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Michel CREPEL

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Tout ce qui a été posté par Michel CREPEL

  1. Anthologie ? C'est un terme devenu poussiéreux dans le sport en général et en cyclisme en particulier ! L'appellation crus ? il y a belle lurette que pour les grands (crus), en sport en général et en cyclisme en particulier, la pénurie est plus tenace que celle des grands vins ! 😉
  2. Tu vois mon Didier, c'est le type de post qui ne sert à rien ! Et ce même si j'y répond !😉
  3. Le fait play respecté ou non dépend quel coureur n'en bénéficie pas ! Je m'explique, lorsque qu'on voue une admiration sans borne à Contador, les Astana, Aru et Landa sont des "chiens" ! Lorsque qu'on supporte Aru ou Landa, le même scenario, qu'aujourd'hui, réalisé par Contador et ses sbires, et ces derniers passent dans la catégorie des "chiens", AINSI VA LA VIE DES SUPPORTERS !!!! Lorsqu'on ne supporte personne ou que l'on supporte tout le monde, le fait d'attendre ou ne pas attendre, on s'en bat ! Cela évite les sauts de tension ! 😉
  4. Contador, Nibali, Quintana et Froome tombent sur les pavetons,victoire de Perraud ! 😉 Tu as une vie en dehors du Tour, Didier ?
  5. Michel CREPEL

    PORTE

    J'ajouterai à ce propos, que je suis tout de même sidéré que personne, je dis bien personne (journalistes, suiveurs, critiques et tutti) n'est posé la question à l'intéressé ! Les "joyeux drilles" de Bein, très critiques sur le sujet n'ont même pas eu l'idée de demander à l'intéressé se contentant simplement de le clouer au pilori ! Journalistes ? Pfff ! 😉
  6. Michel CREPEL

    PORTE

    Finalement, cette expérience tentée par ses patrons (Si c'est le cas) a, apparemment, eu l'effet inverse de celui escompté ! Je doute qu'un type qui, de tout temps, a "vécu" en fratrie avec ses équipiers partout sur la planète soit heureux de se retrouver, in extenso, isolé alors que la "guerre fait rage" sur la route du Giro. A qui confier ses ressentiments, ses moments de détresse,sinon à ses potes de galères, ses coéquipiers ! Il en a été privé et c'est peut être cela qui l'a conduit a sortir de la course et engendré, par la même occasion, erreur, chute et contre-performance ! Je ne m'arc boute nullement sur la défense du Wallaby mais avant de le crucifier je préfère explorer toutes les pistes qui innocenteraient un coursier qui, après tout, n'a tué, ni père, ni mère mais qui, pour certains, s'est un jour fourvoyé à cohabiter avec des gens peu recommandables à savoir les "rosbeefs" de la Sky !😉
  7. Les deux, que ce soit Indurain ou Contador n'ont jamais remporté d'étape en ligne sur le Giro ! Le "Grand" a, quant à lui, gagné les quatre "chronos" ! Toutefois, je crois, sincèrement, qu'avec le menu restant, Contador va certainement mettre fin à cette tâche sur son CVV à savoir, curriculum vitae vélocipédique !😉
  8. Oui mais Alessandra c'est Chapatte alors que celui de Bein, ce serait plutôt Holz, pour la connaissance de la bicicletta !😉
  9. J'avais compris, mais je vais encore jouer les "candide", tiens ! Est ce que tous ces jeunes qui "interviouvent" ainsi les "cadors" possèdent une culture du sport dont ils se font l'écho ? 😉
  10. Je crois, finalement, qu'il sera plus ardu à Moinard de parvenir à ses fins qu'à Géniez ! 😉
  11. Certes mon "Jacquot", en outre, il a l'avantage de jacter les langues usitées dans le milieu ! Il est jeune donc perfectible et il ne se prend pas le choux à l'inverse de ses camarades ! J'ai sans doute été un soupçon trop acariâtre avec ce "gendre idéal" mais il me semble, cependant, qu'il avait déjà posé cette question à Amael mais pas en ces termes (Quelles sont vos ambitions sur ce Giro ?) et que la réponse avait été identique ! 😉 Comment va mon tout-juste cadet à l'ancienneté sur "101" ?
  12. Michel CREPEL

