Jacques LITAIZE

Tu peux me citer un Vrai Champion ?

Sacré Richard ! A 30 kms de l'arrivée, il annonce que la victoire ira à Alaphilippe ou Pantano, et en bas de Joux-Plane il assure qu'Alaphilippe frais comme un gardon allait lâcher Pantano à la rupture. C'est comme ça que j'ai su que ni l'un ni l'autre ne gagnerait, mais que Pantano serait devant Alaphilippe. Richard Virenque est une boussole qui indique le Sud.

Le trio "Virenque/Durand" forme effectivement un bon duo, assez marrant. Ceci dit, Virenque, bien qu'en progrès, continue de massacrer gentiment notre langue, et se plante une fois sur deux dans ses analyses de course. Deux exemples : avant que Zakarin ne gagne, il voyait Majka se balader et Pantano à l'agonie...Hier, il annonce que Porte ne va sûrement pas attaquer Froome dans le final...Trois secondes après, Porte place une attaque, et donne tout au point de finir sur un petit éclat. Très souvent on peut le prendre en défaut, mais ce n'est pas grave, et il prend des risques.

Froome était déjà archi-dominateur en montagne en 2012, alors qu'il ne jouait pas la gagne. Ça m'étonnerait qu'il ait eu un moteur, et pas Wiggins.

En 18 mois, on peut compter environ 250 morts résultant des attentats. Chiffre extraordinaire et sidérant pour un pays comme le nôtre. L'émotion suscitée, l'empathie pour les victimes, la sensation d'insécurité sont naturelles et compréhensibles. Cependant, pour s'en tenir aux morts brutales et pouvant paraître particulîèrement injustes, sans même parler de celles résultant de maladies, il y a chaque année plus de 10.000 morts par accidents domestiques, plus de 3.000 morts par accident de la route, plus de 800 homicides, plus de 500 morts par accident du travail, et plus de 10.000 suicides. Toutes ces morts sont, d'une certaine façon, acceptées comme une fatalité par la communauté nationale, au-delà de la douleur des proches des victimes. Au regard de ces chiffres, et à l'échelle du pays, les morts par attentat restent une piqûre de moustique. Mais il faut comprendre que le but recherché n'est pas tant de tuer des gens que de diviser le pays et déstabiliser la société. Et apparemment ça commence à marcher (voir par exemple la bataille de chiffonniers sur la responsabilité de chacun au niveau de la sécurité à Nice), et si ça marche, ce sera notre faute.

Article en tous points remarquable, dont je partage entièrement l'analyse qu'il contient. Malheureusement, il est quasiment impossible de raisonner les peurs collectives, seul objectif des terroristes et alimentées par l'hystérie des medias.

Franchement, on critique Aru, Bardet, Quintana etc...Mais si tu prends l'étape d'hier, par exemple, qu'auraient dû t'ils faire ? Attaquer dans la Forclaz, faire une descente de folie, et terminer comme une bombe ? Tu sais bien que le résultat, c'était au mieux prendre 200 mètres d'avance, se faire rattraper et prendre éventuellement un éclat dans la montée finale. La limite c'est le physique, les mecs montent à bloc et sont déjà bien contents de suivre. Les coureurs que tu cites ne feraient pas mieux dans le contexte actuel, seul Ocana aurait sans doute les capacités pour attaquer d'assez loin et résister, et ce n'est même pas sûr. Tous les débats sur les tactiques me font sourire, face à la supériorité écrasante d'un homme et d'une équipe. C'est comme si l'entraîneur du Red Star, avant de jouer contre le Réal, disait : "J' ai mis au point une super tactique, qui consiste à marquer des buts et à ne pas en prendre !".

Si Alaphilippe visait une place au général (je ne sais pas si ce sera le cas un jour, mais j'en doute), il courrait de façon différente. Il peut espérer faire du Sagan, mais apparemment ça ne suffit pas pour rendre le Tour intéressant, puisque la seule question qui passionne c'est : comment battre Froome ? Vietto, Robic, je ne connais que par la littérature, mais ce n'est pas transposable aujourd'hui, le cyclisme a trop changé. Pingeon malgré ses qualités n'a jamais secoué Merckx, seul Ocana...Froome n'a pas de rival à la hauteur de ce dernier, mais comme tu le dis justement, c'est presque toujours le cas quand un super champion domine. Pour ma part, je trouve que les années Indurain, par exemple, étaient plus ennuyeuses que le Tour actuel. Au moins, Froome fait un peu de spectacle.

Oui, il faut l'espérer. Il faut surtout espérer que ce type de situation ne se reproduira pas. Ne pas oublier non plus que Froome n'est pas le seul, parmi les cadors du peloton, à avoir eu son temps rectfié.

Un accrochage entre un cycliste et une moto, c'est un fait de course. Au cas particulier, ce sont les circonstances de cet accrochage (carence de l'organisation ou malveillance des spectateurs, ou les deux) qui ont amené les commissaires à considérer qu'il s'agissait d'une situation exceptionnelle.

Non, il n'y a aucune contradiction. Curieux que tu ne fasses pas la distinction entre le règlement, qui est appliqué sans interprétation, et les faits, qui sont soumis à appréciation. C'est toujours, toujours, toujours comme ça.

