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Vélomédiane 2017


Franck PASTOR

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Hier, c'était la Vélomédiane-Claude Criquielion 2017 à La Roche-en-Ardenne (Luxembourg belge), une des seules cyclosportives avec classement à exister encore en Belgique.

C'est également une des épreuves les plus ardues du calendrier, toutes catégories confondues : 170 km (162 km d'après mon compteur), et une ribambelle de côtes parmi les plus raides et difficiles de Belgique, ce qui donne selon l'organisateur 3300 m de dénivellation.

Ayant très peu dormi la nuit précédente, je me lève encore plus tôt que prévu et arrive en voiture avec une heure et demie d'avance à La Roche-en-Ardenne. Ça me laisse donc largement le temps de m'échauffer, avec quelques montées de côtes.

Départ commun donné à 9 h tapantes pour les 2500 participants environ de la Vélomédiane et de sa version light (sans classement, 95 km), la «Petite Crique». Pour rappel, le parrain de l'épreuve depuis le début, le champion belge Claude Criquiélion, hélas décédé en 2015, était surnommé «le Criq» !

Le temps est doux le matin, nuageux mais sec et doux, et le restera, ouf ! Les averses prévues par la météo seront tombées uniquement pendant la nuit. 

On me dira à l'arrivée qu'il y a eu environ 1900 participants pour la Vélomédiane proprement dite. Étant fort loin dans la file des participants, il me faudra six minutes pour franchir la ligne de départ. Il faudra donc pour moi comme pour pratiquement tous les participants distinguer le «temps officiel» de parcours (pris à partir de 9 h) qui comptera pour le classement, du «temps réel» qui sera pris en compte pour l'attribution des distinctions du «Sanglier d'or», «d'argent» et «de bronze». Mon objectif à moi est de faire au moins aussi bien que lors de l'édition de l'année dernière, où j'avais obtenu le «Sanglier d'argent» avec un temps réel de 7 min 33 s sur les 170 km.

Dès le départ, on grimpe la côte de Beausaint. Ambiance nerveuse : la route est dans un état déplorable, et qui plus est détrempée par les pluies nocturnes. Les cyclosportifs cherchent à se placer pour pouvoir accrocher le bon wagon, si bien que toute la largeur de la route (ouverte !) est occupée par le peloton ! Je grimpe à mon rythme, en prenant soin de ne pas «taper dedans», ce n'est pas encore le moment.

Courte descente ensuite et montée de l'anodine côte de Mierchamps, où la course au placement continue de faire rage. Puis une longue et rapide descente le long de la splendide vallée des Tombes, jusqu'à rejoindre La Roche pour la première fois.

À La Roche, virage sec à droite et tout de suite la côte d'Hives, 2,1 km à 7 %, une de mes montées ardennaises préférées tellement elle a l'allure d'un petit col alpin. Je remonte pas mal de monde, visiblement beaucoup se sont «cramés» dans les premières côtes. Beau paysage de plateau ardennais au sommet.

Après la longue et peu pentue côte d'Ortho, les parcours de la Vélomédiane et de la Petite Crique se scindent. Sur la Vélomédiane, nous attendent d'abord deux côtes elles aussi longues et peu pentues : Warempage et Nisramont.

Dans la descente de Warempage je manque rentrer dans un cyclo qui vient de faire demi-tour pour récupérer son bidon tombé… La montée de Nisramont, très dégagée, montre devant moi une longue, longue file de cyclistes. Mes jambes tournant toujours bien, je continue d'en remonter un certain nombre. Dont une bonne partie me redépassera dans la portion transitoire qui suit.

Ce sera toujours ainsi pendant la journée : je me ferai «manger» par pas mal de monde sur le plat (rare!) et les côtes courtes et/ou peu pentues, qui ne sont vraiment pas ma tasse de thé, et je prendrai ma revanche dans les «vraies» côtes, en montée comme en descente. Ce qui fait que je dépasse puis me fait dépasser par les mêmes cyclistes le long de la journée. On finira par en plaisanter ensemble avec certains d'entre eux (dont une jolie fille !) vers la fin de la cyclo. 😆

Après la côte de Nisramont, on doit «shunter» la côte suivante prévue, Wibrin, en raison de travaux de dernière minute. On oblique donc directement vers Nadrin et Bérisménil, où nous attend une des plus belles descentes ardennaise que je connaisse : 2 km de pente à 7-9% sans un lacet sur une route en assez bon état, de quoi atteindre ma vitesse maximale de la journée : 68 km/h.

