Imanol ALCANTARA

Voire une tautologie ou périssologie, soyons fous, un truisme.

Miguel Indurain dont je rapporte les propos? C'est un ancien coureur professionnel: http://velopalmares.free.fr/mindurain.html

Le vélo est un sport d'endurance et même s'il ne se passe rien les kilomètres effectués laissent des traces, plus si cela est renouvelé et plus encore en fin de Tour. Comme pour les étapes de montagne qui alignent beaucoup de km et beaucoup de cols, même si les coureurs ne feront la course que sur le dernier km du dernier col tout ce qu'ils ont passé avant laisse des traces. Indurain le rappelait cet après-midi à la TV espagnole. Après, l'intérêt pour le téléspectateur, même cycliste, c'est autre chose.

En fait le Tour, ses organisateurs, sont coincés entre rentabiliser l'image (passée historique donc) du Tour de France et adapter l'épreuve aux exigences du cyclisme moderne (et du téléspectateur moderne). Soit on joue l'image, le passé, l'histoire à fond, c'est ce qui attire le public sur le bord des routes, la légende, le pseudo-évènement, le cirque, et la course n'est pas adaptée au cyclisme moderne devenu vif alors qu'il était plutôt de fond dans le passé. Soit on joue l'aspect purement sportif, intéressant et animé, cela nous ravira nous autres fans de cyclisme mais risque d'ennuyer les téléspectateurs lambda et ne plus attirer les spectateurs sur le bord des routes. C'est pas évident et c'est pourquoi ils donnent l'apparence de vouloir couper la poire en deux, jouer sur les deux tableaux, mais souvent, qui trop embrasse mal étreint.

Plusieurs choses sont la cause de ce sentiment d'ennui sur le Tour de France à mon sens, l'évènement en lui-même, la course dans cet évènement, les téléspectateurs. 1. Le Tour de France Il est depuis bien longtemps une représentation de lui-même, de ce qu'il fut ou de que s'en souviennent ou pensent se souvenir les gens, les organisateurs du Tour ont besoin de l'audience des gens donc ils vont donner ou tenter de donner ce qu'ils demandent. Le Tour de France représentation de lui-même est donc ce qu'on appelle un pseudo-évènement, une sorte d'idéalisation du Tour, son avatar. Dans les plus belles années de son histoire, celles comprises surement entre 1940 et fin des années 70, les trente glorieuses du Tour, la course était animée, même si par la force des choses et des kilomètres on ne peut attaquer sans cesse et sans répit pendant les 400 km que pouvaient représenter certaines étapes. Malgré tout l'histoire du Tour, les images et vidéos sont remplies d'attaques au grand-cours, de chevauchées fantastiques, de défaillances aussi énormes que les exploits les ayant occasionnées. Les organisateurs ont transposé cette image du passé dans une course actuelle, ça ne pouvait pas fonctionner, pourquoi? 2. La course dans la course La façon de courir de 2018 n'est plus du tout celle des années 50. L'économie moderne, les investisseurs, les retours sur investissements escomptés, enfin tout le bonheur moderne a remplacé les objectifs qu'avaient les équipes cyclistes d'hier. En résumé les enjeux étaient loin d'être ceux d'aujourd'hui et ceux d'aujourd'hui, les comptes d'épiciers, ne laissent pas de place à l'improvisation. Tout est calculé au centième et mieux vaut se battre pour une dixième place d'un classement quelconque afin de remporter ce quelconque classement qui fera figure de publicité pour les investisseurs que de risquer de la perdre en tentant de monter sur le podium ou de remporter une étape. Les équipes sont devenues frileuses car leurs investisseurs ont peur de perdre le moindre sou investi. Résultat, des courses aussi mornes que les plaines qu'elles traversent, des coureurs aussi motivés à attaquer qu'à remonter sur le vélo après la douche de fin d'étape. Mais les organisateurs et les équipes, coureurs, sponsors ne sont pas seuls responsables, nous autres téléspectateurs devons aussi assumer une part de responsabilité dans cet ennui. 3. Les téléspectateurs Le monde moderne ultra rapide a fait de la plupart des gens des personnes impatientes en général. Tout doit aller plus vite que la musique car deux minutes d'attentes sont deux minutes de perdues. En deux minutes quelqu'un devant son pc a ouvert et fermé une dizaine de sites, a pu voir des extraits de vidéos, quelques jolies filles ou jolis messieurs dénudés, a pu envoyer et recevoir des courriels, bref deux minutes d'un humain de 2018 sont deux semaines de Napoléon, deux mois de Jules César, deux ans d'Alexandre le Grand. C'est vrai que dans le passé n'étaient montrés que les 50/80 derniers km de course, en gros deux heures de retransmission. La volonté mercantile des organisateurs poussée par les souhaits des téléspectateurs a fait qu'on a montré plus de temps de vélo jusqu'à montrer des étapes dans leur intégralité. Mais compter sur l'attention pendant des heures des téléspectateurs est une illusion. Le paradoxe est que nous voulons plus de cyclisme mais nous nous ennuyons quand nous l'avons. A moins d'avoir plus de cyclisme intéressant? mais c'est bien sûr impossible, jamais des coureurs peuvent faire le spectacle du début à l'arrivée. A moins de faire des étapes courtes. Mais si on fait des étapes courtes il y aura plus de transferts, le tour de la France il faut bien le faire, si ce n'est pas à vélo c'est en train ou en avion avec les problèmes de repos, transferts que ça entraine. --------------------- En conclusion je pense que la responsabilité est avant tout celle des organisateurs du Tour qui veulent à la fois utiliser le Tour comme avatar de ce qu'il fut, le vendre comme de l'histoire et à la fois avoir une course vive et animée. Là est le problème des pseudo-évènements: jouer l'idéalisation de son image ou la mettre malgré tout au service du contenant. On sait que comme dans tout pseudo-évènement le contenant est ce qui importe, beaucoup plus que le contenu qui ne sert que de faire-valoir au contenant. Mais arrive un moment où le contenant sans contenu devient une coquille vide, ne vivant que sous l'impulsion et l'inertie de sa force passée. Mais toute inertie a une fin le mouvement perpétuel n'existant pas.

