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Les jeux du cirque


Michel ROTH

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Avant l'étape d'Andorre de ce jour, voici l'opinion d'un coach cycliste à propos de l'étape d'aujourd'hui de la Vuelta (et de l'évolution du sport cycliste).

Qu'en pensez-vous ?

Traduction (néerlandais -> français):

Van den Bosch: à propos de l'étape monstrueuse: les coureurs sont de petits singes dans un cirque.

 

Après la période EPO tout devait devenir plus humain. Cet appel est maintenant devenu muet.

Le Tour d’Espagne a brillé ces dernières années déjà avec des étapes de montagne démentiellement dures, mais l’étape vers Andorre surpasse tout. Est-ce que cela est encore justifié ? Le coach cycliste Paul Van den Bosch ne le pense pas. Mais aussi étrange que cela paraisse, je n’entends personne se plaindre.

Quatre cols de première catégorie et un col hors catégorie. 4950 mètres de dénivelé en seulement 138 km.

La onzième étape d’Andorre la  Vella à Els Cortals d’Encamp est qualifiée d’étape la plus dure dans l’histoire de la Vuelta. Est-ce que ceci est encore humain ?

A vrai dire non, mais aussi étrange que cela paraisse, je n’entends personne se plaindre, répond Paul Van den Bosch, le coach de Sven Nys, entre autres.

Dans les suites de la période EPO, il y a eu un appel massif du peloton pour rendre les choses plus humaines. Entends-tu encore quelque chose à ce sujet ? La protestation est étouffée.

Le peloton n’a plus rien à dire.

Les circonstances dans lesquelles les coureurs disputent les courses deviennent de plus en plus extrêmes : les dénivelés (comme aujourd’hui), la chaleur (comme lors du Tour de Californie), des chemins d’un autre temps (Strade Bianche), le froid (pensez à Milan-San Remo),….

J’ai l’impression que la course évolue de plus en plus vers un cirque, et les coureurs sont les petits singes. Et tout çà n’est nullement nécessaire, car plus dur le parcours est-il construit, plus tard auront lieu les attaques.

Personne ne veut se détruire en roulant. Le pouvoir est de toute évidence aux mains des organisateurs, des sponsors et des média. Le peloton n’a plus rien à dire.

Des personnes comme Bernard Hinault n’aurait jamais toléré de telles conditions. Ils auraient tout bonnement arrêté la course d’un geste de la main. Maintenant je vois avant tout de la résignation.

J’espère seulement que tout ira bien tantôt.

Le désir vers une Vuelta, toujours de plus en plus difficile et de plus en plus dur se trouve en contradiction avec l’appel vers un sport plus propre. Les coureurs ne sont-ils pas à nouveau de cette manière conduit vers des produits illicites ?

On ne peut plus travailler avec un baxter ou une infusion. Je comprends cela. Mais l’énergie dont ils auront fait usage doit d’une manière ou d’un autre être comblée. Heureusement, nous avons maintenant des meilleurs suppléments, des meilleures boissons sportives. Je constate que les coureurs qui ont disputé un Tour de France difficile ont encore été au top dans la Clasica San Sebastian. Les coureurs récupèrent donc bien. J’espère seulement que tout ira bien tantôt.

Signé: Paul Van den Bosch, coach de Sven Nys.

Source:

http://sporza.be/cm/sporza/wielrennen/Vuelta/1.2430470

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Je ne mettrais de mon côté pas tout dans le même panier... 5000 m de dénivelé, ça me paraît gérable par des pros, même si la vitesse à laquelle ils pédalent rend la chose difficile, et si le fait qu'il faille repartir le lendemain change beaucoup la donne.

De même, des courses comme les Strade Bianche ou le Tro Bro Leon, dans le même ordre d'idée, ne me semblent pas rédhibitoires. Elles ne sont pas récentes dans le calendrier tout d'abord, et les routes en terre de Toscane ou du Finistère sont roulables, sans que cela ne relève des jeux du cirque... pas plus que les pavés de Roubaix et des Flandriennes en tout cas. Et, des deux derniers, personne ne contestera la légitimité dans le calendrier, j'espère.