Et puis au bout de la descente, c'est Maboge et le pied de la côte emblématique de l'épreuve : le Pied Monti, alias le «Mur de la Vélomédiane». Une côte à piétons s'il en est. Dès le début une long raidard à 20 % maxi. Je m'y sens très bien, mon 26/34 y fait merveille et me permet de rouler bien droit, assis, en dépassant à nouveau un bon paquet de cyclistes, qui comme souvent se sont montrés un peu trop optimistes question braquets… Et là, l'incident : un de ceux que je m'apprêtais à dépasser part brusquement en zigzag et touche ma roue avant au passage. Je déchausse in extremis pour éviter la chute de justesse.

«Excuseer, excuseer» qu'il dit le bonhomme en néerlandais, tout en poursuivant ses zigzags. Je me retiens de dire quelque chose contre lui, mais je râle sec quand même et à haute voix : «p… de m…, c'est pas vrai, fait ch…» 📢. Me voilà à pied dans du 20 %. J'hésite à continuer à pied, vu que remonter à vélo relève de l'acrobatie sur un tel pourcentage. Je fais quelques pas puis la fierté l'emportant je me remets sur le vélo et enclenche une pédale en priant pour que mon autre pied ne manque pas l'autre pédale… ouf, ça passe.

Toujours furax, je repars tellement brusquement que je fais cabrer mon vélo, dépasse le cycliste responsable de mon déchaussage le plus rapidement possible et avec deux bons mètres d'écart, et passe les autres «murs» du Pied Monti ainsi que sa longue portion finale à fond la caisse. Pas très prudent question gestion d'effort, mais l'adrénaline voulait ça…

Heureusement, quelques bornes plus loin, c'est le premier ravitaillement, à Buisson. Le plein effectué, on redescend un peu plus loin la côte d'Hives déjà grimpée auparavant, pour rejoindre une deuxième fois La Roche et se lancer dans l'escalade chronométrée de la difficulté number one du jour : Haussire.

C'est en fait la combinaison de trois côte entrecoupée de deux descentes rapides : la Gohette, 1,1 km à 11,2 %, le Parc à Gibier, 400 m à 15,2 % et Haussire proprement dite, 1,3 km à 11 %. En tout quatre kilomètres de plaisir, quoi ! Pour ma part effectués en 21 min 13 s, à 11,45 km/h de moyenne, en dépassant à nouveau pas mal de zigzagueurs et piétons. Descente en mauvais état puis remontée régulière de 3,5 km à 4 % vers Samrée.

Là, je sens avec inquiétude que les crampes menacent, certainement la facture de l'incident et de la montée (trop) rapide du Mur de la Vélomédiane. Je me contrains donc à lever un peu le pied et à boire autant que possible sur les côtes suivantes, qui s'enchaînent sans transition : Moulin de Fosse, Odeigne, Malempré, et quelques casse-pattes non répertoriés entre elles.

Au sommet de Malempré, la sensation de début de crampes a complètement disparu, mais en échange mes jambes commencent à devenir bien lourdes… d'autant que se présente la partie du parcours que j'aime le moins : une descente interminable avec vent défavorable, qui contraint à pédaler, et sur un revêtement souvent dégradé. Comme chaque année, je perds un temps considérable sur cette portion, me faisant dépasser par nombre de cyclistes bien plus lourds et costauds que moi, sans pouvoir accrocher leur roue de peur de «sauter» plus loin.

Mais il y a une fin à tout, même à ce calvaire-là, et je me dis qu'au bas de la descente il y a la belle côte de Roche-à-Frêne pour me permettre de remonter un peu tout ce monde-là… mais voilà, ce que je ne savais pas (et visiblement les autres participants non plus, à les voir hésiter) c'est que cette côte a dû être enlevée du parcours en toute dernière minute : le revêtement a été complètement refait, mais l'asphalte est trop récente.

Résultat, j'échange la longue portion en pente douce descendante vent défavorable contre une longue portion en pente douce ascendante avec vent défavorable… Je prends un sérieux coup au moral 😬, ne sachant pas trop ce qui m'attend ensuite. Finalement la route se relève franchement vers la fin de cette côte inédite, qui rejoint l'itinéraire classique un peu après le sommet de Roche-à-Frêne.

