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Pratiques limites en altitude


Bernard MOREAU

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Je me demandais si un jour, malgré mon syndrome irrémédiable de vieillissement, je retenterais l'ascension Yolosa- La Cumbre qui cette année aura lieu le 29 octobre.

Elle se pratique à VTT entre 1229 m et 4657 m sur 63 km. A mi-chemin on atteint le goudron vers 3000 m d'altitude.

Ce que j'ai appris il y a 2 ans m'incite à la prudence et si je la fais à nouveau ce sera essentiellement pour l'aspect touristique et non plus le défi à relever.

J'ai donc appris en particulier qu'en vieillissant le transfert de l'oxygène vers le sang se fait moins bien et c'est bien sûr une chose essentielle à haute altitude en particulier.

Je me suis aussi posé la question du Diamox (de son utilisation) et en recherchant chez le fils de Tim Berners-Lee, Monsieur WWW, je suis tombé sur cet article qui vous intéressera probablement :

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/un-alpiniste-sur-trois-prend-des-medicaments-pour-gravir-le-mont-blanc-etude_30576

et bien sûr, cela m'a rappelé la polémique soulevée par son utilisation par Guillaume Prébois

https://pbs.twimg.com/media/BeQ7-jOIcAAtMKD.jpg:large

qui avant de se lancer dans ses ascensions, en particulier celle du Khardung La à environ 5450 m (et non pas comme prétendu plus de 5600m), avait subi qq tests à Chamonix qui lui avaient montré qu'il était à risque de pb d'altitude (MAM, etc).

Commentaires?

 

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Le premier lien ne marche pas chez moi...

Pour le commentaire, il sera double.

Le premier, c'est que dans le cyclisme, comme sûrement dans d'autres sports, on est toujours à la recherche du produit miracle. Et que toutes les justifications sont bonnes.

Le deuxième commentaire c'est que je préfère ne pas faire, plutôt que de faire au dessus d'un niveau raisonnable de dépassement de soi. Alors je sais que la limite est floue. Mais disons qu'on peut la fixer à ce qu'on peut faire sans avoir besoin de recourir à des produits, autres que la nourriture adaptée à l'effort.

Disons que je ne vois pas bien l'intérêt de vouloir faire toujours plus haut, plus vite, plus dur, s'il devient nécessaire de prendre des produits. Un peu moins dur et un peu moins vite, mais sans produits, c'est tout autant un exploit. Et si on souffre de MAM, on évite la haute-montagne. Enfin du bons sens, quoi...

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Sans avoir déjà lu tes liens, ce que je me rappelle de ton récit c'est que tu avais été très loin dans l'effort dû au manque d'oxygène et l'hypothermie qui te guettait, d'autant plus que l'encadrement médical n'est pas fameux voire inexistant. Le plus risqué c'est de devoir s'arrêter et de geler sur place.

C'est quand même très risqué. Peut être refaire comme entrainement le Jandri que tu connais ou le Chaberton.

Pour rappel un site que tu connais pour faire des ascensions "hautes" dans les Alpes.

http://www.cycling-challenge.com/

 

 

 

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Comme l'article n'est pas très long, je te le mets à la suite :

Grenoble (AFP) - Près de 36% des candidats au Mont-Blanc prennent un ou plusieurs médicaments durant leur ascension, ce qui peut présenter un risque pour leur sécurité en altitude, selon une étude publiée jeudi.

"Il y avait beaucoup de rumeurs sur la prise de médicaments par les alpinistes: pour se doper, pour augmenter leurs performances. Mais il n'y avait pas de données objectives sur la situation", a expliqué à l'AFP Paul Robach, professeur et chercheur à l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme (ENSA) à Chamonix et coauteur de l'étude.

L'article, publié jeudi par la revue scientifique américaine Plos One, montre qu'"il y a beaucoup de prise médicamenteuse", souligne-t-il. "Mais on ne distingue pas une réelle volonté des alpinistes de se doper pour augmenter leur performance. On a plutôt retrouvé des médicaments qui permettent de prévenir ou traiter le mal des montagnes".

