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Désiré Letort


Invité

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Je suis vraiment triste de lire cela.

Le mois dernier j'étais ds le Léon et je suis passé dans la bosse de Saint-Thégonnec où il nous avait tous enrhumés. Nous, c'était le groupe d'échappés de la tte de Saint-Thégonnec. Personne n'a pu prendre sa roue et il est parti gagner seul. 10 ou 20 km avant il avait crevé et nous pensions ne plus le revoir de si tôt. Chaque fois que je suis ds le coin j'y repense.

J'ai couru avec lui un certain nb de fois, mais c'est ce souvenir qu'il me reste.

L'année d'après, en tant que spectateur, je l'ai encouragé au GP de Rennes : il tentait de préserver sa 2ème place dans la bosse d'arrivée malgré une crevaison de la roue arrière.

 

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Je me souviens quand je gagne ma première course à Plouaret il était au départ. Ensuite je l'ai revu lors d'une course sur piste à Aulnay. La piste ce n'était pas trop son truc. Avant l'américaine il me demande si le 52x14 était un bon braquet, je lui ai preté un 16 dents, à l'arrivée il me dit que c'était vraiment le bon braquet. Et puis Désiré c'était aussi son accent et un type sympa.

 C'est un peu de ma jeunesse qui s'en va, je suis triste

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petard, tu es vieux alors, ainsi que aimé ??!!

aimé, desiré, sacrés prenoms, ainsi que amand....

quelqu'un de ma belle famille (disparue maintenant, elle aurait presque 100 ans) presentait son mari aux commerçants: "voici mon amant". car il se prenommait "amand".

expliquez moi donc l'accent de letort, je ne l'ai entendu parler, ni à la radio, ni à la telé. 

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petard, tu es vieux alors

Ben non, comme les autres, 18 ans sur mon vélo

Mais Aimé lui, doit être vieux😃

Fait-il seulement encore du vélo?

Serait-il ce même Bastard qui était la 5ème roue du vélo-club morlaisien de la grande époque des Simon, Hamon, Troadec, avec Chauvin en vedette américaine? La fine équipe pour laquelle Mario Cotti haranguait les foules pour qu'elles crachent leurs primes au bassinet dans les courses locales comme chez les pros?

Si c'est le "bon" Bastard, il a dû finir 5e ds la course dont je parlais plus haut.

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Je me trouvais à l'Ile d'Oléron, lorsqu'il a été Champion de France en 1967, avant de .... ! Bizarrement, les "France" étaient au mois d'août. Il participa au Tour avec la formation des Bleuets ! D'ailleurs c'était assez osé de monter une équipe de France avec "L'échassier" et deux autres, "Bleuets" et "Coqs" avec des "Damiers" tels Letord, Delisle ou Raymond !

 

Tour 1967: Roger PIngeon champion consensuel.

 

Bien des interrogations subsistent après le triomphe inespéré car inattendu de Lucien Aimar lors de la Grande Boucle 1966. Hissé à bout de bras au sommet de la pyramide de la notoriété par son leader initiatique Jacques Anquetil, il n'en demeure pas moins vrai que le méridional a assumé, nanti d'une grande et étonnante maîtrise à la suite de l'abandon du Normand, son nouveau rôle de rassembleur. Invariablement, depuis cinq saisons, Jacques Goddet et Félix Lévitan ont cru déceler chez une grande majorité du public un certain agacement à la reconduction immuable des formations de marques. Aussi, ces deux adeptes du consensus s'apprêtent ils à adopter une politique qui, dans un passé récent, s'est avérée génératrice de conflits belliqueux. Mais pour être tout à fait honnête, il serait, néanmoins, réducteur de ne pas mentionner et omettre, par la même occasion, les effets bénéfiques engendrés par les équipes nationales lors des Tours de l'après guerre et du début des années 50. Toujours est il, que la charge incombant à Marcel Bidot, promu, en ce début d’été 67, directeur en chef de l'Equipe de France, s'annonce des plus improbables. En effet, le Champenois se trouve confronter à un dilemme cornélien. Devant, dans l'urgence, tenter de faire cohabiter des coureurs dont les "patrons" respectifs et habituels se retrouveront aux commandes de formations adverses, sa marge de manoeuvre devient, de ce fait, d'une faiblesse et d'une minceur déprimante. Excepté, Antonin Magne qui s'est désisté, les deux plus grands managers des deux plus importantes écuries de l'hexagone, Raphaël Geminiani et Gaston Plaud, ont?, en effet été élus pour administrer les destinés des Bleuets et des Coqs de France. Lorsque l'on sait que Lucien Aimar, pour BIc, et Roger Pingeon, pour Peugeot, représentent, en compagnie de Raymond Poulidor, le triumvirat incontournable et gagnant de l'équipe de France, on est en droit de subodorer les cauchemars qui ne manqueront pas de tourmenter les nuits agitées de ce malheureux Marcel Bidot. Finalement, seul notre "Poupou" national se retrouvera orphelin de "Tonin" et ce sera une première pour le Limougeaud.

