Jean GUY

Je n'ai jamais expliqué autre chose. Tiens, j'ai remonté depuis hier les pneus de 30 (32 en vrai). Même gonflés à 6 bars, ça arrange largement "mon" problème de freinage. Bon, le vélo est beaucoup moins nerveux du coup...

Tu racontes n'importe quoi. Comme d'habitude. La manière dont j'exprime mon ressenti dans le cadre de mon travail n'est pas forcément la même que celle que j'exprime dans le cadre privé. En tant que privé, je suis comme tout le monde. J'ai une pratique qui ne correspond pas forcément à tout le monde. J'aime le bleu alors que d'autres préfèrent le rouge. Mais dans le cadre professionnel je suis forcément plus nuancé, car je m'adresse à un panel de lecteurs bien plus large que mon cercle de potes habituel. Et d'autre part, personne ne "donne" du matériel. J'ai toujours payé mes vélos. La seule chose que je garde après des tests (mais je n'en fais pas une collection non plus) ce sont les fringues. Je vois mal quelqu'un les récupérer ensuite. Mais tu ne voudrais pas non plus que je paie ou que ma boîte paie le matériel vélo que je teste ? Tu paies pour travailler toi ? Il ne faut pas croire non plus que ce soit drôle de rouler avec un vélo de 8,5 kg "pendant quelques semaines" comme tu dis, alors que j'ai un vélo perso de 7 kg qui m'attend à la maison.

suis monté en zig zag sur 200/300m pour diminuer le %: le col de la Battaglia en Balagne Oui, il est costaud celui-là !

Même les pros aujourd'hui se cassent les pattes s'ils ne s'obligent pas à tourner autour de la boîte de pédalier. En revanche, les vélos d'aujourd'hui sont plus stables et bien plus efficaces à haute vitesse et sur les efforts courts (type sprint).

Un coin de ciel bleu au milieu de cette période morose...

Mon premier col à 15 ans, j'avais 42/21 (dans le Massif Central). Deux ans après, première "vraie" semaine dans les Alpes, j'avais 42/25 (j'avais l'impression de grimper aux arbres) pour l'enchainement Télégraphe/Galibier et Croix de Fer. Pour la Marmotte un peu plus tard, j'avais 39/23, tout comme pour l'Etape du Tour à l'Alpe d'Huez. Je n'ai mis le 39/25 qu'encore plus tard, pour le Tour de l'Ain avec les pros, pour la grimpée du Grand Colombier. Mes collègues se moquaient de moi. Mais ça m'a permis de décrocher Salmon et Rineiro dans la partie la plus dure. Mais à l'époque, quand on montait un col à 70 rpm, on avait l'impression de "tourner les jambes".

Non, mais parce que tu verras que je ne suis un ayatollah de l'anti-disque ! MP pour le lien, afin de de ne pas heurter le modérateur de V101.

Il y a une telle différence de rigidité entre les vélos de l'époque et ceux de maintenant, que cela a changé notre manière de pédaler. Avec les vélos "mous" comme l'étaient nos aciers des années 85/90 (je ne peux pas remonter plus loin, désolé), on pouvait rouler plus gros sans se briser les cuisses. Quand je repense aux braquets qu'on employait en montagne, ça ferait frémir les ptits jeunes comme Simon 😃

Pour revenir au sujet et faire suite à notre discussion, je viens de publier un test complet d'un groupe Ultegra Disc. Objectivement 🆒

Je gonfle à 7 bar mes pneus en 25. Mais je ne roule pas en Belgique ! Et je suis plus jeune que vous, donc le confort n'est pas ma priorité, mon corps fait encore office d'amortisseur (et pourtant, j'ai pris de nombreux pètes : fractures d'une vertèbre lombaire, d'un fémur (ouverte), de deux fois du même coude, de la clavicule, du talon... pas tout en même temps heureusement 😃)

J'ai l'impression que VDP ne fait pas d'erreurs quand il est en tête, et qu'il peut imposer son rythme. Quand il est sous pression (ce qui semblait le cas hier après le super départ de WVA) il maîtrise un peu moins bien. Tout est relatif bien sûr. Les deux nous offrent un super spectacle, et depuis que les beaux CX sont diffusés en France, on se régale.

