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Tilff-Bastogne-Tilff 2023


Franck PASTOR

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Hier, c'était la dernière randonnée printanière organisée par le Proximus Cycling Challenge : Tilff-Bastogne-Tilff.

 

https://tilffbastognetilff.be/fr/

 

Autrefois il s'agissait de la version cyclotouriste de Liège-Bastogne-Liège, mais depuis que Liège-Bastogne-Liège Challenge a repris ce rôle, Tilff-Bastogne-Tilff suit un parcours notablement différent, même s'il s'agit toujours d'accumuler les bosses ardennaises dans grosso modo la même région.

 

Tilff est une (ancienne) commune du sud de Liège et l'ancien point de départ et d'arrivée de la rando, d'où le nom de celle-ci, mais hier ce rôle était assumé par la commune d'Esneux (dont Tilff fait aujourd'hui officiellement partie).

 

Comme souvent, plusieurs distances étaient proposées : dans ce cas, 94 km, 147 m et 215 km. Seule la plus longue va jusqu'à Bastogne.

 

Ma forme (encore perfectible) et mon kilométrage actuel (1400 km…) étant ce qu'ils sont, j'ai opté pour la distance intermédiaire, qui se contentait d'aller jusqu'à Manhay, au nord de la province du Luxembourg belge (Bastogne est nettement plus au sud, voisine du Grand Duché). Ça faisait quand même 2400 m de dénivellation selon l'organisation, et vu le parcours proposé, ça ne m'a pas semblé surestimé.

 

https://www.routeyou.com/nl-be/route/view/12620029/racefietsroute/tilff-bastogne-tilff-2023-147km

 

Arrivé en voiture de Bruxelles (1 h 20 de trajet), et parqué au pied d'une courte côte menant au site de départ et d'arrivée, j'enfourche le vélo d'abord pour joindre celui-ci, retirer le dossard et la plaque d'immatriculation, et partir pour de bon vers 8 h 30.

 

Cette fois-ci, contrairement à ce qui s'était passé lors de la Flèche de Wallonie il y a deux semaines, je n'ai rien oublié de notable 🙂. Ma pompe, en particulier, est bien sur le vélo, ce que j'ai vérifié cinq ou six fois !

 

Il fait d'ailleurs le même type de temps qu'il y a deux semaines et qu'il fait toujours depuis, quoiqu'un peu plus chaud : très beau, ensoleillé, mais frisquet le matin (12°-13°), et venteux. Pendant toute la sortie, ce réfrigérant vent de nord-est sera une constante impossible à négliger. J'ai donc à nouveau opté pour le cuissard thermique (court mais plus épais qu'un cuissard classique), un maillot de corps mi-saison sous le maillot cycliste, des manchettes, et un imperméable par-dessus pour le départ. Pour cette fois, j'ai laissé les jambières, bonnet et gants longs dans la voiture. Autour de moi, la plupart des cyclistes se passent de l'imper mais la plupart ont opté également pour les manchettes.

 

La première partie de la randonnée est presque complètement plate sur une quinzaine de bornes, le long de la rivière Ourthe : on traverse les communes de Poulseur, Comblain-au-Pont, Comblain-la-Tour. Le plat, c'est pas pour moi et donc je roule tranquille, autour de 25 km/h, d'autant que mes muscles sont encore bien «froids». Ce n'est pas le cas des différents TGV qui me dépassent, roulant probablement à 35-45 km/h.

 

Et puis à partir de Comblain-la-Tour, le parcours se vallonne : d'abord les longues côte relativement peu pentues de Xhoris, puis de Filot, qui ne m'ont pas laissé de souvenirs particuliers. J'en profite pour enlever l'imper, ne conservant que les manchettes comme protection contre ce qui me reste des sensations de froid. Et puis c'est la commune de Ferrière, dans un cadre magnifique, au bout d'une longue descente en ligne droite, et là le premier vrai casse-pattes de la journée : la côte de Fagnoul.