Il faut bien prendre ces données pour ce qu'elles sont sans extrapoler sinon on n'en sort plus. De ce que j'ai compris ces données sont prises lors d'un entrainement, pas d'une course.

"j'ai du mal a comprendre ou il veux en venir" Il l'explique avec les photos: montrer la puissance nécessaire pour gagner le Tour pour un coureur de 62kg. "cela est 'il possible naturellement autant de watts pendant 20 mn ?" Tu as la réponse avec les photos de son compteur. Hors de portée pour toi moi ou Jean-Guy mais à priori faisable par Contador qui affiche les données après un entrainement.

Très bien analysé et expliqué, je crains tout de même pour la compréhension de la personne à qui tu t'adresses.

Je plussoie.

Oui et qui nous met devant nos propres performances, pour ceux qui se prendraient pour des champions..

En effet le commentateur, comment s'en étonner, a dit une ânerie. Nulle interdiction tolérée. Je suis allé voir le règlement du Tour de France qui stipule: "ARTICLE 7|INFRACTIONS EN COURSE L’aspiration et l’entraînement par un véhicule à moteur, la « poussette », la « rétropoussette », la « tirette » et la prise d’appui sont interdits en toutes circonstances. Les commissaires de course peuvent exclure tout coureur surpris accroché effectivement à un véhicule en marche, sans préjudice de l’amende et de la suspension encourues." Il faudrait je pense appliquer à la lettre cet article en faisant acte de bon-sens. Tout le monde comprend et accepte l'idée qu'un coureur victime d'un incident "rentre dans les voitures" comme tout le monde comprend et devrait accepter celle qu'un coureur qui "reste" derrière des voitures profite de l'aspiration et contrevient donc au règlement et s'expose à sanction. Les commissaires savent mieux qui quiconque qui remonte dans les voitures et qui profite de leur aspiration. Pas d'interprétation donc, pour cela le temps passé derrière les voitures, le temps est objectif - même si relatif pourrait être une bonne méthode d'appréciation si remontée du coureur ou si aspiration. Par exemple vite pensé: 10 secondes derrière voiture est une remontée du coureur, passé ce délai c'est une aspiration.

La pratique est "interdite mais tolérée" selon le règlement et selon ce qu'expliquait le commentateur. Si c'est ainsi, d'abord le concept m'échappe un peu, ensuite son appréciation dépend donc des commissaires de course. Ca fait beaucoup de flou pour une pratique qui peut quand même avoir une incidence sur la course. Le postulat interdit mais toléré me laisse penser que l'interdiction de principe a cédé le pas à une pratique autant de principe, la règlementation a écouté la coutume. Ce n'est pas un mal en soi, les lois souvent naissent de la sorte, mais en matière sportive des règlements bien précis et stables sont quand même un avantage, car des courses peuvent se perdre ou se gagner sur des appréciations forcément subjectives de tel ou tel commissaire.

