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Velocio


Romain BORGET

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Ce week-end, mon club (CTVS Sceaux) avait décidé de participer à la flèche Vélocio Audax.

Le principe : http://www.audax-club-parisien.com/FR/351.html

C'est quelque chose que les anciens ont l'habitude de faire régulièrement.

C'était ma première participation à une sortie de 24h .Et on m'avait gâté pour cette première avec un programme chargé de 463km. Avec le retour jusqu'à l'hotel ensuite, j'allais flirter avec les 500km...cela me faisait un peu peur, bien qu'ayant réalisé un BRM600 en 2015 (mais en dormant 3 heures après 320km).

Notre club était représenté par trois équipes de niveaux différents qui devaient faire 360, 420 et 463km. Les équipes doivent être constituées de 3 membres minimum et 5 membres maximun. La mienne en compte 4. Trois habitués des longues distances ayant tous réussi une fois Paris-Brest-Paris. 

Faire une telle distance aussi tôt dans la saison avec seulement un BRM 200 deux semaines avant, cela paraissait compliqué. 

Pour rappel, je n'ai commencé les longues distances (au delà de 250km) que l'an dernier pour me qualifier pour Paris-Brest-Paris (que je n'ai pu finir à cause d'une tendinite).

Notre trajet devait débuter à Macon pour finir à Gigondas (près d'Avignon), lieu de la concentration. 

On avait de se retrouver le vendredi dans un hôtel à Macon.

Arrivé le premier sur place en train, et après avoir rejoint l'hôtel en bus avec mon vélo dans la housse, j'espérais avoir le temps d'aller faire un tour de vélo le vendredi après midi, mais après avoir rejoint l'hôtel et remonté le vélo, mis tous les accessoires dessus, je me suis battu deux heures avec la fixation de la sacoche avant qui ne tenait pas, puis qui gênait la lampe avant, puis qui était fixée trop près de la fixation du GPS m'empêchant de le clipser....pour au final, exploser les têtes de vis qui tournaient dans le vide, m'empêchant de serrer correctement (ce qui aura une incidence la nuit venue), mes deux compagnons de club qui devaient arriver tôt ont eu une annulation de leur train et ont du prendre le suivant arrivant bien trop tard pour pouvoir aller rouler.

Après un repas léger, on essaie de se coucher tôt, juste à la fin du match de foot, parce que le réveil est prévu à 6h30 et le départ à 8h.

On tient les horaires et après une photo de groupe, on part direction Tournus pour notre premier pointage. Ces 36 premiers km vent de dos, sur du plat se font en à peine plus d'une heure, malgré la perte de la carte de notre capitaine de route s'envolant de sa sacoche avant. Le premier des nombreux arrêts imprévus du parcours.

 Malheureusement, ce vent du sud qui nous porte sur ces premiers km, on va ensuite l'avoir en pleine poire durant les 400km qui arrivent, avec des intensités différentes. Dommage la semaine dernière il y avait un très gros vent de nord à 90km/h, qui aurait grandement facilité notre périple.

Alors que la météo annonçait un petit 5°C le matin, il fait déjà 10°C à 9h30! Equipé trop chaudement, on s'arrête pour se débarasser de nos jambières, surchaussures et une couche sur le haut du corps. Un peu de temps perdu nécessaire, mais on était en avance sur notre planning. On maintiendra cette belle avance malgré un petit vent de face jusqu'au repas de midi à Chalamont après 116km, grâce à notre capitaine de route et un de mes camardes qui imposent un bon rythme (29km/h de moyenne). J'avais alors peur que l'on ne se "crame".

Je trouvais que ce repas arrivait un peu vite, mais mon camarade de club qui avait fait les trois parcours a réussi à faire en sorte que l'on arrive tous ensemble aux repas de midi et du soir pour une plus grande convivialité. Ce fut le cas, les trois équipes arrivant à 10 minutes seulement les uns des autres, ce malgré une crevaison dans la seconde équipe.

Un repas vite expédié grâce à un service efficace et un menu imposé à l'avance (salades, lasagnes, fromage blanc, crème au chocolat) nous permet de reprendre la route avec une demi heure d'avance. Il est 13h30 et le soleil tape si fort que le GPS resté au soleil, indique 27°C!!! Je n'en reviens pas...et doit donc vite trouvé une pharmacie ouverte pour m'acheter de la crème solaire (celle de chalamont étant fermée à cette heure là), ma peau de rouquin ne supportant pas du tout le soleil.  On reprend la route lorsque l'un de mes camarades se rend compte qu'il a oublié ses bidons au restaurant après les avoir rempli.Faut dire qu'avec notre barda dans les sacoches, il est facile d'oublier quelque chose si on ne fait pas attention. Demi tour pour aller les chercher, heureusement qu'on n'avait que deux kilomètres.