 

https://climbfinder.com/fr/montees/la-fagnoul-ferrieres

 

Points positifs : elle est bien pentue comme je les aime, et le cadre, forestier, champêtre et panoramique tout à la fois, est tout simplement splendide (au point que certains randonneurs en prendront des photos au sommet). Gros point négatif : la chaussée est dans un état particulièrement dégradé, même selon les standards belges, et ça signifie quelque chose ! Trous, gravillons, «rustines» grossières et nids-de-poule à foison comme j'en ai rarement vus aussi concentrés sur une route ici. Heureusement l'état de la voirie s'améliore ensuite et ne sera plus jamais aussi catastrophique, bien que loin d'être idéale à certains endroits.

 

Le cadre restera splendide sur la plus grande partie du parcours qui suit, en montagnes russes jusqu'à la localité de Manhay. Entre-temps, nous sommes passés dans la province du Luxembourg belge, et avons pu profiter du premier ravitaillement, à Heyd, à mi-chemin d'une autre côte bien difficile : le col du Rideux, versant nord (seul côte belge reconnu comme véritable col par l'Institut Géographique National de Belgique).

 

https://climbfinder.com/fr/montees/rideux (la rando s'est contenté des 1,8 premiers km, déjà bien corsés).

 

Je profite du ravitaillement pour enlever les manchettes (et me tartiner de crème solaire sur toutes les portions de peau exposées au soleil). Le parcours repart ensuite  «à flanc de montée» en négligeant hélas de monter au véritable col. C'est alors une succession de côtes soit courtes et non recensées, soit longues mais généralement peu pentues, dont celle de Lamormesnil et d'Odeigne (Manhay) mais qui commencent à faire mal aux jambes. D'ailleurs je ressens les prémices de crampes aux deux cuisses. C'est toujours la même explication : dans les côtes, il m'est difficile de ne pas «faire la course» avec les cyclistes avoisinants… ce qui est le meilleur moyen de se mettre dans le rouge !

 

Puis on revient dans la province de Liège, via la commune de Lierneux, traversée déjà lors de la Flèche de Wallonie. On longe maintenant la vallée de la Lienne comme alors, mais dans l'autre sens, et sur une partie seulement. Le temps pour moi de me refaire une santé, que ces sensations de crampes disparaissent. Ce qui implique à nouveau de laisser filer des groupes lancés à haute vitesse dans ce faux-plat descendant. Et ce jusqu'au pied de la côte suivante : l'Ancienne Barrière.

 

https://climbfinder.com/fr/montees/ancienne-barriere

 

C'est une des plus longues montée de la région (4,8 km), relativement peu pentue et très régulière, un régal pour les rouleurs et les amateurs de gros braquets. Une côte pour le schtroumpf et le coiffeur de Lorraine, quoi 😉. Mais comme pour le col du Rideux on n'en fera qu'une partie, les trois premiers kilomètres en l'occurrence : le parcours oblique alors vers la gauche pour emprunter à nouveau une série de montagnes russes, qui se conclut par le deuxième ravitaillement, à Rahier. 103 km déjà parcourus. Je ne me sens pas particulièrement fatigué, ce qui est bon signe.

 

Après être reparti, et avoir grimpé un énième casse-pattes (la côte de Froidcour), on arrive à la commune de Stoumont, qui annonce une descente assez longue sur une route large et sinueuse dans laquelle je m'amuse à retrouver mes vieilles sensations de descendeur de cols alpins. Mais beaucoup de participants n'ont pas l'habitude de telles descentes et cela se voit : crispés, bras tendus, mais aux cocottes, le plus au centre de la chaussée possible, voire au-delà à l'amorce des virages… je vois toutes les erreurs de pilotage possibles et imaginables être commises dans cette descente, et parfois même par des cyclistes visiblement aguerris. Ça fait peur ! D'autant qu'un de ces cyclistes frôle une des bagnoles arrivant en face (et a le culot de protester après le coup de klaxon du conducteur).

