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Turin Nice 2017


Jérémie LAPLAC

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C’est l’histoire de trois amis qui, au cours d’une sortie hivernale dans les chemins enneigés des Ardennes, ont décidé de se lancer dans une aventure sportive et humaine différente, avec une seule règle : prendre du plaisir sur le vélo sans essayer de battre un quelconque record.

 

C’est ainsi qu’un matin de juillet, nous avons quitté Turin, en mode bikepacking avec un minimum de matériel de camping, une tenue de rechange, un short et un tee shirt. La première difficulté du parcours arrive après une cinquantaine de kilomètres assez monotones : le colle de Colombardo, qui s’avère vite être une saloperie sans nom. Des pentes épouvantables, du brouillard, de l’orage, de la pluie, l’asphalte qui cède très vite sa place à la terre, des chiens de bergers tout sauf sympathiques … Une  sale entrée en matière.

 

Après une nuit passée abrités dans une chapelle dans la descente du col, nous nous attaquons à un beau morceau : le colle del Finestre, emprunté à deux reprises ces dernières années par le Giro. Ce magnifique col ouvre la route vers l’Assietta (http://bit.ly/2utquPk), où nous passons la seconde nuit. Cette ancienne route militaire offre un des plus beaux panoramas des Alpes et nous avons la chance de la parcourir sous une météo magnifique. Descente vers Sestrière, ascension du col de Montgenèvre pour rejoindre Briançon où nous passons l’après-midi au bord de la piscine du camping. Une courte étape reposante, en prévision du troisième jour avec au programme, l’Izoard et l’Agnelle. Si ces deux monstres se laissent assez facilement domptés avec les vélos course, il n’en n’est pas de même chargé. Une fois de plus, mes braquets d’asmathique (11/32 derrière, 24/36/48 devant) me permettent de passer la journée sans trop souffrir, en profitant des paysages grandioses du Queyras. Courte descente vers Chianale pour se mettre une (?)  bière(s) bien rafraîchissante(s) derrière la cravate J et refaire le monde au resto….

 

Cinquième jour : Colle de Sampeyre. Une longue ascension régulière pour nous mener au sommet, avant de basculer par le valle d’Elva. Cette route d’une autre époque, encastrée dans les falaises, est d’une beauté magique et intemporelle. On se demande juste comment dans le monde sécuritaire actuel, on peut encore emprunter une voie si dangereuse, ne comportant guère de barrières de sécurité, avec des à-pics vertigineux ….  Après une pause déjeuner, c’est le colle de Prei. Un monstre qui ne se laisse pas facilement dompter, avec des rampes de plusieurs centaines de mètres à 18 %. Arrivés au sommet, nous nous arrêtons dans un petit refuge. Apéros, bonne bouffe, nuit réparatrice et nous voilà en route le lendemain pour le colle Fauniera sur des chemins militaires, avec à nouveau des paysages éblouissants.

 

Cette journée devait être facile, avec seulement deux petits cols (en plus du passage du Fauniera), 70 kilomètres et 2000 mètres de D+, mais c’est bien fatigués que nous atteignons Limone au pied du col de Tende.

 

Septème jour : mauvaise surprise, des douleurs au dos apparues la veille me font souffrir. Je grimpe difficilement le col de Tende et arrivés au sommet, nous renonçons à une boucle de 80 kilomètres qui devait nous ramener à St Dalmas de Tende via la route du sel (http://bit.ly/2v0zyhx). Ce sera donc une étape très courte, avec après-midi repos à Tende …. Le lendemain, c’est l’ascension de du Turin par l’Authion. Passer de 400 à 2080 mètres chargés, sur moins de 20 kilomètres, avec la fatigue accumulée se révèle être plus compliqué que prévu. Mon mal de dos n’arrange rien, la chaleur non plus. Je m’enferme dans ma bulle et attends patiemment que ça passe. Trois heures  et quatre litres d’eau plus tard, nous sommes au Turini, la dernière véritable difficulté de ce périple derrière nous. La fin de journée se passe à Sospel, en terrasse ; ça sent bon l’écurie.

 

Dernière journée : col de Braus par une piste dans les bois, chemin sommital pour rejoindre Sainte Agnes et col de la Madone. S’en suit la longue descente vers la côte. C’est plein d’émotions que nous atteignons Nice ; je ne saurais décrire tout ce qui m’est passé par la tête à ce moment-là. Nous avons rencontré de très belles personnes qui nous ont soutenu, qui nous ont donné spontanément de l’eau, des conseils … Nous avons souffert, nous avons partagé des moments de joie, de bonheur mais aussi de moments de douleur et de peine. Mais le moment le plus difficile, ce fut sans conteste la fin de ce voyage fabuleux. Je ne me rappelais plus que le vélo pouvait apporter tant de satisfactions.

 

Un tout grand merci à ma petite famille, qui a accepté de sacrifier une partie des vacances pour que je puisse mener ce projet à bien.

 

Enfin, pour info et même si les chiffres importent peu, ça donne 645 kilomètres pour 16900 mètres de D+. Je reste disponible pour celles et ceux qui seraient avides de conseils et d’informations ….

 

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Je suis crevé ! 😬 C'est ta faute, je me suis imaginé vivant votre périple ! Toi tu as fini avec un mal de dos, et dans quel état en serais-je sorti, moi, si j'avais fait un truc pareil !

À part la première journée et le col du Finestre, le parcours était asphalté ou il y a eu à nouveau des routes non carrossées ?

Ton matos je le connais déjà, mais tes camarades ils utilisaient quoi ?

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Franck, approximativement 300 bornes sans asphalte, mais pas non plus du VTT hein, faut pas pousser 🤐 Le col de Tende, par exemple, est, sur le versant français, majoritairement  en terre battue. Idem pour le Turini via l'Authion, le col de Braus...

Mes amis sont en 1x11 (tu vas hurler, je sais et je plussoie) mais c'est leur choix.

L'un dans l'autre, n'importe qui avec un peu d'entrainement sait boucler le parcours. C'est une question de moral et de patience. Ton vélo ferait le job, peut-être avec une fourche permettant de plus gros pneus. J'avais du 700x40, c'est passé partout....

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Eric, à plusieurs, ça nécessite de supporter les défauts et les qualités des autres.  Perso, je suis du matin et levé à 6h30, je serais monté sur le vélo à 7h30. Mes amis aiment prendre leur temps le matin, donc, on ne partait jamais avant 9h00. Alors, je lisais pour passer le temps.

Quant à la performance pure, tu trouveras des CR sur le Web qui relatent ce parcours en quatre jours. C'est trop vite pour moi ; j'ai apprécié les deux demi-journées de repos, j'ai adoré la pause crème glace dans le col d'Agnelle, je me suis arrêté souvent pour regarder d'où on venait et où on allait ...  Impossible pour moi de faire cela en doublant le kilométrage journalier.

Top, ton lien , je ne connaissais pas !

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