 

Une innovation vient, en outre, alimenter les chroniques de la cohorte de journalistes. Ces détracteurs invétérés, réfractaires à toute mutation ponctuelle, car édictée par les "boss" sans concertation préalable, n’apprécient guère ce hors d’œuvre des plus folkloriques. Malgré leur aversion supposée, le prologue était né. L'idée de cette brève mise en bouche musclée a germé dans l'esprit vif et inventif de l'organisateur de la "Course au Soleil", Jean Leulliot. Le directeur du journal "Route et Piste" et accessoirement précurseur, il y a un demi-siècle, du "Tour Féminin", a eut vent de l'instauration, par le démagogique et ambitieux Vicente Torriani, d'un "Sprint du Centenaire" afin de marquer, de son empreinte, le cinquantième anniversaire de "son" Giro. Une malencontreuse manifestation de tifosis récalcitrants viendra, cependant, mettre un terme à une expérience qui, depuis lors, ne cessera de figurer à l'ouverture des Grands Tours et autres épreuves d'une semaine du cyclisme moderne.

 

La hiérarchie qui émanera du prologue, estimait on dans les hautes sphères, devrait permettre de dégager un premier nivellement des valeurs pas le bas. Dans cette optique les commentaires et pronostics vont bon train et Raymond Poulidor semble bénéficier des faveurs de tous, suiveurs, journalistes, partenaires et adversaires inclus. En effet, le tracé devrait convenir à merveille à ses aptitudes et à sa polyvalence coutumière. Le prologue puis l'acheminement du peloton en direction des pavés du Nord est loin de rebuter un "Poupou" qui a énormément progressé dans ces secteurs de la course tout en conservant sa dextérité montagnarde. Désagréablement surpris par l’Espagnol José Maria Errandonea, lors du prologue d'Angers, le résidant de Saint Léonard de Noblat ne s'en retrouve pas moins en position idéale au soir de l'étape qui empruntait le final de l'"Enfer du Nord". Installé dans le sillage direct, au général, du "Professeur" Jan Janssen, Poulidor s'est rarement trouvé en si avantageuse posture. L'incursion en Belgique, le lendemain, allait mettre un frein à l'enthousiasme ambiant. Roubaix - Jambes, cent soixante quinze bornes d'une demi étape nerveuse jalonnée de pavés et de routes étroites propices aux échappées fleuves et traquenards de toutes sortes. Un groupe d'une quinzaine d'homme fausse compagnie à un peloton apathique et prudent au premier tiers de la course. Parmi les fuyards figurent de sacrés clients tels le Belge Rik Van Looy, les Français Raymond Riotte, Guy Ignolin, Désiré Letort, Roger Pingeon et le Champion de France Jean ClaudeTheillère, l'italien Giancarlo Polidori et l'Espagnol Fernando Manzanèque. Peu après la mi-course, le groupe de tête possède déjà une marche de manoeuvre conséquente de l'ordre de plus de trois minutes sur un peloton, apparemment moribond mais habité d’une confiance déconcertante. Il est vrai, pour leur défense, que les principales nationalités étaient représentées à l'avant. Pourtant un homme, aux commandes de la course, ne se satisfait nullement de l'évolution de la situation, et il le montre. A la faveur du Mur de Thuin, Roger Pingeon place une mine qui, immédiatement et brutalement, aura raison de la timide réaction de ses compagnons de fugue. L'Echassier" est en train de s'offrir un raid en solitaire de plus de soixante bornes en terre hostile. A l'arrivée, devant une foule incrédule, le Français hilare devance ses poursuivants, et anciens camarades de sortie, scindés en deux groupes, de une trente, et deux trente. Le peloton où figure tous les autres favoris déclarés franchira la ligne d'arrivée de Jambes à plus de six minutes de "La Guigne". Roger Pingeon rayonnant et facétieux dépossède le Belge Joseph Spruyt, futur fidèle et dévoué du "Cannibale", de sa rutilante tunique jaune. L'après midi, consacré à un contre la montre par équipe, verra les représentants d'outre Quiévrain sauver la face en remportant l'épreuve devant l'équipe de France et la formation Néerlandaise. Dix secondes de bonification de plus dans l'escarcelle et voilà le coureur d'Hauteville nanti d'un matelas de minutes appréciables sur ses adversaires escaladeurs. Ce crime de lèse majesté aura, au moins, eu le don de faire exploser le triumvirat et, par conséquent, de redistribuer les cartes dans la perspective éventuelle du choix d'un leader. Raymond Poulidor, une sempiternelle fois piégé, et Lucien Aimar, un brin désinvolte, se retrouvent, tout de go, auréolés de l'étiquette peu flatteuse d'équipiers de luxe. S'en accommoderont ils ? Toute la question est résumée dans cette simple interrogation !

