Jean GUY

Entre 35 et 40 depuis que j'ai commencé la compétition. Et 3 ou 4 avant.. Plus tous ceux que j'ai essayés grâce à mon métier. Cela doit faire pas loin de 200 !

Pourquoi par Internet??

J'ai passé commande aujourd'hui. Délai annoncé : mi-février. Je m'attends à début mars. S'il arrive avant, ce sera une bonne surprise.

C'est quoi un générique? (deuxième fois que je te pose la question)

Tu as dû recevoir le tien car tu as pris la couleur Naked/Red je suppose. La première couleur mise en production. Et il y avait effectivement un certain nombre de modèles en stock au moment où ils ont lancé le modèle. Imagine un peu : 13 tailles de cadre, 9 coloris disponibles. Multiplie par la demande et par le prix du bout. Tu vois bien qu'au bout du compte, même si la production des tailles doit être prévue à l'avance, chaque cadre n'est peint qu'en fonction des commandes. Et en plus, Thomas a de la chance. Quand on commande pendant l'hiver, on doit faire face à une demande accrue, et en plus aux 15 jours de vacances "obligatoires" au sein de toutes les entreprises italiennes autour de Noel et jusqu'au 5 janvier.

Un peu de calme. A ce niveau-là, c'est du flux tendu. Des cadres, ll n'y en a pas 500 en stock. De même un cadre peint selon un certain coloris, c'est la même chose. ensuite pour les groupes, il faut savoir que Pinarello est un "petit client" chez Shimano, et qu'il est fort probable que la marque ne soit pas livrée en priorité. Enfin, ne vous plaignez pas : c'est pareil chez Specialized, où un Tarmac qui n'est pas en magasin met aussi 4 mois à arriver. Et pour une marque comme Specialized, on ne peut plus commander une fois que le nombre de modèles prévus en production est écoulé. On est quand même début novembre. je comprends que tu sois impatient. Mais tu n'es quand même pas à 15 jours près. Cela me fait penser qu'il faudrait quand même que je commande le mien rapidement si je veux l'avoir fin mars :)

Oui le monde est petit. J'ai acheté aussi un vélo de l'équipe Système U (à Charly Mottet) au service course de Palaiseau fin 87. Et j'ai connu aussi J.Cadiou et A.Gentilhomme, bien que je sois sans doute plus jeune que vous :)

Les seules séquelles que j'ai conservées, c'est un pied droit (côté de la fracture), légèrement plus fin que le gauche. Et aussi une sensation curieuse de manque de serrage au coup de pied droit de la chaussure. Aucune douleur résiduelle après qu'on m'ait enlevé le matériel. Même en course à pied. Et comme je l'ai expliqué, j'ai retrouvé ensuite mon meilleur niveau, sauf si l'on tient compte des deux ans de plus que j'ai pris au compteur (entre 33 et 35 ça compte un peu...). Par contre, ma jambe droite est redevenue ma jambe d'appel, celle qui "commande". Et lorsque je roule avec mon capteur de puissance, qui différencie la puissance à droite et à gauche, je suis à 50/50...

Le secret d'une bonne danseuse, sans voir les pulsations augmenter, c'est un bon gainage du buste, des triceps solides (je me souviens que lors de mes premières années de vélo, mon premier éducateur insistait beaucoup là dessus) et une bonne coordination gestuelle. Ceci dans le but, comme précisé plus haut, de relancer, de ne pas voir la vitesse s'effondrer, de relaxer certains muscles, et de monter au final le plus efficacement possible.

Peut-être, mais ce que je voulais dire c'est qu'il n'est pas normal de voir le souffle et les pulsations augmenter quand on roule en danseuse. Le geste doit être naturel. Et même si tu préfères monter assis, relancer à la sortie d'un virage ou simplement changer de position pour éviter les contractures ne doit pas emballer le moteur.

Généralement, quand on a du mal à se mettre en danseuse, ou que se mettre en danseuse dans un col équivaut à voir le souffle et les pulsations s'envoler, c'est qu'on a un léger problème de surpoids (pour faire du vélo s'entend).

Première sortie 40 mn si je me souviens bien. 1h le lendemain, pour ensuite arriver progressivement à 3h le jour où j'ai remonté le premier col (donc après 1 mois de reprise). Evidemment, pour descendre de vélo, c'était chaud. Les béquilles restaient près de la porte d'entrée. Sinon, oui, je voulais surtout vaincre l'appréhension, donc y aller le plus vite possible. Mais globalement, puisque tu as maintenant un clou, tu n'as pas trop à craindre une nouvelle chute. C'est sûrement plus solide qu'avant. Si tu te fais retirer le matériel, là par contre il y aura une période de 3/4 mois où ce sera plus fragile.