Quelques petites montagnes russes me séparent de la prochaine difficulté répertoriée: le seul col officiel de Belgique selon l'Institut Géographique National, le col du Rideux, par son versant nord. Pas la moindre difficulté du jour : 2,5 km à 8 % de moyenne, et un profil irrégulier. Début très raide (15 %) dès le début, un long passage en pente douce et puis la pente qui se cabre à nouveau au beau milieu du village de Heyd, et ce jusqu'au col. J'ai toujours les jambes lourdes, mais elles tournent néanmoins assez bien, me permettant de dépasser à nouveaux certains cyclistes qui m'avaient laissé sur place dans les portions précédentes contre le vent. C'est dans les pentes raides qu'ils dégustent, eux, tandis que moi j'y reprends vie ! Enfin, c'est une façon de parler, parce que je sens bien mes jambes quand même ! 

Peu après la descente, et un court raidard, ravitaillement à Fisenne (à 25 km de l'arrivée c'est très mal placé, mes deux grands bidons de 80 cl — comme les années précédentes — ont eu tout le temps de se vider depuis le premier ravito…). Une remontée, une longue descente sur une route large dans un état absolument catastrophique qui me conduit à rouler en plein milieu de la voie de droite — là où c'est en moins mauvais état — quand il n'y a pas de voiture derrière… À nouveau une côte non répertoriée mais qui heureusement nous fait quitter cette route infernale, et puis un peu plus loin, la dernière difficulté significative du jour : l'enchaînement côte de Beffe - côte de Devantave - côte de Laidprangeleux.

La côte de Beffe, c'est 10 % de moyenne, très régulière sur 1,5 km. En fin de parcours, et en plein milieu de l'après-midi sous le soleil, ça signifie nombre de piétons et de zigzagueurs. Les jambes sont toujours lourdes, mais moins que précédemment, la proximité de l'arrivée me «booste». Cette côte de bœuf… pardon, de Beffe, est donc digérée sans problème. Je me permets d'appuyer sur les pédales un peu plus qu'à l'ordinaire dans Devantave et Laidprangeleux, deux côtes longues et casse-pattes, mais que je connais bien, et je rejoins à nouveau pas mal de monde.

Descente ensuite sur le village de Dochamps, descente qui aurait été rapide si je n'avais pas été fortement ralenti par un 4*4 bien large venant d'Allemagne dont le conducteur prenait visiblement le temps de profiter du paysage, sans faire attention aux cyclistes derrière lui. Frustré à nouveau, je «lâche les chevaux» dans la toute dernière côte du jour, la brève remontée vers Samrée. De là, c'est une longue descente de 8 km à 5 % de moyenne environ vers La Roche, très régulière. À nouveau le vent est en pleine figure 📢 et il faut pédaler si on veut aller à pleine vitesse, mais le moral est au beau fixe car la fin du périple est au bout de la descente, donc j'appuie généreusement sur les pédales.

À l'arrivée, il est 16 h 25 à la montre du compteur. Soit 7 h 25 pour boucler le parcours, à 90 tours/min de fréquence moyenne de pédalage et à 23,1 km/h de moyenne pour les 170 km indiqués officiellement. C'est 12 minutes de mieux que l'année dernière pour une distance équivalente malgré les quelques changements dans le parcours (162 km selon compteur dans les deux cas). Et donc le Sanglier d'Argent de ma catégorie, 40-49 ans, est dans la poche, mission accomplie !

Une fois le diplôme reçu, je m'apercevrai que je l'aurais même eu dans la catégorie d'âge inférieure (30-39 ans) puisque j'ai mis 7 h 19 min (14 min de mieux que l'année dernière), et que la limite de temps pour l'avoir dans cette catégorie est de 7 h 20 min. 😆 La Vélomédiane me ferait-elle rajeunir ?

Bien belle journée en tout cas, dans un décor somptueux et sur une cyclosportive bien exigeante qui mériterait quand même des routes dans un meilleur état… mais on ne peut pas tout avoir dit-on ! J'espère y revenir l'année prochaine, pour si possible améliorer encore mon temps. Et pourquoi pas pour faire le temps du Sanglier d'Argent de la catégorie des 20-29 ans cette fois ? 😃

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Bravo pour l'avoir terminée et pour cette belle description du parcours et de l'ambiance particulière de la Vélomédiane ! A te lire, mes souvenirs remontent à la surface. Il ne manquait que l'évocation des chasseurs de St Hubert jouant du cor pour encourager les cyclistes...

Il y a un côté festif qu'on ne retrouve pas lors des autres rendez-vous cyclosportifs belges.