Je trouve une pharmacie ouverte une à Lagnieu pour m'acheter de la crème solaire et du mytosil (ayant déjà les fesses irritées après autant d'heures de selle), une petite ville fort sympathique, et qui le serait encore plus s'il n'y avait pas une énorme centrale nucléaire quelques kilomètres plus loin.

L'après midi sera magnifique, un temps splendide, de belles routes, de bonnes jambes, un petit vent de face ou de côté pas trop contraignant, une vue magnifique sur les Alpes enneigées au loin, si on excepte la traversée pénible de Bourgoin-Jallieu, il n'y a rien à redire sur ces 112km qui séparent Chalamont de Beaurepaire, lieu du dîner après 228km. Une magnifique après midi de vélo, dont je me rappelerais longtemps! Arrivé les premiers à 18h30, nous n'avons pas à attendre 10 minutes que les deux autres groupes arrivent simultanément. Le repas était prévu pour 19h, tout le monde a bien respecté les horaires.

Une longue pause d'1h30 est prévue pour le dîner et s'habiller pour la nuit. Cette fois, le service un peu long et un incident technique (ma sacoche tombant sur ma lumière, m'obligeant à bouger la fixation en T sur laquelle repose ma lampe) nous fera reprendre la route qu'après un trop long temps de pause à mon goût. J'espérais ne pas avoir à m'arrêter plus d'une heure.

On repart donc dans la nuit, chacun sur son circuit, lumières allumées. Un peu de circulation en début de soirée jusqu'au contrôle suivant à Andance au 255km, mais aucun chauffard. Quelques jeunes sortant le samedi soir avec la voiture des parents en profitent pour nous encourager lorsqu'ils nous dépassent; sympa.

Durant la cinquantaine de km qui suivent, on ne fait que traverser des villages ayant un nom avec Rhône dedans (Arras sur Rhône, Tournon sur Rhône, Charmes sur Rhône, Voulte sur Rhône), je crois que vous avez saisi quel fleuve on longe alors. Et malheureusement, le vent s'est levé et nous balaie par bourrasques, ce qui complique notre avancée et oblige à bien tenir le vélo,les sacoches prenant fortement le vent latéral. Cela aura pour effet d'installer petit à petit une douleur grandissante dans la nuque et surtout les bras à force de tenir le cintre plus fortement.

L'heure avance, la fatigue commence à s'installer, mais pas de douleurs aux membres inférieurs, ni aux jambes, ni aux genoux, et seules mes fesses sont quelques peu endolories. Tout va bien alors. Mais, malheureusement quelques heures plus tard, la nuit avançant, l'envie de dormir que je redoutais tant, arrive vers 2h du matin, juste au moment où l'on change d'heure. J'espérais pourtant que le grand café noir que j'ai ingurgité à la fin du repas, ainsi que la pastille énergisante à la caféine dans le bidon  m'aideraient à tenir cette fois, sachant que je ne bois JAMAIS de café. Le dernier que j'avais bu date du mois d'août lors de Paris-Brest-Paris.

A partir de ce moment là, je n'ai fait que lutter contre le sommeil. Un de mes camarades de club est à peu près dans le même état. On n'arrive plus à rouler fort et on est relégué à l'arrière tant on zigzague sur la route. Impossible de rouler groupé et de se protéger du vent. On laisse beaucoup de force à lutter contre le vent et le peu d'avance que l'on avait sur notre horaire prévu fond vite. On n'avance plus du tout. Le seul parmi nous qui a encore la forme monte les petites côtes à son rythme est obligé de nous attendre en haut de celles ci tant on se trâine. Il se met donc devant et on essaie de le suivre, mais même en s'abritant on n'arrive plus vraiment à suivre. Pire, deux de nos lumières s'arrêtant soudainement, on est obligé de laisser les deux qui roulaient bien à l'arrière du groupe tandis que je roule devant sans force. J'avais pourtant prévu une seconde lampe de secours, mais la batterie est complètement déchargée, ce que je ne comprends pas l'ayant rechargée la veille.

Un arrêt obligatoire est prévu  à Viviers pour remplir des bidons à une fontaine potable. On a croisé plein de fontaines dans les villes et villages, mais toutes avec l'inscription non potable! Heureusement qu'un camarade diagonaliste de la troisième équipe du club nous avait bien dit de ne pas la rater celle là, sans quoi on n'aurait pas eu d'eau pour finir la nuit. 

