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Transjurassienne


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OUI disons que c'est une expression courante. Maintenant dire tenir la montagne, c'est beaucoup dire. Jura/Haut Doubs, c'est gentillet comme relief, mais agréable. Et il faut savoir que toutes les vallées sont nord/sud et bien balayées par la bise. Certaines comme le lac de l'abbaye en Grandvaux sont de véritables Sibéries avec les records de température basses. Seul le val de Travers (en Suisse) se distingue, et c'est pourquoi son nom, il est presque est/ouest arrosé par l'Areuse.

Allez revenons au sujet, et à Aurélien, qui nous a fait 110 bornes en 2 jours. comme quoi, quand l'envie est là, le physique suit, mais il faut quand même l'avoir, et il ne l'avouait que timidement.

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Ca y est, je l’ai fait. J’ai fini la Transju ! 

Comme tant de choses se bousculent dans ma tête, je ne sais pas trop par où commencer. Alors reprenons tout depuis le début, ok ?

Je vous avais laissé sur l’idée que j’allais me lever à 5h ce matin. Mais au dernier moment, j’ai changé mes plans. La salle du petit déjeuner de l’hôtel n’ouvrant qu’à 6h30, je ne pouvais pas faire cuire mon gâteau d’effort avant cette heure là. Alors plutôt que de le cuire hier soir, j’ai pensé qu’un peu de sommeil en plus ne me ferait pas de mal pour récupérer de mes 42km d’hier après-midi. J’ai donc mis le réveil à 6h15, ce qui me laisserait largement le temps d’être prêt pour la course.

Evidemment, je me suis réveillé bien avant. Dès 4h, impossible de dormir. je suis excité comme une puce. Mais plutôt que de faire les cent pas dans la chambre, j’ai attendu sagement que le réveil sonne en position allongée pour me détendre encore un peu. J’ai pris ma collation, me suis habillé, jeté un œil par la fenêtre pour constater que le vent soufflait déjà un peu, et suis parti en direction du Lac de Lamoura le lieu de départ. Habituellement, il ne faut que 5 minutes pour s’y rendre depuis l’hôtel, mais les routes bloquées et une chaine qui pète m’ont pas mal retardé. Pour finir, j’ai du me garer à un bon kilomètre du lac, et terminé en courant pour ne pas rater le départ. Ce n’est vraiment pas pratique de courir avec des chaussures de ski de fond au pied, un énorme sac à dos (pour le vestiaire) et les paires de ski et de bâtons au bras, mais au moins, ça m’aura fait un bon échauffement pour la course.

J’ai à peine le temps de déposer mon sac de vestiaire au camion (qui le transportera jusqu’à l’arrivée), d’enfiler mon bonnet, mes gants, mes lunettes, de chausser mes skis et d’ajuster les sangles de mes bâtons que le départ est donné. Il est 8h45 et c’est parti pour 68km !

Très vite, je suis rassuré par mon état physique et le fait que je suis entouré de personnes en moins bonne forme que moi. Si tous ces skieurs finissent dans les délais et que je gère bien mon effort, ça ne posera aucun problème pour voir Mouthe avant la nuit ! Tous les fondeurs avec qui j’avais discuté m’avaient conseillé de skier relâché et de me concentrer sur ma technique. Le problème, c’est que je n’en ai pas, alors je me contente de faire ce que je sais faire, je coupe du bois… 

Je pars prudemment malgré tout. Les La sortie de la veille a forcément laissé des traces et je crains de le payer à un moment ou un autre de la course. Je skie donc en m’économisant mais double quand même un paquet de concurrents. Je m’arrête rapidement à chaque ravitaillement pour faire le plein de pâtes de fruits et de carrés de chocolat. Je me les enfile par poignée. Comme je n’aime pas le thé et qu’ils ne servent que ça au ravitaillement, j’ai emmené une gourde remplie avec la boisson d’effort que j’utilise à vélo. Les kilomètres défilent et tout va pour le mieux. 