    PORTE

    Extrait : "Ce 6 juillet 1964 et après une journée de repos en Andorre, le peloton va s'accorder quelques sulfureuses parties de manivelles en direction de Pau. Bien que, seuls les 2400 mètres du Port d'Envalira ne viendra tarauder les esprits chagrins, tout un chacun sait par expérience que le lendemain de "fêtes" peuvent être sources de maux beaucoup plus rédhibitoires qu'une ascension fusse t'elle abrupte et piégeuse. Ce n'est pas "Maîtres Jacques", coutumier, d'excès en tout genre lors de ces étapes de farniente, qui me contredira. Et, une nouvelle fois, le leader des St Raphaël s'est "vautré" lamentablement dans la dégustation d'un méchoui offert gracieusement par Radio Andorre au grand dam d'un Raphaël Geminiani qui avait préconisé, lui, un entraînement foncier susceptible d'effacer les efforts consentis depuis le départ de Rennes. L'invétéré apôtre d'Epicure se retrouvera, bientôt, devant un dilemme insolvable. Dès le début d'étape celui-ci se matérialisa sous la forme d'une coalition de féroces prédateurs. Jamais ô grand jamais, ils n'allaient relâcher leur étreinte. Anquetil est, alors, l'objet de tirs nourris dont l'estocade est portée par l'"Aigle de Tolède". Federico Bahamontès, le fier Ibère, s'arrache accompagné de "Poupou", Julio Jimenez et Henri Anglade. Le Normand désemparé ne peut esquisser la moindre attitude de rébellion. Il est planté, là, au beau milieu de la chaussée, pire, il sent monté en lui la défaillance, l'inexorable coup de pompe. Ce Rabelaisien de vocation semble vomir son méchoui, englouti la veille, tant son faciès apparaît, aux yeux effarées des suiveurs, congestionné. Le "Grand Fusil", dont le débit linguistique dans la colère n'a d'égal que la jovialité engendrée lors de discussions à bâtons rompus au coin du feu, monte à hauteur de son coureur, peu avant le sommet, et le vilipende vertement tout en lui tendant un bidon de Champagne. "Ou ça le crève, ou il s'envole" lance-t-il à la volée ! A quatre minutes du "PIcador" et de "Poupou", au somment, "Maîtres Jacques" est en train de rendre les armes et de perdre ce Tour 64. La "bascule" opérée, le recordman des "Nations" fond dans la descente tel un voltigeur. Malgré la brume dense et la chaussée glissante, il fend l'air couché sur sa frêle "esquif". "Ça passe ou ça casse» maugrée le funambule en perdition. Dans la vallée Anquetil, auteur d'un retour fracassant, il reprend Georges Groussard, Vittorio Adorni, Henry Anglade et le maillot vert, Jan Janssen. Se positionnant résolument en tête du petit groupe, requinqué comme jamais, Anquetil se lance, alors, à la poursuite du duo Hispano - Français. En moins de dix bornes il peut déjà apercevoir la grande carcasse dégingandée de l'"Homme de la Mancha" qu'il rejoindra, ainsi que Poulidor, quelques hectomètres plus avant. La chance sourit de nouveau au Normand. Elle est insolente, même, en cette fin de journée. A vingt-cinq kilomètres de Toulouse le coureur de Saint Léonard de Noblat, victime d'un bris de rayons, doit se résoudre à attendre "Tonin" pour changer de monture. Antonin Magne, tout aussi expressif dans la gestuelle que son homologue et compère "Gem", pousse des plus énergiquement le Limougeaud afin de le relancer. Le directeur sportif des Mercier est tellement assidu à la manœuvre que notre "Poupou" national chute tête bêche sur le macadam. Le temps, pour notre "bonhomme', de reprendre ses esprits et le groupe Anquetil n'est plus qu'un