Jean GUY

Qu'est-ce que le foncier? En période de reprise, et si on a la chance d'en avoir le temps (ce qui était mon cas pendant une quinzaine d'années), une sortie quotidienne de 3 h, c'est le "fond de jante" pour assurer une condition de base solide. Ceci sur une quinzaine de sortie max. Ensuite, il faut impérativement varier le volume et l'intensité des exercices, car sinon non seulement on ne progresse plus, mais on se diésélise. Le foncier, c'est effectuer plusieurs centaines de kilomètres à allure régulière pour reprendre l'automatisme du coup de pédale, et perdre un peu de poids (une sollicitation régulière augmente le métabolisme de base). Mais ensuite, pour vraiment améliorer la capacité à "tenir" la distance, il faut bien évidemment augmenter progressivement la durée de la sortie longue (deux par semaine suffisent l'hiver, une seule en saison, en plus de la course ou de la cyclo). Question intensité relative de la sortie foncière ou d'endurance, comme on veut, je la fais autour de 130-140 quand je roule seul (le plus souvent) et 150-155 dans les bosses (en muscu l'hiver). Quand je roule en groupe, je suis très souvent autour de 110-115, mais la différence c'est que dans les bosses je monte un peu plus haut. Bon, mon coeur est plutôt "bas", puisque je n'ai plus qu'une FC max autour de 180, mais par contre je suis encore en endurance haute à 165-168. Pour conserver un peu de tonicité cardiaque, je fais en ce moment de la VMA en CAP, des 30/30 ou des 1'/1'.

Claude +1 Et pour en revenir aux suspicions concernant le changement de matériel de Cancellara, eh bien moi je me mets à la place d'un type comme lui, qui met toutes les chances de son côté. Imaginons qu'il bénéficie des "supers roulements" italien (boîte de pédalier, roulettes de dérailleur, moyeux...), que le vélo soit réglé au poil, comme devrait l'être d'ailleurs tout vélo de champion. Dans ce sens, il fait preuve d'un super professionnalisme, et son entourage aussi. C'est d'ailleurs là que dans l'encadrement des équipes françaises, on devrait faire de gros progrès. Bref, s'il a un vélo comme cela, on peut imaginer qu'au moindre pépin (crevaison par exemple), il change d'abord de vélo pour rester dans la course, puis qu'il change à nouveau pour récupérer son vélo d'origine, une fois la réparation effectuée, car il se sent mieux sur CE vélo. Tous les mecs qui ont plusieurs vélos savent qu'on se sent toujours mieux sur une machine en particulier.

Quand je suis parti pour rouler seul, il m'est totalement égal de sentir quelqu'un dans la roue. D'ailleurs, si je programme des exercices, j'ai vraiment horreur qu'un type veuille faire le malin et passer des relais. Cela arrive souvent à Longchamp, où quand je me mets à rouler, il suffit que je butte un peu dans le vent (mais je m'en fiche, puisque je travaille), pour qu'il y en ait toujours un qui veuille passer son vélo devant. D'une part il me ralenti et m'empêche de travailler correctement, et d'autre part il finit par se mettre dans le rouge quelques centaines de mètres plus loin. A l'inverse, quand je roule à peu près tranquille, je remarque que très nombreux sont ceux qui restent dans la roue pendant des dizaines et des dizaines de kilomètres, et qui refusent de prendre le relais quand on s'écarte.

J'ai la chance de rouler sur un Pinarello Dogma, équipé en Campa Super Record 11v., potence Most, cintre Deda Newton Shallow, selle Prologo Nago Evo, pédales Time I-Clic. J'ai deux paires de roues : une paire de Mavic Ksyrium SL (elle datent un peu, mais je suis en train de faire rerayonner l'arrière) et une paire de Campagnolo Bora.