Aller au contenu

Vélomédiane - Claude Criquiélion 2016


Franck PASTOR

Messages recommandés

Hier, j'ai participé à la Vélomédiane - Claude Criquiélion, organisée tous les ans le dernier samedi du mois d'août à la Roche-en-Ardenne, province du Luxembourg belge. C'est une des dernières cyclosportives avec classement qu'on puisse trouver encore en Belgique. Elle était parrainée depuis sa première édition par l'ancien champion belge Claude Criquiélion, malheureusement décédé l'année dernière.

Au programme, 170 km, 21 côtes répertoriées et 3300 m de dénivellation, pour ceux qui comme moi ont choisi le très rude parcours standard. Il y a également, pour ceux qui sont moins entraînés, moins en confiance ou qui ont tout simplement moins envie de se faire mal aux jambes, un «petit» parcours d'une centaine de kilomètres, sans classement celui-là, appelé «Petite Crique» (le surnom de Criquiélion pendant sa carrière était «Le Criq»), celui-là sans classement.

Le départ est donné par le speaker à 9 h pétantes, en plein centre de La Roche. Tout le monde passe sur un déclencheur de chronomètre qui permettra de mesurer le temps «réel» de parcours, vu le temps que met la longue file des plusieurs milliers de participants pour passer la ligne de départ (pour ma part, le signal de départ est enclenché à 9 h 3 min). Mais c'est le temps «officiel» qui comptera pour le classement, donc mesuré à partir de 9 h. Le «temps réel» servira lui à attribuer les distinctions honorifiques de «Sanglier d'or, d'argent et de bronze». Mon objectif est cette année d'obtenir le Sanglier d'argent pour ma catégorie d'âge, soit de mettre moins de 7 heures et 35 minutes. L'année dernière, pour ma première participation, avec un temps réel de 8 heures pile je n'avais eu que le Sanglier de bronze.

Avant le départ, le speaker a fortement insisté sur la nécessité  pour tous les participants de bien s'hydrater pendant tout le parcours, puisque on annonce une journée de forte chaleur, 30° au bas mot. Elle sera effectivement là, mais pour le moment la température est clémente et on s'attaque à la première côte, dite de Beausaint (honni soit qui mal y pense), un boulevard au revêtement assez dégradé, de pente assez régulière à 5,4% de moyenne sur 2,8 km. Les participants en profitent pour prendre position. Pour ma part, je laisse filer les cadors et je prends mon rythme, ma priorité étant quand même de terminer!

Un peu loin plus on oblique dans une descente rapide avant de grimper une très courte côte, celle de Mierchamps, qui s'avale presque sans s'en rende compte. S'ensuit une assez longue descente le long la pittoresque vallée des Tombes avant de rejoindre à nouveau La Roche, et d'entamer la montée de la côte d'Hives, 2,1 km plutôt réguliers mais ceux-là à 7% de moyenne. Personnellement j'aime beaucoup cette côte dont le cadre me rappelle un peu mes montagnes dauphinoises. Par ailleurs, elle est assez pentue pour rappeler à certains présomptueux que la cyclo ne fait que commencer…

Un peu après, les parcours de la Vélomédiane proprement dite et de la Petite Crique se séparent. Pendant que les participants de cette dernière vont du côté de la Barrière de Champlon, ceux de la Vélomédiane avalent sans trop broncher les côtes d'Ortho et de Nisramont, longues, peu pentues, et également régulières, dans un paysage d'horizons lointains. La côte de Mormont (1,3 km à 6,1%) plus rude, s'avale cependant prestement et celle de Wibrin (1,5 km à 3,6%) ne pose guère de problèmes.

Entre temps, cependant, la température monte et la chaleur se fait maintenant bien présente. Je respecte le mot d'ordre d'hydratation régulière que je me suis donné: une bouche pleine de boisson énergétique (Hydrixir bio, en ce qui me concerne) toutes les cinq minutes. C'est qu'il n'est pas question de flancher alors que s'annonce le premier gros morceau du parcours : le mur de la Vélomédiane, ou Pied Monti. 1,8 km à 8,8 % de moyenne, mais c'est trompeur car le profil est celui d'un escalier très redressé: le premier kilomètres présente une succesion de deux murs qui atteignent de respectivement 15 % et 16 % sur 200 m chacun, avec des pointes à plus de 20% dont une dès le départ……

http://www.klimtijd.nl/beklimming/pied-monti

C'est là que traditionnellement apparaissent les premiers cyclistes devenus piétons, et cette année encore ça ne manque pas. Je bénis encore une fois mes braquets minuscules (26/34 mini) qui me permettent de passer sans même me lever de ma selle. Ce qui ne veut pas dire que je trouve ça facile, quand même! Mais ça me permet d'y rester assis, et de ne pas relâcher mon rythme dans la portion d'un kilomètre en légère montée qui suit, où certains craquent complètement après l'effort que la pente précédente leur a demandé.