lointain souvenir. Comble de désagréments, les voitures suiveuses qui, d'ordinaire précèdent les coureurs en difficulté, se retrouvent bizarrement derrière le poursuivant. Le spectacle captivant de cette étape sera invoqué pour expliquer la raison pour laquelle Poulidor n'a pu, à loisir, profiter de l'abri nécessaire à un éventuelle et hypothétique retour vers l'avant de la course. Raymond Poulidor, dépité et aigri plus qu'éreinté franchira la ligne, deux minutes et trente-six secondes, derrière Jacques Anquetil. Tout était à refaire !"
  13. En mémoire de Jean Stablinski (21 mai 1932 - 22 juillet 2007) "Stab" humait l'existence comme il respirait la course à savoir, nanti de l'excellence d'une maturité aguerrie très tôt pour le commun des mortels. Fils d'émigré Polonais, Jean Stablinski, connut très jeune les galeries basses et les crassiers de Valenciennes. A 16 ans, il opte pour la nationalité Française dans le seul but initial de participer au "Premier Pas Dunlop". "Stab" était l'archétype du coureur en circuit. Sa science de la course, sa maîtrise lors de situations inextricables et sa ruse, sa roublardise, rarement égalé depuis, en faisait un équipier de luxe que nombre de leaders se disputaient. Formé, en outre, à l'école des "Flahutes" du Nord de la France, très prisée à l'époque, le "Petit Ramoneur" Polonais aimait toutefois à rappeler qu'il était plus aisé de pédaler, même tel un forcené, que de descendre au fond des puits de mine. Dans la foulée et à l'inverse de ses compatriotes Grzegorz Kopaczewski (Raymond Kopa), Jerzy Lech Kontkovski (Georges Lech), Tad Cisowski ou Robert Budzinski, qui préférèrent les joutes footballistiques, "Stab", lui, estima que son tempérament d'introverti invétéré épouserait à merveille la discipline individualiste du cyclisme faîte de chevauchées épiques et de raids solitaires. Il le démontrera, et de fort belle manière, tout au long de sa carrière. Dans la lignée du futur quadruple lauréat Ryszard Szurkowski, Jean Stablinski sera le premier vainqueur Français de la Course de la Paix en 1952. Passé dans les rangs professionnels, l'année suivante, il inaugure ses prédispositions aux épreuves sur circuit en devenant Champion de France militaire. Le natif de Thun Saint Amand participera à son premier Tour, en 1954, qu'il abandonnera à la vingt et unième étape. Cette expérience s'avèrera, toutefois, enrichissante et guidera fortement ses choix futurs. Jusqu'au crépuscule des années cinquante "Stab" apprendra le métier sous la houlette de son "mentor" et modèle Jacques Anquetil. Refusant avec véhémence l'étiquette d'équipier il se considérait plus volontiers comme l'ami, le confident de "Maître Jacques". L'affubler du costume de coureur-domestique le faisait sortir de ses gonds et son palmarès d'une éloquence rare plaide indéniablement en sa faveur. Outre le Tour de Belgique en 1956, Jean Stablinski remporte le premier de ses succès marquants en s'imposant lors d'une Vuelta 58 où il subjugua, par sa maîtrise de la course et sa malice tacticienne, les Bahamontès, Lorono, Van Est, Desmet et autre Van Looy. Le premier de ses quatre titres de Champion de France, "Stab" le conquerra en 1960 à Reims, en solitaire, devant Louis Rostollan et le "Basque Bondissant". Il remettra le couvert, trois fois d'affilé en 1962, 63 et 64. Entre temps, Stablinski se montrera également brillant et opportuniste lors des classiques comme Paris-Bruxelles en 1963 ou le Grand Prix de