Bonsoir Eric, contrairement à ce que tu peux penser j'ai vécu un Tour parfois difficile. Il est important pour moi de donner des précisions sur mon vécu pour que tu saches ce que j'ai enduré.Je savais ce qui m'attendait car j'en était à ma dix-neuvième participation. Fragiles des fesses j'ai souffert pendant les 20 premières étapes; Les pansements hydrocolloides ont toutefois légèrement atténué les douleurs. J'ai connu une chute de tension pendant deux heures entre Seyssel et Annecy. je m'en suis sorti en avalant 4 gélules de citrulline (acides aminés). J'ai peiné sous la chaleur de l'aprés-midi dans l'escalade du col de la Madeleine (2000 m). J'ai souffert également dans l'escalade de l'Izoard le lendemain aprés-midi aprés avoir franchi auparavant le Télégraphe et le Galibier. J'ai perdu 2 h à sortir de Fréjus m'épuisant nerveusement, ainsi qu'une heure à Miramas (et j'en passe). Sans oublier parfois la circulation automobile qui te bouffe de l'énergie. La chaleur à Rivesaltes (40 degrés) m'a tellement mis à plat que je me suis allongé 2 h sous un arbre à l'ombre pour récupérer. Aprés avoir roulé 3 h en remontant vers Olette j'ai du encore m'allonger pour 2 h à Ria. J'ai relativement bien passé le reste. Et cerise sur le gâteau j'ai roulé les 2500 derniers kilomètres en étant penché à droite (signe d'une grande fatigue) m'obligeant à une extrême vigilance pour ne pas partir dans le fossé. Quand je me sentais vulnérable je m'arrêtais pour une sieste (10 mn à 15 mn) pour repartir bon pied, bon oeil jusqu'à la fois suivante. je ne suis jamais parti dans le fossé grâce à mes siestes salvatrices. J'ai sans cesse écouté mon corps pour lui éviter des souffrances. Je n'ai guère eprouver de plaisir dans ce Tour (et les autres aussi) mais je ne participais pas à cette épreuve pour ça, mais uniquement pour gagner mon défi en bouclant le Tour dans les délais impartis. Sans assistance j'ai du acheter ma nourriture, faire (rapidement) ma petite lessive (cuissars, socquettes, maillot) au robinet d'un cimetière, d'une rivière, de sanitaires. Pour dormir c'était soit à la belle étoile ou sous abri-bus. J'ai dormi 4 fois dans un lit notamment chez des connaissances sur le parcours. Ce fut une belle aventure pour moi (merci à mes bons mollets) . La satisfaction, le plaisir, ce fut de franchir la ligne d'arrivée à 23 h23 sans comité d'accueil. Le pot de l'amitié ce fut le lendemain aprés-midi avec aussi la journaliste prévenu à cet effet.