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Mort de Ferdi Kübler


Franck PASTOR

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Ça vient d'être annoncé : celui qui était jusqu'à aujourd'hui le plus vieux vainqueur du Tour encore en vie vient de décéder, à 97 ans.

http://www.velo101.com/actualite/flash/ferdi-kuebler-est-decede-a-lage-de-97-ans/7819

Comme quoi être sportif de haut niveau ne condamne pas forcément à une vie raccourcie (ou alors, ça donnerait le vertige d'imaginer la longueur de vie qu'il aurait pu avoir!).

Il semble que ce titre (enviable?) de plus vieux vainqueur du Tour encore vivant revienne à Roger Walkowiak (né en mars 1927, vainqueur en 56) devant Federico Bahamontes (né en juillet 1928, vainqueur en 59).

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un ami de cette époque me racontait  ce midi une anecdote de course entre Geminiani et Kubler dans le Ventoux .

ils sont echappés tous les deux et Geminiani dit a Kubler attention le Ventoux n'est pas une montagne comme les autres il ui répond Kubler n'est pas un coureur comme les autres ......il s'était quand même lâcher dans l'ascension.

pas d'oreillette cette époque .........

bon vélo et bonne année

 

 

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Un sacré personnage, parfois excessif mais avec beaucoup de tempérament et capable des plus grands exploits quand les jambes suivaient.

J'ai savouré le petit film sur le Tour de Suisse 1951 que Jean a mis en lien au début de ce post, à un moment on peut y voir un coureur qui regonfle son vélo que tient le mécanicien après une crevaison, un autre monde moins aseptisé où naissaient des coureurs légendaires comme Ferdi Kubler.

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Ah Ferdi un grand, un tout grand symbolisant cette décènie après guerre. Je l'ai appris à midi ce jour, et c'est arrivé hier, le jour de noël il avait donc 97 ans et exactement 5 mois. Quand la société du TDF avait eu la très bonne idée de commémorer le 100e anniversaire, cela m'avait porté à écrire quelques lignes sur l'évènement : voici le début sur lui :

      Entre-temps faisons honneur au doyen de cette mémorable soirée d’anniversaire, Ferdi Kübler, né en 1919, 84 ans le 24 juillet prochain, l’homme semble intact, poids et taille de pantalon des années 50.

       « L’aigle d’Adliswil » « Le Cheval fou » ou hennissant, ou encore « Monsieur 100000 volts » suivant l’humeur des proches, des journalistes, ou du scénario en cours. Car que l’on se souvienne, les acteurs de cette époque hauts en couleurs, imprévisibles, libres de leurs mouvements, étaient et avaient le comportement de véritables champions.

         Une grande élégance le caractérisait, jamais ou rarement en danseuse, très en ligne, j’ai encore en mémoire une photo de Ferdi prise dans un virage pavé du Lukmanier. C’est sur de tel cliché, que l’on apprécie toujours avec sévérité, le style et l’aisance d’un cycliste.

 

La suite à venir dans la mesure ou cela vous passionne.

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Sa carrière s'est pratiquement achevée dans le Ventoux à une époque où on ne calculait pas comme aujourd'hui!

Géminiani, le "Grand Fusil" avait prévenu Ferdi que le Ventoux n'était pas une montagne comme les autres, ce à quoi il avait répondu" Ferdi non plus n'est pas un coureur comme les autres". Et Ferdi attaqua effectivement à Ste Estève mais peu à peu il s'éteint dépassé d'abord par Bobet et Brankart puis s'effondre. Il abandonna le Tour à Avignon déclarant que "le Ventoux avait tué Ferdi".

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Eric,

Justement voilà ma version du ventoux et c'est le final de l'épisode F.K :

       A 36 ans Ferdi est au départ du TDF 1955, pas pour figurer, pour se battre conformément à son statut de guerrier. Et le 19 juillet vaut un commentaire pour mieux situer l’homme, ce jour là sous un ciel de feu, le Ventoux version Bédoin est au menu, avec arrivée en Avignon. A l’approche du géant de Provence, il s’isole à l’avant avec Scodeller et Géminiani qui avait toujours trop chaud dans un peloton. Dès les premières rampes « Le grand Gem » voulut modérer l’ardeur de Ferdi « Attention Ferdi ce col n’est pas comme les autres », que diantre quel était cet empêcheur ? Et il rétorqua « Mais Ferdi non plus, pas coureur comme les autres ». Et bien sûr les difficiles pentes arides, peu ombragées, propices à la dégradation physique, châtièrent une fois de plus un non calculateur, travers qu’il assuma en donnant de la voix, et si ce n’était pas sa première détresse, elle s’avéra suffisamment cuisante pour que ce soit la dernière. Il est vrai qu’il n’apparût plus dans les résultats, néanmoins en 1957, au critérium de Daumesnil qui se courrait derrière scooter, il fut un des 4, avec Bobet, Baldini et Darrigade, à ne pas prendre un tour par le nouveau prodige Jacques Anquetil.

