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Deces d eric de vlaminck


Pierre HEROIN

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Il est considéré parmi les meilleurs cyclo crossmen de l'histoire sinon le meilleur, sur route il se débrouillait plutôt bien avec des victoires dans le Tour de Belgique ou sur une étape du tour de France.

Il était un des acteurs d'une grande époque du cyclisme belge avec son frère, mais aussi avec Eddy Merckx, Walter Godefroot, Eric Leman, Jean Pierre Monséré et tant d'autres.

Je suis évidemment attristé et je me souviens bien des photos dans le miroir du cyclisme le montrant impérial sur son vélo de cyclo cross.

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Éric De Vlaeminck, le « Maître des Laboures » pour l’éternité.

 

Les fratries au sein du monde sportif en général et du cyclisme, en particulier, sont légions depuis la nuit des temps, cependant celles qui ont donné des champions toutes générations confondues sont rares voire inexistantes à l’exception notoire des De Vlaeminck ainsi que des Pélissier et à un degré moindre des Lapébie, des Moser ou des Schleck. Éric et Roger les « frangins » qui ont porté de concert le village d’Eeklo à la renommée internationale sont, sans commune mesure, les membres de la fratrie du cyclisme la plus prolifique en succès depuis que cette discipline à vue le jour, au crépuscule du XIXème siècle. Le décès de l’aîné des De Vlaeminck, Éric, survenu ce vendredi 4 décembre a semé le désarroi au sein du monde du vélo outre-Quiévrain ainsi que dans le microcosme très confidentiel du cyclo-cross mais pas seulement. 

En effet, la « Vieille Europe » rompue aux joutes des laboures en hiver n’oubliera jamais l’hégémonie d’Éric De Vlaeminck lors de la période charnière des sixties et des seventies au cours des Championnats du Monde de la discipline qui avait vu le jour un peu moins d’une vingtaine d’années plus tôt (1950) et qui avait été inauguré par la victoire du plus sculptural d’entre les « saute ruisseau » de l’après-guerre à savoir, « Tête de Cuir », Jean Robic. Éric De Vlaeminck demeure toujours, à ce jour, recordman de victoires dans les « Mondiaux » de cyclo-cross, grâce à ses sept succès obtenus en 1966, 68, 69, 70, 71, 72 et 1973 (Il aurait, d’ailleurs, très bien pu accrocher la victoire en 1967 sans la casse de sa monture) et, ma foi, ce n’est pas de sitôt que son empreinte disparaîtra du sommet de la hiérarchie de la spécialité tant, aujourd’hui, les adeptes des sous-bois sont proches les uns des autres.  

Auréolé, en outre, de quatre titres nationaux en 1967, 69 ,71 et 1972, Éric aurait très bien pu encore améliorer ce dernier chiffre, déjà peu banal, si la concurrence à cette période avait été moins drastique. En Belgique, des pointures tels Albert Van Damme, René De Clercq, le paternel de Mario voir son propre frère Roger, lui-même trois fois Champions de son pays en 1974, 75 et 1978 et auteur d’un doublé, « National – Mondial 1974 », se sont montrés de parfaits empêcheurs de tourner en rond, pour le maître de céans. En revanche, la carrière, de cet emprunt de bougeotte qui honorera pas moins de quatorze formations tout au long de ses treize saisons passées dans le cyclisme, ne fut pas aussi flamboyante sur la route, se contentant, si je puis dire, d’une victoire lors du Tour de Belgique 1969, assorties d'un succès d'étape ainsi que d'un sprint en force aux dépends de Genet et Pintens au terme de la seconde étape, Arlon- Forest, du Tour de France 1968. 

Toutefois, Éric est parvenu à décrocher quelques succès moins significatifs mais tout autant enviables à l’image d’un Championnat des Flandres en 1969, peut être sa meilleure saison, et de deux Tours de Flandre occidentale en 1968 et 70. Quelques accessits intéressants dans la Flèche Wallonne, Gand Wevelgem, Liège Bastogne Liège ou Paris Roubaix démontrent, si besoin était, la classe du bonhomme. Il est possible, également, que l’aura ajouté à l’extraordinaire talent de son cadet Roger sur la route a peut-être nuit à l’essor de celui-ci lorsqu’il se retrouvait à ses côtés. Toujours est-il que s’il fallait désigner des « fuoriclasses » pour la caste des « Forçats des Laboures », nulle doute, qu’Éric De Vlaeminck figurerait  au firmament de la hiérarchie. Le bougre, ne s’est pas arrêté dès lors que sa carrière personnelle eut pris fin, bien au contraire, altruiste jusqu’aux bouts des orteils, l’aîné des De Vlaeminck, malgré quelques tourments, n’eut de cesse de vouloir prêcher la bonne parole et aider les jeunes cyclo crossmen d’outre-Quiévrain à perpétuer une tradition chère au « Plat Pays ». 

Ainsi, il devint, comme il se doit, entraîneur national jusqu’en 2002 et ensuite coacha, un temps, Niels Albert jusqu’à ce que la maladie (Parkinson et Alzheimer), qui l’emporta, ne lui empêche d’exercer cette fonction. Éric faisait partie de « mes amis » Facebook depuis un moment déjà et si j’ai une image que je conserverai de lui, c’est celle d’un dimanche après-midi de 1966 devant ma télévision, laquelle à l’époque diffusait les « Mondiaux de cyclo-cross », qui se disputaient cette année-là à Beasain au Pays Basque Espagnol, attendant le cinquième sacre de la « petite merveille » Transalpine Renato Longo, tout en espérant un accessit du Normand Michel Pelchat et à un degré moindre du Teuton Rolf Wolfshohl, autre coursier idoine de très grand talent. Or, suite à mon énorme désillusion, faisant suite au bris de roue de mon favori Vénitien dès les premiers kilomètres de l’épreuve, apparu, nanti d’une fulgurance inouïe, celui qui dans mon cœur d’artichaut de 13 piges, allait remplacer tous les Robic, Rondeaux, Dufraisse, Wolfshohl et Longo de ma jeunesse virtuelle ou bien réelle. 

Cet ovni, jaillit de nulle part, qui venait d’illuminer mon dimanche après-midi portait les traits d’un jeune impétueux, ceint du maillot de la Belgique, puceaux de tout palmarès et inconnu de tous, suiveurs, journalistes et autres inconditionnels des choses du cyclo-cross et se nommait Éric De Vlaeminck. A 21 printemps, le gamin d’Eeklo venait de décrocher le premier laurier d’un destin à nul autre pareil et embellir, par la même occasion, mes sombres dimanches hivernaux !

 

Salut l’artiste !

 

Michel Crepel

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