 

En attendant, l'"Echassier" à damier, peut parader. En réalité Roger Pingeon est un coureur méconnu car d'une extrême discrétion. D'une timidité maladive, il n'a pris conscience de ses énormes possibilités que lors de ce Tour 67. Excellent rouleur, comme le démontre son escapade "Jambienne", la "Guigne" s'avère être, en outre, un escaladeur émérite, doté d'une grande faculté d'adaptation aux circonstances de la course. Un soupçon querelleur, c'est un soliste qui dédaigne, trop souvent diront certains, le travail d'équipe. Introverti, jusqu'aux bouts des orteils, il lui arrive, paradoxalement, d'"échanger le coup de poing" avec des partenaires tel le Normand Raymond Delisle, coupable selon lui, de trahison. Lauréat d'une Vuelta (1969) devant un certain Luis Ocana, Roger Pingeon aurait fait, sans ses atermoiements répétitifs, un fringant alter ego d'un Louison Bobet, triple vainqueur de la Grande Boucle.

 

L'étape du Ballon d'Alsace coïncidera avec le retour en grâce d'un Lucien Aimar irrésistible, comme à ses plus belles heures. Vainqueur en solitaire, le Hyèrois, a, par sa chevauchée solitaire, définitivement et involontairement, anéanti les dernières illusions d'un Raymond Poulidor à l'agonie dont le débours avoisinera les douze minutes au sommet du géant Vosgien. A défaut de victoire finale à Paris, le Limougeaud se promet de faire cause commune avec l'ancien plombier zingueur afin de lui permettre de caresser le rêve que lui n'a, encore jamais pu concrétiser. Lors de l'étape suivante, qui menait les coureurs à Divonne les Bains, Roger Pingeon démontra un certain panache en s'adjugeant une vingtaine de secondes supplémentaire sur ses principaux adversaires. S'extirpant du peloton dans la descente des Rousses, flanqué de Mugnaini, Reybroeck et Letort, l'"Echassier" se lança à la poursuite d'un groupe de fuyards sorti à la faveur de la dernière difficulté de la journée. Le regroupement effectué dans la vallée permit à Guido Reybroeck de s'offrir le bouquet du vainqueur et à Pingeon d'asseoir, un peu plus encore, sa main mise sur l'épreuve. Il faut bien avouer, cependant, que la route s’avèrera encore longue et truffée de pièges jusqu'au Parc des Princes. Après avoir dompté les pavés du Nord, les Vosges et le Jura, se profilaient déjà les hautes cimes Alpestres. Puis comme l'appétit vient en mangeant, les rescapés de ce Tour 67, terriblement inhumain de par son tracé, grimperont le "Géant de Provence", traverseront le massif Pyrénéen, en empruntant ses cols légendaires, et enfin se mesureront aux pentes surchauffés du "Volcan Auvergnat". Une sinécure qui rebuterait nombre de nos coursiers contemporains. Les Alpes et le Galibier furent un véritable cauchemar pour ce fils de viticulteur. Attaqué de toute part, il ne pu que s'incliner face aux assauts, maintes fois réitérés, de l'Espagnol Julio Jimenez et du "Bergamasque". Raymond Poulidor, un moment en compagnie de Félice Gimondi, passablement