Wilier à un moment proposait un cadre compatible avec les deux technologies.

Si, moi mais tu sais déjà ce que j'en pense 🆒

Je parlais des disques. Et pour les Bora, si j'étais toi je tenterais une prise en charge en garantie.

J'ai toujours pris l'habitude de freiner avec les deux freins en même temps. Par contre, c'est vrai qu'à l'époque du frein arrière différencié Campa, ça ne servait pas à grand chose. Ce n'est pas avec celui-là qu'on risquait de bloquer la roue 😃

Qu'y pouvons-nous ? Rien. Parce qu'avant de comprendre mon point de vue, il faudrait que tu testes différentes configurations, ce que tu n'as pas encore fait, contrairement à moi. Cependant, tu peux évidemment choisir d'emblée une option comme celle choisie par Jérémy : pneu de 40 et disque de 140, qui sera plus sécurisante je te l'accorde. Ou même les 30 mm de Franck gonflés à 4 ou 5 bar. Dans ce cas il faut que tu prépares à changer de catégorie de vélo. Mais tu n'auras plus un vélo de course.

Je n'ai pas à me "calmer" puisque je n'ai jamais été énervé, du moins avant que tu me dises que j'étais de mauvaise foi. La discussion montre que c'est toi qui n'as pas supporté que je relève que si tu avais peur dans les descentes sous la pluie (c'est toi même qui l'as écrit), tu ne règlerais pas ton problème simplement en passant au freinage à disque. Dimensions des pneus/dimensions des disques/pressions de gonflage sont des éléments indissociables de l'efficacité sur la route des freins à disque. Jérémy le confirme. Il est étonnant que pour ce qui le concerne tu ne remettes pas en doute ce qu'il dit.

Tu es mieux placé que moi, mais je pense que c'est une dimension utilisée par des pros même avec des patins. Non pas du tout, sauf pour Paris-Roubaix ou peut-être les Strade Bianche. Avec les jantes larges, la tendance (sauf exceptions) est à la section de 25, voire 26 mais grand max. Et quant aux pressions, ça reste élevé parce qu'un pneu sous gonflé offre certes du confort, mais il a moins de rendement (c'est démontré sur les tests de roulement, le meilleur roulement même avec un gros pneu c'est 8 bar), et il s'écrase sur les flancs lors des changements de trajectoire (donc il perd de la précision) et en danseuse.

Un disque de 140 à l'arrière n'arrangerait-il pas les choses ? Oui bien sûr. C'est ce que je mets sur mon montage perso. Cela reste quand même délicat avec des pneus de 25 gonflés à 7 bar.

J'ai un vélo test actuellement et depuis 2 mois, équipé avec deux disques de 160. Le vélo est livré avec des pneus de 30 (32 mesuré), ce qui est quand même handicapant pour un vélo de milieu de gamme avec une géométrie compétitive. J'ai roulé environ 2 semaines avec ça, et sous la pluie, je n'ai eu aucun problème avec ces pneus gonflés à 4,8/5 bar. Puis j'ai remonté des 25 (27 mesurés), gonflés à 7 bar, et qui changent radicalement le caractère dynamique du vélo. Il est en tout cas plus conforme à ce qu'attendent les coureurs où ceux qui aiment se mettre des mines le dimanche. Le problème est qu'avec ce montage pneumatique, je suis sur des oeufs dès qu'il pleut car la roue arrière se bloque très facilement, et pourtant j'utilise des pneus pluie (Pirelli PZero 4S). Je suis donc obligé d'oublier tout ce qui est freinages d'urgence dans ces conditions, sous peine de perdre le contrôle du vélo. Et si je dois donc anticiper au maximum pour éviter ces freinages d'urgence, je ne vois au final quasiment aucune différence avec un freinage à patins dans ces conditions.

