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Tout ce qui a été posté par Michel CREPEL
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Tour de France: Prono n°7
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Guillaume LEROYER dans Les pronostics
1 M Cavendish 2 A Greipel 3 M Goss 4 P Sagan 5 E Boisson Hagen -
Tout cela est bien étrange...
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Michaël BERTHELOT dans Discussions Route
Vous êtes tous en train de "gueuler" sur Michael et de le prendre pour un illuminé notoire, or si à la place de la formation Europcar, les journalistes avaient cité Saxo Bank, RadioShack ou Sky, par exemple, c'est vous qui vous vous seriez plongez dans la brèches béantes créés par ces même journaleux ! Alors arrêtez de jouer les outragés dès que l'on parle des Français, Di Gregorio est là pour vous rappelez que l'hexagonal n'est pas plus immaculé que l'"espinguoin" le "Rital" ou le "Rosbeef" !! En outre, si vous avez de la mémoire, les victoires, la frénésie autour des hommes de Bernaudeaau, les départs canons au km 0 des Verts n'est pas sans rappeler à certains, l'année 97, par exemple et les Festina ! Alors, sans préjuger de quoique ce soit, comme pour les Sky, que vous descendez à longueur de temps,laissez certains s'interroger sur certains qui tiennent plus que tête à ceux que vous dénigrez et qui en outre les battent sur leur propre terrain de jeu, !😉 Ceci dit en toute amitié ! Tout le monde peut avoir un avis et Michael également ! -
Tour de France: Prono n°6
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Guillaume LEROYER dans Les pronostics
1 C Froome 2 B Wiggins 3 C Evans 4 J Van den Broeck 5 P Roland -
Di Gregorio choppé par la patrouille
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Jean YSOIRE dans Discussions Route
Je n'ai rien contre la formation Astana, tout comme Cofidis, d'ailleurs on subodore un trafic isolé pour un seul "gus", soit ! En revanche, ce qui me bouffe les "boules" ce sont tous les journalistes et forumeurs de tous poils qui cataloguent la formation Kazakh de sulfureuse (RMC c'est leur leitmotiv) En quoi ASTANA serait plus sulfureuse que COFIDIS dont le passé est loin très loin d'être immaculée. Ce forum est à l'image de l'arrogance des Français envers l'étranger à savoir, ici tout est propret, beau, gentil et sans tâche, ailleurs, c'est le bordel. Dès qu'un autochtone est touché par le fléau on minimise son implication et on cherche les raisons hors communeautaire, lorsque c'est un étranger on implique son équipe, son père, sa tante, son peuple, son percepteur, son pays ....... Pas étonnnant après que, par exemple, l'Espagne nous mette une fessée en foot au mois de juin et une véritable branlée aux basketteurs de Tony Parker hier soir ! -
Salut ami ! Je vais t'appeler un de ces jours ! Amitiés A propos, tu as reçu le colis de 7kgs du "père" Jean Louis ?
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Après avec les aléas de la course il peut tout aussi bien terminer Champion Olympique comme 23ème !
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Objectivement, si tout le monde est au top, il peut envisager un rang entre 6 et 10 ! 😉
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J'ajoute que ce que tu dis me rappelle l'année 97 où à chaque étaoe de montagne, vraiment à toutes les étapes de montagne et même de moyenne montagne, Viranque, Moreau, Rous, Hervé, Stephens, Dufaux, Brochard .... attaquaient au kilomètre 0 !!! Le plus marrant (quoique !) était, qu'il n'était pas rare de retrouver Virenque accompagné de Brochard, Dufaux, Rous ou Hervé dans le final après 200 bornes de course avec des montées à "chier" partout ! Le plus drôle ? C'est qu'ils remettaient le couvert le lendemain et ainsi de suite ! A un moment je me suis dis que c'était normal car pendant les vacances à cette époque Dorothée présentait "Goldorak" à la télé et que les Festina s'en inspiraient ! J'étais un peu naif, non ?😃😉
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Le "pote" de "MacAdam Cow Boy" ?😉
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En effet, la météo cette année ..... Rostolan fut aussi de tous les mauvais coups perpétrés par Anquteil comme sur le fameux Paris Nice 66 au détriment de "Poupou" ! C'était l'éminece grise de "Maître Jacques" à l'image d'un "Père Joseph" à l'égard d'un Richelieu qui lui même était l'éminence rouge de Louis XIII ..... mais je m'égare !