Un coureur ! un vrai

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Voilà donc la suite à l'introduction d'hier, et le final proposé à Eric :

 

Déjà vainqueur de 2 étapes en 1947, il semble faire l’impasse en 1948 ayant remporté son tour national en juin, c’est donc en 1949 qu’il prépara son succès de 1950. Il remporte la 5e étape de Saint Malo, celle là même ou Fausto échappé lui aussi s’accroche avec « La perruche », chute et brise roue et fourche, les incidents y compris les crevaisons, prenaient toujours un contour dramatique, discussion, tergiversation, perte de moral, évocation d’abandon, si bien que le débours le soir est de 19’ pour le futur vainqueur de ce tour. Quelques jours plus tard, il en efface une partie sur la très longue étape CLM, Les Sables d’Olonne-La Rochelle pas moins de 98 km, et justement Ferdi son dauphin, se fit pénaliser pour le port d’un maillot de soie. Cela était strictement interdit, pour motif que tout le monde ne pouvait s’offrir un tel article et qu’en plus il procurait un avantage, de poids certes, mais aussi d’aisance, on ne parlait pas encore d’aérodynamisme. On croit rêver quand dans notre 21e siècle, ou l’on prêche hypocritement, tous les jours, l’égalité des chances, les équipes riches lors des arrivées en altitude, rapatrie dans la ville étape leur leader en hélicoptère, alors que les autres moins riches redescendent à vélo dans le trafic.

 

Arrivèrent les Alpes, elles s’effectuaient intégralement alors, en 3 jours du sud au nord pour ce tour qui tournait dans le sens + (trigo bien sûr). Cannes-Briançon était la première réjouissance, 285 km, 5200 mètres d’élévation, 3 cols seulement non asphaltés bien entendu, car on ne s’embarrassait pas de compter toutes les taupinières de France, ce qui fait que les 4 cols entre Grasse et Castellane étaient passés sous silence et n’étaient en fait, qu’un échauffement. Il faut croire que Ferdi était plus vite échauffé que les autres, car dès les premières pentes d’Allos il joua les éclaireurs, pour prouver ce qu’il clamait depuis quelques jours, que le tour se gagnerait dans les Alpes et que les Pyrénées n’avaient servi qu’à vérifier le matériel. Passé cet obstacle et la vallée de l’Ubaye, il attaqua Vars, toujours avec fougue, hélas contrariée plus haut par 2 crevaisons. Je ne saurais dire s’ils disposaient alors de 2 boyaux de rechange, et le rôle que jouaient les voitures techniques, qui étaient alors des jeeps, mais comme mentionné plus haut la crevaison était alors pénalisante et la réparation à la charge de l’intéressé. Les « due campionissimi » qui allaient terminer l’étape en 10h05’, passèrent avec ce qu’il pouvait rester de l’avant garde, sans un regard pour cet infortuné qui implorait le ciel, pompe à la main. L’Izoard ne nous dira jamais le volume de ses invectives contre le sort, car comme « La Brambille », vainqueur ou vaincu, il manifestait verbalement ses états d’âme. quoiqu’il en soit il rejoignit Briançon, pour rester dans le jeu dans l’attente de jours meilleurs, mais peut être aussi pour honorer son public le surlendemain à Lausanne, ou encore tout simplement, pour conserver le rythme car 6 jours après le tour, il prenait le départ du tour de Suisse exceptionnellement placé début août, pour le remporter bien sûr.

 

Eclectique, il s’est exprimé sur tous les terrains, spécialiste du week-end Ardennais, qu’il a remporté 2 fois de suite en 1951 et 1952, en ratant un 3e de peu en 1954. Je précise bien WE, car à cette époque la flèche Wallonne se déroulait le samedi, et Liège-Bastogne-Liège le dimanche, avec classement sur l’ensemble à la clé. Par ailleurs, il fut champion du monde sur route en 1951 à Varèse au nez et à la barbe des Italiens. Et pour parfaire son répertoire il remporte Bordeaux-Paris en 1953, épreuve disparue aujourd’hui, pour sa trop grande spécificité, n’offrant pas une rentabilité garantie en image et en revenu tout court.

Du sport, même du grand sport ! Et de très bons acteurs.

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Jean Pierre, MERCI du merci et comme j'ai révisé ma leçon en ressortant les dossiers si LML c'est LMB, c'était 300 F en 1987 et 200 F pour un accompagnateur donc le coüt de l'hébergement.

Pour en revenir à Ferdi, il convient de préciser que comme pour Bartali et bien d'autres la guerre a fait de l'ombre à leur palmarès, puisqu'il avait déjà 30 ans en 1949. Même Fausto COPPI aurait une autre carte de visite.

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