C'est ce que j'ai sur l'Open UP et pour un poids plume comme moi, le 160 à l'arrière est trop puissant, surtout sur le glissant. Donc trop puissant sur ton Open malgré des G-One en 40 mm ? Merci donc de confirmer ce que j'essaie d'expliquer depuis hier, et ce que Thierry semble être le seul à refuser. Le freinage et le sentiment de sécurité qu'il procure - aussi efficace soit-il - dépendent de la puissance des freins ET du choix des pneus et de leur pression de gonflage. Du 28, du 30, du 40... ça fait quand même de sacrées sections, peut-être adaptées à votre pratique et aux routes que vous prenez, mais qui posent problème pour de nombreux utilisateurs sportifs (ou qui se tirent la bourre, pour ne vexer personne, parce que dois faire attention à la susceptibilité de nos amis belges). Les gros pneus, ça donne cette sensation si décriée par ailleurs de vélo lourd et pataud.

Il existe trois types d'axe différents à ma connaissance pour le vélo de route. Trois filetages. C'est pour cela que les axes sont livrés avec le cadre et la fourche, et non avec les roues (comme pour des roues à patins). Ensuite pour les disques, le standard choisi par l'UCI chez les pros est de 160 mm à l'avant et 140 à l'arrière. Ce sont aussi les dimensions choisies par certaines marques de vélos, mais pas toutes. Si on prend l'exemple de Pinarello et d'Orbea que je connais bien, ils livrent en 2x160. Il est vrai que parmi de nombreux utilisateurs sportifs du disque et qui habitent en plaine, on voit de plus en plus de montage en 2x140 (plus esthétique, plus léger, moins de prise au vent). Ce montage n'est pas adapté à la montagne, car en cas de longue descente le disque est plus sollicité et il a tendance à se déformer. Chez les pros, les changements de disques sont TRES fréquents après une étape de montagne. En plus de ces différences de tailles, le problème de compatibilité concerne le placement du disque entre les plaquettes. Entre deux moyeux différents, il peut y avoir une différence ce quelques dixièmes qui changent tout, et qui provoquent des frottements insupportables. C'est pourquoi les dépannages de roues deviennent si problématiques, que ce soit en course chez les pros (ils préfèrent changer de vélo) ou chez les amateurs, où là c'est carrément impossible à gérer.

Avec quels pneus roules-tu sur ton Lynskey ?

Eh bien oui voilà : "Je n'ai jamais eu de problème de freinage avec des freins à patins". Ce qu'il dit c'est que le freinage à disque ce n'est pas seulement pour une question de puissance. C'est aussi ce que je dis, non ?

Le débat est clos d'une certaine manière, et c'est le sens de mon intervention initiale sur le sujet. C'est d'ailleurs pour cela que je conseillais à nos amis de ce forum de ne pas tarder à vendre leur vélo à patins. Il y a un an j'ai vendu mes deux vélos, et j'ai eu du mal pour le plus cher (et il était dans un état impeccable), alors que je n'avais jamais eu ce genre de problème auparavant. C'est bien qu'il y a une tendance qui se dessine. Mais permets-moi d'être nuancé lorsqu'on parle des gains réels sur le terrain. Je veux bien entendre quand tu parles de tests en labo avec des machines. Je sais bien sûr que ces tests existent, tout comme je sais que dans le confort d'un laboratoire, un pneu de 32 roule soit disant mieux qu'un 25 Mais le fait est que pour beaucoup de pratiquants qui savent rouler de façon coulée et qui ne pèsent pas 90 kg, la puissance d'un étrier Shimano Ultegra ou Dura-Ace avec une bonne jante suffit déjà largement à bloquer la roue si on applique une pression trop forte sur le levier. Sauf bien sûr dans la première ou les deux premières secondes dans une descente rapide et sous l'orage, et c'est pour cela qu'on parlait plus haut de "lécher" les freins pour évacuer l'eau, un réflexe que j'ai d'ailleurs toujours avec les disques, même si c'est inutile. Alors le freinage disque freine plus fort, ok. Mais de mon point de vue, ce n'est pas forcément utile. Ce n'est en tout cas sûrement pas la raison pour laquelle je suis passé aux disques.