Deux kilomètres plus loin, à Buisson, après 60 km de route, c'est le premier ravitaillement. Hélios tapant maintenant très généreusement, tout le monde se rue sur la distribution d'eau. Je ne fais pas exception et remplis mes deux grands bidons de 80 cl chacun à ras bord, en les complétant de poudre d'Hydrixir. Et je me fais un peu de soucis, car le prochain et dernier ravitaillement est à plus de 75 km d'ici. L'année dernière, alors qu'il faisait moins chaud, j'avais épuisé mes deux bidons avant d'y arriver… Il faudra gérer…

Pour le moment, on redémarre et après deux courtes côtes on arrive à nouveau à Hives, pour redescendre la côte du même nom qu'on avait grimpée auparavant et revenir à La Roche. Là nous attend le deuxième gros morceau du jour: la côte d'Haussire, chronométrée par l'organisateur.

Sous cette dénomination se cache en fait trois côtes entrecoupées respectivement d'un replat et d'une redescente: celle de Saint-Quoilin (1,1 km à 11,3% de moyenne), du Parc à Gibier (400 m à 15,2%) et de Haussire proprement dit (1,8 km à 11% très réguliers en ligne quasiment droite). Que du bonheur pour les grimpeurs ! Là encore certains participants y mettent pied à terre assez vite, notamment dans la partie du Parc à Gibier. J'y vais pour ma part plus vite que d'habitude (je connais bien cet enchaînement) et met entre 20 et 21 minutes si j'en juge par ma montre. Malheureusement un problème technique empêchera l'organisateur de récupérer les temps d'ascension… 🙁

Après une descente courte mais rapide, on monte à nouveau, sur 4 km mais avec une pente modeste (5%) vers le plateau des Tailles et le village de Samrée. Là, le parcours plonge à nouveau (vraiment peu de plat dans cette cyclo!) vers les villages de Dochamps, remonte brièvement, arrive à Lamorménil et attaque la côte de la Fosse, 1,1 km à 6,4 %. Pas très difficile a priori, mais je commence à voir des cyclistes arrêtés au bord de la route, visiblement épuisés, peut-être déjà victimes de la chaleur. Puis c'est la longue côte d'Odeigne (3 km à 4,6%) et le raidard de Malempré (800 m à 10%), où on voit de plus en plus de cyclistes piétons ou arrêtés…

Une longue descente en pente douce, que j'ai trouvée pour ma part interminable parce que le vent y soufflait de face (j'ai une quasi-phobie du vent…) précède le troisième gros morceau de la cyclo : la très belle côte de Roche-à-Frêne. Mais rude, la côte: 2 km à 9% de moyenne. En sachant que les premières centaines de mètres sont en pente douce, vous pouvez imaginer ce que donne le reste. Le nombre de piétons explose littéralement dans cette montée, que j'arrive à gérer sans les crampes qui m'y avaient assailli l'année dernière: bon signe !

Un point négatif cependant : même si j'ai fort bien tenu la chaleur jusqu'à présent, mes bidons se vident… J'ai fini depuis quelques temps déjà le premier, j'ai déjà bien entamé le second et il reste encore 22 bornes sous le cagnard avant le ravitaillement… Je décide donc de boire moins souvent, toutes les dix minutes. Ça sera tout juste suffisant ! Entretemps, on aura grimpé la moitié du col du Rideux face nord, entre les pittoresques villages d'Aisne et Heyd: 1,7 km avec des passages à plus de 15%.

Normalement on aurait dû faire ce col (le seul col géographique belge officiellement reconnu par l'Institut Géographique National) en entier, comme l'année dernière, mais pour une raison qui m'échappe l'organisateur a décidé de supprimer la deuxième partie (aussi rude que la première) et de la remplacer par une longue succession de faux-plats que j'ai trouvés très pénibles, d'autant que le vent y était défavorable. C'est qu'en plus de ma haine du vent, j'ai toujours préféré les pentes franches!

