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Le mec de devant


Michel DURY

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Voilà bien un syndrome typique de notre activité, et je l'ai déjà remarqué des dizaines de fois, pour moi ou pour plein de copains. Donc certainement pour beaucoup d'entre vous aussi: le gars là devant, à cent deux cent mètres, qui va bien, trop bien, et qui quelque part titille notre combativité, et qu'il faut avoir évidemment. Juste l'avoir sur 10 mètres, et s'il dépasse après, on s'en fiche, on l'a eu!

J'ai ça à tous les coups en montée, une vraie horreur! Suffit que j'en vois un devant pour que hopla, j'enroule debout pour le rattraper. On en discutait encore hier au club, et on en riait parce que tous nous avont la même réaction, il faut l'avoir, point barre.

Là où c'est moins cool, c'est quand je suis devant et que je suis le gibier, le mec devant, c'est moi... holalaaa, j'aime pas j'aime pas et j'aime pas!!!!

Je pédale comme un fou parce que je les vois venir, les brigands, et quand j'entends le bruit qui se rapproche, non ils ne vont pas me dépasser, et que je n'ai plus d'énergie, non j'ai dit non, et que je vois leur hombre sur le sol qui arrive à ma hauteur, haaargggl, je vais chercher les dernières pulsions sauvages en moi et je passe une dent en moins pour ne pas me faire avoir...purée c'est dur, et pourquoi ils veulent me dépasser ces andouilles là?

Parfois ça marche, parfois je meurs... Mais c'est toujours avec le sourire et, si je suis un gagnant flambeur, je suis aussi un très bon perdant qui ne manque jamais de féliciter ceux qui m'ont explosé joyeusement.

Des grands enfants, je vous dis...

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J'avais fais un BRA avec un jeune qu'on appelle entre nous " le cadet ". Dès la croix de fer, il attaquait à tout va et remontait les cyclistes en vue. Le problème, c'est qu'ils sont dans les 1600 sur un brevet de montagne !!!!


Bon, plus tard dans la journée, il l'avait payé au prix fort avec de belles crampes dans le télégraphe....

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En ce moment, je suis beaucoup plus souvent le "gibier" que le "chasseur" 📢

Sinon, quand il y a une grosse différence de niveau, je ne m'occupe pas de ce qui se passe devant ou derrière, je laisse partir ou je laisse passer

Par contre, effectivement quand les niveaux sont proches, ça devient comme toi un petit jeu, par exemple dans les cols prendre des repères réguliers au chrono pour voir si je reviens sur le "mec de devant" ou si j'arrive à résister au "mec de derrière" 😉

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Je ne cherche généralement pas à rejoindre ceux qui sont déjà devant moi dans une bosse quand je l'entame, ni ceux qui me doublent en allant constamment plus vite que moi.

Par contre, si quelqu'un me double à la vitesse de l'éclair en bas d'une côte, pour ralentir fortement vingt mètres plus loin, ça m'agace, parce que ça veut dire que cette personne veut «me battre» plutôt que de gérer la côte correctement à son propre rythme. Et on sait que faire un sprint en bas d'une côte n'est pas vraiment la meilleure façon de la grimper… En plus généralement c'est le type de personne qui ne répond jamais à mes «Bonjour !». Alors souvent, et uniquement pour le faire ch… je hausse progressivement mon rythme, juste assez pour passer devant lui pile avant le sommet. J'en profite pour lui asséner un «Re-bonjour!» sonore. En général il n'essaie pas de me suivre ensuite, essoufflé qu'il est par sa bosse mal gérée… 😛

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Que ce soit en plat, en bosse ou en col, j'essaie toujours, souvent inconsciemment, de me faire le gars de devant. Il n'y a que lors d'une montée du Galibier ou je n'ai même pas essayer et la montée de l'alpe d'huez que j'enchainais derrière ou là tout le monde ou presque me doublait sans que je puisse y faire grand chose. Ce jour là il n'y a que dans le télégraphe où je me suis amusé à se genre de jeu : ça a très probablement jouer en ma défaveur dans l'alpe.

