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Randonnée Maxime Monfort 2019


Franck PASTOR

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J'ai participé hier, pour la quatrième fois, à une randonnée ardennaise méconnue, et à tort : la randonnée Maxime Monfort, du nom du coureur pro de Lotto-Soudal, originaire de la région d'Houffalize, où avait lieu le départ. 

Ma dernière participation datait ceci dit de 2011, ça faisait donc un bail. Mais j'avais gardé d'excellents souvenirs du parcours tracé à cheval sur les deux Luxembourgs, la province belge et le Grand-Duché, et comme cette année l'occasion d'y participer à nouveau s'était présentée, j'ai sauté dessus. D'autant que le coût de la participation est franchement modique, 6 euros, et entièrement versé à l'ASBL Oxygène, basée à Mont-Godinne dans la province de Namur, qui œuvre en faveur des dons d'organes.

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20190806_01364819/la-maxime-monfort-ce-samedi-10-aout

Les départ et arrivée étaient placés au cœur du centre hôtelier géant «Vayamundo» d'Houffalize. La randonnée proposait trois distances : 50, 80 et 120 km. J'ai opté pour cette dernière.

Hier matin, samedi 10 août donc, je prends le départ vers 8 h 30 : le temps est très nuageux, plutôt frais pour la saison, il tombe quelques gouttes, mais rien de méchant et cela s'arrêtera vite. Par contre, la météo prévoyait un vent fort avec rafales, et il est bien là. Heureusement ça reste tolérable, et l'immense majorité des routes parcourues par le tracé sont très peu fréquentées (si pas toujours en bon état). Donc peu de risques qu'une rafale latérale vous envoie dans les roues d'une voiture. N'empêche qu'il vaut mieux faire attention et ne pas lâcher son guidon dans certaines zones mi-habitées mi-découvertes, où le vent peut s'engouffrer entre deux habitations.

Le parcours est vallonné, comme il se doit dans les Ardennes, mais il ne présente pas de grosses difficultés du genre Redoute ou Stockeu. On y trouve généralement des côtes peu pentues (à quelques exceptions près), parfois assez longues. La première partie du parcours parcourt les environs boisés d'Houffalize, par-delà les méandres de l'Ourthe orientale et ses affluents. D'abord la longue côte vers Mabompré pour sortir d'Houffalize, puis la descente en lacets de la côte de Bonnerue, montées de la côte de Mormont, de la côte de Wilogne, puis le premier ravitaillement à Brisy (37 km).

Les jambes tournent bien, et comme d'habitude je roule à mon rythme en me laissant dépasser par diverses fusées dont le but est visiblement bien plus sportif que le mien.

À partir de Brisy, le tracé emprunte pendant une dizaine de kilomètres celui de Liège-Bastogne-Liège et Tilff-Bastogne-Tilff, mais dans l'autre sens. En particulier, de Brisy à Cetturu, on passe par ce qui est à mon avis une des plus belles routes ardennaises : étroite, tranquille, encaissée, traversant une forêt magnifique… un régal pour les yeux !

Plus loin, à Bourcy, on passe au Grand-Duché du Luxembourg. J'aurais pu repérer les yeux fermés l'endroit où passe la frontière : il aurait suffi de me fier à l'arrêt soudain des chocs et vibrations ressentis sur le vélo ! On passe en effet d'une succession lamentable de nids-de-poule au centre de Bourcy, et de revêtements globalement rugueux, à un véritable billard en entrant dans la commune grand-ducale de Troigne. Le paysage change aussi notablement. Il devient moins forestier, plus champêtre et donc plus découvert, le vent est y donc encore plus gênant. Pendant une succession de bosses courtes, une jeune cycliste me rejoint et me dépasse. Je la retrouve plus loin en bas d'une plus longue descente, et on se relaie sur une bonne dizaine de kilomètres dans une vallée presque plate passant par Clervaux, jusqu'au deuxième et dernier ravitaillement à Drauffelt (80 km parcourus).

On repart en même temps, pour affronter la partie la plus escarpée du parcours : immédiatement après Drauffelt, ça monte raide au début et ça se prolonge longtemps en pente plus douce, puis ça redescend, suivie d'une nouvelle montée encore plus longue vers les bourgs nommés Knaphoscheid et Kleinhoscheid, qu'on aperçoit (très) au-dessus de nous tôt dans la montée. Une découverte, je ne connaissais pas cette belle côte qui n'était pas empruntée lors de mes précédentes éditions. Assez semblable à la côte du Rosier (versant sud-est) en longueur et profil, peut-être un peu plus pentue, mais par contre sans aucune couverture forestière. 