Arrive enfin le deuxième et dernier ravito, alors que je viens tout juste, en me rationnant, de finir mon second bidon. On a parcour 132,7 km d'après la feuille de route, il reste donc 38 km environ. Pourquoi diable placer ce dernier ravitaillement si proche de l'arrivée? Ça me dépasse…

Enfin bon, je repars, bidons remplis et me dirige le long d'un parcours très irrégulier vers la quatrième et dernière grosse difficulté du jour: la côte de Beffe. Qui s'avérera aussi indigeste qu'une côte de bœuf mal assaisonnée: sous l'effet de la chaleur plus forte que jamais (il est 15h30 environ…) et sans doute aussi de l'absorption trop rapide de boisson énergétique après le ravito, pour compenser le rationnement d'avant, j'attrape la nausée pendant ces 1,6 km à 10,3% d'une régularité de métronome. Autant dire que je grimpe très lentement, et que je me félicite plus que jamais d'avoir un 26/34 à disposition, qui me permet de ne pas mettre pied à terre alors que les cyclistes devenus piétons sont particulièrement nombreux autour de moi… Une nouvelle occasion de vérifier que même quand on grimpe à 7 km/h seulement, on va bien plus vite qu'à pied ! 😬

S'ensuit la longue côte de Laidprangeleux après un faux-plat montant suivie d'une légère descente. 2,8 km à 5,6 % de moyenne, en deux parties distinctes mais relativement peu pentues. La nausée est partie, mais mes jambes sont toujours flagadas et je continue à suivre une allure d'escargot. Et au sommet je commence à m'angoisser: l'arrivée est proche certes, mais si je veux obtenir ce Sanglier d'Argent il faut que j'arrive à 16 h 38 au plus tard en tenant compte de mon départ réel…

Descente courte et rapide sur Dochamps et montée vers Samrée, où le parcours est déjà passé tout-à-l'heure dans l'autre sens. Miracle, dans cette montée les jambes reviennent. Je l'effectue donc aussi vite que je peux, malgré un début de crampe à la cuisse, en compagnie d'un autre cycliste dont le vélo est assez particulier pour l'occasion, puisqu'il a un porte-bagages ! Mais le gars est visiblement bien entraîné, probablement un randonneur longue-distances. Il a dû en démoraliser pas mal en les dépassant, avec sa bécane si loin des standards de compétition ! 😲

Arrivée à Samrée, je me lance, en relais avec ce cycliste, dans la longue descente peu pentue (autour de 5%) de 8 km vers La Roche. J'y vais là aussi à fond, à 45-50 km/h sur un braquet de 48/13. Au bout, après un kilomètre de plat, il y a, enfin, l'arrivée. Il est 16 h 37 à ma montre, qui montre à peu près l'heure exacte. Mission accomplie: le Sanglier d'Argent est dans la poche! 😄

Les stats de la sortie: selon le diplôme (distribué à la demande aux participants qui ont bouclé la cyclo), mon temps réel pour boucler les 170 km est de 7 h 33 minutes 31 secondes (quelle précision! 😃) et mon temps officiel de 7 h 37 minutes 14 secondes, soit presque une demi-heure de mieux que l'année dernière. Moyenne officielle: 22,49 km/h. Classement: 1100e d'après le diplôme, mais 1104e sur 1402 cyclistes arrivés en tout, selon la dernière version PDF disponible sur leur site. Ça pourrait encore changer d'ici les jours suivants, d'ailleurs.

http://velomediane.be/j3/images/resultvelomed/velomediane2016.pdf

Je ne sais pas le nombre de participants exact au départ, mais si j'en crois les numéros de dossards il est supérieur à 2000, ce qui implique un nombre important d'abandons, plus de 600 à coup sûr. La chaleur aura fait des ravages !

Mon compteur, lui, m'aura indiqué une distance de 162,4 km (il semble que je doive le recalibrer, ce n'est pas la première fois qu'il donne une distance nettement moindre que prévue). Il donne également un temps de parcours, pauses décomptées, de 7 h 22 min et une moyenne de 22 km/h, ainsi qu'une cadence de pédalage moyenne de 91 tours/minutes. L'impression d'avoir les jambes qui tournaient bien tout du long (sauf peut-être dans la côte de Beffe!) était donc justifiée, et ça m'aura plutôt réussi!

Bien belle journée donc passée sur le vélo, malgré la grosse chaleur !