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Ravi de te lire mon "Mimi" ! Tu vas bien ? YA qu'à demander ! Duel Poulidor - Anquetil : Tour 1964. Les joutes "fraternelles", en cyclisme, ont, de tous temps, généré la légende de notre sport. Elles ont sublimé les protagonistes et sensibilisé les nations concernées jusqu'à la démesure voir l'hystérie. La communauté méridionale regorge de ces duels pas toujours fratricides, mais toujours respectueux de l'étique. A ce titre, on pourrait même avancé, sans risque de "blasphémer", que l'Italie appartient à la "mère patrie" des duettistes impénitents. De Costente Girardengo - Alfredo Binda à Iva Basso - Damiano Cunego, dans un futur proche, en passant par Fausto Coppi - Gino Bartali, Felice Gimondi - Gianni Motta, "Cecco" Moser - "Beppe" Sarroni, Gianni Bugno - Claudio Chiappucci ou Michele Bartoli - Paolo Bettini, pour ne citer que les "couples" les plus "harmonieux", la "Péninsule" exerce, de par un tempérament latin exacerbé, une attirance sans borne pour les frasques et "guéguerres" conviviales de "ses" duos de gladiateurs sur cycle. Elle n'est, toutefois, pas orpheline de ce genre de manifestations "trublionnes" qui divisent les peuples. En effet, la Suisse des légendaires Ferdy Kubler - Hugo Koblet, ou plus récemment, des Tony Rominger - Alex Zuelle, a tenu en haleine deux générations d'Helvètes pourtant peu aptes à extériorisés leurs liesses communicatives. La Belgique a du également, en son temps, faire face à ces combats de chefs qui encensent les «?égos?» d'irréductibles supporters, passionnés à l'extrême. Ainsi, Eddy Merckx, malgré un cheminement des plus linéaires, a du souquer ferme, parfois, pour mettre à la raison des rebelles tels Walter Godefroot, Roger De Vlaeminck et Freddy Maertens. Toutefois, Outre Quiévrain, jamais duel n'aura été aussi épique et aussi acharné que celui que se livrèrent, au terme des années 50, les deux "Rik". Pourtant l'anachronisme de la situation jette le trouble sur un tel engouement. En effet, Rik Van Steenbergen et Rik Van Looy n'ont été opposés que, relativement, peu souvent. Si l'un, "Rik 1er", se situait au crépuscule d'une carrière riche en exploits légendaires, l'autre, l'"Empereur d'Herentals", à l'inverse, n'en était qu'à l'aube. En fait, il n'y eu que deux à trois saisons de luttes communes, réellement, acharnées. L'antagonisme hallucinant des deux hommes et de leurs "tifosis" vient, essentiellement, dans la quête du cadet des Rik a surpassé son aîné par le biais de la richesse du palmarès. La fureur de Van Looy, lors de l'inénarrable "trahison de Renaix" en 1963, en est l'exemple le plus symbolique. Ce 11 août, sous un déluge d'eau et de vent, l'"Empereur d'Herentals" est à une portée de fusil du "Colosse d'Arendonk" au palmarès des Championnats du Monde. Devant une foule hilare, toute acquise à l'enfant du pays, le brave porteur d'eau Benoni Beheyt emmène, comme à ses plus jours, l'emballage final. Le présomptueux membre de la sélection "Royale" Belge, apparaît, néanmoins et à ce moment précis, un "tantinet" zélé. En effet, le félon, s'aperçu, soudain, qu'il pouvait, lui le sans-grade, prétendre aux gloires de l'"irisé" à défaut des gratitudes "hypocrites" du "boss". Et c'est dans un brouhaha assourdissant et une bronca sans nom, d'"aficionados" désenchantés, que Benoni devint Champion du Monde au grand désarroi d'un Rik Van Looy ivre de colère. L'impétueux leader de la "Garde Rouge", s'ingéniera, dès lors, à rendre le palmarès de l'infortuné, vierge de toutes épreuves d'envergure. Et chez nous, m'interrogerez vous ? En France, et même si le "Blaireau" eu maille à partir avec l'"Intello", à un moment, certes, de profondes désillusions physiques, ses duels les plus épiques et le plus drastiques ont