Et ce sanglier d'or qui parvient toujours à s'échapper 😛  Je l'ai loupé pour 4 minutes en 1999. Faut-il être à la fois rouleur et grimpeur ?

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Il y avait en effet plusieurs petits orchestres sur le parcours comme chaque année, j'aurais dû le signaler !

Faut-il être à la fois rouleur et grimpeur ?

Je pense que oui : les côtes du parcours, même quand elles sont raides, ne sont pas assez longues pour qu'un grimpeur spécifique fasse la différence. Il faut aussi savoir envoyer les watts entretemps, sinon on reperd le terrain gagné, comme j'ai pu m'en apercevoir moi-même. 

Ceci dit, de toutes les randos/cyclos belges auxquelles j'ai participé, c'est celle qui favorise le plus les qualités de grimpeur. Mais ce n'est pas encore suffisant pour qu'un pur grimpeur y décourage un rouleur puissant raisonnablement passe-partout. Pour ça, il faudrait aller en haute montagne !

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Bien triste nouvelle : un cycliste est mort hier pendant l'épreuve. C'est une dame à l'accueil de l'hôtel où je logeais qui me l'a appris ce matin, alors que je rendais les clés de la chambre.

Ça m'a remis en mémoire que j'avais vu une ambulance et un dispositif d'aide médicale d'urgence entre Laidprangeleux et Dochamps… et c'était bien de cela qu'il s'agissait, je viens d'en voir la confirmation dans la presse.

http://www.sudinfo.be/1919871/article/2017-08-26/la-velomediane-endeuillee-un-cycliste-terrasse-par-une-crise-cardiaque

http://www.lavenir.net/cnt/dmf20170826_01045429/un-cycliste-decede-lors-d-une-randonnee-a-manhay

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"de toutes les randos/cyclos belges auxquelles j'ai participé, c'est celle qui favorise le plus les qualités de grimpeur"

LBL, par exemple, offre plus de périodes de répit. A la Vélomédiane, ça monte et ça descend; c'est usant. Le dénivelé de l'épreuve rend bien compte de la difficulté. Tu as bien fait de te préparer en montagne pendant tes vacances 😉

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C'est comme si on y était! Bravo pour la performance et le récit, il faut le faire quand même. Là je crois que le triple t'as sauvé plus d'une fois.

Etonné aussi d'apprendre que la cote la plus dure de Belgique est au pied d'un site de parapente (hé oui) où j'ai volé bien souvent sans le savoir.

Décidément un pays à redécouvrir, Franck :-)

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Comme tu dis, c'est usant cette répétition. Mais c'est précisément pour cela que je doute qu'un entraînement purement montagnard, j'entends par là uniquement de longues ascensions, soit suffisant. Pour être négociées de façon optimale, une succession de côtes telle que sur la Vélomédiane doit se faire à un rythme supérieur à celui qu'on adopte spontanément dans un col tel que le Galibier. La montagne donne une bonne «caisse» certes, mais il faut plus un peu plus que ça.

Et puis même à la Vélomédiane il y a des portions bien roulantes où on doit savoir accrocher et tenir les roues, sous peine de perdre un temps considérable en quelques bornes. Et ça il faudra bien un jour que j'apprenne à le faire.

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Le cycliste décédé était pourtant de très bon niveau, il avait fini 23e de la Vélomédiane l'année dernière, en 4 h 53 min !

Et il avait 44 ans seulement… un an de moins que moi.

Décidément personne n'est à l'abri, il faut absolument faire des tests médicaux réguliers. Et même ça n'est peut-être pas toujours suffisant, j'imagine que ce cycliste de haut niveau devait le faire régulièrement.

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Sans mon triple, je ne me lancerais même pas sur un parcours comme celui-là ! 🆒

On fait donc du parapente à La Roche-en-Ardenne ? Je n'imaginais même pas la chose possible, les collines avoisinant La Roche ne doivent pas être plus haute que 300 m au-dessus de l'Ourthe. Mais apparemment c'est suffisant !

Faut dire que je ne connais rien du tout au parapente, et même s'il y a un «spot» célèbre dans ma région d'origine (à Saint-Hilaire-du-Touvet, en Chartreuse) il faudrait me payer pour que je fasse un sport pareil ! Sans souffrir du vertige à proprement parler, je ne suis jamais tout-à-fait tranquille en présence du vide.

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"il y a des portions bien roulantes où on doit savoir accrocher et tenir les roues, sous peine de perdre un temps considérable en quelques bornes. Et ça il faudra bien un jour que j'apprenne à le faire".