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l'ENSA, aidés notamment par le laboratoire HP2 de l'Université Grenoble Alpes, ont eu recours à un système automatique de prélèvement d'urine fixé aux siphons des urinoirs. Ce dispositif a été installé à l'été 2013 au refuge du Goûter (3.835 mètres) et au refuge des Cosmiques (3.613 mètres), sur les deux principales voies d'ascension du Toit de l'Europe occidentale (4.808 mètres). Il a permis de prélever 430 échantillons d'urine, anonymement et à l'insu des alpinistes.

Les échantillons, stockés dans un congélateur, ont ensuite été redescendus à pied ou en hélicoptère dans la vallée pour être analysés par des laboratoires agréés par l'Agence mondiale antidopage (AMA).

La présence d'au moins un médicament a été détectée dans 35,8% des cas, dont de nombreuses substances interdites par l'AMA. Les médicaments les plus souvent détectés étaient les diurétiques (qui augmentent la sécrétion urinaire) et les hypnotiques (somnifères). Les diurétiques sont prescrits pour lutter contre le mal aigu des montagnes (insomnies, maux de tête, vomissements, etc.) et une étude antérieure avait déjà montré que 33% des alpinistes utilisaient de l'acétazolamide (molécule du Diamox, un diurétique) lors de l'ascension du Kilimandjaro (5.892 m).

Par ailleurs, près de 13% des candidats au Mont-Blanc absorbent des hypnotiques, ce qui peut être "préjudiciable" aux alpinistes se levant en pleine nuit, peu de temps après la prise du médicament, souligne l'étude. Cela risque en effet d'affecter leur vigilance "à un moment où un niveau élevé d'attention est requis".

A contrario, à l'exception de trois cas de cocaïne, l'utilisation de stimulants est marginale, de même que celle de corticoïdes.

- Médicaments inutiles -

L'étude met en garde contre l'utilisation simultanée de plusieurs médicaments, détectée dans 33 échantillons (dont un cas avec cinq substances différentes). L'association d'un diurétique et d'un hypnotique n'est en effet pas recommandée en altitude tandis que la prise de deux diurétiques peut provoquer une déshydratation accrue, problématique en haute montagne où la déshydratation est déjà rapide.

"On pourrait se passer de la plupart de ces médicaments", estime Paul Robach, évoquant une "béquille médicamenteuse pas forcément saine".

Les auteurs soulignent en outre qu'ils ont probablement "sous-estimé" l'utilisation de médicaments par les alpinistes, en écartant les prélèvements qui pouvaient être contaminés par l'urine d'un autre alpiniste, soit plus de 15% des échantillons.

Ils appellent enfin à étendre cette méthode d'échantillonnage aux grandes compétitions d'endurance (afin d'évaluer la prévalence du dopage) ou aux stations services (pour étudier la prise de psychotropes chez les automobilistes).

De 20.000 à 30.000 alpinistes tentent de gravir le Mont-Blanc chaque année.

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Ok merci. Ca en dit long sur cette fameuse "béquille médicamenteuse" dont ont besoin de nombreux sportifs. 

Enfin bon, ça me laisse perplexe. Il me semble qu'on sait tous que la montagne est un milieu avec lequel il ne faut pas plaisanter. Si la réalisation d'un acte sportif difficile en milieu hostile est conditionnée à la prise d'un médicament, j'ai tendance à penser qu'il vaut mieux s'abstenir. Encore plus si le médicament en question est pris de façon empirique en auto-médication.

Pour ton ascension, je pense que toi seul peut savoir si c'est faisable, raisonnable, envisageable, etc... Je n'ai pas de souvenirs de ton expérience précédente. Si c'est comme le décrit Eric, je comprends aussi que tu aies envie d'y retourner. Ca se tente. En sachant faire demi-tour si besoin. Pas d'excès de fierté, quoi...

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T'en fais pas.

Pour le moment c'est juste une idée comme ça.

Si la faisais à nouveau, en 2017 par ex., je ne respecterais pas le règlement : un vrai VTT n'est pas nécessaire, la suspension pas indispensable bien qu'agréable. Gros pneus, oui, peu gonflés pour la 1ère moitié et je m'arrangerais pour soit les gonfler plus en atteignant l'asphalte, soit changer de roues (interdit par le règlement).

Comme je n'assimilais plus la nourriture au-dessus de 4000m (du fait de l'effort), je ferais un vrai repas en arrivant vers 3000m et j'aurais de la bouffe liquide faiblement dosée pour la suite.

