Bernard VAILLANT1639476554

Ce qui est, me semble t il, à noter, c'est que c'est un sport, plus que tout autre, qui confronte avant tout le compétiteur à lui-même (et à l'océan, bien sûr). Après 3 mois de mer, seul, et même si désormais on peut communiquer, on ne doit plus être le même homme (ou femme) et j'imagine la difficulté de replonger dans le quotidien d'une vie à terre. C'est fabuleux !

Les premiers arrivent ! On peu dire que c'est "Le Tour du Monde en 80 jours" ! C'est fabuleux !

Pas du tout ! L'enthousiasme se justifie ! Je travaille la valorisation ! Imagine cette jeune femme ! Il y en a tant qui ne font rien de leur vie !

Allez ! Ça monte sec vers Les Sables ! Les premiers sont dans un mouchoir de poche ! Clarisse est dans le pot au noir. Encore 9 jours pour elle ? Quel exploit ! Et ! Quelle belle vie ! Toutes les portes lui sont désormais ouvertes. Ce qu'elle n'a pas volé !

La petite (néanmoins grande) a un gros coup de mou. Souci technique, coups de vent incessants, manque de sommeil, fatigue physique et nerveuse. Allez Clarisse ! Encore 5 semaines et t'es rentrée ! Espérons qu'elle ait les bons produits (naturels et en tout cas non dopants) à bord pour se requinquer et que les conseils des médecins à terre lui seront bénéfiques. Et, à mon avis, elle se met trop de pression. Cool Clarisse !

Clarisse a doublé le Cap Horn en 12éme position. Quelle belle course ! Où comment faire quelque chose de son début de vie professionnelle et de son début de vie tout court ! 31 ans. Études. Création d'une entreprise en ligne où l'on propose des voyages d'aventure avec des partenaires locaux. Passionnée de voile. Se donne à fond dans l'activité. S'installe en Bretagne. Est sollicitée -c'est remarquable, c'est le sponsor qui est venu la chercher-, donc, par son sponsor actuel. Continue sa formation avec le meilleur des formateurs (Le Cléac h). Programmation sur le Vendée Globe. Encore 1 mois et demi maxi et, sauf problème, elle aura bouclé son Tour du monde en solitaire ! C'est pain béni pour son sponsor qui cherche à valoriser la prise de risques et l'esprit d'entreprise. Et, en plus, cerise sur le gâteau, c'est une jolie fille !

Ça continue joyeusement. Le point némo (point virtuel des océans le plus éloigné de toute terre émergée) est passé pour les leaders en route vers le Cap Horn, mythique s'il en, avant la remontée finale de l'Atlantique. Fabuleux et fabuleux de voir les images. Au sujet du Cap Horn, je louais chaque année une maison sur Ouessant. Le grand-père de cette dame propriétaire (ça date donc) était un "cap hornier" à l'époque de la marine à voile. Elle m'a raconté une histoire incroyable qui, sauf erreur, est reprise dans un bouquin "référence" sur l'île. Ce monsieur a été soulevé et jeté à la mer par une lame qui a déferlé sur le pont du navire. Chacun ayant assisté au drame l'a cru perdu, bien sûr. La lame suivante l'a redéposé sur le pont !

Les leaders passent la mi-course. Ma "copine" Clarisse Crémer fait un très beau parcours : 12éme. A suivre l'incroyable très belle course de Jean Le Cam qui va "bénéficier" d'un bonus de 16 heures (je crois) pour avoir aidé Escoffier. Le mec a 61 ans, plus toutes ses dents, mais qu'est qu'il connait bien la navigation ! Un chef !

Eh bien j'ai pas assez croisé les doigts. Coville ne doublera pas les Vendée globe.

Coville est dans l'Océan indien. En route vers le Cap Leewin que n'ont pas encore doublé les leaders du Vendée Globe. Coville n'est pas loin de les doubler et est bien parti pour battre le record de Joyon ! Croisons les doigts car l'inverse serait probablement fortune de mer !

En tout cas, selon certains dont Le Cam, les foils sont totalement inadaptés au type de mer rencontré dans le grand sud.

https://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/20833/debarquement-reussi-pour-kevin-escoffier Soulignons ici la très belle solidarité des gens de mer. Même au fin fond de 40éme rugissants on n'est plus seul ! N'occultons pas pour autant le coût d'une telle opération même si l'on peut considérer qu'il s'agit d'une belle occasion d'entrainement pour les marins du Nivôse.

Et la course continue. Toute mon admiration à Clarisse Cremer qui semble aller chercher une route bien au sud. Attention aux glaces. Et Coville et son équipage qui continue à dérouler à une vitesse stratosphérique (enfin c'est une image : le mot est peu adapté à la course au large !). Sacrés professionnels !