 

En bas de cette descente, c'est une dernière portion roulante d'une quinzaine de kilomètres qui se présente : la vallée de l'Amblève, de Targnon à Sougné-Remouchamps. Un long faux-plat globalement descendant, avec quelques courts ressauts de route, le type même de profil que je déteste. Comme le vent y est en plus défavorable, je fais l'effort cette fois de prendre la roue d'un cycliste qui ne me dépasse pas trop vite. On se relaie régulièrement, jusqu'à en rattraper un troisième qui lui aussi entre dans la danse. Le compteur oscille entre 30 et 40 km/h : à part dans les (vraies) descentes, je n'aurai jamais roulé aussi vite sur toute la sortie (oui, je sais, ça n'étonne que moi 😜).

 

Fin de cette partie de manivelles à Sougné-Remouchamps, où nous attend la côte vedette de la journée : la très fameuse Redoute, célèbre pour Liège-Bastogne-Liège.

 

https://climbfinder.com/fr/montees/redoute

 

Au début de la côte, je paie l'effort de groupe effectué juste avant : les crampes surviennent, en force, des deux côtés, à l'intérieur des cuisses. Je grimpe les premiers 200 m de la côte en alternant position assise, moulinant un max, et en danseuse pour me détendre. Et puis ces contractions musculaires si désagréables finissent par se calmer puis disparaître. Je me permets alors d'accélérer et j'en profite pour rattraper et dépasser quelques cyclistes en «croustille», notamment dans les parties les plus pentues.

 

Au sommet, tout le monde s'arrête pour «discuter le coup», mais pas moi. Je continue sur ma lancée et enchaîne les 15 derniers kilomètres sur le même rythme. La côte de Sprimont notamment, puis à nouveau une longue et sinueuse descente de Dolembreux à Esneux, où je re-peste contre ceux qui décidément ne savent pas descendre, puisque je dois passer la moitié de la dégringolade coincé derrière deux cyclistes taillés pourtant en athlètes, mais qui eux aussi descendent comme des pieds, et l'un à côté de l'autre pour ne rien arranger !

 

Une fois arrivés à Esneux, il ne reste qu'une courte côte, peu pentue, celle qui mène au site d'arrivée. Là, je fais un petit bilan : 147,8 km selon mon compteur effectués à une moyenne générale de 21,9 km/h (ravitaillements décomptés), et à une cadence moyenne de 87 tours/minutes. Chiffres plutôt positifs car légèrement supérieurs à ceux de la Flèche de Wallonie, alors que le parcours d'aujourd'hui était plus long et plus vallonné 🙂

 

Je m'empresse de déguster mon traditionnel hot-dog moutarde en guise d'attentat contre les principes de récupération alimentaire, avant de remballer toutes mes affaires dans la voiture et de rentrer chez moi. Une bonne journée de vélo au final, avec un temps splendide et des paysages à l'avenant.

 

Mais je me prends quand même à souhaiter un retour prochain de conditions pluvieuses : si le beau temps persiste, il ne va bientôt plus rester grand'chose du côté verdoyant de ces paysages… sans même évoquer les autres problèmes, d'ordre écologique, que cela finirait par entraîner.

Modifié par Franck PASTOR
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Merci !

 

En prime, quelques photos de Sportograf, le photographe officiel de l'événement :

 

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Avec encore l'imper sur le dos… plus pour longtemps.

 

9321_20230603_092700_286599618_original.jpg.4762d9328a4340b6bade17635322ab1c.jpgDescente vers Ferrières. Admirez l'état de la chaussée aux endroits où passent les pneus des voitures et camions… C'est (trop) souvent comme ça en Belgique, et tout particulièrement en Ardenne. Pour ne pas être secoué comme des pruniers, on se déporte donc vers le centre… quand le trafic le permet.

