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Tilff-Bastogne-Tilff 2016


Franck PASTOR

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Hier a eu lieu la randonnée Tilff-Bastogne-Tilff 2016, en Ardenne, un des principaux rendez-vous cyclotouriste/cyclosportif du calendrier belge.

Trois distances étaient proposées. Une «courte» distance de 86 km, une moyenne de 150 km, qui est celle que j'ai effectuée hier, et une grande, 250 km, qui va de Tilff (Angleur en fait, juste à côté) dans la banlieue de Liège, à Bastogne, puis revient à Tilff comme son nom l'indique. Bref, le même principe que Liège-Bastogne-Liège, avec quelques-unes de ses principales difficultés (Rosier, Redoute) mais en suivant un parcours sensiblement différent. 

J'arrive à 7 h 30 sur le lieu de départ et d'arrivée, au Country Hall de Liège à Angleur. Il fait très froid (5° ?) et le ciel, très nuageux, est peu engageant. Tenue hivernale complète de rigueur en plein mois de mai : cuissard long, veste épaisse, bonnet, surchaussures… Me fiant aux prévisions météo qui n'annonçaient pas de pluie régulière, je ne prends pas d'imper par contre. Mal m'en prendra.

Après avoir retiré mon dossard et ma plaque de cadre et préparé ma bécane, je m'élance à 8 h 05 sur ce parcours de 150 km. On commence par descendre la côte de Boncelles qu'on remontera en fin de parcours, puis on effectue un long passage à peu près plat en longeant l'Ourthe vers Comblain-au-Pont, puis l'Amblève vers Aywaille. D'emblée je me campe sur un rythme purement cyclotouriste : je roule tranquille à mon allure, ne cherchant pas à suivre les groupes-TGV qui me dépassent. Aucune envie de me cramer, je sors de maladie il y a une semaine et suis à court de forme.

Puis c'est la première difficulté à Aywaille, et peut-être déjà la côte la plus difficile du parcours en fait : Chambralles.

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=52

Une horreur très irrégulière avec des virages très, très serrés qu'il est très aléatoire de prendre à la corde. À moins d'avoir des braquets de VTT comme les miens, et donc je ne m'en prive pas. 😛 Dès l'abord, ça grimpe à 20%, ce qui surprend très fort tout le groupe de gros rouleurs qui vient juste de me dépasser : plusieurs doivent mettre pied à terre d'emblée, n'ayant pas réussi mettre le petit plateau. Ils manquent de me faire tomber au passage, je dois slalomer entre plusieurs de ces imprudents pour pouvoir poursuivre ma route. Le 26/34 aidant, je passe l'obstacle sans problème en cherchant à m'économiser autant que possible : ce n'est que le début, pas question de se cramer même si cette côte est l'endroit idéal pour ça !

Puis c'est la descente, et une longue montée peu pentue de Harzé à Houssonloge puis Werbomont, le premier ravitaillement, et le deuxième obstacle un peu plus loin, au nom évocateur d'un poste-frontière : l'Ancienne Barrière. Montée longue, en pente douce et régulière, à gérer tranquille (quoique bien des participants s'y donnent à fond, comme d'hab), avant de redescendre sur une route semblable.

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=233

Arrivé à Trois-Ponts, une autre longue côte nous attend, celle de Saint-Jacques, porte de transition vers la vallée de la Salm. Cette côte-ci est également longue, mais contrairement à la précédente, très irrégulière car entrecoupée de plats et descentes. Je vois plusieurs cyclistes ayant commencé sur les chapeaux de roues finir à l'agonie, surpris par les soubresauts du terrain.

La descente est plaisante et rapide malgré le temps qui s'est mis à la pluie (elle tombera désormais régulièrement sous forme d'averses, souvent de grêle), et débouche sur Grand-Halleux, en province de Luxembourg, pied de la côte de Wanne. Mais ce n'est pas exactement la côte de Wanne, contrairement à ce que le parcours annonce, que nous allons grimper, mais une variante, la côte de Spineux, dont le pied est quelques kilomètres plus loin.

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=200

Et c'est long et bien pentu, dans un cadre très plaisant cependant : forêts et bocages. Certains ne digèrent pourtant pas et mettent déjà pied à terre, victimes de crampes. D'autant qu'au «sommet» c'est loin d'être fini : au lieu de descendre directement sur Wanne et Stavelot comme le parcours traditionnel de Liège-Bastogne-Liège le fait d'habitude, on se dirige vers Logbiermé puis Hénumont, ce qui rajoute deux montées très, très casse-pattes… et non répertoriées ! De fait, peu après Hénumont, on se retrouve au sommet de la côte de Stockeu, de l'autre côté du versant traditionnel, à plus de 500 m d'altitude. On a dû faire près de 300 m de dénivellation depuis le début de la côte de Spineux, ce qui est fort respectable pour une côte ardennaise.