été, surtout du, à l'éclosion puis à l'essor du plus Français des Américains, Greg Lemond, initialement, son propre partenaire de jeu. En revanche, l'imbrication du peuple de France et de Navarre au sein de la carrière, de l'existence même, nantie d'innombrables turpitudes, de nos glorieux aînés Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, demeurera, à jamais, l'icône immuable de la guerre des clans. Les situations opposant les deux champions sont légions et ce ne serait faire offense au Limougeaud que d'avouer son incapacité chronique et légendaire à contrecarrer les desseins de suprématie du Normand, plus habile tacticien. Ce 6 juillet 1964 et après une journée de repos en Andorre, le peloton va s'accorder quelques sulfureuses parties de manivelles en direction de Pau. Bien que, seuls les 2400 mètres du Port d'Envalira ne viendra tarauder les esprits chagrins, tout un chacun sait par expérience que les lendemain de "fêtes" peuvent être sources de maux beaucoup plus rédhibitoires qu'une ascension fusse t'elle abrupte et piégeuse. Ce n'est pas "Maîtres Jacques", coutumier, d'excès en tout genre lors de ces étapes de farniente, qui me contredira. Et, une nouvelle fois, le leader des St Raphaël s'est "vautré" lamentablement dans la dégustation d'un méchoui offert gracieusement par Radio Andorre au grand dam d'un Raphaël Geminiani qui avait préconisé, lui, un entraînement foncier susceptible d'effacer les efforts consentis depuis le départ de Rennes. L'invétéré apôtre d'Epicure se retrouvera, bientôt, devant un dilemme insolvable. Dès le début d'étape celui-ci se matérialisa sous la forme d'une coalition de féroces prédateurs. Jamais ô grand jamais, ils n'allaient relâcher leur étreinte. Anquetil est, alors, l'objet de tirs nourris dont l'estocade est porté par l'"Aigle de Tolède". Frédérico Bahamontès, le fier Ibère, s'arrache accompagné de "Poupou", Julio Jimenez et Henri Anglade. Le Normand désemparé ne peut esquisser la moindre attitude de rébellion. Il est planté, là, au beau milieu de la chaussée, pire, il sent monté en lui la défaillance, l'inexorable coup de pompe. Ce Rabelaisien de vocation semble vomir son méchoui, englouti la veille, tant son faciès apparaît, aux yeux effarées des suiveurs, congestionné. Le "Grand Fusil", dont le débit linguistique dans la colère n'a d'égal que la jovialité engendrée lors de discussions à bâtons rompus au coin du feu, monte à hauteur de son coureur, peu avant le sommet, et le vilipende vertement tout en lui tendant un bidon de Champagne. "Ou ça le crève, ou il s'envole" lance t'il à la volée ! A quatre minutes du "PIcador" et de "Poupou", au somment, "Maîtres Jacques" est en train de rendre les armes et de perdre ce Tour 64. La "bascule" opérée, le recordman des "Nations" fond dans la descente tel un voltigeur. Malgré la brume dense et la chaussée glissante, il fend l'air couché sur sa frêle "esquif". "Ca passe ou ça casse» maugrée le funambule en perdition. Dans la vallée Anquetil, auteur d'un retour fracassant, il reprend Georges Groussard, Vittorio Adorni, Henry Anglade et le maillot vert, Jan Janssen. Se positionnant résolument en tête du petit groupe, requinqué comme jamais, Anquetil se lance, alors, à la poursuite du duo Hispano - Français. En moins de dix bornes il peut déjà apercevoir la grande carcasse dégingandée de l'"Homme de la Mancha" qu'il rejoindra, ainsi que Poulidor, quelques hectomètres plus avant. La chance sourit de nouveau au Normand. Elle est insolente, même, en cette fin de journée. A vingt cinq kilomètres de Toulouse le coureur de Saint Léonard de Noblat, victime d'un bris de rayons, doit se résoudre à attendre "Tonin" pour changer de monture. Antonin Magne, tout aussi expressif dans la gestuelle que son homologue et compère "Gem", pousse des plus énergiquement le LImousin afin de le relancer. Le directeur sportif des Mercier est tellement assidu à la manoeuvre que notre "Poupou" national chute tête bêche sur le macadam. Le temps, pour notre "bonhomme', de reprendre ses esprits et le groupe Anquetil n'est plus qu'un lointain souvenir. Comble de désagréments, les voitures suiveuses qui, d'ordinaire précèdent les coureurs en difficulté, se retrouvent bizarrement derrière le poursuivant. Le spectacle captivant de cette étape sera invoqué pour expliquer la raison pour laquelle Poulidor n'a pu, à loisir, profiter de l'abri nécessaire à un éventuelle et hypothétique retour vers l'avant de la course. Raymond Poulidor, dépité et aigri plus qu'éreinté franchira la ligne, deux minutes et trente-six secondes, derrière Jacques Anquetil. Tout était à refaire ! Mais Poulidor était un guerrier et un attaquant hors norme et le lendemain il triomphera à Luchon, tel un seigneur, et récupérera une partie du retard accumulé la veille. Ensuite, tout le monde garde en mémoire l'étape d'anthologie qui s'est déroulée, un 12 juillet 1964, sur les pentes surchauffées du "Puy de Dôme". Cet épisode dantesque devrait figurer, en bonne place, dans les livres d'histoire de nos chers "têtes blondes" au même titre que la "Guerre des religions", par exemple. Enfin, il dut subir, par deux fois, la loi de son adversaire Normand lors des deux contre-la-montre de Bayonne puis de Paris, le dernier jour. Pour l'antépénultième fois, "Poupou" subissait la loi implacable et démoniaque de l'incontournable "Maître Jacques" mais, sachez, néanmoins, que jamais, non, jamais il ne rendra les armes ni ne s'avouera vaincu ! Michel Crepel
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Qui est le meilleur ? C'est encore une question à la "%@!?" ! Le "Picador" est sans aucun doute le plus romantique, et de loin ! Lucien Van impe demeurera pour moi avec le "Roi René", Charly Gaul, ainsi que ceux qui gravissaient des chemins de traverse de 1910 à 1939 , des "Seigneurs" ! Virenque ? Mouai, no comment, El Chava, Chiappucci, Pantani, pour ne citer que ces trois là étaient déjà meilleurs ! Comment ne pas citer, Coppi, Bartali ....... Bref, c'est stupide !😉
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Un peu de lecture, ça calme hein ? 😃
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Récit d’un gâchis annoncé?: Tour 1959. ? "Abondance de biens ne nuit pas" n'appartient pas au patrimoine des adages les plus représentatifs de notre vieille France. Pour s'en convaincre, il n'est qu'à citer les épisodes les plus retentissant de l'histoire de notre nation. J'abandonne, volontiers, les faits historiques ou récents où les érudits sont légions, pour me consacrer essentiellement à la réalité sportive, en général, et cycliste en particulier. Les années 50 pour la France en rédemption, à l'instar des années 70 pour nos voisins d'Outre Quiévrain, représentent une période d'embellie vélocipédique à nulle autre pareille. Le potentiel Français apparaît inépuisable et l'hégémonie hexagonale, imperturbable et implacable, exercée en ces temps immémoriaux, génère un réel complexe vis à vis de nos voisins, adversaires mais néanmoins amis. La prétention suprême, un soupçon inavouable car démagogue, serait d'affirmer sans aucune concession qu'entre l'ère prolifique et majestueuse du "Campionissimo" et la période dorée et "Pantagruélique" du "Cannibale", nos "Gaulois" nous ont offert, certainement, les plus belles et glorieuses pages de notre légende. Il n'est point irrévérencieux pour les autres nations d'affirmer que la suprématie, affichée par nos compatriotes à l'échelon planétaire, s'est avérée envahissante voir blasphémante à plus d'un titre pour les ressortissants de ceux ci. Cette