Francfort en 1965 et surtout en s'adjugeant la première édition de l'Amstel Gold Race en 1966. "Stab" était certes un excellent coureur doté de bonnes jambes mais son atout majeur était sans nul doute sa vision de la course, sa faculté à se sortir des pièges les plus glauques et sa maîtrise de soi dans les moments critiques. L'apogée de sa carrière se situera en 1962, bien évidemment, lorsqu'il deviendra Champion du Monde. Toute son existence il se remémorera cette côte du Belvédère, à Salo di Garda en Italie où il bluffa impudemment le présomptueux et légitime favori, l'Irlandais Seamus Elliot. A ce propos, ce dernier n'étant autre que le père de son filleul disparu peu après, "Stab" éprouva le besoin de se confier "Pour gagner j'ai dû bluffer, j'espère qu'il me pardonnera". Il ne faut pas croire, cependant, que cet homme discret, mais altruiste jusqu'aux bouts des orteils, n'a jamais connu la poisse, la solitude et la détresse, que nenni, son accident en 1963 lors d'un cyclo-cross à Fontenay-sous-Bois est là pour nous le rappeler. Ce jour-là, victime d'une lourde chute, "Stab" se "relèvera" avec le corps bardé d'au moins quarante fractures. Ses origines austères, la rudesse de sa vie d'avant le vélo ne seront pas de trop pour traverser cette période de doutes et de souffrance extrême. Le prix de la douleur, le goût âpre de la poussière des puits des mines sont autant de remèdes à l'infortune des jours de tempêtes et "Stab" était passé maître dans l'art de se sortir de tous mauvais pas. Encore une fois, il surfa sur l'adversité avec une audace comparable à celle qu'il usait lors de ses prises de risques juché, tel un acrobate, sur sa monture. Jean Stablinski dénué de tout à priori, terminera sa carrière en compagnie de Raymond Poulidor, chez Mercier en 1968, après avoir passé toute sa carrière aux côtés du meilleur ennemi du Limougeaud. Quelques années plus tard Jean Stablinski, tentera de franchir le Rubicon et s'essaya au métier de directeur sportif. A ce titre, il eut pour élève un certain juvénile Armoricain du nom de Bernard Hinault auquel il prodigua ce conseil : "Petit, n'attaques qu'une seule fois, mais fais-le au bon moment ....." Sans l'ombre d'un doute, le "Blaireau" a certainement pensé à "Stab" lors de ses victoires en solitaire et il n'est pas illusoire non plus d'imaginer le rictus de malice sur le faciès du "Polonais" à chaque attaque du Breton ! Palmarès complet : http://www.memoire-du-cyclisme***/palmares/stablinski_jean.php
  14. En effet, seulement je pense, sincèrement, que ce sont leurs entourages respectifs qui leur ont bourré le mou ! Les deux que tu cites sont inévitablement passés à côté d'une carrière encore plus riche de succès qu'elle ne l'a été pour "Moncoucou" ou est pour "Mimosa" ! Pour ce dernier chez Quick-Step à l'aurore de sa carrière, je ne te dis pas ! 😉
  15. Et oui, c'est l'avantage d'être Belge ! 😄
  16. Tu vois, Guillaume, sans chercher un classement dans le top 5, 10 ou 20 mais en tentant chaque saison de claquer une victoire d'étape, Voeckler s'est offert un Top 4 alors que rien ne le prédisposait à cela ! Je ne pense pas que l'inverse eut été aussi flamboyant !😉
  17. En général Patrick, tu commences par tenter de remporter des étapes, c'est mieux, cela te permet d'évaluer les chances que tu as de jouer un top, dans l'avenir, non ? Comme Pinot ou Rolland, par exemple ! Moinard, lui, il a toujours été équipier, Geniez, non !
  18. Michel CREPEL