Pour moi si, la situation est exceptionnelle et j'ai expliqué pourquoi. C'est aussi l'avis des commissaires, c'est comme ça. Après, il est rare qu'une décision fasse l'unanimité, mais accuser les commissaires (comme accuser des magistrats) de partialité car on n'est pas d'accord avec eux me paraît pour le moins audacieux.

Si, le règlement a été respecté à la lettre, ainsi que je l'explique plus haut.

Je voudrais aussi préciser que le règlement n'est pas sujet à interprétation, ni applicable en fonction de critères variables. Le règlement prévoit expressément qu'en cas de situation exceptionnelle, les commissaires ont carte blanche. Il n'y a pas d'interprétation possible pour un texte aussi clair. Ce qui est soumis à appréciation, ce n'est pas le règlement, mais le fait de savoir si la situation est exceptionnelle ou pas. Si on transpose en matière judiciaire, le juge (ici les commissaires) applique la loi sans l'interpréter, mais il a un pouvoir souverain d'appréciation des faits (existence, qualification, gravité...). Ce pouvoir ne peut être remis en cause par personne, et notamment pas par la Cour de Cassation, qui ne peut casser que pour une erreur de droit.

Ton ami commissaire n'aurait pas accordé le temps de Mollema à Froome, pourquoi pas ? Soit il estime que la situation n'était pas exceptionnelle, soit il estime que, la situation étant exceptionnelle, la solution apportée n'est pas adéquate. Il serait intéressant de connaître ses raisons. Personnellement, j'approuve la décision prise. Comme c'est la première fois depuis les (trop) nombreuses années que je suis le cyclisme, que je vois les coureurs arrêtés, les chutes provoquées, et la course faussée en raison de la carence de l'organisation et/ou de la malveillance de spectateurs, la situation est pour moi exceptionnelle. D'autre part, la solution retenue (attribuer aux coureurs - et pas seulement à Froome) le temps le plus proche possible de ce qu'il aurait été en l'absence de l'incident me paraît conforme à l'équité sportive. L'essentiel n'est-il pas que le vainqueur du Tour soit le meilleur à la pédale ? Ce qui est certain, c'est que le règlement a été respecté. D'une part, si ils jugent la situation exceptionnelle, les commissaires étaient en droit de rectifier les temps. D'autre part, ce qui est interdit, c'est l'aide ou assistance d'un véhicule motorisé (Sépulveda, Nibali), mais pas de faire le parcours à pied (Froome) puisqu'on n'en tire aucun avantage par rapport au parcours en vélo. Simple bon sens.

Quel article du règlement ? Quant à Nibali sur la Vuelta, il est toujours resté sur son vélo...

Merci Christopher Froome, qui ajoute le panache au talent.

On peut voir les choses différemment : Merckx, Hinault, avaient de multiples occasions de gagner des étapes, notamment dans les CLM et la montagne. Cavendish ne peut gagner qu'au sprint. D'une certaine façon, ses 30 victoires sont encore plus méritoires.

Un coureur complet, capable des briller dans les classiques comme dans les courses par étapes. Un palmarès bien fourni, mais...pas de victoire depuis le Tour de l'Avenir. Donc pour l'instant, il n'a pas marqué les esprits.

Je pense même qu'il est le meilleur sprinteur de tous les temps.

Doublon

Ok, en football, tant que le ballon n'a pas franchi la ligne, il n'y a pas but, quelles que soient les circonstances, alors qu'en cyclisme un coureur peut être crédité d'un temps qu'il n'a pas réalisé. Où est le problème ? Chaque sport a ses règles, qu'il se doit d'appliquer, ce qui ne veut pas dire que la règle du football soit meilleure que celle du cyclisme. Et puisque tu aimes les analogies, en rugby, une équipe peut se voir accorder un essai sans avoir déposé le ballon derrière la ligne. La seule chose qui compte, c'est que la décision des commissaires, même si tu la désapprouves pour des raisons subjectives, respecte le règlement du cyclisme dès lors qu'ils ont estimé être en face d'une situation exceptionnelle. Inutile de ressortir une énième fois la règle des 3 kms qui n'a rien à voir dans cette décision. Quant à prétendre que les commissaires n'ont pas jugé en leur âme et conscience mais uniquement pour protéger Froome, c'est du pur procès d'intention, un peu absurde dans la mesure ou d'autres coureurs ont bénéficié de cette décision.

Tu as le droit de ne pas avoir la même appréciation des faits que les commissaires, ce qui n'a aucune importance puisque seul leur avis compte. Il en est de même pour toute décision de justice, seuls les magistrats ont un pouvoir d'appréciation des faits. Mais en aucun cas le règlement n'a pas été respecté. La décision résulte de l'application du règlement, et de l'appréciation des faits par les commissaires en vertu de leur pouvoir souverain.

En l'occurrence, ta tentative d'explication par analogie, si tant est qu'il puisse y avoir des exemples convaincants ce que j'ai du mal à concevoir, tombe à plat. Il n'y a pas d'analogie entre les situations que tu décris, les sports ne sont pas comparables, les décisions arbitrales ne sont pas prises au même moment, on ne peut pas arrêter une course comme un match, etc, etc...quant à la règle des 3 kms, elle n'a pas été violée puisqu'elle est sans aucun rapport avec la décision des commissaires, qui ne repose que sur les pouvoirs que leur confère le règlement pour traiter des situations exceptionnelles.

Je crois me souvenir que Sepulveda avait effectué une partie du trajet EN VOITURE, ce qui a été constitutif de l'infraction.