oppressive domination n'a, d'ailleurs, jamais été démentie par les protagonistes des pays concernés. Le Tour de France, authentique et significative vitrine du cyclisme mondial, s'apparente à un révélateur de l'état de santé du seul sport, peut être, où se mêle, sans restriction aucune, tous les traits de caractères inhérent à l'existence du commun des mortels. L'épreuve chère à Henri Desgrange, adorée ou diffamée, demeure, encore aujourd'hui, le baromètre de l'entité de la discipline reine du siècle dernier. Toutes les éditions qui se sont déroulées entre les deux courants, teint d'hégémonisme et un brun totalitaire, n'auraient jamais du échapper aux héritiers de Molière et de Voltaire. Les raisons invoquées sont multiples et alimentent débats et ressentiments belliqueux, de la part des belligérants de l'époque, mais en aucun cas, celles ci n'émanent d'un quelconque élan patriotique primaire et ringuard. Après le triptyque 'homérique' du "Boulanger de St Méen", le triomphe non usurpé de "Walko" et l'éclosion "cutané" de "Maître Jacques", les trois Grande Boucle suivante représentent, de mémoire de suiveur, le plus belle exemple de suicide collectif de l'histoire du cyclisme. En outre, la préméditation de ce 'crime" absurde, n'a d'égale que la manière prémonitoire avec laquelle il a été ébauché, peaufiné puis réalisé. Nous vivions une époque mirifique où l'amoncellement de champions charismatiques indisposait plus qu'il n’enchanta certains censeurs invétérés. Ces "icônes" respectées et adulées généraient souvent des manifestations d'enthousiasmes et parfois même d'"amour" platonique, bien évidemment, mais indéniablement sincère. Toute cette liesse affective que le citoyen lambda ou nanti d'aujourd'hui serait à mille lieux d'assimiler voir de rééditer et encore moins de comprendre. Ces Champions qui s'invitaient au sein de nos foyers, même inopportunément, par l'entremise du poste à galène ou de la petite lucarne, étaient conviés promptement par ces hôtes bienveillants très respectueux des us et coutumes de ces "Géants de la Route", pour devenir des familiers incontournables. Affublés de surnoms, plus sulfureux et plus caricaturaux les uns que les autres, ils incarnaient, réellement, la tendance "People" de notre ère. En l'an 58, Marcel Bidot, l'"Ane bâté" du "Grand Fusil", s'était fourvoyé en élaborant et érigeant une formation tricolore des plus hétéroclite. Hormis l'impulsif Raphaël Geminiani répudié pour son élocution par trop éruptive et décalée, ce qui valu au grand ponte Bidot l'offrande d'un âne de chair et d'os, tous les coureurs, susceptibles de triompher à Paris, se retrouvaient au sein de l'équipe dirigé et administré par le Champenois de Saint Lyé. Ce dernier, un soupçon amnésique, ce qui est des plus préjudiciables pour un meneur d'homme, a certainement oublié, mais le doute est permis, qu'avant d'être un sport d'équipe le vélo était, avant tout, une discipline individuelle et qu'affranchir ou associer des personnalités aussi disparates que le "Boulanger de St Méen", "Maîtres Jacques" et le "Surdoué" relève de la gageure voir de l'hérésie. Après le camouflet retentissant et prévisible essuyé lors de ce Tour 58, il récidivera, pourtant, la saison suivante et comme si cela ne suffisait pas, comme si son esprit embrumé n'avait pas encore saisi la méprise d'une telle ineptie, il adjoindra au trio, déjà convulsif, le goguenard et inénarrable "Grand Fusil" et sa gouaille caverneuse et entêtée. Un beau gâchis, en perspective, que ce Tour estampillé 1959. Les premières étapes sont pourtant rondement menées et les Tricolores trustent victoires d'étapes et maillots distinctifs. Des plaines d'Alsace aux contreforts Pyrénéens, le serpentin multicolore a séjourné dans le Nord, du côté de Roubaix, puis