Il faut rendre à César ce qui est à César et à Bahamontes ce qui est à Bahamontes. Il conte dans le reportage que j'ai mis en lien l'histoire de la glace, il ne s'arrête pas en déguster une. En tête lors de l'ascension du col de Romeyere pendant le Tour 1954 il a 14mn d'avance. En arrivant à la cime la voiture d'une équipe belge le double et en passant des cailloux sont projetés sur sa roue qui lui cassent plusieurs rayons. Il met pied à terre en attendant le mécano et il voit une baraque de glaces. Il en prend une et la met dans son bidon. Des photographes présents immortalisent la scène, Bahamontes ne comprenait pas pourquoi on le photographiait de dos et dit "quoi mon cul vaut plus la peine que ma tête?". Et les jours suivant sur les magazines Bahamontes n'était plus appelé de son nom mais de celui de "l'homme à la glace".

Des millions de cyclistes amateurs, des milliers de cyclistes pros ont pu freiner depuis plus d'un siècle avec des freins que les gens ici ne voudraient pas sur les poussettes d'enfants de leurs enfants (vue l'âge des membres) descendant les cols du Tour ou autres courses, et maintenant ils ne peuvent s'arrêter avec les freins à patins modernes qui te font passer par dessus le vélo en bloquant les roues. Il y a vraiment des choses à priori incompréhensibles mais comprises si on tient compte du fait que la société de consommation joue son rôle ici comme ailleurs. Tout produit a vocation à être acheté, pour cela lui donner un attribut de nouveauté et de sécurité est une des premières règles de vente. Le cycliste lambda âgé a normalement un peu d'argent et a peur de sa fin. Consommer de la nouveauté le fait paraitre encore jeune à ses yeux, dans le vent. Consommer de l'apparence de sécurité calme sa peur. Succès donc: Du casque Du gilet fluo Des loupiotes en plein jour Du disque Etc.

Vraiment mieux.

J'ai connu des Croates qui écrivaient mieux français que toi.

D'un autre côté certains Français en 40 n'étaient pas en soi belliqueux mais voir Paris foulé du pied et des armes par les Allemands les avait fait entrer en résistance. D'un autre côté aussi certaines personnes ne sont pas en soi des défenseurs des étrangers mais voir comment ces derniers sont traités les fait les défendre. D'un autre côté encore certains ne sont pas forcément machistes mais voir comment la défense de certaines femmes dans certains cas est manipulée et récupérée à des fins totalement étrangères à l'idée indiquée les fait critiquer ces défenseurs qui n'en sont pas. D'un autre côté enfin on peut se moquer du foot mais quand on voit, lit ou entend les réactions de ceux qui au bout du compte s'en moquent aussi mais s'en servent comme exutoire à leurs nationalismes débiles, on peut aussi en réaction car l'insupportable a ses limites en finir par vouloir la défaite du pays, même le nôtre, qui génère ses comportements analphabètes. Pensant à juste titre que la fin du parcours des pays qui gagnent fera cesser toute cette idiocratie.

C'est beaucoup demander à Carries.

Le frein à disque n'est pas du tout une évolution. Que crois-tu que sont deux patins qui mordent la jante à part un freinage sur disque? Le déport des étriers de freins sur un déport de la jante (frein à disque donc) est au plus une adaptation. Une évolution du freinage serait un système s'affranchissant du principe cité. Les ingénieurs ont du travail.

J'avais entendu l'an passé Delgado dire que la position "Pantani" était la plus efficace en descente. L'Espagnol la pratiquait aussi d'ailleurs. Mais de ses propres dires, attention aux mains bien accrochées car sinon chaud aux fesses ..

Ce n'est pas ma traduction mais celle de Contador lui-même que tu peux voir sur son Facebook qui est public si tu arrives avec ton Mac à trouver comment faire. Une fois que tu y seras tu peux lui laisser un commentaire sous sa traduction lui expliquant ses erreurs. Tant que tu y seras profites en pour lui expliquer le métier de coureur cycliste, tes grandes références comme coureur devraient l'impressionner.

Le commentaire de Contador qui accompagne ces photos qu'on peut voir sur sa page Facebook: "Os dejo un dato secreto nunca enseñado,muchas veces estimado pero nunca confirmado 100%. Aquí la potencia media que se necesita mover en un test de 20' para poder ganar el Tour %@!? 62kg!! Os dejo 2 test junto a mi peso tras finalizar el entrenamiento...Qué os parece??????? I leave you a secret data never taught,many times estimated but never confirmed 100%.Here the average power that needs to be moved in a 20' test to win the Tour with 62kg!I leave you 2 tests together to my weight after finishing the training...What do you think???"

Il aime manger des chips sur le bord des autoroutes

Près de 500W pendant 20 minutes, on se rend compte tout de même de ce qui sépare un vainqueur de Tour d'un cycliste lambda, d'un cyclo..

Il en est l'archétype, le prototype, le stéréotype.