 

9321_20230603_100306_286607683_original.jpg.8b6c30c14b5eb6813cc2da70e96c31c3.jpgCôte de Fagnoul. Là aussi, chaussée perfectible…

 

9321_20230603_142510_286630452_original.jpg.2d01d8886294e10b54188ddad70a6d85.jpg

Descente rapide de Stoumont à Targnon. Chaussée impeccable cette fois 🙂 Notez que je suis le seul mains en bas du guidon 😕

 

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Le problème de la Redoute, quand on est cycliste et touriste, c'est que la vue est vers l'arrière…

 

 

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Le décor abominable de la côte de Fagnoul, à Ferrières 🙂

 

9321_20230603_085533_286639711_original.jpg.5a4ab890166e38e827988d2ce3c3f3e5.jpg«  Quel pays atroce », dit régulièrement le Schtroumpf… Meuh non, pas pour tout le monde ! 🙂

 

9321_20230603_124135_286616450_original.jpg.b5d508f550b3a6a2136f07d02ca7aa2d.jpg

Encore un échantillon d'horreur insoutenable pour les yeux le long du parcours.

 

9321_20230603_153546_286610392_original.jpg.436378fceeca2c00de3609abaa80229a.jpgArrêtez, c'est trop de laideur cumulée!

 

Modifié par Franck PASTOR
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Il y a 1 heure, Nicolas JOARY a dit :

Chez nous, les vaches regardent passer les cyclistes plutôt que les trains, depuis qu'on a transformé en voies vertes les lignes désaffectées.

 

Tant qu'elles ne se mettent pas à nous courir après… C'est déjà bien pénible les cabots qui nous coursent, pas envie qu'en plus les bovidés s'y mettent !!

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il y a 12 minutes, Franck PASTOR a dit :

 

Tant qu'elles ne se mettent pas à nous courir après… C'est déjà bien pénible les cabots qui nous coursent, pas envie qu'en plus les bovidés s'y mettent !!

J'en ai eu un ce matin. Le maître d'un côté, le clebs est parti de l'autre, a contourné le vélo par devant et s'est retourné pour aboyer après mes pieds. J'ai freiné, roulé sur la laisse, pas eu de mal, tandis que le monsieur gueulait sur son chien.

J'ai continué sans rien dire. Tant que c'est sans mal ni dégâts, c'est le mieux à faire.

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Franck tu es lourd... et tes routes d'ardennes bien pourries là, que t'es obligé de rouler au milieu de la chaussée, ça a déjà failli exploser mon vélo 1.000 fois, c'est merdique. Hier j'étais au milieu de nulle part dans les chais d'Alsace, les routes sont impeccables. Bon, j'ai le droit de ne pas aimer mon pays, non?

 

Fin du blabla pour moi.

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il y a 24 minutes, Michel DURY a dit :

Franck tu es lourd... et tes routes d'ardennes bien pourries là, que t'es obligé de rouler au milieu de la chaussée, ça a déjà failli exploser mon vélo 1.000 fois, c'est merdique. Hier j'étais au milieu de nulle part dans les chais d'Alsace, les routes sont impeccables. Bon, j'ai le droit de ne pas aimer mon pays, non?

 

Fin du blabla pour moi.

 

D'accord Grand Schtroumpf, tant que j'ai le droit de l'aimer, moi, et de le montrer, malgré ses routes pourries — que je ne me prive pas de montrer aussi.

 

À ce sujet, j'ai noté une évolution de la situation dans la région ardennaise : on voit de plus en plus de routes principales refaites à neuf, en gros celles qui relient le plus directement telle commune à telle autre, essentiellement le long des vallées en fait, celles de l'Ourthe, de la Lienne, de l'Amblève — du moins partiellement pour celle-là. Par contre les routes secondaires restent globalement négligées. Malheureusement ce sont celles que nous fréquentons le plus, forcément, nous autres cyclistes.

Modifié par Franck PASTOR
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