descendu, soudain, effleurant les côtes de la Manche pour une escale à Rouen, en l'honneur du maître de ces lieux, Jacques Anquetil. Après un bref survol de la Bretagne, le peloton longera dans sa totalité la côte Atlantique de Vendée à la frontière Ibérique. Le "Basque Bondissant", Jean Graczyck et Robert Cazala se sont montrer à leur avantage et irrésistible, lors d'arrivées dans des cités aussi emblématiques et célèbres que Metz, Rennes et Roubaix. Le maillot jaune endimanche les épaules de Cazala et le vert se marie, à merveille, avec la pointe de vitesse de Darrigade. Quant à nos quatre mousquetaires, ils évoluent, à fleurets mouchetés, dans le confort ouaté et suave d'un peloton en goguette. Ayant banni, depuis belle lurette, la phrase devenu célèbre et "proverbiale" des personnages d'Alexandre Dumas, "Un pour tous, tous pour un", Anquetil, Bobet, Geminiani et Rivière s'épient sournoisement afin de démasquer le futur et providentiel D'Artagnan. Le 3 juillet, Bordeaux - Bayonne, est une journée particulière et festive, espère t'il, pour le maillot vert, André Darrigade. "Dédé", en régional de l'étape, sort d’un peloton apathique à la poursuite de l'échappée matinale où figure le seul Marcel Queheuille de la formation régionale Ouest Sud Ouest. Bientôt rejoint par son équiper Jean Graczyck, le "Basque Bondissant" est alors victime d'une terrible et soudaine défaillance qui l'irradie pour le compte. Attablé à la terrasse bondée d'un estaminet ventripotent, Darrigade reprendra doucettement ses esprits en attendant de se fondre discrètement dans le peloton qui file bon train, environ cinq minutes plus tard. Frustré et dépité, le Basque laissera les honneurs à son compatriote mais néanmoins adversaire du jour Marcel Queheuille, fêté, comme il se doit, en son antre Bayonnaise. Nous abordons, maintenant, la quinzième étape alors que les positions au classement général demeure désespérément figées et que les favoris se toisent du regard mais ne se défient nullement à la "socquettes" de peur d'y abandonner le duveteux, à défaut de plumes, capital confiance qui les habite encore. Pourtant, aujourd'hui, au pied de l'abominable, de l'exécrable, de l'implacable monstre Auvergnat, les masques vont nécessairement et inéluctablement choir. Le Puy de Dôme escaladé, à la pédale et en solitaire, atrophie, depuis un moment déjà, les panses noueuses des plus blindés. La "Sorcière aux dents vertes" rôde et frétille d'aise à l'idée de pouvoir enfin déverser sa chape de plomb empli d'angoisse sur l'incrédulité ambiante. Au petit matin, les coursiers pétrifiés entrevoient plus qu'ils ne contemplent le Volcan qui sommeille encore. Bientôt, celui ci, libérera sa colère, longtemps refoulée, en inondant de sa lave brûlante et rougeoyante les plus tendres d'entres eux. C'est dans ce contexte d'effroi que nos coriaces guerriers se lancent à l'assaut de l'innommable. A ce jeu, l'"Aigle de Tolède" se montrera intraitable. A l'instar du "Campionissimo", ici même en 1952, le "Picador" atomisera la concurrence. Fidèle à son déhanchement aérien, Frédérico Bahamontès, évolue dans des sphères rarement atteintes. Seuls avant lui, Fausto Coppi, donc, et peut être Charly Gaul ont dégagé autant d'aisance et de félicité lors d'une ascension aussi impitoyable que celle du Puy de Dôme. En état de grâce l'Espagnol rejette en douze bornes le pourtant voltigeur "Ange de la Montagne" à une minute et vingt six secondes. Les autres, tous les autres sont logés à la portion congrue à trois minutes et plus du rapace des hautes cimes. La montagne d'Auvergne, toujours aussi élitiste venait d'accoucher d'un prétendant des plus sérieux et pour le moins fringuant à la victoire finale à Paris. Au général, l'Espagnol talonnait le maillot jaune, le Belge Jos