éreinté se laissa volontairement décrocher pour se porter à la hauteur de son leader. Aidé, en outre, par André Bayssière des Coqs de France de Gaston Plaud, le trio s'achemina cahin-caha vers Briançon sans trop y laisser de plumes. Pour la petite histoire, Gimondi précèdera Jimenez pour la victoire d'étape près de trois minutes devant nos héros. Le Mont Ventoux, qui suivra deux jours plus tard, donnera lieu à la tragédie dont nous portons, encore aujourd'hui et sans doute à jamais, les stigmates indélébiles et qui n'est pas utile de narrer ici (voir article sur le "Major" ndrl). Sachez, simplement, que l'ascension fut dantesque animé par un Gimondi virevoltant, un Jan Janssen surprenant et un Roger Pingeon opiniâtre et appliqué. Raymond Poulidor, en délicatesse, c'est Lucien Aimar qui s'y colla et en compagnie de Désiré Letort hissa l'"Echassier" au sommet du "Mont Chauve" dans le même temps que ses adversaires patentés. A propos du "Bergamasque", il n'est pas vain de rappeler que celui-ci venait de triompher de haute lutte de son premier Giro. Ce qui démontre l'étendue de la classe du "bonhomme". Après une attaque en règle des Ibères, Manzanèque et Jimenez, lors de l'étape de Luchon, les Français, unis et solidaires comme rarement, parviendront à sortir des Pyrénées sans trop de perte. Nanti de deux minutes d'avance sur Julio Jimenez, Roger Pingeon peut se permettre, alors, de savourer enfin la vie en jaune même si l'épouvantail Puy de Dômes et ses pentes abruptes, ses lacets tourmentés, ses pièges insidieux, reste encore au menu du peloton. La Formation de Marcel Bidot semble parée à toute éventualité, en outre l'apport gracieux de membres des Bleuets et des Coqs de France, qui à longueur d'année oeuvrent pour le maillot jaune, est un gage supplémentaire de sérénité.

 

Le festival du "Bergamasque" sur les rampes de l'abominable volcan est certainement, en dehors de la probable victoire finale de Pingeon, l'exploit le plus retentissant de cette Grande Boucle 67. Le Lombard, au sommet de son art, pulvérise partenaires et adversaires pour s'octroyer une victoire de prestige au sommet du monument Clermontois. Avec une avance océanique de quatre minutes et cinquante secondes sur son dauphin du jour, l'épatant Limougeaud Henri Rabaute qui, lui coiffe Jimenez d'un souffle, et plus de cinq minutes sur un duo composé d'un Poulidor, requinqué, et d'un maillot jaune éreinté mais ô combien soulagé, Gimondi peut nourrir de légitimes regrets. Harassé, en début de Tour, par les retombées d'un Tour d'Italie seigneurial puis victime d'une intoxication alimentaire lors de l'étape de Luchon, Félice Gimondi nous laissera pourtant un goût d'inachevé. On peut, en effet, supposer que le Transalpin en pleine possession de ses énormes moyens aurait été d'une tout autre consistance pour le Bugiste et que cet état de fait n'en aurait été que plus révélateurs des indéniables mais controversés capacités de ce dernier.

