Geoffroy CACHAT Posté le 10 juin Share Posté le 10 juin (modifié) Ce dimanche, je suis allé participer à Milan/San Remo amateurs avec plus de 700 autres cyclistes dont 3 camarades de clubs. Une belle distance de 311km et 2000m de D+ sur un parcours quasi identique à celui des pros (seul le colle delle Giovo remplace celui de Turchino), avec le final connu sur la côte ligure et ses 5 capi. Cela part fort, très fort, en peloton, mais hormis les relances, les efforts sont peu importants pour faire les 2 premières heures à 41km/h de moyenne car tout est plat (hormis un ou deux pont d'autoroutes). Malheureusement, au kil 94, je perce à l'arrière. Le temps d'enlever le petit silex coincé qui empêche le préventif de colmater correctement, boucher un peu le trou et faire tourner à vide, je repars évidemment loin du groupe. Les autres membres de notre sas sont bien plus loin visiblement alors je reprends seul, vent de face, sans forcer. 100km, 2h37, je me fais rattraper par la tête du sas suivant au kil 114. 10km de nouveau dans les roues jusqu'au premier ravitaillement (certains sont ravitaillés en route par leur orga, club ou tour operator). Pause obligatoire pour remplissage de bidon. Ayant deux camarades dans le groupe que j'ai du abandonner lors de ma crevaison, j'attends le dernier qui arrive 6' après moi. Nous repartons ensemble avec quelques savoyards fort sympathiques du TeamBelleville. Tout va relativement bien jusqu'au kil 138 pour moi, où je suis pris de violentes nausées. Un cimetière se présente sur la gauche de la route, et je dis à mon copain de club de continuer, car je subis un gros coup de chaud. Ce joli cimetière italien me permet de me rafraichir, grâce à bel auvent en dur contre la chapelle, de petits bancs adossés à ses flancs à l'ombre, et une fontaine d'eau fraiche. Je laisse filer tous mes espoirs de bien figurer, car je comprends très vite que ces nausées sont parties pour durer. Je repars seul dans la pampa quelques minutes plus tard. De temps à autre, un groupe passe et je m'accroche à celui-ci autant que possible, mais je suis comme vide, sans forces (malgré le fait d'avoir respecté mes Wnp prévus (200w) sur les premières heures). Niveau alimentation, que des produits habituels, bref, pas très compréhensible mais je dois faire avec. Longue traversée du désert pendant près de 50kil jusqu'à la bascule vers la côté ligure, tout en faux plat montant majoritairement avec deux "bosses" plus marquées dont le colle delle Giovo. Au sommet kil 184, je rejoins la TeamBelleville dont les deux féminines ont eu des incidents. Nous repartons ensemble et nous nous motivons mutuellement (je leur dois une fière chandelle). 50km avalés ensemble dont la traversée des premières villes portuaires (Savona entre autres) pas les plus jolies, malgré le bord de mer qui rend un petit air frais plus agréable. Toujours rien ne passe en alimentation solide. Je ne peux "finir" qu'avec du liquide car chaque fois que je mange ou prends un gel, je suis repris de nausées et de sensations d'étouffement. Bref, je laisse à nouveau filer et vais terminer seul, je suis au kil 238. Moralement, c'est très difficile, car arrivent les Capi et je me dis que sans force, ça va être galère. Mais bon, je repars pour les 75 derniers kil, en faisant le décompte à l'envers des Capi, Mele, Cervo, Berta... que je grimpe en endurance à 200w. Je tente d'ingurgiter un gel durant le plat avant les deux derniers renommés, la Cipressa et le Poggio, me disant que si ça passe, ça fera du bien. J'attaque la Cipressa à 26km du but avec les mêmes bases de watts, mais au milieu, je dois m'arrêter pour "rendre" le gel. Je finis alors la montée en mode escargot tout à gauche. Pourtant, je double ça et là quelques âmes errantes comme moi, encore plus à la peine. Le plat jusqu'au Poggio me semble interminable car je prends le parti d'en garder un peu. A l'attaque du Poggio, je me sens mieux et je vois quelques "lièvres" devant moi. J'essaye d'aller les chercher un par un, en parvenant à monter aux watts tempo, sans doute grâce à l'effet "odeur de l'écurie"... Il n'y a en effet, à la bascule, plus qu'à se laisser glisser jusqu'à l'arrivée. Je fais une