Je suis plus circonspecte sur les passages par des dénivelés très raides, surtout parce que les écarts s'y creusent peu et que je les trouve justement pas si spectaculaires que cela au regard de l'effort demandé aux coureurs... sauf quand je les monte moi, mais là, c'est autre chose. Quant aux températures... c'est sûr que faire courir par 40° en début de saison, c'est une surcharge de fatigue pour les organismes, et c'est dangereux pour le matériel (échauffement des pneus ou freins) et donc les coureurs. Disons que le cyclisme est un sport suffisamment dur comme cela pour ne pas aller dans la surenchère permanente; mais le cyclisme devenant comme beaucoup de sports un placement financier, pas étonnant que l'argument de la fatigue des coureurs passe peu à peu à l'arrière plan...

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5000 m de dénivelée dans une étape de grand Tour, ce n'était pas extraordinaire il y a trente ou quarante ans. Le dopage était pourtant beaucoup moins sophistiqué, même si certainement tout aussi répandu.

Laurent Fignon était d'ailleurs un adversaire farouche de la diminution des distances et dénivellations des étapes de montagnes.

Par ailleurs, les coureurs ont actuellement des braquets à leur disposition qui leur permettent de gérer ces raidards bien mieux que leurs prédécesseurs. On l'oublie souvent, mais si un 34/32 a été introduit par Sram, ce n'est pas pour les cyclotouristes, mais bien pour Contador himself pour mieux grimper ce type de côte… Pour ma part, cyclotouriste très moyen, je suis bien content d'avoir un 24 dents devant pour attaquer ce type de pente 😆

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Je ne suis pas du tout sûr d'ailleurs que 140 km avec 5000 m de dénivelé soient vraiment plus durs que 220 kms avec 4000 m de dénivelé (genre d'étape qui était très fréquent au 20ème siècle 😉)

Sur les températures, je ne pense pas que ce soit les organisateurs qui aient fait de la surenchère 😛, c'est le hasard qui veut que certains grands tours soient plus durs que d'autres dans ce domaine

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Ben... il y a deux choses à mon avis: les grands tours où la chaleur est présente (le Tour cette année, la canicule était là, dur pour des amateurs comme nous déjà, je n'imagine même pas dans une course dure comme le Tour) et le fait qu'on "force le hasard": Tour d'Oman en février (ou mars) pour ne prendre qu'un exemple. Ce n'est pas tout à fait pareil.

 

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Non, c'est pas une connerie, c'est une impression qu'on a

J'ai quand même dû aller vérifier les températures moyennes sur Internet pour vérifier, même si je me doutais qu'elles n'étaient pas très élevées (c'est l'hiver là bas aussi en février)

A la limite sur ce plan, c'est plus le Tour Down Under en janvier qui poserait problème, mais même là c'est rarement au dessus des 30°, c'est une région de l'Australie où la châleur est supportable l'été

J'ai l'impression que le calendrier n'est pas si mal pensé que ça

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Je suis au moins d'accord sur une chose avec le coach de Sven Nys. Durcir une étape de la sorte ne sert pas à grand chose. On l'a bien vu hier, malgré les propos dithyrambiques de certains à propos d'une étape extraordinaire par son spectacle. Tous les favoris se sont finalement retrouvés ensemble au pied du dernier col, et la bagarre pour creuser des écarts n'a commencé qu'à 8 km du sommet. Bien sûr, il y a eu la défaillance de Froome, mais avec 4 ou 2 cols elle aurait eu lieu de toute façon. Landa a certes gagné mais il ne présentait aucun danger au classement général; donc il a bénéficié d'un bon de sortie. Il était bon qu'un Espagnol remporte l'étape Reine.

L'étape de l'Alpe d'Huez au Tour de France, précédée de la Croix de Fer (ou du Glandon ?) avait moins de dénivelé et a été à mon sens plus intéressante tactiquement.