Comme je n'ai jamais eu de nausées, MAM ou autre, la question du Diamox serait, le cas échéant, pour voir si ça aide à assimiler la bouffe à haute altitude (possibilité de faire un test auparavant).

Et surtout, je m'organiserais pour passer plus de temps en altitude avant l'épreuve.

Bon, il est temps que j'aille prendre ma douche 😃

Ah oui, je me ferais parrainer par une société vendant des trucs réservés aux vieux 😃😃

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le diamox petit cachet dans de nombreux sac a dos en haute montagne...........

pendant ma période népalaise je fut surpris  de voir certains de mes amis avaler ce truc pour soit disant éviter le mal des montagnes et bien je peux te garantir qu'ils avançaient a bonne allure alors que d'habitude ce n'est pas le cas .

donc oui ce médoc doit avoir des propriétés positives..........

me concernant je n'ai jamais eu besoin de toucher a cela en effet avant de me lancer dans ces ascensions (Népalaise et Amériques du sud) je me suis rendu a l'Hôpital Avicéne afin de passer un test d'effort en altitude les résultats me permirent de cibler mes objectifs sereinement .

une bonne acclimatation,prendre son temps pendant la marche d'approche ,essayer de dormir plus bas que la plus haute altitude de la journée sont déjà de bons gages de réussite après il y a la méteo, qui peut perturber l'aventure;

 bon vélo

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Après t'avoir lu j'ai consulté le web et trouvé une quantité incroyable d'articles sur le Diamox. 

Quant à ses effets sur la performance ils semblent nuls ou négatifs à basse altitude, mais marqués (et favorables) à haute altitude, au-dessus de 3 000 à 4 000 m. Il améliore la saturation du sang en O2.

Ce que je savais pas : il est sur la liste des diurétiques prohibés par la WADA

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_drugs_banned_by_WADA

Peut-être n'y était-il pas quand Prébois a fait ses ascensions des plus hauts cols/sommets accessibles en vélo de route ou VTT.

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  • 3 months later...

J'avais une visite médicale de routine au cours de la semaine.

J'ai parlé du Diamox à ma toubib(e).

Elle a insisté sur les problèmes éventuels de l'utilisation d'un diurétique dans des conditions qui favorisent la déshydratation.

En regardant le profil de l'épreuve, je me dis que le 2ème jour, je ne voudrais pas exclure d'emblée de l'utiliser si j'en ai trop bavé le 1er jour.

 

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  • 4 months later...

Comme je suis de nouveau en mode altitude/vélo, je m'intéresse à l'oxygénation du sang.

J'ai appris l'an dernier qu'en vieillissant l'oxygène ne passe plus aussi facilement à travers les parois des alvéoles pulmonaires, d'où une chute de la pression artérielle d'oxygène .

On remarque sur le tableau qu'il ne s'agit pas d'une chute brutale (ici, il s'agit de valeurs prises au niveau de la mer). 

Je ne vois donc pas que cela seul expliquerait les difficultés que j'ai connues à + de 70 ans quand je n'en avais jamais connu de ce type à 60 ans et avant. Y'a d'autres investigations à faire.
 

Age
PaO2 moyenne
Limite inférieure de la normale (LIN)
6
102.2
87.89
10
102.2
87.89
15
102.2
87.89
18
102.2
87.89
25
100.5
86.18
30
99.3
84.95
35
98
83.73
40
96.8
82.51
45
95.6
81.28
50
94.4
80.06
55
93.1
78.83
60
91.9
77.61
65
90.7
76.39
70
89.5
75.16
75
88.3
73.94
79
87.3
72.96
85
87.3
72.96
90
87.3
72.96
95
87.3
72.96
100
87.3
72.96
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Pendant que je furète de ci de là, je fais une pause pour signaler ce qu'en pense l'ARPE (du Diamox)

Des médicaments peuvent-ils favoriser l’acclimatation ?


Un danger d’un autre type guette l’himalayiste de compétition : la recherche de la pilule miracle qui permettra d’acclimatation et de grimper plus vite. Actuellement, aucun médicament de ce type n’existe. Seul l’acétazolamide a été étudié sérieusement et présente un effet préventif assuré sur la survenue du MAM ; mais ce produit ne permet certainement pas de grimper plus vite, il réduit de moitié le risque de MAM sévère. 

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