle ont couru à l'envers), une équipe plus tangent cherchera peut être à assurer les points des places d'honneur et accessits

Oui, je comprends l’argument, mais cela reste un jeu à espérance négative, surtout lorsque comme aujourd’hui il reste 20 km à faire, voire plus. En ne collaborant pas parce qu’il pense être en compagnie de plus rapides que lui, un coureur perd aussi l’option de pouvoir lui-même attaquer plus tard, plus près de l’arrivée. (Les DS et les coureurs n’ont pas dû passer beaucoup de temps à étudier la théorie des jeux.)

Il roule sur quoi ? Giant ? (Et quels roues et pneus ?)

Belle victoire de Nico Denz ! J’en suis ravi, c’est un excellent coureur, et sympathique, de surcroît. Mais je suis quand même surpris, à chaque fois, dans ce genre de circonstances de course, du manque d’intelligence collective des coureurs lorsqu’ils doivent prendre en chasse un fuyard : aujourd’hui, si les 10 qui étaient avec Nico Denz quand il est parti tout seul avaient décidé de collaborer pour le reprendre, ils maintenaient, simple moyenne arithmétique, leur chance de victoire à 10 %, alors qu’on se regardant comme ils l’ ont fait, ils étaient certains de la maintenir à 0 %, et de ne se se disputer que la deuxième place. Ce genre de situation se reproduisant régulièrement, j’ai du mal à comprendre, la perpétuation de ce jeu perdant.

Que lui reprochait-on ?

Et pourquoi un coup de règle sur les doigts ? À part hier, il a eu peu d'occasions de donner libre cours à son chauvinisme....

Oui, Carapaz semble un petit peu plus fort, mais il faudra qu’il cible bien ses attaques. Attaquer en haut du Mortirolo quand tu sais ce qu’il reste à faire jusqu’à Bormio (30 km de faux- plat montant, presque tout droit, avec en général le vent dans le nez, plus une côte), c’est gaspiller de l’énergie. Par ailleurs, Del Toro a montré lors de l’étape de Sienne que le gravel n’était pas un problème pour lui. Ce n’est donc pas ça qui va l’handicaper dans le col delle Finestre.

Il n'y a pas que la com et les dividendes. Il y a aussi toute la bureaucratie que les entreprises occidentales doivent se farcir, avec tous les emplois qui vont avec, les fameux "bullshit jobs" théorisés il y a quelques années de cela par un professeur de la London School of Economics.

Peut être que je me trompe, mais hier le plus fort hors échappés a été Pellizzari. Certes, il est un peu loin au classement général, mais s’il n’avait pas perdu pas mal de temps à attendre Rod samedi et dimanche, où serait-il ? S’il maintient toute la semaine la même forme le podium est faisable pour lui. En tout cas, il confirme ce qu’il avait montré dans le Giro l’an dernier, ou seul Pogi l’avait empêché de gagner une l’étape de montagne, de mémoire à Val, Gardena.

Les relations entre jumeaux sont souvent très fusionnelles. On se rappelle de leur arrivée à 2 lors de l’étape 1 du TdF, ils ne s’étaient pas disputé la victoire…

Et tu crois que ça lui fait plaisir de voir son frère jumeau sauter ?

Aussi un petit gabarit… Utile, en montagne.. Il pourrait bien aller la chercher, ce jeune jurassien !

Oui c’est en train de se décanter sérieusement…

J’étais en train d’écrire : “Si l’échappée va au bout, c’est peut-être le jour de Gaudu, il est dans les plus légers de l’échappée, avec Fortunato.” Mais le temps de le faire, il a été décroché… Bilbao est aussi un client.

Il semble que le Stelvio et même le Gavia soient fermés. C’est pour cela que l’étape de la semaine prochaine passe par le Tonale, avant le Mortirolo, monté encore cette année par le côté « facile » ou plutôt moins difficile que l’autre, avant l’arrivée à Bormio.

Je ne suis pas sur qu’il soit super bien avisé en consacrant autant de temps à cette discipline…Il tombe souvent (J0 2021, mondiaux 2023…) et c’est un coup à se faire mal… Le cyclo-cross l’hiver, on comprend, les grands coureurs de classique en ont toujours fait. Mais le VTT? Cela doit l’amuser…

C’est à cause du climat… Si on va plus tôt dans les Dolomites ou au Stelvio on augmente le risque de trouver des conditions très mauvaises, avec de la neige et des routes fermées. Par curiosité je vais voir quand a ouvert le Stelvio cette année, je ne suis même pas sûr qu’il le soit. Tu te rappelles certainement du pauvre Kruiswijk « tanqué » (excuse cette expression haut-alpine) dans un mur de glace en haut du col d’Agnel. Moyen, comme image. Mais là où tu as raison , c’est que la géographie italienne est telle qu’elle permettait de mettre de la haute montagne plus tôt et ailleurs que dans les Alpes ou les Dolomites (le Blockhaus, l’Etna…).

Superbe victoire de Verona ! La plus longue échappée solitaire victorieuse sur le Giro depuis 5 ans ! Je l’avais vu gagner une étape du Dauphiné il y a quelque temps, il n’est qu’équipier mais quel équipier ! Et après son infortune d’hier, où ses 7 coureurs étaient les 7 derniers de l’étape où presque, la Trek a réagi de la plus belle des manières… Ceux qui se sont mis à la planche hier pour une petite victoire qu’ils n’ont même pas eue retiendront peut être la leçon de ce qu’est courir et gagner avec classe…

Ok. Comme je l’avais bien précisé, je n’ai vu que des extraits, et j’avais aussi bien précisé que je ne commentais que les extraits que j’avais vus. S’ils avaient commencé à rouler avant, je comprends. Toujours est il que ce qu’il s’est passé aujourd’hui, avec la moitié du top 10 retardé ou éliminé ainsi n’améliore pas selon moi le scénario —du jour et des jours à venir— de ce Giro. J’espère me tromper.

C’est justement parce que c’est un show business que la manière est importante. Le sport ne doit pas se résumer à de la comptabilisation de victoires

Une victoire dans une étape de transition dans des circonstances pareilles, c’était vraiment un objectif de gagne-petit pour une équipe de ce rang, qui, depuis des années, figure en haut du classement UCI. Et en plus ils ne l’ont même pas atteint…

Il y a quand même un code d’honneur dans le cyclisme (et dans beaucoup d’autres sports). On est pas obligé de le respecter, mais quand on ne le respecte pas, ça finit toujours par se payer. En terme d’image, certainement. Et souvent, en termes sportifs aussi. On se souvient d’un Paris-Nice où Roglic (déjà la Visma) s’était amusé à coiffer sur la ligne le regretté Gino Mader pour grappiller une victoire d’étape qui vraiment ne lui amenait pas grand chose; dès le lendemain il avait été sévèrement puni car suite à une chute personne n’avait roulé avec lui et la victoire au CG était revenue à Sachmann.