Quant au cycliste pour lequel je suis le gibier, je ne les découvre que 3 - 4 secondes avant de me faire doubler et dans ce cas je saute dans la roue ou pas en fonction de l'humeur du jour.

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Se depouiller pour rattrapper quelqu'un devant dans une cote et au moment de se rapprocher, se rendre compte que c'est un couple de septuagenaire avec e-bike, ca n'as pas de prix!

Sinon, à l'entrainement je roule à mon rythme sans me soucier du gars devant ou derriere... sauf si  je vois que c'est une connaissance alors j'accelere ou je ralenti. dans les randos et cyclosportive, oui j'essaie de rattrapper, mais ca se transforme souvent en chasse patate de 100km, car y'en a toujours un à rattrapper.

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Ça me fait penser à ma sortie d'hier, partant vers 10h00( travail de nuit hier soir oblige) je part seul en me disant une petite heure trankilou pour tester mon nouveau velo le temps n'ayant pas été terrible depuis une semaine je ne voulais pas manquer la seul journee de beau temps.

 

Je roulais à 27 de moyenne depuis 20bornes environs quand d'un coup j'entends un "bonjour" passe furtivement, je répond à cette personne la quarantaine bien passée qui roulait bon train(j'en ai 29) et qui me met 20metre dans la vue en 10secondes.

Je me dit Geo laisse le partir tu bosse ce soir tu est là pour profiter en douceur.

 

Le voyant me mettre 100m dans la vue et se retourner pour voir ma position , je me suis dit non pas possible il faut que j'essaie.

Je tombe une dent puis deux pour augmenter le rythme je regarde au compteur 34 et le gas me maintenait à distance, la je me suis dit Geo tu va te cramer tu est encore débutant et lui a l'air bien aguerri.

 

J'ai roulé derrière lui sur un bon kilomètre avant de me glisser dans sa roue et le doubler quelque mettre plus loin.

Petit regard et sourire échanger il avait compris, il m'a laissé prendre quelque mètre et ensuite à repris mon ancien rôle.

On à remonter quelque rouleur sur un kilomètre peut être avant qu'il me double à nouveau et ensuite j'ai ralenti le rythme pour garder des jambes pour rentrer et bosser la nuit.

 

Au final ma petite sortie pepere c'est transformé en petit jeu et cela a vraiment égayé ma sortie'

 

Oui je suis aussi un grand enfants

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C'est bien ce que je craignais.... tous des gosses!!!!

Super marrant, vos témoignages, et tellement vrais! Et parfois, je râle parce que tous les mecs de devant vont dans l'autre sens que le mien, et je me demande si il peut pas en avoir un, ne fût-ce qu'un, qui aille dans la même direction que moi pour jouer un petit peu!

Et c'est souvent le cas aussi qu'une sortie de "récupération" se transforme en grosse bourre, toujours à cause de ce foutu mec de devant :-)))

Et dans la douche, après l'effort, on se dit qu'on est bête quand même, mais que ça fait un bien fou, non?

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Tiens à propos, je l'ai raconté une fois sur le forum

Une des rares fois où je me suis mis dans le rouge pour suivre quelqu'un dans un col, c'était il y a 4 ans lors d'un séjour en Italie, dans le petit "Passo d'Eira" au dessus de Livigno

J'avais repéré qu'un cycliste revenait assez vite sur moi, et à 1 km du haut je me fais doubler, en fait c'était "une" cycliste, et mignonne en plus

Bien sûr, je me suis dépouillé pour arriver en haut avec elle, sans lui faire le sprint en haut bien sûr

Comme on mettait un coupe-vent pour la descente, je lui ai demandé en anglais (mon italien est très basique 😛) si elle s'entrainait pour quelque chose de particulier, et elle m'avait répondu qu'elle préparait la fin de saison et courait pour l'équipe pro "Top Girls Fassa Bortolo"

Au retour, je me suis jeté sur la fiche de l'équipe, et je l'ai tout de suite reconnue, elle venait de faire 11ème du Giro quand même 😲, j'ai compris pourquoi je m'étais fait griller comme ça 😉

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Et oui, Guillaume...