Cet arrêt nous permet de rencontrer une autre équipe qui effectue la velocio avec un objectif supérieur à 500km. Mais ils avaient une sacrée équipe dérrière eux, avec une voiture suiveuse avec une grosse remorque et donc sans sacoches sur le vélo, ce qui permet de rouler évidemment plus fort. Ils prenaient leur repas au moment ou on arrivait et nous ont gentillement proposé de la soupe. 

On reprend la route et par je ne sais quel miracle une heure plus tard, entre 4h et 6h du matin, je n'ai plus sommeil, j'arrive à prendre des relais bref, cela va pas trop mal. Si ce n'est que l'on s'est trompée de route par deux fois, la faute à un GPS récalcitrant, ce qui nous oblige à sortir la carte par deux fois pour vérifier comment retrouver notre itinéraire, ce qui nous fait perdre pas mal de temps. Finalement, un bon samaritain, nous voyant perdu après Saint Etienne des des sorts, nous indiquera notre chemin vers la ville de Sorgues. A ce moment là, la fatigue s'est abbatue sur moi, je n'ai presque plus de force et surtout l'envie de dormir est revenue avec une telle force que je manque de m'endormir à plusieurs reprises. Tant et si bien que j'en oublie de boire et de m'alimenter. Arrivé à Sorgues après 423km, épuisé et avec une bonne fringale, je ne me sens plus de continuer jusqu'à Gigondas. Je m'écroule sur une chaise d'un bar. Mes camarades me forcent à boire un café, mais je suis tellement cuit que je décide de les laisser partir pour rejoindre l'hôtel qui se trouve au nord d'avignon à seulement 5km de là. 

Mais, je suis alors tellement dans le coltard, que je  me trompe d'itinéraire, et finirai par faire le tour des remparts d'Avignon avant d'arriver à l'hôtel alors que la grosse pluie attendue  s'abbat soudainement.

Je rejoins la chambre d'hôtel reservée pour qu'on puisse prendre une douche avant que l'on n'aille reprendre le train. Je manque de m'endormir sous la douche, et m'écroule sur le lit pour une petite sieste réparatrice d'une demi heure avant que mes trois camarades n'arrivent prendre leur douche. Compte tenu de la grosse pluie qui s'abat et un autre ayant flanché, ils ont fait demi tour après être avoir pointé à Monteux, pensant que cela suffirait pour valider notre vélocio.

Malheureusement, l'organisation vient de nous la refuser pour 18km, puisque nous n'avons pas apporté les cartons jusqu'à Gigondas. 

Cela peut paraître idiot de s'arrêter si près du but, mais il faut imaginer que lorsque l'on est à bout, qu'une violente averse s'abat sur vous et qu'après être arrivé à Gigondas, il reste à revenir jusqu'à Avignon (32km), il paraît plus compréhensible d'abandonner si près du but.

Surtout lorsque l'on a vu arriver les deux autres équipes, trempés de la tête aux pieds, n'ayant plus le temps de prendre une douche et récupérant seulement leurs housses de vélo et sac pour se rendre directement à la gare afin de prendre leur train vers midi. J'avais prévu bien plus large (15h) et ai donc pu me reposer un peu avant un retour en train toujours aussi chaotique lorsque l'on a un vélo dans une housse dans un train blindé de gamins et de personnes qui essayent de mettre leurs valises sur le vélo alors d'autres compartiments bagages sont vides dans le wagon d'à côté. j'ai eu beau leur expliquer, rien à faire. J'ai donc fini le voyage debout en tenant la housse de vélo droite dans le couloir afin qu'elle ne finisse pas par terre au milieu du couloir à côté des toilettes. Enervant.

Bref,comme vous vous en doutez, on a eu la confirmation aujourd'hui que l' on n'a pas validé notre vélocio, au grand dam des anciens des deux autres équipes qui l'ont organisé, (un peu sachant que pour la moitié des équipes, leur parcours  ne se finit même pas à Gigondas) mais on est tout de même satisfait de notre belle journée de vélo entre camarades de club.

Le kilométrage était sans doute trop important pour une fin mars, avec seulement un seul plus de 200 dans les pattes. L'an dernier avant le BRM400 (464km avec l'aller/retour sceaux/Noisiel), j'avais fait quatres longues sorties de 210, 230, 260, et 340. Bref, on était bien mieux préparé à affronter cela. Dommage. Je leur avais bien dit pourtant que ce serait trop long, mais l'envie de battre mon record de 464km de l'an dernier (sans dormir) me faisait envie.