Que n'aimes-tu pas dans le ton de mon message? A partir du moment où tu fais référence à un article précis, tu ne peux pas demander automatiquement à tes lecteurs de tous aller dans une bibliothèque. Cela parait pourtant simple de préciser ce que je te demande, pour la clarté du débat sans qu'il soit besoin d'aller à la bibliothèque. Ne t'inquiète pas, si tu donnes toutes les précisions demandées, nous te ferons confiance quant à tes sources. Comme je n'ai pas lu cet article, et compte tenu de sa date de parution (juin 1996), je suppose qu'il "décortique" les caractéristiques de Lance Armstrong. Et pas comme un supposé dopé à l'époque. Selon les sources de cet article donc, LA aurait un seuil lactique à 79% de sa PMA, alors que normalement un coureur de grand Tour est plus "endurant" (avec un seuil lactique plus proche de 90% de PMA). Jusque là, si c'est vraiment le fond de l'article, je n'y vois rien de choquant concernant la suite des événements. D'une part parce que les caractéristiques physiques, du moins en partie, ne sont jamais figées. Un coureur de classique travaille beaucoup la PMA. C'est la capacité à faire un effort maximal sur 5' environ (pour boucher un trou ou pour sprinter en haut du Mur de Huy par exemple). Le problème, bien connu de tous les entraîneurs expérimentés, c'est qu'il est extrêmement difficile de développer en même temps la PMA et le seuil anaérobie. Par un principe de réservoirs communicants, travailler un des deux domaines écrase l'autre. Le fait que LA, en 1996 ait une PMA très élevée, et une puissance au seuil anaérobie moyenne n'est pas choquant compte tenu des courses qu'il visait à l'époque. Par contre, par la suite, il est fort probable que son entraînement spécifique et exclusif ait consisté uniquement à monter le niveau de puissance au seuil, au détriment de la PMA. C'est tout à fait possible, car pour schématiser, une partie des fibres musculaires rapides peuvent se comporter avec de l'entraînement spécifique comme des fibres lentes (l'inverse n'est pas vrai). D'ailleurs, LA n'est pas le premier coureur a avoir fait évoluer ses capacités en ce sens. Je pense à Sean Kelly ou à Jalabert par exemple, plus sprinters au départ que LA, et moins bon grimpeurs au final, mais qui ont su remporter tous les deux des grands Tours.

J'ai eu un accident similaire en août 2003. Fracture ouverte du fémur, pose d'un clou de 20 CM. J'avais l'interdiction d'appui pendant 45 jours. Mais en fait, dès que j'ai retrouvé un peu de mobilité avec le kiné sur vélo d'appartement, j'ai commencé lé HT. Soit un mois jour pour jour après l'accident. J'avais beaucoup fondu (cuisse et fessier). Après trois jours de HT, première sortie sur route, en basket. mais la deuxième en chaussures de vélo, avec la chaussure droite clissée à la main. Premier col deux mois jour pour jour après l'accident (le modeste Tanneron, mais quand même...) alors que je marchais encore en béquilles. Ensuite j'ai récupéré assez vite 90 % de mes capacités. Mais pour les 10% restants, il m'a fallu deux ans. Entretemps j'avais bien sûr fait retiré le matériel. Finalement, ce qui avait été assez dur pour la récupération, ça a été la perte des 2 litres de sang suite à l'accident et à l'opération. J'étais descendu autour de 20 d'hématocrite, et il m'a fallu six mois pour revenir à la normale de ce côté-là.

Même si j'ai tendance à faire confiance en Lemond, il est vrai que son cas interpelle. Criblé de plomb et touché dans sa chair, et futur empoisonné, puisque c'est la raison officielle de l'arrêt de sa carrière. Ainsi, malgré la présence de plomb dans son corps, il a remarché fort sur les Tours 89 et 90, sur le championnat du monde 89. Par contre, ses périodes de méforme étaient quand même beaucoup plus impressionnantes que celles de LA au cours de sa période faste. Même si Lemond a toujours utilisé comme argument sa VO2Max exceptionnelle, j'aimerais bien la connaître pendant les périodes où il était complètement collé. Tiens, prenons le début de saison 89, ou l'hiver 89/90, ou encore l'hiver suivant... Je ne pense pas qu'il était à 90 de VO2Max. Si un esprit un peu mal intentionné voulait faire parler les chiffres à sa sauce, peut-être qu'il en déduirait que l'Américain n'avait pas l'étoffe d'un vainqueur du Tour.