bonne descente grâce à la présence devant moi d'un scooter dont je peux lire les trajectoires et les freinages (ou pas ). Et je file sur l'arrivée en mettant ce qu'il me reste sur le plat final. Je franchis l'arche sous les applaudissements de mes copains de club, qui savaient que j'étais mal et pensais que j'avais abandonné, mais je n'ai pas lâché, car j'avais investi trop de temps dans mon entraînement pour bâcher. Cela a surtout été un combat mental pour me convaincre d'aller au bout. Pour les aficionados de statistiques, 311km / 2060mD+ / 10h39 / 29,5km/h de moyenne / 129 bpm moyens et 201 watts pondérés Le parcours n'est pas difficile sauf éventuellement par sa longueur, et il n'est beau surtout qu'à partir de la Ligurie, hormis quelques beaux villages perchés dans le sud Piémont. Mais cela reste "mythique". L'organisation est plutôt bonne (fléchage, encadrements des groupes), mais je mets un bémol sur le nombre de ravitaillements, pas suffisants à mon avis (deux avec tout et un qu'avec du liquide sur 311km). Beaucoup se font ravitailler par leur orga propre, ce que nous n'avions pas prévu (à tort). Modifié le 10 juin par Geoffroy CACHAT 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pierre PLANA Posté le 10 juin Share Posté le 10 juin il y a 21 minutes, Geoffroy CACHAT a dit : Ce dimanche, je suis allé participer à Milan/San Remo amateurs avec plus de 700 autres cyclistes dont 3 camarades de clubs. Une belle distance de 311km et 2000m de D+ sur un parcours quasi identique à celui des pros (seul le colle delle Giovo remplace celui de Turchino), avec le final connu sur la côte ligure et ses 5 capi. Cela part fort, très fort, en peloton, mais hormis les relances, les efforts sont peu importants pour faire les 2 premières heures à 41km/h de moyenne car tout est plat (hormis un ou deux pont d'autoroutes). Malheureusement, au kil 94, je perce à l'arrière. Le temps d'enlever le petit silex coincé qui empêche le préventif de colmater correctement, boucher un peu le trou et faire tourner à vide, je repars évidemment loin du groupe. Les autres membres de notre sas sont bien plus loin visiblement alors je reprends seul, vent de face, sans forcer. 100km, 2h37, je me fais rattraper par la tête du sas suivant au kil 114. 10km de nouveau dans les roues jusqu'au premier ravitaillement (certains sont ravitaillés en route par leur orga, club ou tour operator). Pause obligatoire pour remplissage de bidon. Ayant deux camarades dans le groupe que j'ai du abandonner lors de ma crevaison, j'attends le dernier qui arrive 6' après moi. Nous repartons ensemble avec quelques savoyards fort sympathiques du TeamBelleville. Tout va relativement bien jusqu'au kil 138 pour moi, où je suis pris de violentes nausées. Un cimetière se présente sur la gauche de la route, et je dis à mon copain de club de continuer, car je subis un gros coup de chaud. Ce joli cimetière italien me permet de me rafraichir, grâce à bel auvent en dur contre la chapelle, de petits bancs adossés à ses flancs à l'ombre, et une fontaine d'eau fraiche. Je laisse filer tous mes espoirs de bien figurer, car je comprends très vite que ces nausées sont parties pour durer. Je repars seul dans la pampa quelques minutes plus tard. De temps à autre, un groupe passe et je m'accroche à celui-ci autant que possible, mais je suis comme vide, sans forces (malgré le fait d'avoir respecté mes Wnp prévus (200w) sur les premières heures). Niveau alimentation, que des produits habituels, bref, pas très compréhensible mais je dois faire avec. Longue traversée du désert pendant près de 50kil jusqu'à la bascule vers la côté ligure, tout en faux plat montant majoritairement avec deux "bosses" plus marquées dont le colle delle Giovo. Au sommet kil 184, je rejoins la TeamBelleville dont les deux féminines ont eu des incidents. Nous repartons ensemble et nous nous motivons mutuellement (je leur dois une fière chandelle). 