    PORTE

    Je ne suis pas dans sa tête ! Super favori, au même titre que deux de ses "potes", il est victime de la "sorcière aux dents verts" durant toute une semaine et lorsque le soleil semble se lever, il se prend une torpille sur la calebasse, dans le clm, je sais pas comment je réagirai .... ALORS DANS LE DOUTE, je me tais car j'ai un incommensurable respect pour les coursiers ! A ce propos, j'ajouterai que si j'en éprouvais pas pour eux, pour qui en ressentirais je ? Et pourrais je seulement me regarder dans une glace ?😉
  19. Oui "Jeannot", je te comprends parfaitement, excepté, qu'ici je "fustigeais", si je puis dire, les coursiers du peloton World Tour !
  20. Michel CREPEL

    PORTE

    Ce n'est peut être pas son idée, initialement ? Vous êtes vous déjà posés la question ? Personnellement, dans l'incertitude, je préfère ne pas me fourvoyer ainsi j'évite les boomerangs ! Ainsi, j'ai le temps de fourbir mes armes ! 😉
  21. Michel CREPEL

    PORTE

    Peut être, mais cela ne regarde que la Sky ! Anquetil allait se goinfrer un méchoui au champagne pendant que les autres roulaient pendant la journée de repos ! Pour Barth, c'était de l'humour, il en a si peu !😉
  22. Qui se souviendrait de lui si ..... Matignon, une « Lanterne rouge » au nirvana : Tour 1969. Chaque rubrique, article ou portrait qui alimentent les journaux ou éditoriaux de France et de Navarre sont consacrés, exclusivement et à juste titre, dans la majorité des cas aux exploits "Titanesques" des "cadors" de la discipline. Aujourd’hui, pourtant, je vais tenter de vous narrez la journée exceptionnelle d'un "sans grade", d'un "lampiste" qui, pour sa première participation à la Grande Boucle, a osé dédier un autre néophyte de l'épreuve le "Roi Eddy", en personne. En cette année 1969, le jeune Bruxellois participe, en effet, pour la première fois au Tour de France. La "mise en bouche" est hallucinante, le futur "Cannibale", depuis le départ de Roubaix, a attaqué tous les jours, soutenu par une formation Faema, qui n'a rien à envier à son aïeule "La garde rouge" de l'"Empereur d'Herentals". Des chiffres et des noms reflèteront mieux que bien des mots la situation "cauchemardesque" des adversaires du Belge en état de "démence". Nous sommes à la veille de la vingtième étape et déjà les jeunes "loups" du cyclisme de demain que sont l'Espagnol Luis Ocana ou le Belge Roger De Vlaeminck sont rentrés dans leurs foyers. D'autres, plus aguerris et moins novices tels le Belge Rik Van Looy, l'Allemand Rudi Altig ou l'escaladeur Ibère Pérez Frances, pour ne parler que des plus représentatifs du cyclisme de ces années-là, ont rendu les armes tétanisés par l'effroyable puissance dégagée par le leader des Faema de Guillaume Driessens. Les "survivants" encore dans la course, mais hors course, naviguent dans les méandres d'un classement général "abracadabrant". Lucien Aimar, le lauréat de 66, est à plus d'une heure, Jan Janssens, le vainqueur de l'édition précédente, accuse un débours de quelques 48 minutes sur le "pourfendeur" de rêves. Seuls, si j'ose dire, les Français Roger Pingeon, grand "Magellan" de 67, et Raymond Poulidor limitent la casse, mais à quel prix. Le leader charismatique des Peugeot est classé second à 16 minutes du Belge euphorique quant à notre "Poupou" National il se situe sur la troisième marche du podium à plus de 20 minutes ! Voilà la situation avant d'aborder une nouvelle, mais dernière, difficulté de ce Tour 69 réputé pour avoir été le plus difficile depuis la reprise de celui-ci en 1947. Et cette difficulté n'est autre que le Puy de Dôme véritable épouvantail pour les rescapés de ce long chemin de croix. Au départ de Brive, le matin de cette vingtième étape, Pierre Matignon est 86ème et bon dernier, il se voit donc affubler, pour la circonstance, de l'honorifique "lanterne rouge" qui sied à tout coureur dans sa position. D'ailleurs, il tient à la conserver cette place, ne serait-ce que pour les propositions alléchantes des organisateurs de critériums d'après Tour. En effet, ceux-ci sont très friands de présenter de tels coursiers dotés d'une abnégation sans bornes à vouloir terminer l'épreuve coûte que coûte. Dès le départ les hostilités s'engagent par l'entremise de l'avant dernier du classement, le Belge André Willems qui se sent, soudain, pousser des ailes. Au même moment, Matignon, pas franchement veinard, est victime d'une crevaison qui le rejette à l'arrière du peloton lancé, maintenant, à vive allure. Après une accalmie circonstancielle, Roger Pingeon tente une sortie vite réprimée par les coéquipiers du Maillot Jaune. Au trentième kilomètre tout est rentré dans l'ordre, à la grande satisfaction de la majorité des coureurs et Matignon a, ainsi, pu regagner sa place au sein du peloton sans dommage