Le sujet de la popularité ou de l’impopularité de Merckx n’est pas si simple. Beaucoup, dont moi, l’adoraient car il incarnait l’absolutisme de la domination sportive, tutoyant l’invincibilité, qui est un concept fascinant. J’ai même entendu récemment un grand acteur français, amateur de vélo, raconter qu’il avait eu du mal en 75 à admettre que Merckx puisse être battu, (même par un coureur français qu’il avait eu l’occasion de rencontrer par la suite et qu’il avait trouvé fort sympathique.)
Je n’ai jamais compris pourquoi une partie du public français (je classerais certains d’entre eux parmi les beaufs) ne l’aimait pas. Les seules hypothèses (faibles) que je puisse avancer est qu’il avait critiqué les vélos Peugeot (vélos qui dans les années 60 faisaient rêver tous les amateurs de cyclisme en France) lorsqu’il avait quitté l’équipe à damiers, et surtout que sa victoire en 71 avait été très (trop ?) chanceuse. Selon moi il aurait dû inviter Ocaña sur le podium à Paris cette année-là. Ce qu’il a d’ailleurs fait l’année suivante avec Guimard lors de la remise du maillot vert que le Nantais avait dû lâcher en abandonnant pour cause de blessures à 3 ou 4 jours de l’arrivée à Paris.
Pour ce qui est du chauvinisme des journalistes chez nos amis et voisins du nord, outre le cas de Luc Varenne, je pensais à la manière caricaturale avec laquelle la victoire des Orange à l’euro de football 88 avait été traitée, le contraste avec la même situation vécue 4 ans plus tôt en France quand les bleus avaient gagné était bien réel (même avec Thierry Roland au commentaire !!!)