On descend ensuite Stockeu vers Stavelot par la route de Somagne, raide et en très mauvais état : des nids-de-poule partout ! Des bidons tombés des cadres parsèment la route et la rendent encore plus dangereuse. Puis c'est le deuxième ravitaillement (le quatrième du grand parcours), dans une cours d'école à Stavelot. Et à la sortie de Stavelot, direction Malmédy, nous guette le deuxième mur du jour après Chambralles : la côte d'Amermont.

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=49

Cette variante de la fameuse Haute-Levée, dont elle partage le sommet, est assez semblable à Chambralles dans sa configuration : irrégulière et des passages très pentus à 20% et plus, dont l'un dès le départ. Là aussi, les cyclistes devant moi doivent mettre pied à terre, et une fille manque même de me renverser au passage avec ses zigzags. Les jambes commencent à être un peu lourdes : je n'ai jamais aimé les ascensions à froid, et celle-là est gratinée. D'autant qu'au sommet un long passage en ligne droite battu par les vents et la pluie m'attend, direction Francorchamps : pour moi qui ai horreur du vent, c'est encore plus difficile à digérer qu'Amermont !

À Francorchamps, on oblique vers la gauche et on suit une longue descente vers l'obstacle suivant, un autre classique de Liège-Bastogne-Liège : la côte du Rosier, versant est.

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=125

Long (3900 m), relativement peu pentu (6% de moyenne), mais après l'épreuve subie entre Amermont et Francorchamps, je la grimpe malaisément, plus lentement que j'en ai l'habitude. C'est que les kilomètres commencent à peser, et je sais que pour moi le plus difficile vient juste après la descente : un long faux-plat descendant de plus de vingt kilomètres, irrégulier, parsemés de «coups de cul» et battu par le vent. L'enfer intégral pour le poids-plume à petit moteur que je suis. Après cette épreuve, j'arrive complètement rincé au troisième et dernier ravitaillement, à Remouchamps… juste au pied de la fameuse Redoute !!

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=55

Pas de transition du tout cette fois : sitôt sorti du ravito, c'est la Redoute direct, avec sa pente plus que respectable même dans ses portions les moins difficiles ! Et ça fait mal aux jambes ! Mon compteur indique en permanence des vitesses de l'ordre de 7-8 km/h, et descend même en dessous de 7 dans le passage le plus raide à 20%. Mais pas question de mettre pied à terre : c'est le dernier obstacle d'importance, ne restent plus après que deux côtes répertoriées, et peu pentues.

D'abord la côte du Hornay, ou côte de Sprimont, qui fait quand même bien mal vu sa situation dans le parcours :

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=54

Un peu plus loin, à Dolembreux on oblique sur la gauche à un feu pour descendre sur Esneux et rejoindre le tracé du début du parcours. Et c'est dans cette descente qu'il m'arrive quelque chose qui ne m'était jamais arrivée jusque-là sur une cyclo : une crevaison! Plus rare encore, de la roue avant. Une sorte de grosse épine s'était plantée dans le pneu, et en voulant l'enlever en faisant frotter le gant contre le pneu en roulant, je n'ai réussi qu'à l'enfoncer un peu plus et provoquer la crevaison… 📢 Je venais juste de passer un panneau de l'organisation indiquant qu'il ne restait que 10 km à parcourir… Bon, pas grave, je change la chambre à air, regonfle et repars en 1/4 h plus ou moins. Mais je me serais bien passé de me refroidir à nouveau avant de grimper le tout dernier obstacle. Même peu pentus, les trois kilomètres de la côte de Boncelles me paraissent longs, longs…

http://www.sport.be/cycling/fr/hellingen/info.html?Route_ID=50

Heureusement, juste après, c'est l'arrivée, à 16 h 15 ! Plus de 8 h sortie donc, dont 7 h 10 de vélo proprement dit et 21 km/h de moyenne suivant mon compteur (en décomptant les arrêts) : journée sacrément sportive ! Dommage, ce temps pourri et cette crevaison, ça aura un peu gâché une journée qui aurait pu être idéale sans cela. 

 

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Beau récit Franck; dommage pour cette météo hivernale, ce n'est vraiment pas gai quand la pluie se mêle au froid, c'est même très pénible; je connais...

Néanmoins le parcours que tu viens de narrer me paraît plus beau que le parcours médian de "LBL challenge"

J'ai eu une crevaison aussi à Rochefort, un bout de métal, heureusement je n'ai pas eu de pluie samedi.

