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Ultra cyclisme


Cedric ROUVRAIS

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J'ai une expérience complétement différente de celle de David. Parce que je roule dans le nord de la France, peu vallonné, et lui en région lyonnaise, qui l'est bien davantage ? Parce que je roule beaucoup seul et lui plutôt en groupe ? Parce que je n'ai pas d'expérience de coursier, seulement de la longue distance, alors que lui possède les deux et fait jouer l'une avec l'autre ? Je ne sais pas, mais mes observations sont à l'opposé des siennes.

"Une distance de 200km peut se faire en autonomie."

Comme un 300. Comme un 600. Ou comme mon Paris-Brest-Paris l'an dernier. Je ne roule qu'en autonomie, avec mon GPS, mes barres de céréales, un billet/une carte bleue pour les cafés et sandwiches sur la route.

"La tenue est simple à définir, un cuissard court, un maillot, des manchettes et un gilet coupe-vent."

Le cuissard court, pas en hiver. 😃

"600km, c'est autre chose. Il est impossible de partir avec une simple tenue."

Je ne comprends pas cette phrase. Pour un 600, j'ajoute seulement à ma tenue de base des jambières et des manchettes, éventuellement une veste plus épaisse, mais je conserve la même tenue de base, sachant que je roule volontiers avec du mérinos (sous-couche et maillot) : l'avantage de la laine, c'est qu'elle garde le frais quand il fait chaud et le chaud quand il fait frais.

L'éclairage, je roule presque toujours avec, parce que même pour un 200 je pars souvent de nuit, vie familiale oblige. Et à l'hôtel, je n'ai jamais enfilé une tenue de ville. 🙄 Je dîne tant que les boulangeries/épiceries/restos sont ouverts, j'arrive à l'hôtel pour poser mon vélo, prendre une douche, dormir et repartir. Pourquoi faire une tenue de ville ?

"La gestion de l'alimentation est tout aussi différente."

Non. J'ai la même gestion de mon alimentation sur 200, 300 ou 600. Des barres, du salé pour varier quand j'en trouve en boulangerie, sinon en supérette. Il est vrai que je m'arrête peu : je roule modérément vite, donc j'évite les pauses longues à m'attabler au restaurant, je privilégie les pauses courtes et espacées ainsi que les boulangeries/épiceries. Juste une pizza le soir ou une assiette de pâtes, mais je m'assure qu'elles me seront servies rapidement.

"Sur un 200km, le plaisir que tu associes à la distance est le temps que tu auras mis."

Non. On ne met pas le même temps sur un 200 dans le Luberon et un 200 en Camargue. Et encore, je suis plutôt un rouleur rapide (toujours ces contraintes familiales sur lesquelles je ne peux pas trop tirer), certains préfèrent flâner davantage, profiter des paysages et leur plaisir n'est sûrement pas moindre que le mien.

"Au départ, tu as forcément une idée précise du temps que tu dois faire. (...) Sur un 600km, le temps n'est jamais la question initiale, elle n'est même pas secondaire."

A force de multiplier ces distances, j'ai une idée assez précise des temps que je fais sur 200, 300, 400 ou 600 km. Ensuite je m'adapte aux circonstances. Quand il y a des rafales de vent à plus de 80 km/h de face ou 3/4 face, on prend son mal en patience, en attendant de tourner pour en bénéficier de dos. J'avais en tête un temps sur PBP si la météo restait sèche, un autre temps s'il se mettait à pleuvoir.

Le temps est tout aussi important sur un 600 que sur les autres distances, sinon plus encore du fait de sa relative rareté et donc de son caractère d'entraînement en conditions réelles, lorsqu'il est effectué en préparation d'une distance plus longue. J'en ai fait en solo, en peloton, sans forcer avec une copine. Circonstances différentes, enjeux différents, mais à chaque fois je savais, nous savions ce que nous voulions et nous scrutions avec attention les temps de passage.

"A l'arrivée d'un 200km, il y a de la lassitude sur les visages."

Lorsqu'il est effectué dans des conditions exécrables, peut-être. Mais j'ai accompagné suffisamment de copains sur leur premier 200 pour constater la banane qu'ils avaient de réussir cette étape.