J'ai eu ce genre d'expérience aussi dans un col vosgien. Une fille qui me rattrape, et mignonne aussi (pourquoi on doit toujours spécifier ça??). Pas moyen de l'accrocher, et vu mon âge, je me dis que je ne vais sûrement pas me mettre dans le rouge pour rester derrière comme un pingouin. Déjà que j'ai un Schtroumpf sous la selle, c'est bon comme ça!

Elle s'est envolée au tournant suivant, laissant dans son sillage l'enchantement d'un sourire à peine esquissé, effluve d'une jeunesse flamboyante.

Ce fut une belle journée.

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moi, celui qui m'a rattrapé (sans beacoup de peine....) n'était pas sexy mais terrriblement efficace, quoiqu'on puisse en dire....

Juin2012, je m'entraine pour le DFU en grimpant le col de l'Ecre (entre Gourdon et Caussols, Alpes Maritimes). Au moment ou j'arrive à passer un gars (si,si ça arrive parfois) un autre me coiffe en nous disant bonjour. Je me retrouve ainsi intercallé entre 2 cyclistes: l'un qui s'éloigne devant et l'autre que je tente de décrocher.

Aprés 500 mètres je me retourne pour savoir si j'ai réussi à décrocher mon suiveur d'autant que ce que m'a mis mon prédecesseur. Je découvre alors, avec surprise, un quatrième larron intercalé, il doit être une cinquantaine de mètres derrière moi et a grillé le gars que j'avais passé.... Le temps que je me demande d'où il arrive ce type que je n'ai pas vu s'approcher, j'entends juste derrrière moi le bruit caractéristique d'un gars en danseuse qui s'approche et me coiffe sans dire un mot.

Au moment où il me passe je me dis "c'est qui ce gars, il a une tête que je connais" le temps de le penser, je vois son dos. Sur son maillot et son cuissard noir il est écrit en lettres d'or "Livestrong". Nom de Zeus! c'est Lui....je m'arrache en danseuse, le nez dans le guidon et prends sa roue. sans mentir j'ai tenu au moins 25 mètres. jusqu'au virage, là où un cycliste qui s'était arrété pour prendre une photo du paysage m'a crié "t'as vu qui est devant toi?..." . J'ai fièrement répondu "Pas de problème, je le tiens, je suis dans sa roue..."

Mais Lui grimpait en danseuse étoile alors je ne suis qu'un modeste petit rat.

Lui, il s'est éloigné vite , trés vite, trés trés vite....Moi, j'ai repris mon rythme normal et je l'ai perdu de vue. deux kilomètres plus loin, au col, le gars qui m'avait passé et s'était lui aussi fait déposé en grand, récupérait. il me confirme l'identité de la fusée qui elle ne s'est, hélas pour la photo souvenir, pas arrétée au col.

les années ont passé, Il a parait qu'il depuis perdu 7 Tours de france.

La presse n'a jamais parlé de la manière dont il m'a battu dans le Col de l'Ecre. Moi je lui laisse cette victoire, je considère qu'il m'a eu à la régulière. Ce type quoi qu'on en dise c'est une machine. je n'étais pas fan, loin de là avant, mais depuis ce jour je le regarde différement, j'ai vu ce que c'était un vrai cycliste....

Aujourd'hui je peux dire: "Mo, quand je suis devant, celui qui arrive à me passer c'est....." Normal, quoi!