La revue à laquelle tu fais référence n'est pas disponible autrement qu'en téléchargement payant. Donc soit tu nous éclaires sur ce que tu avances plus haut (quand tu parles de seuil lactique à 79%), en précisant toutes les données disponibles qui ont amené à ce résultat, que tu juges vérité absolue, soit tu envoies le lien. Tout le monde ne fait pas partie de la caste des scientifiques, abonnés à Scientific American. Donc merci de respecter le forumeur moyen, et d'éviter de l'écraser sous de telles références, qu'il n'a pas moyen de vérifier. Puisque tu parles de seuil lactique, bien que ce soit la méthode que j'ai moi-même utilisé pour les tests et l'entraînement, n'est-elle pas remise en cause actuellement? De plus, la période du test est fondamentale. Exemple : j'ai fait un test de seuil lactique en décembre, en pleine période de musculation (en salle). Résultat : 2,5 mmole au repos. Et 6 au cours du test, au seuil habituel ventilatoire (au lieu de 4), et 19 au max. Il est bien évident que si on en reste à la définition de seuil lactique, mon seuil lactique ce jour-là était très loin de ma VO2Max (contre environ 85% normalement). PS : je voudrais ajouter qu'Indurain lui-même - au contraire du texan - n'est pas dupe de la valeur de ses propres performances, il est toujours resté modeste, connaissant la part de Terrados et de Padilla dans ses victoires. D'accord, mais ça change quoi sur le fond? Soit tu défends l'idée que LA est un connard, et dans ce cas il faut l'assumer sans avoir besoin d'argumenter, soit tu défends l'idée que LA est la pire arnaque de l'histoire du vélo, et que seul lui mérite d'être radié à vie. Ce qui ne tient pas sur le seul point de vue sportif. PS : où as-tu lu qu'Indurain n'était pas dupe de la valeur de ses performances? A-t-il affirmé quelque chose publiquement en ce sens?

Aucune discussion possible en effet sur ce sujet, à partir du moment où comme tout scientifique qui se respecte, tu ne juges que par les chiffres. Mais ceux qui vont dans ton sens bien sûr. C'est une manière peu élégante de réfuter tous les autres arguments, quand bien même tes points de référence ne sont pas traités à même enseigne. Cela revient au même que de considérer qu'un seul personnage est à l'origine de tous les maux dans le cyclisme. Cela a été prouvé contre lui, c'est vrai. Mais jamais une telle enquête n'a été réalisée sur aucun de ses prédécesseurs, ni même (encore) sur aucun de ses successeurs. Rien que pour cette raison, n'importe quel esprit critique doit au moins se poser la question : et qu'en était-il 20 ou 30 ans avant? Puisque tu aimes les chiffres, et que tu as l'air super documenté, je te remercierai de nous donner les valeurs de laboratoire de Miguel Indurain en décembre 89 (soit en plein hiver, et avant même qu'il soit considéré comme un vainqueur potentiel de grand Tour) et en juillet 95, au moment où il a battu tous ses records de puissance en écrasant son cinquième Tour, et où soit dit en passant il aurait écrasé LA des grandes années à plates coutures. J'aimerais ensuite que soient exposées les raisons d'une telle variation de niveau de l'Espagnol, ne serait-ce qu'en comparant ses données de son premier Tour victorieux, avec celles de son cinquième Tour. Ensuite, on se permettrait de revenir en arrière : Indurain était-il à 23 ans un futur vainqueur potentiel de grand Tour (chiffres à l'appui bien sûr), annoncé par tous? Le talent est quelque chose de bien relatif, que seule une mesure de VO2Max ne peut et ne pourra jamais déterminer. Sinon, Boassen Haggen aurait un palmarès bien plus fourni qu'actuellement. Ou peut-être es-tu de ceux qui considèrent que l'on peut arrêter les courses cyclistes? Il suffirait pour cela de faire des tests en labo pour en déterminer par avance le classement... (mais tous le même, hein, sinon ça ne compte pas !)

Pour redresser la France en restant dans le domaine du vélo, tu as deux solutions : soit acheter Made in France, ce qui est louable comme intention, mais d'une part ce n'est pas (ou pas beaucoup) moins cher qu'un Pinarello, et en plus tu n'as pas beaucoup de choix, soit acheter des produits où tu règles une forte TVA. C'est sûr que ce n'est pas en recherchant systématiquement au moins cher (et donc à moindre qualité, parce que ne crois pas une seule seconde que ceux qui te vendent du bas de gamme ne se font pas les c... en or), qui tu risques de redresser la France. As-tu vu le reportage passé mardi dernier sur les filières du low coast? Edifiant comment, sous prétexte d'attirer les clients qui veulent toujours du moins cher, les créateurs de ce type d'entreprise s'enrichissent, en oubliant au passage de payer correctement leurs employés (qui eux même sont ensuite obligés de consommer low coast comme ça la boucle est bouclée).