"Pour réussir un 300km, il faut partir avec des collègues expérimentés"

C'est toujours une bonne chose de s'entourer de collègues expérimentés lorsque la distance s'allonge.

"Il est une notion très importante, c'est qu'il y a un mur à 250km"

Je n'ai jamais éprouvé ni jamais entendu parler de mur à 250km. Le mur est à 400km, parce que 400km c'est 16-18 heures et donc l'été ça tient dans la journée (4h>22h). En revanche, la distance suivante, le 600, impose en effet de passer la nuit dehors, soit à rouler soit à dormir. Mais 250km, c'est une dizaine d'heures donc 6h>16h ou un peu plus si on s'arrête déjeuner un burger au resto. Rien de particulier.

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"il faut adopter un rythme plus lent, chose qui ne m'est pas naturelle"

En longue distance, il faut conserver un rythme régulier, à hauteur de 80% de la FTP, je crois (FTP : https://fr.wikipedia.org/wiki/Functional_Threshold_Power)

Comme évoqué par Christian Colombel hier, tu roules régulièrement sur le plat et en descente, tu conserves une puissance identique dans les montées (donc sans forcer).

On retrouve ici (comme en course) l'intérêt du capteur de puissance pour surveiller son rythme. Mais on peut très bien rouler sans, à condition de se connaître. C'est mon cas. 😉

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Ton approche, différente de celle de David, est tout aussi instructive.

Je roule seul le plus souvent, ce qui me pousse à adopter naturellement un rythme assez régulier. Mon souci vient surtout du fait que je ne suis jamais satisfait et termine fatigué quelle que soit la distance, sauf si elle est courte. Je dois apprendre à être plus "zen" et m'inspirerai de ta formule 80% de la ftp.

Mon ambition n'est probablement pas de dépasser 300 km. Rouler toute une journée  estivale constituerait déjà un défi intéressant.

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"Une distance de 200km peut se faire en autonomie."

Sur un 200km, tu peux partir avec toute ton alimentation ce qui est très compliqué à partir de 300km et impossible sur un 600km.

"600km, c'est autre chose. Il est impossible de partir avec une simple tenue."

Un 600km implique forcément une nuit. Si tu roules la nuit, il n'est pas rare d'avoir des températures de 5°C en fin de nuit (de partout en France, en mai et juin). Je ne sait pas gérer 25°C pendant la journée et 5°C la nuit avec un cuissard court, un maillot manches courtes, des manchettes et un coupe-vent. Par conséquent, il faut partir avec un petit bagage avec a minima un maillot de corps chaud et une veste manche longue.

"La gestion de l'alimentation est tout aussi différente."

Sur un 200km, tu peux te nourrir uniquement de barres de céréales et de poudre dans le bidon. Sur une plus longue distance, tu le dis toi-même, tu t'arrêtes manger un plat de pâtes ou une pizza. Je ne sais pas manger des pâtes en 3 minutes sur le vélo en roulant. ca n'est donc pas la même chose. Par ailleurs, à 3h00 du matin, il est quasiment impossible de se ravitailler, ce qui n'est jamais le cas pendant la journée.

Pour le reste, évidemment, tu scrutes les temps de passage sur un 600km, moi aussi. Mais, autant sur un 200km, sauf impondérable, le cycliste normalement entrainé est certainement de terminer; donc, l'enjeu est le temps. Sur un 600km, l'enjeu n'est pas seulement le temps. Le premier enjeu pour un cyclo moins expérimenté, c'est de terminer.

Ferdinand, nous avons tous les deux une certaine expérience des longues distances. Mais, il ne faut pas banaliser la chose. Pour la majorité des collègues du forum, ça n'est pas le cas. Il ne faut pas dire que c'est la même chose, car ça n'est pas la même chose. 

 

 

 

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si vous passez une nuit à dormir dehors (l'eté de preference), il vous faut un sac de couchage, non ?

pour ma part, meme sans parler de velo, j'ai beaucoup de mal à dormir autre part que dans un lit. en camping, gamin ou ado, sur matelas gonflable, je ne dormais presque pas.

ça doit etre dans la tete !!

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"Sur un 200km, tu peux partir avec toute ton alimentation ce qui est très compliqué à partir de 300km et impossible sur un 600km."