 

PS: l'anecdote est authentique. c'est volontairement que je n'ai pas dévoilé l'identité de mon doubleur, pour ne pas déclencher une nouvelle guerre entre "pro" et "anti" qui vous savez...

 

 

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Michel Dury : "le gars là devant, à cent deux cent mètres, qui va bien, trop bien, et qui quelque part titille notre combativité"

C'est naturel, je pense. Même quand on ne cherche pas la performance, la pratique cycliste assidue est exigeante, c'est un défi à soi-même. Guère étonnant qu'on ait parfois envie de se mesurer aux autres. Juste pour voir où on en est, par exemple.

Guillaume Leroyer : "Sinon, quand il y a une grosse différence de niveau, je ne m'occupe pas de ce qui se passe devant ou derrière, je laisse partir ou je laisse passer"

Je fais pareil. Et je dis bonjour (ou bonsoir).

Franck Pastor : "Par contre, si quelqu'un me double à la vitesse de l'éclair en bas d'une côte, pour ralentir fortement vingt mètres plus loin, ça m'agace, parce que ça veut dire que cette personne veut «me battre» plutôt que de gérer la côte correctement à son propre rythme. Et on sait que faire un sprint en bas d'une côte n'est pas vraiment la meilleure façon de la grimper… En plus généralement c'est le type de personne qui ne répond jamais à mes «Bonjour !»."

J'ai remarqué ça aussi. En général, je n'entends pas le cycliste qui se rapproche. Je le vois quand il me double et, si c'est un sympa, il dit déjà bonjour de lui-même. Le mec qui a mis une accélération juste pour dépasser ne dira pas bonjour ni ne répondra au mien (même répété). C'est typique de ce genre de cycliste. Souvent, le "pas sympa", quand il ne peut plus tenir le rythme, se retourne pour voir où je suis. Et comme c'est un "pas sympa", je suis toujours plus près qu'il ne l'espère, juste pour le faire ch...

J'ai noté l'inverse aussi. Le type que je dépasse et qui ne répond pas à mon bonjour, il va souvent essayer de "prendre la roue". Le sympa ne le fera pas. Ou à la rigueur, il va le demander.

Michel Dury : "Et parfois, je râle parce que tous les mecs de devant vont dans l'autre sens que le mien"

Je vis fréquemment cette situation. À croire que tous les cyclistes vont en sens inverse du mien. Et parfois, j'en vois beaucoup, alors que dans le même sens que moi...

Je me dis que c'est tout simplement parce que je suis "dans la moyenne". Je ne roule ni plus ni moins vite que ceux qui vont dans le même sens que moi, à part l'un ou l'autre pépère que je dépasse et l'un ou l'autre affûté qui me dépose proprement. Les petits groupes, évidemment, me laissent sur place. Quant aux grands groupes, généralement, ils sont agaçants : ils ont souvent un rythme irrégulier, tu es "au milieu du paquet", puis derrière, puis devant... Le mieux est de ralentir pour "laisser filer".

Christian Gillon : "l'anecdote est authentique."

Chouette récit ! C'est sûr que ça doit laisser un fameux souvenir.

 

 

 

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Je connais bien les tracteurs moi ^^

Surtout dans l'ain (dombes)  pendant les moissons tu croises des tracteur dont je ne connaissais même pas l'existence, des bazars qui font 3m de large au moins et qui roule a 50 avec des bennes énormes de je sais peut être 30 tonnes puisques ça fait la taille d'un semi ! Je peux vous dire que ça fait plaisir de se mettee derrière ^^

 

Sinon pour le gars de devant,  j'ai bien une fois sur la voie verte unem beau matin caniculaire de ce mois de juillet, un triathlete me depasse mais je peux prendre sa roue, et on s'est tiré la bourre pendant les 10km de voie verte, a chaque fois je le depassais aux intersections car j'etais meilleur en relance. 

Et sinon en col je dois etre un des plus forts dans mon coin donc il y a pas grand monde qui me depasse ^^

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