Je pense que cet apprentissage ne peut se faire qu'en roulant en groupe. Il y a tout d'abord l'aspect technique : se positionner systématiquement par rapport au sens du vent, ce qui implique de changer parfois de côté avant un virage; se tenir suffisamment près, mais pas trop, et très légèrement décalé par rapport au cycliste qui précède; sélectionner le gars qui précède d'après sa corpulence; chaque économie d'énergie compte. Et puis l'aspect psychologique : oser prendre sa place, ne pas paniquer si on est serré de près, mordre sur sa chique pour ne pas décrocher sous peine de se retrouver seul à lutter contre le vent et de perdre beaucoup de temps.

Tu faisais allusion dans ton compte rendu au chassé-croisé entre les rouleurs et les grimpeurs. Tu redoubles dans les côtes ceux qui t'ont dépassé sur le plat et moi, c'est plutôt l'inverse, je suis rapide dans les descentes au point de dépasser beaucoup de monde... que je revois quelques centaines de mètres plus loin quand ils me repassent, l'air amusé. Mes capacités de grimpeur de l'adolescence ont fondu avec le poids des ans et surtout le poids... des kilos !

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Tu as très certainement raison sur toute la ligne : il faut que je roule régulièrement en groupe. Ce qui signifie s'inscrire à un club ou une association quelconque. Mais d'une part je suis assez solitaire de nature et d'autre part j'ai des contraintes horaires et familiales qui ne facilitent pas les choses. On verra…

Je me débrouille pas trop mal dans les descentes quand elles sont bien pentues et sinueuses. Quand c'était le cas hier, je rattrapais et dépassais pas mal de monde. 

D'ailleurs j'ai été comme toujours effaré du manque d'aisance et de technique d'un grand nombre participants dans les descente. Parce que dans ce domaine je pourrais leur en donner un paquet, des leçons ! L'avantage d'avoir appris en montagne à faire du vélo sans doute !

Combien j'en ai vu encore hier qui se déportaient pleine gauche pour virer à droite, qui roulaient au milieu de la route si c'était en ligne droite, qui avaient les mains crispées sur les cocottes (le bas du guidon pourrait tout aussi bien être là pour la déco !), qui avaient les bras tendus comme pour mieux ressentir les irrégularités de la route, qui roulaient à plusieurs de front sans daigner se rabattre pour laisser passer les voitures (et encore moins les cyclistes)…

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Merci Franck pour ton CR.

Effectivement, je suis passé à son niveau alors que les secours tentaient une réanimation... Cela m'a rappelé de bien mauvais souvenirs, vécus lors du Gran Fondo Eddy Merckx d'Hamoir en 2009, où j'étais aussi passé au niveau d'une ambulance derrière laquelle on venait juste de recouvrir le corps d'un cycliste d'une couverture...

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Pour revenir à ton débat rouleur/grimpeur... Je pense simplement qu'il s'agit d'un parcours typiquement Ardennais (donc usant...) pour coureur "complet"... Il faut indéniablement des qualités de grimpeur mais aussi de rouleur pour gérer correctement certaines parties stratégiques (comme la longue descente que tu détestes !).

Dans tous les cas, des qualités de grimpeur permettent de s'économiser dans les premières côtes et de finir beaucoup plus frais que les purs rouleurs... Et ainsi de faire la différence sur la fin du parcours...

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Bien d'accord, étant bien moins mauvais grimpeur que rouleur, c'est certainement ainsi que j'ai pu augmenter mon rythme dans la partie finale (à partir de Beffe).

En gérant encore mieux mon effort la prochaine fois (et en m'astreignant à des séances d'entrainement en groupe), j'arriverai peut-être à descendre sous les 7 h l'année prochaine… et à obtenir ainsi virtuellement le Sanglier d'argent des 18-29 ans. 🆒

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La gestion de l'effort est en effet importante : lors de ma première participation, les premières crampes sont survenues à la moitié de la distance en raison d'un départ trop rapide.

J'étais habitué à rouler une fois par semaine en groupe à allure rapide (entre 33 et 37 de moyenne sur 55 km). Bien pour le rythme mais parcours presque plat. Mes autres sorties effectuées seul sur terrain un peu vallonné (genre Mons-Chimay-Mons). C'était insuffisant comme préparation, j'ai terminé en plus ou moins 7h15.