Je ne vois pas l'intérêt de partir sur 300 ou plus avec toute l'alimentation, puisqu'il faut de toute façon s'arrêter dans un café ou une boulangerie recharger les bidons. Mais c'est tout à fait réalisable sur 300 ou 400 en emportant des graines, des petits sandwiches pain de mie et des petites pommes de terre. Des copains habitués au cyclotourisme se préparent leur salade de pâtes et leur taboulé.

"Un 600km implique forcément une nuit"

J'emploie la solution du merinos. Un tour de cou dans la sacoche, des gants longs que je glisse entre les jambières et le cuissard court, une veste coupe-vent dans la poche du maillot ou au niveau des cervicales comme me l'a enseigné un Ancien. Certes, je voyage léger et je ne suis pas frileux. Mais une sacoche de selle traditionnelle (Topeak Aero Wedge taille M), au plus une sacoche de bikepacking Apidura comme j'avais sur PBP, sont largement suffisantes.

"Sur un 200km, tu peux te nourrir uniquement de barres de céréales et de poudre dans le bidon"

J'ai résolu le problème de la poudre pour le bidon : je ne roule qu'à l'eau claire. 😆 Cet été, après le déconfinement, j'ai fait en solo Versailles-Chambord-Versailles + quelques tours de Longchamp pour arrondir à 450km : départ 5h15 retour 23h avec deux pauses de 20 minutes à Orléans pour avaler un sandwich et à Chambord pour prendre des photos. J'avais emporté un micro sac à dos avec deux bidons supplémentaires compte tenu de la saison.

"tu t'arrêtes manger un plat de pâtes ou une pizza"

Non, ça c'est quand je suis avec les copains. Seul, je préfère manger de la quiche, des sandwiches ou des ficelles au chèvre ou aux lardons. Que du froid consommable sans délai. 😉

"3h00 du matin, il est quasiment impossible de se ravitailler"

Evidemment ! 😆 Faut prendre ses précautions avant, et penser le cas échéant à sonner chez les gens vers 23h quand on voit de la lumière pour embarquer de l'eau pour la nuit. Cet été étant exceptionnel avec la crise sanitaire, j'ai acheté un Camelbag pour assurer mon indépendance complète sur Angers-Paris en passant par Orléans (355km avec un départ à 19h45). 😛

"il ne faut pas banaliser la chose"

Je ne crois pas la banaliser. Je fais part de mon expérience et de mon ressenti. Je n'ai aucune qualité cycliste particulière et pourtant je suis arrivé à prendre du plaisir en longue distance, quels que soient le terrain, les conditions.

Mais je ne prétends pas qu'il faut commencer d'un coup à partir à l'inconnu. Jusqu'à récemment, je faisais 250km de vélotaf par semaine. Ça donne une caisse certaine. J'ai eu l'occasion de faire mes expériences, j'ai écoute les conseils des cyclistes plus expérimentés. Rouler en course à 40 de moyenne, il faut des qualités athlétiques évidentes. Rouler longtemps, à condition de rouler avec intelligence, est à la portée de chacun.

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Non, je fais le choix de rouler léger et donc sans sac de couchage. Je dors dans les abribus, sous les narthex d'église, dans les haies. A l'abri du vent, si possible de la lumière. J'emporte une couverture de survie mais je n'ai encore jamais éprouvé le besoin de l'utiliser.

Après une journée et 500km de vélo, en pleine campagne à 3h du matin, tu t'endors assez facilement. Il s'agit de dormir 30 minutes, 1 heure, 2 au plus, avant de repartir. Sur PBP, j'ai dormi 3 ou 4h à Carhaix sur un lit de camp de l'organisation. J'avais le plus grand besoin d'une douche aussi.

Je réfléchis encore à quelle organisation adopter pour la Réconciliation, une randonnée de 1600km entre Sainte-Mère-l'Eglise et le Territoire de Belfort organisée sur le thème de la réconciliation franco-allemande, décalée de juin 2020 à juin 2021 en raison de la situation sanitaire.