Dans ce genre de côte qui convient à mon ADN de montagnard, je précède ma «compagne» de route de quelques dizaines de mètres, et je la précède généralement dans les longues decentes, mais sur tout le reste du tracé il faut que je m'accroche pour la suivre et prendre des relais. C'est qu'il s'agit d'une Flamande, de la région d'Anvers me dit-elle, et rouler sur des routes ventées, plates ou à bosses courtes et sèches, les Flamands ça leur connait… ils doivent apprendre à y envoyer les watts dès le berceau !

On se retrouve ainsi, essentiellement grâce à elle, à rattraper du monde sur le reste du tracé, qui nous ramène à Houffalize par un tracé toujours vallonné mais globalement descendant, la partie la plus haute du parcours étant derrière nous. Et on finit ainsi, moi avec des crampes qui menacent, dans le dernier kilomètre en côte et en pente douce qui mène au centre hôtelier du départ vers 14 h.

Les stats précises de la journée : 119 km parcourus en 5 h 18 (temps d'arrêts au ravitos décomptés) d'après mon compteur, soit une moyenne de 22,6 km/h, très correcte pour mon niveau dans une sortie ardennaise. 1900 m de dénivellation selon le GPS du vélo de l'Anversoise, ce qui confirme les 1926 m annoncés par l'organisation. 88 tours/minutes de cadence de pédalage moyenne, là aussi un bon chiffre pour moi.

À propos de stats, la vitesse moyenne de la jeune cycliste a été, elle, de 25 km/h. À comparer avec mes 22,6 km/h… Sachant qu'on a fait la dernière moitié du parcours ensemble, ça signifie qu'elle a roulé bien plus vite que 25 km/h de moyenne pendant la première moitié du parcours, pourtant guère différent question difficulté globale. Et elle n'avait vraiment pas l'air fatiguée pendant la seconde partie, au contraire, je peux en témoigner ! Qu'est-ce qui a fait la différence ? C'est qu'avant elle était au cœur d'un groupe qui allait très vite, m'a-t-elle dit… 

Moralité, si vous voulez faire de belles moyennes, roulez en groupe, même et surtout en Ardenne ! Mais ça ne correspond malheureusement pas trop à ma façon de concevoir le vélo… il faut de tout pour faire un monde.

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Moralité, si vous voulez faire de belles moyennes, roulez en groupe, même et surtout en Ardenne !

Pas si évident… J'ai toujours réalisé mes meilleurs temps en groupe sur des parcours pas trop vallonnés (par exemple, le parcours intermédiaire de la Ronde Picarde à environ 31 de moyenne il y a 3-4 ans). En Ardenne par contre, c'est le rapport poids/puissance qui devient prépondérant... 

ça ne correspond malheureusement pas trop à ma façon de concevoir le vélo…

Il faut aussi et surtout avoir les moyens de ses ambitions, tout le monde ne naît pas avec le potentiel de Remco Evenepoel. Et inutile de porter plainte contre nos parents, il y a prescription. 

L'essentiel est que nous continuions à nous amuser !

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En Ardenne par contre, c'est le rapport poids/puissance qui devient prépondérant... 

C'est ce que je croyais avant, j'en suis beaucoup moins sûr maintenant. Je crois plutôt qu'en Ardenne les niveaux des cyclistes purement puissants et des cyclistes à bon rapport poids-puissance ont tendance à s'équilibrer. On en avait déjà discuté, à l'occasion de la dernière Vélomédiane, je crois.

D'autant que le parcours d'hier était plus roulant que celui d'une Vélomédiane ou d'un Rad am Ring dans l'Eifel voisin.

Comme je vois la chose, outre l'avantage aérodynamique évident dans les parties roulantes, être en groupe incite les cyclistes membres du groupe à se «sortir les tripes», pour ne pas lâcher la roue de devant. Y compris en côte. La moyenne y gagne donc forcément si on a une «caisse» suffisante pour encaisser les nombreux changements de rythme que cela implique.

Et c'est là que moi je lâche prise, parce que d'une part ma «caisse» est limitée (*) — et de plus, et là interviennent mes préférences personnelles, je me sens bien plus à l'aise psychologiquement parlant dans les efforts longs et réguliers. D'où, je pense, la différence statistique entre ma moyenne et celle de la jeune Anversoise qui m'a tenu compagnie. Elle, elle relançait à fond à chaque sortie de virage et attaquait toutes les bosses tout autant à fond, quitte à lever le pied ensuite si la bosse était longue…

(*) Je ne compte pas porter plainte contre mes parents à ce sujet, je me trouve d'ailleurs pas trop mal lôti question hérédité, si je fais un bilan global. 🆒

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en Ardenne les niveaux des cyclistes purement puissants et des cyclistes à bon rapport poids-puissance ont tendance à s'équilibrer

A puissance égale, le plus léger sera toujours avantagé dans les côtes, d'autant plus que le pourcentage est élevé et que la distance est importante. Mais les cyclistes "explosifs" avalent effectivement très bien les courtes bosses.