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Belle sortie Frank,

Parcours identique à l'an passé...

Pour ma part j'ai fait l'impasse sur ce Tilff-Bastogne-Tilff que j'avais programmé... pour cause de mauvaise météo !

J'ai déjà donné le mois passé avec Liège-Bastogne-Liège...

Je serai sans doute samedi prochain à "La Chouffe Classic" pour avoir un parcours plus varié avec des bosses méconnues en ce qui me concerne !

 

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Merci franck pour ce récit et surtout pour ma part la compréhension de la géographie locale😆

Même si nos pratiques sont un peu aux antipodes, toi tu es plus dans le défi kilométrique alors que moi je suis plus "petit" parcours en essayant de mettre chaque fois que possible du rythme (ce qui ne veut pas dire être à fond!) dans les bosses. La ou on se retrouve dans le côté cyclotouriste c'est dans les descentes et les parties de plaine (quand je ne trouve pas un groupe pour m'emmener, soit très rarement😃) qui sont effectués sans forcer.

Chambralles plus "aisé" que la redoute uniquement du fait de son placement en début de parcours!

Parce que sinon elle est hard des le pied, d'autant plus qu'on  l'a abordée après un virage serré donc sans visibilité avant de l'attaquer! Moi mon groupe connaissait visiblement vu qu'ils sont tous passés d'un coup sur le petit😃

Et après c'est une succession de mur par ci, après un virage par la. Avec en tout son long des gars en équilibre et en zig zag. 

Sinon j'ai cru remarqué que beaucoup de participants (du moyen et grand) était plus dans la souffrance que la gestion dans les bosses...

Parcours qui présente pas mal de similitude avec LBL.

Pas mal l’enchaînement entre l'ancienne barrière et la côte de wanne en 20 kms dont 3 côtes à 4800m, 4600m et 3 kms! Sans compter les 2 non répertoriées dont Franck parle dans son cr.

 

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Parcours qui présente pas mal de similitude avec LBL.

Oui et non. Tu évites le caractère urbain de LBL et sur le grand parcours, la partie entre Bastogne et Stavelot est plus champêtre. Idem pour Amermont, que je trouve bien plus beau et plus compliqué que cette autoroute qu'est  la Haute Levée.

Au sommet de la Haute Levée, il y a une route à gauche, empruntée jusqu'il y a deux ou trois ans et qui permet d'éviter cette longue ligne droite sans intérêt jusqu'à Francorchamps. Si c'est en raison de l'état de la route que  cette variante a été abandonnée, c'est difficilement compréhensible au vu de l'état de la route entre Wanne et Stavelot.

Peu apprécié également le retour entre La Gleize et Remouchamps que les organisateurs de TBT et LBL s'obstinnent à considérer comme unique possibilité. Pourquoi ne pas bifurquer à Stoumont vers Desnié pour rentrer à Remouchamps via Jehoster ? 

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Je dois avoir eu plus de chance que toi : une seule averse de grêle en sortant de Vielsalm, alors que je faisais ma première pause boulangerie. Un epu de bruine à la Gleize, mais ça a duré trois minutes. Par contre, 4c° à Bastogne et un vent de nord guère agréable et fatiguant.

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oui jeremy c est pourquoi j ai mit PAS MAL de similitude. Pas en totalite sinon a quoi bon faire 2 epreuves...

De mon experience sur les 2 randosportives, je n ait pa trop ete depayse en revenant sur TBT.

lol la haute levee une autoroute! Alors bien pentu par endroit. Surtout la premiere partie.

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Bonjour Thierry,

 

En début de parcours nous n'avons pas grimpé le côte de Dolembreux contrairement à l'année passée, par contre nous l'avons bien descendue en fin de parcours 😉.

Merci Franck pour ce récit extrêmement précis et détaillé, j'ai cru refaire le parcours d'hier ;-) sans le vent ni le froid 🆒

 

Eric

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De fait, pendant la deuxième partie de ma sortie, grosso modo de Grand-Halleux à Dolembreux, j'aurais juré que les nuages me suivaient. J'ai dû prendre cinq ou six averses pendant cette période, la plupart avec petits grêlons. Pur manque de bol… Mais bon, ce n'était quand même pas de très grosses draches, de celles qui vous trempent complètement en trente secondes.

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J'en étais il y a deux ans. J'avais tenté le grand parcours (et j'ai dû abandonner, perclus de crampes, au pied du Rosier, au seuil des 200 bornes 😢). D'après mes souvenirs, le début de la rando était exactement le même que celui de cette année : on longeait l'Ourthe puis l'Amblève avant de s'attaquer à Chambralles en guise de hors d'œuvre…

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