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La Réconciliation n’est pas seulement une épreuve cycliste, c’est aussi une découverte touristique : on parcourt les plages du Débarquement, les champs de bataille de la Somme ou de Valmy, le camp du Struthof. L’organisateur a préparé un livret de voyage détaillé, ce serait dommage de ne pas profiter de cette expérience qui est aussi culturelle. Donc il vaut mieux limiter le roulage de nuit, qui ne permet pas de jouir du paysage. Ça limite la journée à 300-350km par jour. Gîte, hôtel, warmshower, je pensais initialement rouler plus et dormir en dur une nuit sur deux mais après réflexion je roulerai moins ce qui me permettra d’en profiter davantage (au bénéfice du confort nocturne).
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tu dors à meme le sol ??!!

de toute façon pour ces defis, que ce soit à velo, à pied, en canoe ou autre ... il faut, bien sur, y aller progressivement (d'abord 200 km, puis 300 puis 500 etc...., mais surtout avoir un mental d'acier. etre un peu félé ??!!  

ce genre de defi ne m'a jamais interessé, sans doute parce que je sens que ni mon physique, ni mon mental ne suivrait. le plus que je faisais, à 25/30 ans, c'est une ou 2 fois chaque saison 150/180 km à environ 25/27 de moyenne (les compteurs n'existaient pas), sans m'arreter, sauf 5 ou 10 minutes pour me ravitailler à une fontaine et souffler un peu, voire 15/30 mn si j'achetais à manger une bricole en route. j'arrivais moulu, crevé et parfois je me prenais une fringale ....

vous l'avez compris, j'ai un mental en carton. pourtant dans la vie de tous les jours et ses pepins inevitables , je gere, j'ai eu du bol jusqu'à present, on verra en vieillissant.

je n'ai jamais vu un PSY , jamais eprouvé le besoin, jamais fais de depression .....

SUIS JE NORMAL ??

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Ah ba c'est le charme de la vie d'être différent !

C'est pas qu'une question de mental de faire des longues distances. Y'a beaucoup plus de chose qui rentrent en compte : envie, sa propre personnalité...

Déjà, moi par exemple, j'adore rouler seul. Ca aide déjà. Mais c'est vrai que dès que j'ai un objectif, je ne cède pas. Je me suis vu, lors d'une cyclo en montagne, monter le dernier col avec des crampes, mais sans m'arrêter. je savais que je ne repartirais pas.

Après tout vos échanges, je ne me vois pas pour l'instant partir sur un truc supérieur à 250 bornes. Simplement parce que je ne me vois pas dormir dehors. Et rouler la nuit, ça doit être quelque chose aussi.

Merci pour vos retours !

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Dans ma jeunesse les courses FFC étaient souvent plus longues qu'aujourd'hui et ces courses longues me plaisaient et me convenaient. 

Par exemple, en 3 et 4, le trophée Bertrand Côme, qui était plus ou moins le championnat de fin de saison pour les moins de 20 ou 21 ans en Bretagne Ouest, se courait sur 133 km - une 3 et 4 ! pour les jeunes ! 

En toutes catégories les courses faisaient le plus souvent dans les 150 km mais pouvaient atteindre 180-190 km, sans ravitaillement en route, même pas d'eau. Quand ça dépassait les 200 km (comme une étape que j'ai faite dans un Essor Breton), on coupait la poire en 2 : deux demi-étapes et un total de 220-230 km.

Je me souviens que 2 fois j'avais allongé jusqu'à 200 km mon entraînement du jeudi (au lieu de mes 120 à 150 km usuels) et que ces 2 fois j'avais gagné ma course le dimanche suivant. 

Plusieurs fois j'ai fait le trajet Rennes-N29 de 205-210 km, c'était sympa, surtout en sens inverse avec vent dans le dos.

Je saute plein d'épisodes.

Un jour, bien plus tard (10-15 ans) un collègue de boulot me demande quelle distance je pourrais couvrir en 24 h. Je lui ai répondu que je n'en savais rien faute d'avoir essayé. C'était aux Etats-Unis.

Au cours de l'été suivant, comme je n'avais guère de temps pour m'entraîner et ayant appris l'existence d'un clm de 24 h pas trop loin de chez moi : 700 bornes 😃, j'en ai fait mon objectif pour la saison.

Je n'ai pas gagné, mais pas loin. J'ai couvert 682 km et augmenté ainsi de 25% d'un seul coup mon kilométrage annuel.

Et puis j'ai eu la réponse pour mon collègue de boulot.

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