En 1999, j'ai grimpé des petits cols dans les Cévennes pendant les vacances et mon temps sur la Vélomédiane est descendu à 6h34...

J'en déduis que la préparation idéale pour ce genre d'épreuve repose sur la multiplication de côtes suffisamment longues pour remonter le seuil d'endurance, mais pas trop longues pour maintenir une intensité assez élevée. Le genre de côte qui n'existe malheureusement pas autour de Mons...

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Il y a une côte dans le nord du Hainaut qui se rapproche un peu des standards ardennais, c'est le Mont Saint-Aubert près de Tournai (où j'ai vécu trois ans).

125 m de dénivellation par son versant sud-ouest, le plus difficile (très irrégulier et passage en épingle à cheveux à 17%), je crois qu'on ne trouve pas mieux dans tout la Belgique hors provinces ardennaises (Namur-Luxembourg-Liège). Grimper au sommet demande près de 10 min d'effort pour le cyclo moyen, selon l'encyclopédie Cotacol.

Le versant classique (sud-est) fait déjà 121 m de dénivellation mais est moins pittoresque (route plus fréquentée) et prend 8 min environ pour le cyclo moyen.

Il y a aussi une variante nord, moins longue, qui rejoint le versant sud-est à 99 m d'altitude, au «col» de la Croix-Jubaru.

Au nord de la Belgique, je ne vois que la Riekestraat à Renaix pour rivaliser (123 m de dénivellation, passage à 20 %) mais le tracé est moins naturel.

Pour se préparer aux cyclos ardennaises, on peut imaginer venir à Tournai (peut-être en voiture venant de Mons, c'est quand même à 50 km) et enchaîner les montées du Saint-Aubert par un versant ou l'autre autant qu'on se sent prêt à le faire. Il faut bien sûr une certaine force mentale pour enchaîner un grand nombre de montées du même mont, je crois que j'en serais incapable, d'ailleurs. Il me faut quand même un minimum de variété…

Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, loin de là : quand je vivais sur place j'ai constaté que beaucoup de Belges et de Français du nord venaient se préparer aux cyclosportives montagnardes de cette façon. J'ai même croisé un cycliste venu de Lille qui faisait le Mont Saint-Aubert, versant classique, 40 fois !!!

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Merci pour l'info ! Je ne pensais pas du tout au Mont St Aubert. Pourtant, j'y suis venu plusieurs fois à l'époque (vers les années 95) où je préparais la "Jubaru", une cyclosportive (qui avait remplacé la "Van Impe" avant de disparaître à son tour) qui empruntait des côtes courtes mais très pentues aux noms curieux ("Saule Pendu", "Bourliquet", ... tu les connais certainement). L'actuel "Grinta! Challenge" est organisé plus ou moins dans la même Région des Collines.

"Il faut bien sûr une certaine force mentale pour enchaîner un grand nombre de montées du même mont"

Je vois ce que tu veux dire... J'ai enchaîné 15 fois de suite la côte qui longe la cimenterie d'Harmignies (avant-dernière côte de Mons-Chimay-Mons) pour préparer la Petite Crique... 😬

Tu es une mine de renseignements pour les parcours cyclistes, Franck, presqu'une encyclopédie ! 😄

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La région des collines est magnifique mais les côtes sont courtes même si parfois très pentues comme le Rossignol ou Les Hauts à St Sauveur.

Quitte à prendre sa voiture en partant de Mons pour monter des Bosses et faire 50 km autant aller à Chimay et là ce sont des dénivelés dépassant les 350 m qui sont possibles, autant que certains cols des Vosges.

Comme ici:https://www.strava.com/location/rue%20madame%20de%20cormont/type/cycling/min/0/max/5/surface/undefined/center/49.9706,4.7629/zoom/12

Mais bon il ne faut pas avoir peur de la solitude, sinon prévoir çà à plusieurs, c'est plus gai.

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Quelles bosses à Chimay (ton lien ne passe pas) ? De mémoire, Cotacol n'en recense aucune qui dépasse les 100 m de dénivellation. C'est même une zone plutôt pauvre en «vraies» côtes selon leurs critères. 

Du moins si on se limite au Hainaut, parce que si on pousse jusqu'à Couvin, c'est une autre histoire, on est alors en Ardenne. Mais dans les deux cas, la distance à partir de Mons est probablement bien moins vite parcourue en voiture (pas d'autoroute) que pour aller à Tournai.

Comme tu connais la région par cœur je suis curieux de ta réponse !

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