On passe la fameuse montée de l’opticien aux Rousses poussées par des supporters très sympas, qui crient nos noms écrits sur nos dossard. Puis vient une longue portion de plat jusqu’à Bois d’Amont avec un fort vent de face qui freine tout le monde. Comme je n’ai rien compris au principe du « drafting » (l’aspiration en ski de fond ou le fait de s’abriter du vent derrière un autre skieur), je remonte les files sur le côté en poussant sur les cuisses, tout seul, comme un grand. Puis vient la montée des Ministres que j’attaque avec de très bonnes jambes, elles ne me quitteront plus jusqu’à Mouthe. On descend ensuite à travers la forêt vers Bellefontaine où commence une portion plus exposée au vent. Il reste à ce moment 26km et franchement, je ne prend pas un plaisir fou tant le parcours est monotone entre ce point et l’arrivée. Je me contente de faire le job et relance l’allure dès que je vois un trou dans lequel m’engouffrer entre deux concurrents. Autour de moi, ils sont nombreux à souffrir des conditions, mais grâce aux heures passées sur home trainer, je n’ai pas de mal à finir.

Je skie les derniers kilomètres tranquillement mais suis un peu ralenti par une bonne gamelle, juste au moment où je me disais justement que je n’étais pas tombé de la journée. Bien vu l’aveugle ! Je profite des derniers kilomètres pour réaliser ce que je viens d’accomplir et lève enfin les bras après 6h02 d’effort.  

On nous avait prédit l’enfer avec cette forte bise, mais très franchement, j’ai trouvé le temps plutôt agréable pour skier. Quelques habitués avec qui j’ai discuté après la course m’ont dit qu’ils avaient souffert et que leur temps étaient moins bons que d’habitude. Alors j’ai hâte de me refaire une Transju dans des conditions encore meilleures, car moi, je me suis régalé aujourd’hui !

J’étais venu prendre du plaisir dans le Jura, j’en repars avec des souvenirs plein la tête et une énorme satisfaction personnelle. Et une chose est sûre, je serai au départ l’an prochain !

 

 

PS : J'ai encore des tas de choses à vous raconter. Je file dîner au restaurant de l'hôtel et vous prépare la suite avec des tas d'anecdotes et pleins de conseils pour ceux qui se lanceront dans l'aventure l'an prochain (ou après). Mais très franchement, vous seriez fous de passer à côté !

 

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 "le physique suit, mais il faut quand même l'avoir, et il ne l'avouait que timidement."

Non, relis bien, il était quand même assez certain d'avoir la caisse. Sacré perf au final, qui montre qu'un gars sérieux et bien entrainé physiquement vaut toujours mieux qu'un branleur, même si ce n'est pas son premier sport.

C'est assez rassurant.

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"Allez revenons au sujet, et à Aurélien, qui nous a fait 110 bornes en 2 jours. comme quoi, quand l'envie est là, le physique suit, mais il faut quand même l'avoir, et il ne l'avouait que timidement."

Oui, Bernard, ce jeune type ne manque pas d'enthousiasme et ... de caisse !

Au fait, tu n'étais pas spécialisé, il y a une trentaine d'années, dans les "gros trucs" cyclos (raids très longs), en duo avec un copain nommé Balaydier ??

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Comme je vous l’ai dit, j’ai encore pleins de choses à vous raconter. Alors pour faire simple, j’ai regroupé les infos par thême. J’espère que ces conseils aideront ceux qui se lanceront dans l’aventure. Je me suis beaucoup renseigné sur le sujet pour éviter les pièges ; c’est sans doute l’un des facteurs de ma réussite aujourd’hui. Car si je devais tout recommencer, je referai exactement la même chose en terme de préparation/organisation !

 

ACCESSIBILITÉ

Je commence par quelque chose qui me tient tout particulièrement à cœur. N’écoutez pas ceux qui vous diront que la Transju n’est pas accessible aux débutants. Heureusement que je ne les ai pas écouté car je serais passé à côté d’un des plus grands moments de ma vie. Et contrairement à ce que j’ai pu lire, je confirme que cette course est accessible à toute personne en bonne forme physique et qui a quelques notions de ski alpins (ça aide dans les descente), croyez moi ! Le dernier termine dans les délais en un peu plus de 9h, alors à moins de le faire en moonwalk… Si vous roulez régulièrement et vous entrainer sérieusement, je suis que vous serez capables d’aller au bout. Le vélo est un sport qui prépare parfaitement pour cette épreuve : ça muscle les cuisses, développe le cardio et on y apprend à se faire mal plusieurs heures d’affilée. Pour vous donner un ordre d’idée, je dirais que ces 6h à ski de fond correspondent à une sortie à peine plus longue à vélo, entre 7 et 8h seul. Mais avec le soutien des Jurassiens, l’excitation d’une course d’un jour ou encore l’allant des autres participants, je trouve ça encore plus accessible. 