 

La remontée vers la capitale ne bouleversera aucunement une hiérarchie bien campée et Raymond Poulidor, tel "monsieur loyal" qu'il est devenu puis demeuré malgré une amertume tenace née de ses déboires passés, clôturera ce Tour de France de fort belle manière. Dans un Parc des Princes, archicomble et enthousiaste, voué à la démolition imminente, l'idole de tout un peuple remporte le dernier chrono de l'épreuve, vingt cinq secondes devant le "Bergamasque' auteur, lui, d'une fin de Tour époustouflante et quarante cinq secondes sur l'"Echassier", tout de jaune vêtu, et emprunt d'une joie non dissimulée du plus bel effet.

 

La Formation Française ne fera pas preuve, hélas, du même état d'esprit, la saison suivante, en se sabordant insidieusement et honteusement au profit d'un "Batave à Lunettes", routier sprinter de son état. Quel gâchis !

 

Michel Crepel

 

 

 

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J'ai le souvenir d'un coursier de bon niveau, solide, membre de la belle équipe drivée par Maurice de Muer (cf. Thévenet, Delisle, Pingeon, Martelozzo ...).

Pas fâché avec l'armoire à pharmacie dans laquelle il savait piocher sans trop de mesure du tonédron - il n'était pas le seul, bien évidemment.

Une réputation avérée de caractériel - un type vraiment basique semble-t-il ...

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Pas fâché avec l'armoire à pharmacie dans laquelle il savait piocher sans trop de mesure du tonédron - il n'était pas le seul, bien évidemment.

Letort ne piochait pas au hasard ds son armoire à pharmacie, il avait me semble-t-il de vraies connaissances, s'était beaucoup renseigné. D'autres paraît-il venaient volontiers lui demander des conseils!

Si je retrouve l'article dont j'ai tiré ces infos je donne le lien.

Voilà, sans trop de peine j'ai retrouvé l'article du Télégramme, j'espère que son auteur ne m'en voudra pas de le reproduire ici, il n'est pas très long

Pratiques. Les « secrets » de Désiré Letort

30 décembre 2008 à 15h48

Sa quatrième place dans le Tour de France et un solide palmarès n'y feront jamais rien. Désiré Letort est passé à la postérité cycliste comme le champion de France déclassé pour dopage de l'année 1967. Près de quarante après, le Breton regarde son passé en face et raconte une époque où le dopage « à papa » avait déjà fait place à des pratiques scientifiques très avancées.

Bon pied bon oeil. Bon poids aussi. Dans les environs de Dinan, l'ex-coureur cycliste, l'ex-carrossier, coule une retraite paisible dans la campagne qui l'a vu naître il y aura bientôt 64 ans. Désiré Letort... de s'être fait prendre. Et aussi de s'être affranchi de l'omerta du milieu. Dopé oui, mais pas à l'insu de son plein gré. « Je ne suis pas un hypocrite, moi », clame-t-il, grande gueule. Même s'il se refuse à tout dire, de peur de « ne plus rien avoir à mettre » dans le livre qu'il espère publier un jour, le Breton parle du dopage. Longuement et crument.

« On cherchait les nouveaux produits »

 


Professionnel durant neuf saisons entre 1965 et 1973, Désiré Letort croisa le fer avec Ocana, Bracke, Altig ou Stablinski. Sous un maillot ou un autre, il fut aussi le coéquipier de Pingeon, Simpson, Anquetil, Poulidor, Merckx, Thévenet... Etaient-ils « tous dopés » ces champions du temps passé ? La question, trop directe, se heurte à « la mémoire des morts ». Mais un peu plus loin dans l'entretien, c'est un « tout le monde » qui englobera les coureurs « sortant la topette du collant ou des cachets emballés dans du papier aluminium. Pour les piqûres, il fallait se cacher. Mais parfois des soigneurs faisaient des piqûres sur les coureurs sur le vélo ». Le dopage, Désiré Letort dit l'avoir découvert en arrivant chez les pros. « A l'époque, c'était les amphétamines. Mais on commençait déjà à chercher les nouveaux produits. Il fallait avoir des docteurs compétents ».

