Les férus de chiffres, de sciences et d'essais chiffrés te diront que le confort et la fatigue ne sont pas chiffrables, donc auront peut-être tendance à hausser les épaules tant que le chronomètre affichera les mêmes chiffres à l'issue d'un exercice.
Je ne leur donne pas tort dans leur argument "voir pour croire", mais ils me font parfois songer aux médecins qui regardent les résultats des tests, analyses et examens qu'ils t'ont fait subir et finissent par hausser les épaules en disant "tout est normal, vous savez", te faisant passer sans le dire pour un hypocondriaque. Toi, pourtant, tu sens bien que quelque chose ne va pas et tu le répètes, essayant de décrire au mieux tes symptômes, mais tant que rien de concret ne sort du labo qui analyse tes échantillons ou que l'imagerie médicale ne décèle rien d'anormal, c'est juste psychologique. Le médecin dira qu'il te croit, mais derrière ses mots, tu entends le doute.
J'ai fini, pour parler plus précisément du cas que je connais bien, par m'acheter un ECG portable qui m'a permis d'enregistrer les tracés de mon rythme cardiaque "quand ça ne va pas" et les leur donner à examiner. Soupir et grattement de crâne embarrassé, tu t'en doutes !
On nous dira qu'un ressenti, ce n'est qu'un ressenti et que s'il n'est pas confirmé par des chiffres ou autre donnée visible et analysable, il n'est pas significatif. Peut-être...
Il n'empêche que Pierre, qui essaie beaucoup de matériel, peine souvent à justifier par des chiffres un ressenti qui est pourtant bien réel et qui fait qu'il se sent mieux en utilisant tel matériel plutôt que tel autre. Et qu'on ne me parle pas "d'effet placebo". Je déteste cette expression qui fait mettre dans le même sac le fait d'avaler des comprimés dépourvus de substance médicamenteuse et celui de rouler à vélo.
Évidemment, que ce ressenti existe. Il n'est pas uniquement psychologique. Et ce n'est pas parce qu'il n'est pas chiffrable qu'il n'est pas important.