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Du changement dans le World Tour


Guillaume LEROYER

Messages recommandés

Circus-Wanty Gobert rejoint le World Tour après avoir racheté la licence de CCC

https://www.cyclingnews.com/news/circus-wanty-gobert-take-over-continuum-sports-and-move-into-worldtour-in-2021/

De son côté, NTT arrête son sponsoring, l'équipe sud-africaine est à la recherche d'un sponsor

https://www.cyclingnews.com/news/ntt-pro-cycling-to-lose-title-sponsor-at-end-of-2020/

 

L'occasion d'ouvrir un débat

Ne serait-il pas mieux, quand des équipes World Tour arrêtent, d'en profiter pour réduire le nombre d'équipes, et du coup d'attribuer plus de wild-cards sur les courses ?

Quand on voit la composition de certaines équipes sur le Giro, dont on devine qu'elles alignent une équipe parce qu'elles y sont obligées, alors que d'autres équipes qui auraient été motivées pour cette course restent sur le carreau, on peut se poser la question

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en effet l'UCI dirige et fait du mal au cyclisme, à vouloir tout régir, le côté purement sportif et populaire est mis de côté

sur le post Giro j'ai mis la liste, peu d'équipes avec de vrais leaders, faudrait les reléguer

on le voit à tous les échelons, depuis des années les bénévoles ont du mal à faire vivre les clubs, la "modernité" fait que les courses disparaissent, les petits clubs survivent en passant ufolep, il y a de moins en moins de jeunes et féminines, à part en VTT

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Le WT est une bonne chose en soi. C'est la garantie pour les "partenaires" d'une équipe WT d'avoir accès à une large exposition médiatique et pour un organisateur de courses WT d'avoir grâce à un plateau prestigieux d'avoir une large exposition médiatique. L'UCI, en tant que chef d'orchestre, se doit de répartir les courses tout au long de l'année de manière cohérente. 

L'idée initiale de l'UCI était, quand même de créer une ligue fermée, donc dépourvue de "wild card". Cette ligue fermée lui permettait de prendre le leadership à la fois sur les organisateurs, les coureurs et les équipes. Les organisateurs, dont ASO, ne souhaitaient pas se laisser entrainer dans ce système. L'UCI a donc dû composer.

Cela a plutôt fonctionné correctement jusque-là.

Sauf que, dans une course d'un jour, seule la victoire assure des retombées médiatiques à une équipe. Dans une course par étapes, il y a les étapes et les maillots distinctifs; on peut éventuellement ajouter les 5 premiers du CG. Dans ce système, tout le monde ne peut pas être servi équitablement. Pire, une équipe peut avoir un des premiers budgets, comme ce fut le cas de Katusha, et passer totalement à côté. Autre cas, UEA vient d'être largement servi par la victoire sur le TdF, mais elle est intervenu après plusieurs années sportivement moroses. Dans le même temps, on voit que l'embauche des meilleurs coureurs du monde par une équipe, si elle ne garantit à 100% victoire sur le TdF (comme les défaites de Inéos et Jumbo le montre cette année), permet d'y parvenir 4 fois sur 5. On crée là un système à 2 vitesses, entre les riches et les pauvres.

Entre Inéos et Jumbo d'un côté et CCC ou NTT de l'autre, ça n'a rien à voir. Là, deux questions sont à poser: quel est aujourd'hui, le budget minimum pour être en capacité de présenter une équipe performante sur l'ensemble de la saison? Existe-t'il suffisamment de coureurs médiatiques et performants pour offrir à une équipe un couverture médiatique toute l'année?

Dans ses deux questions , on retrouve les interrogations de Guillaume concernant le nombre de licence WT et le nombre de "wild card".

Peut-être, existe-t'il une autre réponse. Faire des choix qui conduisent à donner l'impression de faire des impasses. Movistar, depuis toujours, sauf sur La Flèche Wallonne, a toujours sacrifier les classiques pour se concentrer sur les courses par étapes. Lotto se concentre, depuis de longues années, sur les victoires d'étapes avec réussite. Ca n'est pas faire l'impasse, c'est appliquer une stratégie et embaucher les coureurs en fonction de la stratégie définie.

Sunweb en est une parfaite illustration. Quand je voyais avant le TdF les coureurs engagés, je me suis dit, "ils font l'impasse". D'autant plus que Sunweb annonçait Keldermann, Oomen et Matthews sur le Giro. Or, Sunweb a crevé l'écran sur ce TdF. Mais, cette équipe avait surtout une stratégie. Sur les étapes où ils pensaient avoir un coureur pour gagner, les autres coureurs ont suivi les consignes pour mettre ce coureur dans les meilleurs dispositions. Avez-vous vu NTT ou Total-Direct Energie créer les conditions de la victoire? Non. Le cyclisme n'est pas une somme d'individualité; c'est un sport d'équipe.

