Limites de l'endurance humaine

[Bernard MOREAU]

Vous allez certainement en entendre parler en long en large et surtout de travers :

http://www.slate.fr/story/178143/limites-ultimes-endurance-humaine

Personnellement je suis sceptique quant à cette étude sur seulement 5 ou 6 sujets et son applicabilité à l'ensemble de la population (en bonne forme va de soi).

[Eric HENNUY]

D'après l'article maximum 2,5 fois le métabolisme de base (MB) disponible en énergie sur 24 h.

Mais plus loin on dit que pour les très longs efforts sur plusieurs jours le premier jour le stock d' énergie disponible est de l'ordre de 6 * MB, puis il diminue pour se stabiliser à 2,5 * MB

Cela colle à la baisse inexorable des performances au fil des jours pour se stabiliser ensuite.

2,5 * MB cela correspond +-  à l'énergie nécessaire pour une Marmotte, non?

Une Marmotte par jour pendant un mois, cela serait-il possible pour un "ultra"?

[Thierry GEUMEZ]

2,5 * MB cela correspond +-  à l'énergie nécessaire pour une Marmotte, non?

J'ai effectué une seule Marmotte, dans des conditions météo peu favorables il est vrai (faut bien trouver des excuses 😳) en plus de 10 heures. Près de 6000 kcal selon mon Polar, pas loin de  4 * MB.

 

[Bernard MOREAU]

Dans mon cas, 60 kg, 5000 cal pour une Marmotte d'après les kJ de mon Powertap. Mon MB doit tourner autour de 1500 cal. J'essaie d'y regarder de plus près plus tard.

[Eric HENNUY]

Comme tu étais reposé avant, 4 * MB pas de problème en étant bien entrainé. Par contre selon tes chiffres et leur théorie il te serait impossible physiologiquement de réaliser cette performance jour après jour.😉

Mais, bon, plus sérieusement les coureurs de grands tours dépensent certainement bien plus que 2,5 * MB jour après jour😕.

[Bernard MOREAU]

Comme j'ai la flemme de sortir les bouquins, je pars sur cette base :

le MB correspond à 3,5 ml/mn.kg.

Donc 2,5 MB = 8,75 ml/mn.kg

On voit immédiatement que le coureur à pied de base avec un VO2 Max de 50 ml/mn.kg a un net désavantage par rapport à des pros/grimpeurs de bon niveau ayant un VO2 max de 80 et plus.

Comme la journée fait 24 heures, pour faire une moyenne de 8,75 ml/mn.kg, le pro ayant 80 ml/mn.kg de VO2 max n'aura besoin de rouler que 3h1/4 à 80% de son VO2 max pour atteindre cette moyenne par 24h de 8,75 ml/mn.kg.

Vous n'allez pas me dire qu'un De Gendt n'en serait pas capable sans perdre un gramme sur une année complète.

Le gros problème selon l'article serait d'être capable d'assimiler assez de calories pour garder son poids.

Entre ce que je pouvais ingurgiter en calories journalières à 20-25 ans et ce que je suis capable de bouffer sans vomir aujourd'hui, il n'y a pas de comparaison possible.

Dominique Briand arrivait à bouffer 400 cal/heure sur un P-B-P , plus de la moitié de ce qu'il dépensait et pourtant il n'était pas tout jeune.

Désolé, un peu décousu tout ça.

[Thierry GEUMEZ]

Tes chiffres, mesurés au moyen d'un capteur de puissance, me donnent à penser que les miens, résultat d'une déduction, sont un peu surestimés.

Mon compteur Polar CS500 renseigne régulièrement (actuellement; j'ai 62 ans) 520 kcal/h en moyenne sur des cyclos de 6 heures. J'ai fait la Marmotte en 2001, à 44 ans, et on peut raisonnablement supposer que j'étais capable de produire 15-20 % de puissance supplémentaire sur une durée équivalente, soit 600-625 kcal/h à cette époque. Combien de puissance en moins pendant 10 h au lieu de 6 et quel crédit peut-on accorder aux valeurs renseignées par le compteur Polar ?

 

 

 

[Thierry GEUMEZ]

Le gros problème selon l'article serait d'être capable d'assimiler assez de calories pour garder son poids.

Je suis quand même étonné qu'on compare le corps humain à un moteur automobile. La notion de fatigue ne se résume pas à un déficit de nourriture.

[Bernard MOREAU]

L'essentiel des calories est dépensé dans les ascensions. Le temps mis, finalement, intervient peu.

D'ailleurs mon nombre total de pulsations est resté le même que je la fasse en 7h15 (1991) ou ~8h (2001).