apparent. Durant les cent bornes qui suivent celui-ci s'achemine à un "train de sénateur" puis au cours de l'ascension de la côte de Chavanon, située à 66 Kms de ligne d'arrivée, la bagarre prend, alors, une tournure beaucoup plus pointue. Un Frimatic Viva De Gribaldy vient de prendre la "poudre d'escampette" et tous les observateurs avertis lorgnent sur leurs fiches afin de découvrir le nom de ce jeune présomptueux. Dans la formation du "Comte" on pense aussitôt et naturellement au Lusitanien Joachim Agostinho déjà vainqueur à Mulhouse et à Revel ou pourquoi pas au Français Maurice Izier, transfuge du Tour 68, mais pas un seul instant on ose imaginer la "lanterne rouge" Pierre Matignon dans le rôle du fuyard. Et pourtant, il faut bien se rendre à l'évidence, c'est bien l'Angevin, loin très loin de la "douceur" de sa région natale, qui caracole en tête de la course au nez et à la barbe de tous les favoris encore présents. Devant un peloton éberlué et surpris le Français s'offre un avantage substantiel de l'ordre de 3 minutes après vingt bornes de manivelles. Cette avance croît inexorablement pour atteindre les cinq minutes à une trentaine de kilomètres du but. On note des tentatives de sorties à l'arrière notamment du Néerlandais Jan Janssens ou du Français Désiré Letort mais les De Gribaldy, en tête desquels on remarque le plus souvent Agostinho et Lebaube, veillent. A vingt kilomètres du sommet du Puy de Dôme Pierre Matignon possède, dorénavant, 7'40" sur le peloton et la silhouette majestueuse du "Géant" du Massif Central apparaît devant les yeux écarquillés et quelque peu effrayés du Français. Les quatre bornes de montée au pourcentage régulier de 12,5 % a de quoi refreiner les ardeurs des plus audacieux, surtout quand ceux-ci (c'est le cas de notre héros du jour) sont allergiques et irrémédiablement fâchés avec la montagne. Toutefois, transcendé par l'énorme enjeu, Matignon, décide de faire face au "Monstre" Auvergnat en jetant toute l'énergie de ses dernières forces dans un combat, somme tout inégal, mais tellement excitant et palpitant. Les Peugeot ont "embrayé" à l'arrière et lancé la chasse. L'avance de l'homme de tête n'est plus que de deux minutes au panneau des dix derniers kilomètres, une vraie "peau de chagrin". Pourtant, Matignon ne se désunit à aucun moment, au contraire, c'est arc-bouter sur sa monture qu'il relance l'allure. Aux premières loges du peloton, ou de ce qu'il en reste, le Maillot Jaune prend délibérément le commandement des opérations en accélérant le train de manière à effectuer un "écrémage" en règle. Ce dont il s'acquitte à merveille, comme d'habitude. Le Belge, assigne son lieutenant Martin Van Den Boosche au rôle de "dynamiteur" et le "Grand" entame, alors, son travail de destructeur d'"âmes sensibles". A l'issue de premier "coup de balai" Eddy Merckx y va de son solo coutumier, démarrage, accélérations multiples et progressives. Résultat, dans sa roue n'est recensé, alors, que l'opiniâtre résidant de St Léonard de Noblat. Malgré le rush démoniaque du Maillot Jaune, Pierre Matignon, imperturbable en apparence, franchit seul la flamme rouge de l’ultime kilomètre. Un lacet plus bas Merckx a encore accéléré l’allure et décramponné, définitivement, le brave « Poupou ». Le Français possède un peu moins de 500 mètres d’avance sur « Terminator » à ce moment de la course et les radioreporters sont en transe. En effet, cette situation leurs rappelle une anecdote qui s’était déroulée au même endroit dix-sept ans auparavant. Sur le Tour 1952, le Batave Jan Nolten s’était retrouvé dans une posture identique à celle de Matignon aujourd’hui, hors un missile « sol-air » (la mobylette dans le texte) du nom de Fausto Coppi l’avait rejoint et avalé à quelque 200 mètres de la délivrance. Néanmoins, il était écrit que cette fois ci, encore, la chance sourirait aux attaquants et c’est dans un état de terrible souffrance que le « Lanterne rouge » arpente les derniers hectomètres le séparant du « Nirvana ». Titubant sur sa machine, saoulé de fatigue il franchit, enfin, la ligne salvatrice et restera prostré, ainsi, sitôt celle-ci franchit tel un « zombie » cherchant, désespérément son second souffle qui ne viendra que bien plus tard. Le Champion Belge franchit, à son tour, le sommet avec un retard de plus d’une minute (1’25) sur le rebelle du jour. Cet exploit, que le seul le vélo nous permet de vivre, n’aura finalement pas de lendemain pour le coureur du « Comte » De Gribaldy, toutefois, il en fera le « Seigneur » de la tournée des critériums d’après Tour de cette année-là au même titre que son dauphin en haut du Puy de Dôme à savoir le nouveau « Cannibale ». Et ce n’est pas la moindre des reconnaissances. Michel Crepel
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