être en groupe incite les cyclistes membres du groupe à se «sortir les tripes»

Certes… jusqu'à l'arrivée des premières crampes. La présence d'une jeune Flamande t'a-t-elle métamorphosé ? 😉

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Franchement, j'étais d'abord motivé par l'envie d'être un peu plus souvent à l'abri du vent, que je déteste comme tu le sais, et qui était particulièrement gênant hier. Mais quand l'aide contre le vent en question est fournie par une jeune et plutôt jolie cycliste, c'est vrai que ça motive encore plus ! 😆

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Ah! voilà la solution pour que Franck prenne conscience de ses réelles capacités : une charmante cycliste pour le motiver!😄

Sinon si tu  raffoles, à juste titre, de cette région Nord Luxembourgeoise, je ne saurais trop te conseiller la Patton à Bastogne fin avril ainsi que l'Ardenne-Eifel début mai : c'est le paradis cycliste...

Au nord du Grand- Duché sur le territoire belge, toi qui est amateur de grimpettes pentues, tu as la vallée méconnue de l'Our du côté de Reuland. Les côtes figurent dans Cotacol, jette un oeil, c'est du haut niveau!

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Je connais déjà un peu l'Eifel belge, grâce à Jérémie qui m'avait emmené faire un tour de ce côté, et aussi grâce à une randonnée organisée parallèlement aux 8 h de Spa-Francorchamps il y a deux ans.

On n'avait pas poussé jusqu'à la vallée de l'Our (dont Cotacol dit effectivement beaucoup de bien!) mais c'était effectivement, dans les deux cas, très chouette à faire. Je retiens donc tes suggestions !

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De jolies filles qui me tapent dans l'œil j'ai la chance d'en croiser quasiment tous les jours : vivre en ville présente l'avantage évident qu'on voit beaucoup de gens, et elles sont souvent très jolies les filles belges 😛.

Le problème des jolies filles à vélo, par contre, et je l'ai appris hier, c'est que vouler rester en leur compagnie peut vous faire fort mal aux jambes. 😬 Je ferai meilleure figure une prochaine fois, j'espère.

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Les jeunes filles belges sont en effet souvent très jolies. Dans mes 25 ans, alors que j’habitais aux Pays Bas mais passait pour mon travail beaucoup de temps à Paris et à Bruxelles, je trouvais que des trois pays c’etait en Belgique que les jeunes flemmes étaient les plus séduisantes, avec une très belle synthèse des cultures européennes...
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Très beau compte rendu...amusant celui de dessous...amusant pour un français qui a l'habitude rouler sur des routes (assez) bien entretenues...😉

 J'aurais pu repérer les yeux fermés l'endroit où passe la frontière : il aurait suffi de me fier à l'arrêt soudain des chocs et vibrations ressentis sur le vélo ! On passe en effet d'une succession lamentable de nids-de-poule au centre de Bourcy, et de revêtements globalement rugueux, à un véritable billard en entrant dans la commune grand-ducale de Troigne.

Ou celui-ci...

rouler sur des routes ventées, plates ou à bosses courtes et sèches, les Flamands ça leur connait… ils doivent apprendre à y envoyer les watts dès le berceau !

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Merci ! 

On passe en effet d'une succession lamentable de nids-de-poule au centre de Bourcy, et de revêtements globalement rugueux, à un véritable billard en entrant dans la commune grand-ducale de Troigne.

Je profite de ton message pour rectifier une erreur de ma part : il s'agit en fait de Troine, pas Troigne, et ce n'est pas à proprement parler une commune, mais une localité de la commune de Wincrange. Soyons exacts, que diable !

Cette commune semble d'ailleurs très étendue, quand on voit le nombre de localités qu'elle regroupe. On peut en voir des photos aériennes en faisant défiler le photorama de la première page de leur site:

https://www.wincrange.lu/fr/

Ça permet d'avoir par ailleurs une bonne idée du type de paysages dans la région.

Et ils sont vraiment gâtés, les cyclistes Luxembourgeois de cette région, pour rouler sur des routes en aussi bon état. Et en plus elles semblent particulièrement tranquilles pour la plupart, mais ça c'est généralement vrai aussi juste de l'autre côté de la frontière.

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«Merci» (ce qui veut dire merci, en Luxembourgeois, si si 😃 — au cas où Georges Maillet passe par là !).

Reste les Géants des Ardennes à cycler ce week-end, et ma saison sera plus ou moins terminée (pas de Vélomédiane cette anné pour cause déménagement). Il y en a ici qui seraient intéressés ?

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