 

HÉBERGEMENT

J’avais choisi l’option de loger près du départ. Et là encore, j’ai fait le bon choix. D’une part car ça m’aura évité de prendre le bus très tôt le dimanche matin pour rejoindre le départ (ça passe beaucoup plus vite quand on rentre en bus après un tel exploit) et en plus, j’ai trouvé le coin très sympa. J’ai logé à l’hôtel Trappeur, au Manon, sur la commune de Lajoux. Je vous le recommande vivement : bon rapport qualité-prix, gérants très sympa et bon restaurant pour fêter ça le dimanche soir… Ne réservez juste pas toutes les chambres avant que je prenne la mienne pour l’an prochain ;-)

http://www.hoteltrappeur.com/

 

MATERIEL ET FARTAGE

Si je devais mettre un bémol à mon organisation, ça concernerait le matériel/fartage. J’ai investit dans une bonne paire de skis et choisi un fartage au top (base + 3 couches + cera). Mais sincèrement, vu mon piètre niveau technique, une gamme en dessous aurait largement suffit. Assurez-vous seulement de choisir de (très) bonnes chaussures et des bâtons avec des dragonnes strap. Pour une course aussi longue, c’est indispensable ! Une bonne adresse que je vous recommande pour le fartage ou la location de vos skis, Mermet à Lajoux :

www.skidefondjura.fr/

 

PRÉPARATION

Si comme moi vous n’avez jamais fait de ski de fond, pas d’inquiétude. Je vous conseille de travailler la force sur home trainer. Et emmener votre compagne pour une semaine dans le Jura (J-7 avant,t la course), vous verrez, elle va elle aussi adorer ! Prenez deux leçons de fond avec un prof, et ça passera sans problème. Je ne vous dis pas que vous n’allez pas passé par des moments difficiles, mais la souffrance fait aussi que la Transju est une épreuve de légende. En revanche, je pense que des notions de skis alpins sont importantes pour se sentir à l’aise rapidement sur vos skis.

 

AMBIANCE

C’était vraiment très sympa. Les gens ont passé des heures dans le froid à nous encourager, plusieurs heures après le passage des premiers. La traversée des villages est un moment toujours sympa qui vous rebooste en cas de passage à vide. Pour être tout à fait franc, je m’attendais à un peu plus d’engouement. Mais mes attentes étaient sans doute trop élevées pour une région aussi peu peuplée.

 

MÉTÉO

Comme je l’ai écrit plus haut, les habitués m’ont dit que cette édition avait été particulièrement dure à cause de la bise. Mais j’ai connu des sorties à vélo beaucoup plus pénibles à cause du vent ou de la pluie. Je suis certain que pour ceux qui pratiquent le vélo, ça ne posera aucun problème.

 

ORGANISATION

Tout est réglé comme du papier à musique :

- Le départ est donné à l’heure exacte

- Les sac de vestiaire sont transportés dans la journée ; on récupère ses affaires ultra-rapidement à l’arrivée (avec possibilité de se doucher)

- Le parcours est parfaitement indiqué, impossible de se perdre. À deux ou trois reprises, on traverse une route recouverte de neige, et là, priorité absolue aux skieurs !

- Pas le moindre bug à l’arrivée non plus. Ils ont tout prévu : consigne à ski, douches, repas copieux. Bref, j’ai l’impression d’en avoir eu pour mon argent, et même davantage.

- Des navettes gratuites font le tour de tous les villages aux alentours pour déposer les skieurs. Impeccable une fois de plus !

- Et en bonus : suivi live pour vos proches avec vos temps de passage, médaille pour les finishers, une assistance médical ultra performante en cas de pépin, et j’en oublie certainement…

 

RAVITAILLEMENT

J’avais prévu une gourde et des gels énergétiques. Mais très franchement, on peut se lancer sur la Transju avec les poches vides. Il y a des ravitaillements tous les 8-9km, bien garnis et avec des bénévoles aux petits soins. Il y en a tellement que je me suis fait la réflexion vers la fin qu’on arrêtait pas de bouffer sur la Transju ; par exemple, j’ai du mal à comprendre à quoi sert le ravitaillement à 2km de l’arrivée, à part à satisfaire les gourmands. Ils ont également prévu des stands d’assistance techniques au cas où vous casseriez un bâtons par exemple.

 

 

J’espère que mon expérience suscitera des envies de Transju chez beaucoup d’entre vous. C’est une expérience inoubliable dont vous seriez fous de vous passer. La vie c’est courte, alors croquez là à pleines dents !