Ce qui est plutôt rassurant c'est que les 3 premiers du Tour de France n'ont pas répondu à l'appel dans l'ultime ascension (même Froome décroché dans le premier col). Les premiers sont des hommes frais n'ayant pas disputé le Tour.

Je trouve aussi que la Strade Bianche a toute sa place dans le calendrier. Mais je ne pense pas que Van den Bosch voulait dire que ce type d' épreuve était inhumaine ou qu'on ne devait pas courir dans des conditions climatiques extrêmes Pour moi, il voulait dire que le cyclisme est par essence un sport dur, et qu'à cause de ce constat il fallait pas laisser place à la surenchère, comme ici à la Vuelta.

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Oui, cette étape ne présentait pas un intérêt énorme finalement. La course a été des plus banales.

Ce qui est sûr, c'est qu'elle aura beaucoup fatigué les coureurs, mais était-elle plus épuisante que l’enchaînement des 4 premières étapes du tour? Pas certain.

Après les conclusions sur l'incitation au dopage... Pfff, vu ce qui est sorti l'hiver dernier en cyclo-cross, franchement, ça fait longtemps que l'on sait que ce n'est pas la longueur ou la difficulté des courses qui incite au dopage.

Par contre, un parcours de ce type pourrait être intéressant en course d'un jour, une classique en montagne. je ne sais pas à quoi ressemblait la classique des Alpes il y a 15/20 ans, mais sûrement qu'un tel parcours se prête à une course de mouvement si c'est une course d'un jour. Je pense aussi au Championnat de France gagné par Jalabert à Clermont-Ferrand, des courses d'un jour de ce type, plus dures que Liège ou la Lombardie.

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Le peloton s'unit pour faire arrêter la course

Alors que le thermomètre flirtait avec les 50 degrés et                                     que des boyaux explosaient en descente, les coureurs                                         ont préféré ne pas courir la cinquième étape.

 

Non Clémentine, tu ne racontes pas de ""connerie"                                         cette année au Tour de Oman, la chaleur était forte                                            et de plus  pour couronner le tout une tempete de                                         sable s'y était invitée...

 

Déclaration de CANCELARA ::::

 

«On a pris cette décision pour des questions de sécurité et de santé,                          justifiait Fabian Cancellara. Les jantes et les boyaux étaient bouillants,                       on pouvait décoller les boyaux à la main, ce qu’on n’est pas capable                                de faire en temps normal. Dans ces conditions, on ne peut pas prendre                         des descentes à 85 km/h et 47° de température, c’est trop dangereux.                              C’est vraiment les questions de sécurité qui nous ont décidés,                                            ce n’est pas qu’on n’avait pas envie de courir, et on n’a vraiment                                     rien contre les organisateurs.» 
 

 

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Les premiers cols d'une telle étape usent les organismes

Même si les meilleurs ne se sont attaqués que dans la dernière montée, les écarts auraient été plus faibles s'il n'y avait pas eu le reste avant

Encore une fois, une étape comme ça, qui en plus ne faisait que 138 kms, je trouve ça intéressant. Il ne faut pas qu'il y ait que ça, mais ça change un peu, et ce n'est pas plus dur que des étapes de 200 kms avec 4000 m de dénivelé comme il y en a eu des centaines dans l'histoire des grands tours

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J'avoue que je ne me souvenais pas de cet épisode

Mais ça doit quand même être exceptionnel, on ne va pas remettre en cause le calendrier pour ça

D'ailleurs il me semble que les coureurs eux-mêmes apprécient ces épreuves "exotiques" qui leur permettent généralement de courir dans des conditions plus agréables qu'en Europe à cette saison

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Heureusement que le "sieur" Paul Van den Bosch, à ne pas confondre avec, l'ami Martin Van Den Bossche l'incontournable lieutenant du "Cannibale", n'est pas né à l'aube du XXème siècle, lorsque les coursiers se farcissaient des étapes de 500 bornes courues la nuit sur des chemins de traverses après avoir enfourché des montures de 15 kg et à l'occasion desquelles la diététique se résumait un gros coup de picrate qui tâche plus propice à l'assoupissement que pour ses caractéristiques "Epoisante". 😉

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