Quelques points négatifs cependant : le problème technique qui a empêché d'avoir le temps d'ascension exact de la côte d'Haussire, et surtout ce fichu second ravitaillement placé bien trop loin du premier. Le speaker avait annoncé que plusieurs d'eau supplémentaires avaient été rajoutés au dernier moment en prévision de la canicule, mais à part de gentils spectateurs qui nous arrosaient à la lance à eau, je n'en aurai pas vu, sauf à Beffe, 20 km après le deuxième ravito et 20 km avant l'arrivée. Ils auraient mieux fait de le placer vers Odeigne ou Roche-à-Frêne! 😕

Autre point noir, mais là l'organisateur n'y peut rien… L'état des routes est toujours aussi pitoyable par endroits. Nids-de-poules, stries, patches, cassis… En conséquence, j'aurai vu traîner un paquet d'objets cyclistes sur la route: des pompes à vélo sans doute tombées des poches, des bidons, des barres de céréales et des gels non entamés, et même des sacoches de selles…

Sans parler des emballages vides jonchant le sol et des chambres à air laissées là à l'abandon par des cyclos indélicats victimes de crevaison, mais là on touche à l'incivisme de certains participants !

Mais ça n'empêche pas le bilan global d'être largement positif, avec ce parcours fantastiquement sportif dans un cadre somptueux, et mon objectif de départ réussi ! 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est sûr qu'elle mérite son affluence et qu'elle en mériterait encore plus avec son parcours ultra-sportif et son cadre qui est un régal pour les yeux. À part ce problème de ravitaillements trop espacés, la seule chose qui lui manque ce sont des routes en moins mauvais état. Mais c'est représentatif des routes belges, hélas.

Pour info, en repartant de mon hôtel en voiture le lendemain matin, j'ai fait un petit détour par le col du Rideux pour voir ce qui pouvait justifier son retrait du parcours. Je suis passé par le versant sud (qu'on aurait dû redescendre la veille) et descendu par le versant nord jusqu'à rejoindre le parcours. Pas de travaux, tout est accessible. Par contre, sur une portion non négligeable du versant sud, la route, déjà en mauvais état initialement, était jonchée de divers branchages laissés par un passage récent des cantonniers. Quand j'y repense, c'était peut-être ça la raison.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je viens de voir le best-of des photos de la Vélomédiane prises par Sportograf, elles sont sympas, comme d'habitude.

http://bit.ly/2bwWU0w

Dans la photo 5 on voit un participant avec la plaque de cadre numéro 2484 de la Vélomédiane (les plaques de la Vélomédiane sont blanches, ou jaunes — pour les prioritaires — et celles de la Petite Crique sont roses et de numérotation supérieure).

La vache, avec 1402 arrivés ça voudrait dire qu'il y a eu plus de 1000 abandons sur la Vélomédiane!! 😲

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Merci aussi pour le compliment ! 😄

Comme Eric, j'espère que d'autres du forum seront intéressés pour faire cette belle cyclosportive une de ces prochaines années! L'année dernière, il y avait Michel Dusun (de son pseudo) du forum qui y avait participé aussi, c'est même un habitué, mais je ne sais pas s'il y était cette année.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Affûté, oui et non. Physiquement, pas plus que d'habitude: je suis maigre de nature et je pèse mon poids de forme habituel. Mais de fait ma condition physique actuelle est excellente par rapport à mon niveau usuel. J'aurais bien aimé en profiter un peu plus, mais les belles sorties de ce genre sont normalement terminées pour moi cette année… 😢

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

je suis plutot gabarit costaud  d une part de mon ancien sport donc j aimerais bien pesé dix kilo de moins  . a vingt ans je pesais 70kg en quarante ans j ai pris 10 kilo , j en fait 80 , ça me fait envie mais plus je roule plus mes mollets gonflent et prennent du volume  et je ne perds pas un gramme , ma condition est plutôt bonne en vélo je suis dans le top 3 du 1er groupe de mon club qui roule assez bien le 1er 60kg genre sam dumoulin  dans les bosses intenable  le 2ème 1.90m genre greipel une puissance ....  et moi  , je préfère être derrière le 2 ème contre le vent  loooool

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un copain de mon club cyclo, après sa première participation, m'en a dit le plus grand bien. Malgré la chaleur et une chute dans le bas d'une descente, il en garde un excellent souvenir et m'encourage à l'accompagner l'année prochaine. Ceci, ton CR et les photos du site sont d'excellents adjuvants pour une participation en 2017.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Malheureusement à partir de cette semaine mes samedis ne sont plus libres, et ce jusqu'à Noël… 😢

J'ai pu parcourir les routes du Grand-Duché lors de mes trois participations à la Randonnée Maxime Monfort, en 2011, 2012 et 2013. Cette randonnée, que je n'ai plus eu l'occasion de faire depuis malheureusement, parcourt les deux Luxembourg, le belge et le grand-ducal, et m'a justement permis d'apprécier la différence de qualité de revêtement routier!

Tu vas participer à la Charly Gaul?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites





×
×
  • Créer...