Toutefois, cela m'a permis de comprendre que je ne ferai sans doute plus de nuit complète, sans au moins dormir ne serait ce qu'une demi heure. La troisième équipe composée d'anciens et d'une féminine qui s'essayait pour la première fois à une longue distance, qui n'avait "que" 360km a pris le temps de s'endormir une petite demi heure au milieu de la nuit et ont tous été unanimes pour dire que cela leur a fait le plus grand bien.

Je ne sais pas si je ferai d'autres longues distances cette année (au delà de 300km). Je pensais faire une pause là dessus cette année. Mais malgré cette déconvenue, je crains vite de retomber dedans si l'occasion se présente (peut être une flèche Paris-Nantes mi juin)

https://www.strava.com/activities/527826940

Au final ; 445km, D+ 2625, 18h roulé, 

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ce serait l'idéal, mais je viens de m'acheter un appartement et disons que pour 2016/2017, ce sera difficile d'investir dans le vélo, ayant quelques travaux et des frais d'enménagement qui vont épuiser ciomplètement les finances.

Première fois que j'ai un souci de lampe en pleine nuit (arrière seulement). Je l'ai mise à charger pendant une demi heure dans la sacoche avec une batterie externe et ai pu ensuite la remettre pour finir la nuit. A l'avant, j'ai une lampe FEREI avec batterie externe qui permet de tenir facilement toute la nuit, en plus d'une lampe LEZYNE macro drive que j'installe sur le casque pour voir dans les tournants en descente surtout. 

 

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C'est ce que j'ai ait. La première (la LEZYNE Macro drive) a tenu les 8 heures annoncées. Quand j'ai voulu mettre la seconde en route (KNOG Blinder) lorsque la première s'est arrêtée, elle n'a pas voulu s'allumer. J'ai donc du mettre la LEZYNE en charge dans la sacoche pendant une demi heure pour pouvoir finir la nuit avec une lumière arrière.

La prochaine fois j'en prends une troisième que je mets à l'arrière du casque pour être tranquille.

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Romain,

j'avais déjà suivi tes péripéties l'an dernier, et je n'avais jamais pris le temps de te faire mes remarques. Et voila que cette année tu te fais convaincre de t'engager sur une flèche. Projet tout à fait louable où il n'y a que 2 versions, faire un record ou plutôt effectuer une excellente sortie de préparation et arrondir le kilométrage. pour cela il faut déjà au départ avoir 2000 au compteur et un 200 comme tu avais. Après il faut en faire un WE loisir, partir de préférence le vendredi vers 12 h, et rester les 3 jours en Provence, et Gigondas était à rejoindre dimanche matin depuis votre hôtel qui était bien situé. Alors sache que toute expérience apporte des renseignements, et heureusement à l'avenir on ne peut que s'améliorer, en plus celle-ci apporte l'intérêt du collectif, et c'est le cas de le préciser, il faut faire "équipe". Alors vos 3 équipes (Saint ORENS je suppose), doivent revoir les choses à l'avenir, et prendre son élan pour seulement 420/440 km, et ce problème de sommeil n'est pas normal, et doit se résoudre avec le café de 16 h et la vitamine C.

En conclusion BRAVO Romain et n'en garde pas un souvenir négatif, bien au contraire. En plus vous n'avez pas eu les conditions météorologiques voulues, et elles sont déterminantes.

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Je n'avais pas voulu intervenir pour éviter de donner l'impression de critiquer, mais je profite du message de B. Piguet pour rebondir sur ce qui m'est venu à l'esprit en lisant ton récit.

J'ai eu le sentiment en te lisant, qu'il y avait une forme de "pression", due à la fenêtre que vous vous étiez accordée. Ce n'est jamais bon d'avoir un train à prendre. Je sais qu'on ne fais pas toujours ce qu'on veut. Mais faire un truc pareil en devant être opérationnel ailleurs, aussitôt après, me semble une contrainte qui garantit l'échec au moindre grain de sable. 

Il vaut peut-être mieux prendre un jour de repos ou refuser l'invitation chez belle maman le lendemain... Souvent, le temps nécessaire au vélo oblige à jongler pour être au four et au moulin. Ce n'est pas toujours top. 

La seule fois ou j'ai fait un 400, le jour d'après, je ne faisais rien. Comme ça, c'était cool. Sinon, je pense que le lundi aurait été une belle galère et le retour en bagnole risqué par manque de sommeil...

Sinon, j'aime bien tes récits. On y est vraiment. Bon courage pour la suite.

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