Peux-tu nous donner ta définition de générique?

Ah? Et tu ne parles plus des moules?

Thomas aurait pu frimer et dire qu'il se le paie tout seul. Il est au contraire très nature, et je ne vois pas le problème, si ses parents peuvent se le permettre. Je souhaite juste qu'il se s'imagine pas qu'il va pédaler tout seul grâce à ce vélo, et qu'il ne faut quand même pas oublier d'avoir mal aux jambes. J'imagine d'ailleurs que si ses parents peuvent se le permettre, c'est qu'ils consomment par ailleurs, et donc qu'ils font fonctionner l'économie. J'imagine aussi qu'ils paient des impôts. Ensuite, pour un vélo de ce prix-là, avec les 20% de TVA, ils sortent quand même 2000 € d'impôts supplémentaires, qui servent à l'état, mais aussi à toi, à moi. Elle est pas belle la vie?

Bah du nombre de moules dépend le nombre de tailles disponibles. Si tu as d'un côté un vélo proposé en quatre tailles et d'un autre un vélo proposé en 13 tailles, il est facile de comprendre que tu as plus de chances d'être mieux posé sur le deuxième. Ensuite, il est bien évident qu'un vélo deux fois moins cher ne sera pas deux fois moins bien. A ce niveau, on est dans le luxe. N'empêche que je t'invite à comparer objectivement, pour savoir qu'un vélo de 10000 € est tout de même plus performant. Ne serait-ce qu'un peu, et comme on est dans le luxe, eh bien ça justifie le prix. Pour ton information, le marché du luxe se porte toujours très bien en période de crise. D'ailleurs, Pinarello n'a aucun problème pour écouler ses F8. Ce qui n'est pas le cas de leurs vélos premier prix. Enfin, concernant le marketing, mais dans quel monde vis-tu? Tu pourrais avoir la meilleure idée du monde, le meilleur produit du monde, que si tu ne le faisais pas savoir tu n'aurais aucune chance de le vendre.

De plus, si je me souviens bien, malgré ses caractéristiques affichées à l'époque et auxquelles tient beaucoup Bernard, Cyrille Guimard l'avait embauché chez Cofidis (avant que les dirigeants ne connaissent son état de santé) parce qu'il croyait qu'il pouvait en faire un vainqueur du Tour. Lu plusieurs fois, et comme je connais un peu Cyrille Guimard, je lui ai posé la question, et il m'a confirmé qu'il en était déjà persuadé depuis plusieurs saisons. Alors Cyrille Guimard, ce n'est peut-être pas un docteur en physiologie d'un labo américain, mais on ne peut pas dire que jusqu'à la fin des années 80 il n'a pas sorti quelques pépites (comme Fignon par exemple, car compte tenu de son palmarès amateur, personne n'aurait misé un kopeck sur lui en tant que vainqueur du Tour deux ans plus tard).

Plus que la R&D, c'est le coût des moules qui fait mal. Et pour le F8, il y en a 13. Il ne faut pas croire en plus que la fabrication de cadres s'enchaine. Il y a un entretien spécifique entre chaque cuisson d'un cadre, et qui prend du temps. Pour le coup de revient réel d'un cadre carbone fait dans les règles de l'art, il faut compter 30% du prix final. Le reste c'est le transport, le stockage, le marketing, la marge des différents intervenants.

Tout est relatif avec une voiture : est-ce que tu te fais autant plaisir avec une voiture à 10 000 € qu'avec un vélo de ce prix, je ne suis pas sûr. Les passionnés de voitures te diront qu'il faut beaucoup plus pour quelque chose qui les fasse vibrer. J'ai un ami, fonctionnaire, qui à 40 ans s'est retrouvé avec sa maison payée, sa femme dans la même situation, un enfant... Beaucoup au même âge investissent dans un petit appartement pour le mettre en location. Eh bien non, lui son rêve c'était de s'acheter une Porsche. Madame étant OK, il a payé 75 000 € une 911 récente (d'occasion quand même), achetée à crédit. Il roule que le dimanche avec, avec un club de Porschistes. Cela ne lui coûte pas si cher (entretien, assurance, essence), ce n'est peut-être pas très rationnel, mais le plus important est qu'ils sont HEUREUX. Le seul problème est qu'il est obligé de se cacher de ses voisins et de ses collègues, car sinon il essuierait des réactions comme la tienne.