50km avalés ensemble dont la traversée des premières villes portuaires (Savona entre autres) pas les plus jolies, malgré le bord de mer qui rend un petit air frais plus agréable. Toujours rien ne passe en alimentation solide. Je ne peux "finir" qu'avec du liquide car chaque fois que je mange ou prends un gel, je suis repris de nausées et de sensations d'étouffement. Bref, je laisse à nouveau filer et vais terminer seul, je suis au kil 238. Moralement, c'est très difficile, car arrivent les Capi et je me dis que sans force, ça va être galère. Mais bon, je repars pour les 75 derniers kil, en faisant le décompte à l'envers des Capi, Mele, Cervo, Berta... que je grimpe en endurance à 200w. Je tente d'ingurgiter un gel durant le plat avant les deux derniers renommés, la Cipressa et le Poggio, me disant que si ça passe, ça fera du bien. J'attaque la Cipressa à 26km du but avec les mêmes bases de watts, mais au milieu, je dois m'arrêter pour "rendre" le gel. Je finis alors la montée en mode escargot tout à gauche. Pourtant, je double ça et là quelques âmes errantes comme moi, encore plus à la peine. Le plat jusqu'au Poggio me semble interminable car je prends le parti d'en garder un peu. A l'attaque du Poggio, je me sens mieux et je vois quelques "lièvres" devant moi. J'essaye d'aller les chercher un par un, en parvenant à monter aux watts tempo, sans doute grâce à l'effet "odeur de l'écurie"... Il n'y a en effet, à la bascule, plus qu'à se laisser glisser jusqu'à l'arrivée. Je fais une bonne descente grâce à la présence devant moi d'un scooter dont je peux lire les trajectoires et les freinages (ou pas ). Et je file sur l'arrivée en mettant ce qu'il me reste sur le plat final. Je franchis l'arche sous les applaudissements de mes copains de club, qui savaient que j'étais mal et pensais que j'avais abandonné, mais je n'ai pas lâché, car j'avais investi trop de temps dans mon entraînement pour bâcher. Cela a surtout été un combat mental pour me convaincre d'aller au bout. Pour les aficionados de statistiques, 311km / 2060mD+ / 10h39 / 29,5km:h de moyenne / 129 bpm moyens et 201 watts pondérés Le parcours n'est pas difficile sauf éventuellement par sa longueur, et il n'est beau surtout qu'à partir de la Ligurie, hormis quelques beaux villages perchés dans le sud Piémont. Mais cela reste "mythique". L'organisation est plutôt bonne (fléchage, encadrements des groupes), mais je mets un bémol sur le nombre de ravitaillements, pas suffisants à mon avis (deux avec tout et un qu'avec du liquide sur 311km). Beaucoup se font ravitailler par leur orga propre, ce que nous n'avions pas prévu (à tort). Bravo ! 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Sylvain KARLE Posté le 10 juin Share Posté le 10 juin il y a 52 minutes, Geoffroy CACHAT a dit : Ce dimanche, je suis allé participer à Milan/San Remo amateurs avec plus de 700 autres cyclistes dont 3 camarades de clubs. Une belle distance de 311km et 2000m de D+ sur un parcours quasi identique à celui des pros (seul le colle delle Giovo remplace celui de Turchino), avec le final connu sur la côte ligure et ses 5 capi. Cela part fort, très fort, en peloton, mais hormis les relances, les efforts sont peu importants pour faire les 2 premières heures à 41km/h de moyenne car tout est plat (hormis un ou deux pont d'autoroutes). Malheureusement, au kil 94, je perce à l'arrière. Le temps d'enlever le petit silex coincé qui empêche le préventif de colmater correctement, boucher un peu le trou et faire tourner à vide, je repars évidemment loin du groupe. Les autres membres de notre sas sont bien plus loin visiblement alors je reprends seul, vent de face, sans forcer. 100km, 2h37, je me fais rattraper par la tête du sas suivant au kil 114. 10km de nouveau dans les roues jusqu'au premier ravitaillement (certains sont ravitaillés en route par leur orga, club ou tour operator). Pause obligatoire pour remplissage de bidon. Ayant deux camarades dans le groupe que j'ai du abandonner lors de ma crevaison, j'attends le dernier qui arrive 6' après moi. Nous repartons ensemble avec quelques savoyards fort sympathiques du TeamBelleville. Tout va relativement bien jusqu'au kil 138 pour moi, où je suis pris de violentes nausées. Un cimetière se présente sur la gauche de la route, et je dis à mon copain de club de continuer, car je subis un gros coup de chaud. Ce joli cimetière italien me permet de me rafraichir, grâce à bel auvent en dur contre