Si je te dis qu'il faut 5000 cal. pour 60 kg (plus 10 ou 11 kg vélo + extra) tu peux estimer assez bien ta dépense de calories d'après ton poids total. Env. 70 cal par kilo total (bonhomme + extras)

2001 était une sale année pour la Marmotte, la grêle m'avait cinglé les yeux en descendant le Lautaret - obligé d'enlever les lunettes - et j'avais perdu un gant ( long, hiver).

[Bernard MOREAU]

La notion de fatigue ne se résume pas à un déficit de nourriture

Certes,

mais si tu perds du poids au fil des jours tu vois bien que ça devient rapidement un gros problème quand tu ne pèses plus que 40 kg 😃

[Thierry GEUMEZ]

Je n'ai heureusement pas une grande résistance à la fatigue, ça m'empêche d'aller trop loin. D'ailleurs, je ne perds pas de poids quand je roule à vélo 😃

[Thierry GEUMEZ]

Doublon

[Thierry GEUMEZ]

Si je te dis qu'il faut 5000 cal. pour 60 kg (plus 10 ou 11 kg vélo + extra) tu peux estimer assez bien ta dépense de calories d'après ton poids total. Env. 70 cal par kilo total (bonhomme + extras)

Environ 5320 cal. dans mon cas. Etant donné ton exigence habituelle en matière d'approche scientifique, restons bien conscients que ta "méthode" de calcul relève de l'extrapolation et de la généralisation d'un cas particulier.

[Olivier THYM]

D'ailleurs, je ne perds pas de poids quand je roule à vélo 😃

C'est parce que tu roules pas assez vite...😉😆

Sinon comme toi j'ai fait une seule fois la Marmotte, conditions météo dantesques à Valloire où j'ai dû m'abriter sous un balcon, à l'époque (1989) je pesais 66 kg pour 1,78 m, le lendemain j'étais à 65 kg... il m'arrive de me peser au retour d'une sortie et je perds régulièrement du poids, malheureusement je le reprends bien vite, 79 kg ce matin, c'est dur de vieillir 😢  

[Thierry GEUMEZ]

C'est parce que tu roules pas assez vite…

Je le déplore constamment, mais ça ne change rien 😆  Sur la Marmotte en 2001, je n'avais aucune prétention de performance, j'espérais seulement la terminer. Pluie au départ, brouillard à couper au couteau à la fin de la première ascension. La descente du Galibier fut particulièrement pénible. Habillé comme en été hormis des manchettes et un K-Way, les 4°C au sommet ont transformé mes mâchoires en castagnettes. J'ai dû m'arrêter avant d'arriver au bas. Le record de l'épreuve avait quand même été battu par un ex-coureur professionnel. 4 heures de mieux que moi, c'est dire le monde qui nous sépare...

c'est dur de vieillir   

Le chemin est à sens unique. Nous faisons tout pour occulter cette réalité mais elle finit toujours par s'imposer à nous. Notre défi de tous les jours : comment rester sereins, malgré tout ? 🆒😇

 

 

[Denis PASQUET]

Un français avait enchainé 41 ironman consécutifs à raison de 1 par jour

https://www.lequipe.fr/Triathlon/Actualites/Ludovic-chorgnon-a-gagne-son-pari-fou-enchainer-41-ironman-en-41-jours/580903

On peut donc quand-même repousser très loin les limites de l'endurance. A terme se pose le problème du renouvellent cellulaire qui n'arrive plus à suivre le rythme

[Bernard MOREAU]

Effectivement, à 41 jours on est loin des 6 mois de la traversée de 6 mois.

[Olivier COMMENT]

j'avoue de pas avoir lu tous les messages mais je souhaitais partager ce lien avec vous

https://www.redbull.com/fr-fr/l-iron-cowboy-a-fait-50-ironmans-en-50-jours

j'avais vu un reportage TV sur lui, je ne sais d'ailleurs pas/plus s'il a terminé ou non le défi!

Olivier

[Denis PASQUET]

1 marathon par jour, on est loin de 3800m de natation + 180km de vélo + 1 marathon

Effort moins long dans le temps, mais beaucoup plus lourd au quotidien, et beaucoup plus complet

Le parcours de la RAUSA fait 4800km soit 115 marathons, à parcourir en 180 jours, donc il y a des jours de repos ou la distance quotidienne est plus courte

Bref, c'était juste un exemple que je trouvais intéressant...

[Bernard MOREAU]

C'est intéressant !

Je connais encore d'autres exemples de ces efforts de très longue haleine et sur ce site nous avons même suivi ces cyclistes qui essayaient de battre le record de distance sur 365 jours.

Il faudra que je lise la publication elle-même, mais je pense qu'il y a une faille si on ne tient pas compte du niveau athlétique des participants (VO2max) à l'étude.