Hoevenaers de quatre miséreuses secondes. Anquetil, le moins carbonisé des quatre, pointait à plus de cinq minutes et Rivière errait à sept minutes et trente secondes de l'"Homme de la Mancha". Quant à Bobet et "Gem", certainement atteint par la limite d'âge, tous deux végétaient dans le ventre mou d'un peloton soumis et éreinté. La journée, caniculaire en outre, avait occasionné des dégâts considérables au sein du peloton. Une dizaine de coursiers arrivés hors délai avaient été repêchés par l'organisation, excepté René Privat qui, après le boulimique chasseur d'étapes, Roger Hassenforder et le "Taureau de Nay", la veille, rendait à son tour les armes. La dix septième étape entre St Etienne et Grenoble donnera lieu à un festival offensif de l'"Aigle" et de l'"Ange". En parfaite harmonie, le couple funambule des sommets s’hisse, alors, au firmament de l'extraordinaire. Jamais sans doute auparavant deux hommes n'étaient apparus aussi complices et assortis dans l'effort. Une communion de deux montagnards exceptionnels. Au soir de cette journée faste pour l'Espagnol, la messe était dite. Le Normand à plus de neuf minutes et le Stéphanois, toujours affectueusement couvé par le "Grand Fusil", "pays" oblige, plus loin encore, la stratégie de Marcel Bidot avait fait long feu. L'inconcevable car irrationnel projet de réunir quatre "têtes de turc" pourtant du plus bel effet sous le même sceau atteindra le paroxysme du ridicule et du burlesque, le lendemain lors de l'escale en Italie. Cette dix huitième étape, Lautaret - St Vincent est, en quelque sorte, l'étape de la consécration, pour le fier hidalgo, la marche triomphale, sans tapis rouge nuptial toutefois, direction, la capitale des Gaules. La fébrilité étreint, pourtant, le "Picador" ce matin là. Tenace et insidieuse elle dégouline de tous les pores de sa peau devenue subitement et inexplicablement moite. La tension, inhabituelle pour lui, engendrée par un probable et inespéré couronnement, martèle le subconscient embrumé de l'"Aigle". La veille les Français avaient entrepris de faire le dos rond et n'avaient pas bougé une oreille lors du show Gaul - Bahamontès. Démobilisés voir démoralisés, la hâte d'en finir au plus tôt les habitent depuis le Puy de Dôme, en fait. La correction infligée par le "Picador" ajouté à l'ambiance détestable qui règne, depuis le départ, au sein de la formation tricolore a anéanti toute possibilité et désir de rébellion chez nos représentants. En outre "Napoléon" membre du Centre Midi, leur vole la vedette. Homme autoritaire et hargneux, Henry Anglade, frais émoulu Champion de France, est connu et reconnu pour son instinct de chef et sa prédisposition à commander vertement ses camarades de classe. En outre la place de premier Français au sommet du Puy de Dôme, du gamin de Thionville, à tout juste trois minutes de l'Espagnol, a passablement agacé nos deux fleurons du chrono hexagonal. Après avoir escamoté le Galibier, les rescapés se dirigent, vers la deuxième difficulté de la journée, nantis de meilleures intentions. L'abandon de Louison Bobet survient lors de la montée de l'Iseran. La préméditation est de mise lorsque l'on apprend que "Gino le Pieux" a été aperçu au sommet de celui ci. Le "Boulanger de St Méen" et Gino Bartali, c'est une longue histoire d'"amour - haine" et les effusions sincères de ces retrouvailles rendront bouleversants et émouvants au possible les adieux définitifs au Tour de l'un de ces héros Breton les plus charismatiques. Lors de la plongée vertigineuse vers Val d'Isère, nos deux compères hispano-Luxembourgeois sublimes de volonté et de grâce la veille même, se retrouvent en très grandes difficultés. Piètres descendeurs, ils ont hérité du peu reluisant sobriquet de 'fer à repasser". Toujours est il qu'ils sont