la chapelle, de petits bancs adossés à ses flancs à l'ombre, et une fontaine d'eau fraiche. Je laisse filer tous mes espoirs de bien figurer, car je comprends très vite que ces nausées sont parties pour durer. Je repars seul dans la pampa quelques minutes plus tard. De temps à autre, un groupe passe et je m'accroche à celui-ci autant que possible, mais je suis comme vide, sans forces (malgré le fait d'avoir respecté mes Wnp prévus (200w) sur les premières heures). Niveau alimentation, que des produits habituels, bref, pas très compréhensible mais je dois faire avec. Longue traversée du désert pendant près de 50kil jusqu'à la bascule vers la côté ligure, tout en faux plat montant majoritairement avec deux "bosses" plus marquées dont le colle delle Giovo. Au sommet kil 184, je rejoins la TeamBelleville dont les deux féminines ont eu des incidents. Nous repartons ensemble et nous nous motivons mutuellement (je leur dois une fière chandelle). 50km avalés ensemble dont la traversée des premières villes portuaires (Savona entre autres) pas les plus jolies, malgré le bord de mer qui rend un petit air frais plus agréable. Toujours rien ne passe en alimentation solide. Je ne peux "finir" qu'avec du liquide car chaque fois que je mange ou prends un gel, je suis repris de nausées et de sensations d'étouffement. Bref, je laisse à nouveau filer et vais terminer seul, je suis au kil 238. Moralement, c'est très difficile, car arrivent les Capi et je me dis que sans force, ça va être galère. Mais bon, je repars pour les 75 derniers kil, en faisant le décompte à l'envers des Capi, Mele, Cervo, Berta... que je grimpe en endurance à 200w. Je tente d'ingurgiter un gel durant le plat avant les deux derniers renommés, la Cipressa et le Poggio, me disant que si ça passe, ça fera du bien. J'attaque la Cipressa à 26km du but avec les mêmes bases de watts, mais au milieu, je dois m'arrêter pour "rendre" le gel. Je finis alors la montée en mode escargot tout à gauche. Pourtant, je double ça et là quelques âmes errantes comme moi, encore plus à la peine. Le plat jusqu'au Poggio me semble interminable car je prends le parti d'en garder un peu. A l'attaque du Poggio, je me sens mieux et je vois quelques "lièvres" devant moi. J'essaye d'aller les chercher un par un, en parvenant à monter aux watts tempo, sans doute grâce à l'effet "odeur de l'écurie"... Il n'y a en effet, à la bascule, plus qu'à se laisser glisser jusqu'à l'arrivée. Je fais une bonne descente grâce à la présence devant moi d'un scooter dont je peux lire les trajectoires et les freinages (ou pas ). Et je file sur l'arrivée en mettant ce qu'il me reste sur le plat final. Je franchis l'arche sous les applaudissements de mes copains de club, qui savaient que j'étais mal et pensais que j'avais abandonné, mais je n'ai pas lâché, car j'avais investi trop de temps dans mon entraînement pour bâcher. Cela a surtout été un combat mental pour me convaincre d'aller au bout. Pour les aficionados de statistiques, 311km / 2060mD+ / 10h39 / 29,5km/h de moyenne / 129 bpm moyens et 201 watts pondérés Le parcours n'est pas difficile sauf éventuellement par sa longueur, et il n'est beau surtout qu'à partir de la Ligurie, hormis quelques beaux villages perchés dans le sud Piémont. Mais cela reste "mythique". L'organisation est plutôt bonne (fléchage, encadrements des groupes), mais je mets un bémol sur le nombre de ravitaillements, pas suffisants à mon avis (deux avec tout et un qu'avec du liquide sur 311km). Beaucoup se font ravitailler par leur orga propre, ce que nous n'avions pas prévu (à tort). Merci Geoffroy pour ce magnifique CR .... Dommage que tu est eu tes troubles gastriques mais tu est allé jusqu'au bout chapeau et finalement ta moyenne est très correct sur une telle distance ..... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas JOARY Posté le 10 juin Share Posté le 10 juin Je plussoie au commentaire de Sylvain. Bravo pour ton courage à terminer le parcours malgré la malchance de la crevaison et tes troubles gastriques ! Merci pour le compte-rendu clair et détaillé. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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