Une autre évolution depuis 1980: la spécialisation plus poussée des coureurs. Il me semble qu'il y a 40 ans, il y avait plus de coureurs complets, qui n'étaient pas que des coureurs de Tour. Les "classicmen" ont plus l'habitude de frotter dans des conditions difficiles; c'est peut-être une culture qui manque aujourd'hui à des purs coureurs de Tour, rendant une course comme hier d'autant plus dangereuse. Je pense qu'il faut aussi mesurer le risque par rapport à l'enjeu: gagner une étape du Tour, c'est bien; porter le maillot jaune, même pour un jour, c'est encore mieux; mais se mettre par terre à pleine vitesse, sur des routes sinueuses et dangereuses (même profil qu'un final de Milan San Remo ou la Lombardie), ça n'en vaut peut-être pas le coup. Il ne se serait peut-être rien passé hier sur un course non verrouillée, ou il y aurait peut-être eu un gadin monumental. On ne le saura jamais, mais je préfère faire débat sur l'attitude frileuse/raisonnable des coureurs, plutôt que sur le danger de conditions climatiques ayant occasionné une chute faisant craindre pour la santé d'un coureur...