Le "drame" -relatif, bien sûr- et la solidarité ! Le sauvetage de Kevin Escoffier par Jean La Cam, qui de la sorte met un frein à sa course de ouf, est un magnifique geste. Tout le sport, toute la "mer" est là. Par ailleurs belle course de Thomas Coville et de son équipage sur le trophée Jules Verne. En avance sur Joyon à l'équateur. Ça sera très fun de le voir doubler les solitaires sur le Vendée !

C'est bien. Ça fait plaisir.

Les leaders arrivent rapidement (relativement, ça dépend comment on voit la chose) dans les mers du sud. Sur l'eau. Il y a quelque chose qui me fait rêver. Ils quittent il y a 17 jours l'automne, ils sentent peu à peu la chaleur des tropiques puis de l'équateur, retrouvent d'autres tropiques et gagnent maintenant le froid glacial. On ne peut probablement pas mieux vivre la planète.

Avez vous remarqué combien la flotte navigue proche du Brésil pour atteindre le Cap de Bonne Espérance. Ça ne me manque pas de me surprendre. Connaissez vous "virtual regata". Il s'agit d'un jeu en ligne, où sont inscrits 800 000 participants du monde entier, où il s'agit, fonction des données de mer, de météo, de vent, le tout calqué sur la véritable course de choisir sa route et de faire le meilleur classement possible. Des pros comme Le Cléac'h, Gabart et autres y sont inscrits. Des amis y jouent. L'un d'entre eux, qui connait bien mer et navigation, est autour de la 5000 ème place devancé notamment par les pros précités ce qui montre la fiabilité et la pertinence de cette course virtuelle.

L'équateur devrait être passé aujourd'hui par le leader Thompson. En 2016 il était déjà passé en tête en un temps record qui, semble t il, ne sera pas battu aujourd'hui (9 jours 7 heures ... là où ça devrait avoisiner les 10 jours). C'est quand même fabuleux ! Je note aussi une descente de l'Atlantique bien à l'ouest peut-être pour l'évitement de trop de pot au noir ?

On semble devoir en baver dans la dépression qui s'annonce. Je suis plus spécifiquement Clarisse Crémer. D'abord parce que je trouve remarquable l'engagement du sponsor, sur le long terme, dans la voile. Le courage de cette fille force le respect. Elle est épuisée (faute d'expérience certainement). Elle va tenter de contourner la dépression et donc perdre beaucoup de temps. Elle a peur. Certainement conseillée par ses routeurs. Pas la peine de l'envoyer au casse-pipe. Ce qu'elle prouve suffit à son sponsor : elle porte des valeurs d'audace !

Pour une fois, c'est rare, je suis d'accord avec toi.

Je note aussi l'importance de la terre dans les stratégies de course. Les responsabilités des routeurs sont immenses !

Sur la cartographie, que je consulte régulièrement, on commence à voir les différentes stratégies de course. Certains tentent un cap bien à l'ouest des côtes espagnoles là où d'autres tentent de coller au plus près des dites côtes. La vitesse à laquelle ce peloton avance fait rêver. C'est aussi pour ça que je relie les choses au passé. Louis 16, à qui on ne couperait plus la tête même pour cause de gestion absurde de la covid style macron, n'aurait plus à demander "a t on des nouvelles de Monsieur de la Pérouse". Les familles autour de Magellan n'auraient plus à attendre 3 ans pour avoir des nouvelles tristes ou joyeuses. Un bouquin (entre autres) illustre très bien les conditions de navigation de ces époques lointaines : "Rouge Brésil" et j'ai du mal à concevoir que ces navigations d'antan évoquent le romantisme ! C'était épouvantablement dur. Le romantisme c'est le Vendée globe !

😆 Je suis quelqu'un qui aime les symboles. La première circumnavigation en porte plein pour moi. Tout ça, et le Vendée Globe en est, me parle.

Tu viens de me devancer de peu. J'avais prévu d'intituler ce post : "Fernand de Magellan". Je suis très attaché à ce défi et au souvenir de Magellan pour diverses raisons très fortes mais très personnelles. Le vainqueur peut descendre sous les 65 jours pour cette circumnavigation. 3 ans environ en 1520. Bourré de technologies nous allons pouvoir suivre cette course hors norme en direct ! C'est absolument fabuleux. Là où Louis XVI, au pied de l'échafaud, a demandé : "a t on des nouvelles de Monsieur de la Pérouse". J'avoue que ça me passionne !

Bravo pour ce second degré !