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Je ne peux qu'être d'accord avec tes remarques, SAUF UNE

 Prenez deux leçons de fond avec un prof, et ça passera sans problème.

Peut-être  qu'à 32 ans, sur mon physique, je serais passé, mais franchement, pour moi, acquérir la technique du patineur n'a pas été une sinécure.

En effet je m'y suis mis très tard (plus de 50 ans), je n'ai jamais fait de patin à glace ou à roulettes de ma vie, de sorte que le transfert du poids d'une jambe sur l'autre n'est pas venu facilement du tout. J'aurais honte d'avouer combien de leçons j'ai prises pour arriver à ma pauvre technique. (Je n'avais non plus jamais fait de ski alpin).

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Merci pour tes CR, et encore bravo

Même si je pense que tu as des facultés d'adaptation supérieures à la moyenne, c'est quand même une leçon pour nous qui hésitons à faire certaines choses parce qu'on ne se sent pas prêts

Quand il n'y a pas une recherche de performance chronométrique (car là c'est quand même une autre histoire sur le plan de la préparation), qu'il s'agit surtout d'aller au bout de quelque chose, ce sont avant tout la tête et l'envie qui commandent

En ce qui me concerne, pas pour la Transju mais pour d'autres objectifs vélo, c'est une leçon que je retiendrai 😄

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perdu .....il a assuré Aurélien et pris son pied 

Quand on est jeune est sportif même sans entrainement spécifique on peu faire de grande choses ....je me souviens avoir fait un Strasbourg-Metz en vélo 160km sans aucun entrainement a l'age de 22ans et vers 24/25ans la marche Nancy-Metz 65km a 7.5km/h presque pas préparé ..... 

Aurélien a je crois un très bon niveau vélo , de l'endurance et doit assimilé très vite la technique skating ...

Perso j'ai appris le ski de piste a 30ans , 1 leçon le matin , le 2éme jours j'alllais sur des pistes rouges .....le groupe qui était resté avec le moniteur toute la semaine était encore assez coincé ,  chaque individu est a part ....

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Attention Karle, je n'étais pas le seul à marquer du scepticisme, alors perdu, si l'on veut. l'essentiel c'est l'expérience et le plaisir enregistrés par Aurélien. Personne ne souhaite vieillir d'un an, mais si tout reste en place, passé la fin 2015, il va nous annoncer sa participation 2016, après avoir fait un séjour à Autrans et non à Avoriaz, et viser les 4 h 45' avec en plus un bon acquis vélo cette saison. Ce qui compte c'est le moteur et aussi la jeunesse, tu vois bien les bêtises que tu as faites à cette époque, et c'est formateur et enrichissant.

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Eh oui Bernard, tu n'y as pas vraiment cru parce qu'en fait TU ES QUELQU'UN D’ÉMINEMMENT RAISONNABLE.

Moi je le suis beaucoup moins que toi donc j'ai vu la détermination d'Aurélien et ses qq indications sur ses possibilités et je me suis dit qu'il y arriverait.(Mais je ne suis pas complètement fou non plus et il m'arrive de renoncer à certains projets)

 

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Merci à toi et à tous ceux qui m'ont encouragé dans cette formidable aventure ! Je n'ai pas eu l'occasion de te/vous remercier, mais vos messages de soutien m'ont bien aidé, notamment le vendredi soir où j'avais un peu le moral dans les chaussettes. 

La citation de Mike Horn que tu avais posté au début de ce sujet a résonné dans ma tête tout le week-end : "On qualifie d'impossible les choses que l'on n'a pas vraiment envie de faire"... 

Quant aux sceptiques, qu'ils restent au pied de l'escalier à penser que la marche est trop haute, tant pis pour eux...

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😉 C'étais osé il est vrai..perso j'avais suivi le post des le debut sans répondre car je situais mal Aurélien( sérieux ou pas ?)  qui est nouveau sur le forum et je n'osais me prononcer et puis je ne suis pas spécialiste de ski de fond ...je n'en ai fait que 3 fois et en traditionnel pas en skating mais j'ai trouvé cela facile et assez ressemblant en terme d'effort au vélo ....dans les descentes tu récupère c'est un avantage ,en course a pied  sur un marathon tu est en prise constante ....je doute qu'on puisse faire 1 marathon avec 2 entrainements meme  en etant bon cycliste ou alors en 5h00.....

Sur qu'il peu sacrement s’améliorer avec une bonne technique ....

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