On lui vole sa valise
Une des fiertés du Breton est de ne s'être « jamais dopé bêtement ». « J'ai mis deux ans à comprendre qu'en plus des amphétamines qu'on utilisait le jour de la course, il fallait bien se préparer. J'ai fouiné chez les " toubibs " et je n'ai pas été le dernier à trouver des produits qui ne se voyaient pas. En 1967, tout le monde a dit " Letort, il a un truc " ». Une réputation qui lui coûta sa valise, mystérieusement envolée de sa chambre d'hôtel. Ce ne sera pas la dernière fois. Son « truc », Letort le résume à une forme de professionnalisme. « J'étais devenu un passionné de médecine. Je connaissais le Vidal (*) par coeur. Je discutais librement de mes essais avec les médecins de la Pitié Salpétrière ». Paris, le Breton y montait souvent pour y rencontrer un médecin qui lui fournissait tous les « bons de toxiques » qu'il voulait.


Analeptique, anabolisant hormone de croissance...
Quarante ans plus tard, il a oublié le nom de l'analeptique respiratoire destiné au traitement du cancer de la silicose qu'il utilisait pour retarder le moment où le souffle devient court. Il se souvient en revanche du Palfium, un antidouleur, du Dynabolon, qui contenait de la nandrolone, du Kenacort, « un corticoïde qui existait sous deux formes : un qui faisait effet dans la journée et un « retard » qui faisait effet pendant un mois ». Liste non exhaustive. Dans la boîte à sucre en métal, où Désiré Letort calait ses ampoules entre plusieurs couches d'une ouate protectrice, ont transité toutes sortes de produits, comme la Testostérone. Il avait également toujours sur lui de la Cédilanide, un tonicardiaque dilatateur, ainsi qu'un diurétique. Explication : « Avec certains produits, vous ne transpirez pas, vous faites de la rétention d'eau. Mais il suffit de faire une piqûre de diurétique et vous pissez un seau. Beaucoup de coureurs étaient contents de voir le père Letort pour lui demander de les dégonfler avant de repartir le matin ». Un petit sourire aux lèvres, Désiré Letort raconte sans pudeur ses années de dope. « Mais ce n'est pas moi qui ai inventé le dopage », tient-il à souligner au cas où. Cette remarque enfin, en guise d'auto-absolution à usage collectif : « Tout ça ne remplace pas le champion. Sinon le premier pharmacien venu deviendrait champion cycliste ». (*) Le gros livre rouge qui référence tous les médicaments

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Bonjour Michel,

Tu oublie de dire que si Poulidor était a la dérive dans le Bllon d'Alsace c'est qu'il avait été victime d'un incident mécanique et que la voiture de service de l'équipe de France étant je ne sais plus où c'est un co-équipier qui lui a passé son vélo (un "sauvage-lejeune" trop grand pour lui) et les minutes se sont amassées...Quand a Jan Janssen il était déja favorit du Tour en... 1966...On disait de lui qu'il ne fallait pas lui laisser plus de quelques minutes d'avance sur une étape plate car il savait gérer ses efforts ensuite en montagne.Sa seule lacune était le contre lea montre individuel...Il a battu un specialiste du genre dans la derniere étape vers la "cipale"... 

 

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C'est curieux Désiré Letort m'a toujours fait penser a Ronan Pensec.Pas pour ses problèmes avec le dopage,mais pour un certain aspect physique.Déja Pensec portait a ses début le fameux maillot a damiers.Il avait a peu près la même taille des cheveux couleur corbeau l'un et l'autre,et surtout breton .J'en avait discuté avec Ronan lors d'un départ du Tour,mais il ne partageait pas mon avis... 

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Et oui Bernard 67ans cette année et si je suis né en Bretagne je n'ai eu qu'un seul club le PUC

. Dans ce contre la montre il y avait aussi Raymond le frère de François Hamon que je vois régulièrement quand je vais en Bretagne et qui roule encore tous les jours. Le Bastard du VCM a comme prénom Albert mais il ne faisait pas partie de l'équipe championne de France.

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