Après, il faut également que chaque coureur individuellement se prenne en charge. Hirschi, Alaphilippe et Peters, ils ont eu une rage de gagner. Si vous n'en êtes pas certain, regarder l'étape de la victoire de Nans Peters aussi bien sur le TdF 2020 que le Giro 2019.

A la vue des compositions d'équipes, sur le Giro, qui fait "l'impasse"? Je ne sais pas.

Après, pour revenir au débat, il faudrait surement réduire le nombre de licence. Mais, dans le même temps, on risque d'augmenter le fossé entre les équipes du WT et les autres, en concentrant les meilleurs coureurs dans moins d'équipes. Là, la question est: existe-t'il une vie pour un bon coureur en dehors du WT? Mathieu Van der Poel le montre très bien, même si son cas est particulier. Mais, on peut prendre le cas de Giovanni Visconti qui après un passage en WT entre 2006 et 2008, a rebondi dans des équipes modestes, avant de revenir avec succès en WT.

Le sujet est compliqué, car tout évolue très vite.

 

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On crée là un système à 2 vitesses, entre les riches et les pauvres."

Sauf erreur de ma part, David, le monde entier fonctionne, sur tous les plans et à tous les niveaux, selon un "système" qui fonctionne à plusieurs vitesses, de la plus "rapide/riche" à la plus "lente/pauvre" - avec, entre ces deux extrêmes, tout un "tas" d'échelons intermédiaires ...

Le monde/milieu sportif illustre parfaitement cette configuration puisqu'il s'appuie ouvertement sur la compétition - et cela depuis la préhistoire, bien sûr.

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Je en déplore pas le système à 2 vitesses. C'est la vie.

Sunweb et Lotto peuvent tout à fait "boxer" dans la même catégorie que Inéos et Jumbo, en adoptant une stratégie adaptée à leur budget.

Par contre, la différence entre Wanty-Gobert et Ineos me parait trop importante, pour les mettre dans la même "division".

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C'est un peu le problème des ligues fermées comme en NBA. Le maintien au + haut niveau ne dépend pas des qualités sportives mais des capacités financières. L'UCI est sur une corde raide entre les velléités séparatistes de Velon  (ligue fermée et épreuves ouvertes aux seuls équipes participants à cette ligue) et la volonté de conserver une élite bien fournie.

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Concernant la NBA, je ne suis pas trop d’accord avec ton analyse.

D’une part, il y a le salary cap qui permet d’éviter de trop gros écarts entre les masses salariales des différentes équipes.  Et d’autre part le mécanisme de la draft permet aux équipes les plus mal classées de choisir les meilleurs joueurs qui postulent pour rejoindre la ligue.

La meilleure équipe de NBA sur les 20 dernières années sont les San Antonio Spurs, qui ne sont certainement pas la franchise la plus riche. En revanche, les New York Knicks, avec un énorme potentiel financier frisent régulièrement le ridicule.

Donc il n’y a pas vraiment une corrélation entre capacité financière et résultat sportif en NBA, contrairement par exemple à ce qui se passe dans le football européen, qui n’est pas une ligue fermée.

Maintenant, c’est sûr que pour monter une franchise en NBA, il faut des sous, mais le principe de la ligue fermée ne me choque pas, et en cyclisme non plus. Rassembler les meilleurs, les sécuriser, et prendre des dispositions pour maintenir entre eux l’égalité des chances, pourquoi pas, je pense que ça pourrait favoriser le spectacle.

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La ligue fermée c'est un écosystème. C'est celui que QS, JV et d'autres essayent de monter avec Velon. C'est non seulement un nombre d'équipes limitées avec un ticket d'entrée assez élevé, mais c'est aussi la mainmise sur l'organisation des épreuves, sur les droits TV et sur les droits de merchandising (franchise). Et pratiquement aucun droit de regard pour les fédérations nationales et internationales. C'est un système parfaitement libéral ou l'argent appelle l'argent et assèche donc toutes les autres formes d'institutions (clubs) et de compétitions.

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Non, bien sûr mais si on met à part le basket universitaire, il y a un gouffre entre le niveau des ligues majeures et les divisions inférieures. Ces dernières ont un accès restreint aux transmissions TV, et par extension ont du mal à trouver des financements et à recruter de bons éléments.

Je regrette juste que ce ne sont pas les résultats sportifs qui déterminent la place au très haut niveau. C'est pourquoi je ne suis pas intéressé par les ligues fermées.

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