Salut Philippe. Un gros accident. En roulant seul, j'ai croisé un gars du club de Meudon qui m'a proposé de sortir avec eux. Je suis donc parti en groupe le week end d'après (septembre 2014) pour une "sortie du dimanche". Mais il avait plu la nuit et nous sommes passés par la côte des Dix-Sept Tournants près de Dampierre dans la Vallée de Chevreuse (pour ceux qui connaissent). J'étais en milieu de groupe, que je m'efforçais de suivre de mon mieux, une voiture arrive en face. Je veux freiner pour éviter tout danger, avec la route humide, les feuilles mortes sur la chaussée, la roue arrière se bloque, se dérobe, le vélo se couche. Je continue tout droit alors que la route tournait à droite. Je me suis encastré sous la bavette avant. Heureusement, c'était une Clio, pas un 4x4. Je me souviens des phares de la voiture, j'ai pensé que j'allais me faire engueuler par ma famille, qui trouvait déjà que le vélo est un sport dangereux, et j'ai compris cette expression de la littérature de "remettre son âme à Dieu". Je me suis réveillé dans l'ambulance. En reprenant mes esprits (le fil de ma vie ? je suis très myope, j'ai perdu mes lunettes lors du choc, ce qui a sûrement participé à ma désorientation), j'ai d'abord cherché à bouger les mains et les pieds. En constatant que mes membres répondaient, je me suis dit que je n'étais pas paralysé et que le reste n'avait pas d'importance. Le SAMU m'a conduit à l'hôpital, où j'ai passé 3 jours, dont le premier sans pouvoir me lever tellement les douleurs musculaires étaient fortes. Je m'en suis très bien sorti, avec une fracture non déplacée de l'os maxillaire, des points de suture au niveau de la tempe et une cicatrice de plusieurs cm sur la joue (manque de matière, la chair est restée sur la chaussée, la voiture m'ayant traîné sur plusieurs mètres). Les brûlures sur le coude, la hanche et le genou ne comptent même pas. J'ai réussi à prévenir moi-même ma femme que j'avais eu un accident et qu'il fallait m'apporter des vêtements à l'hôpital. Quand elle est arrivée, on ne m'avait pas encore nettoyé le visage, mélange de sang et de bitume. Elle a dû s'asseoir et compare depuis cet épisode à Terminator quand la moitié de son visage a été arrachée. Après quelques mois de pratique du vélo un peu "sérieuse", c'était un baptême "marquant". Je suis remonté sur le vélo rapidement, non sans une négociation ardue avec ma famille qui voit d'un oeil encore plus réprobateur ma passion du vélo et s'inquiète quand je sors longtemps autre part qu'à Longchamp. Dans ces conditions, je suis conscient d'être "en sursis" du vélo et qu'une autre chute grave mettra un terme définitif à la tolérance familiale. Par conséquent, participer à des courses, frotter dans les sprints, chuter en peloton ne font pas partie des options envisageables - outre la vanité d'une première participation à 36 ans avec un entraînement irrégulier. Je suis (au mieux) cyclotouriste, et c'est très bien comme ça. PS: j'ai bien sûr mon opinion sur le casque, mais je ne souhaite pas entrer dans ce débat. J'ai vu la déformation de la structure après le choc et je dois avouer que parfois, quand je me regarde dans la glace, je me prends à regretter de ne pas avoir porté un casque intégral avec mentonnière de freeride 😉. Au moins le casque m'a permis de ne pas ajouter une cicatrice au milieu de mes cheveux, que j'ai à peine plus fournis que BS.