décramponnés par un groupe de sept hommes où jouissent tous les autres favoris patentés. L'écart grandit à une vitesse astronomique pour atteindre bientôt les cinq minutes. Hors l'Auvergnat, le Stéphanois et le Normand, refusant obstinément la présence d'Anglade au sein du groupe, stoppe toute participation à l'échappée. C'est un enterrement en grande pompe, un sabordage en règle, un suicide collectif. Bahamontès et Gaul, soulagés, récupèrent les fuyards, un peu plus loin et tout ce beau monde s'attache, à présent, à escalader le Petit St Bernard au train. Après avoir basculés au sommet afin de rejoindre la vallée d'Aoste toute proche, le ciel s'est obscurci outrageusement et la pluie mêlée au vent tourbillonnant agresse les "sautes ruisseau" transi de froid. A la faveur, de cette nouvelle situation de course, Gaul, Anglade, Saint, Baldini et le Germain Reitz prennent la poudre d'escampette dans l'espoir de rejoindre Gismondi et Christian sorti en éclaireur dans les derniers hectomètres du Petit St Bernard. Malgré la chaussée mouillée et glissante, notre quintette dévalent la pente à un train d'enfer et semblent ignorer les risques insensés qu'ils consentent à prendre, frisant par moment la limite de l'inconscience. Bahamontès, à l'arrière, isolé et perplexe s'escrime à ne pas perdre pied, la victoire est à ce prix. Anglade se retrouve même virtuellement maillot jaune à cet instant de la course alors qu'au départ le matin il accusait un retard de près de cinq minutes. Le "maillot Amarillo" apparaît fataliste et un poil résigné lorsque, soudain, surgit, comme par enchantement un train piloté par Jacques Anquetil, en personne, suivit comme son ombre de Roger Rivière, bien entendu. Les deux Français sont, en outre, accompagnés de Mahé, Branckart et Adrianssens. Le maillot jaune, un moment blanc comme un linceul, reprend, par la même occasion, couleurs, espoir et hargne. Ce nouveau groupe constitué écorne fortement l'écart précédent pour le réduire à l'état de misère. Devant Baldini est revenu, tel un balle, sur les deux hommes de tête pour, finalement, les coiffer au poteau et remporter une étape rondement menée malgré le dédain du peloton à flatter, comme il se doit, un mythe tel le Galibier. Quarante sept secondes plus tard, entouré de sa garde Prétorienne, le maillot jaune apparaît revigoré, un timide sourire aux lèvres et tout à la joie d'en avoir enfin terminé. Il faut bien avouer que notre "Picador" était passé par toute les couleurs de l'arc en ciel durant cette étape piégeuse à souhait. Au soir de cette journée de dupes, Frédérico Bahamontès possède, dorénavant, quatre minutes d'avance sur Anglade, sept sur Mahé et neuf sur Anquetil. Quatre jours plus tard, et malgré une démonstration époustouflante de Roger Rivière, à Dijon, lors de l'ultime chrono où il laissera le Normand à plus d'une minute et trente secondes, l'Espagnol inscrira pour la première mais aussi la dernière fois son nom au palmarès d'une épreuve qu'il s'est évertué, tout au long de sa carrière, à honorer de sa présence, assortie d'exploits d'anthologie. Les quatre mousquetaires dépourvus du Gascon qui les auraient hissé au sommet de la hiérarchie de cette Grande Boucle, termineront l'épreuve, l'esprit empreint d'allégorie. Le gâchis enregistré et perpétré par un coutumier du fait a, toutefois, énormément amusé nos voisins. La fourberie à ses limites mais les Français, sur ce Tour 59, nous ont prouvé le contraire. Le Tour de France, qui inaugurait les années "sixties", se préparait à consacrer par un succès garanti, comme il se doit, l'avènement inexorable, et souhaité par tous, de Roger Rivière. Hélas, le 10 juillet 1960, lors de la descente abrupte du Perjuret ... Les Tour de France des années 65 et 68 ont été remportés, haut la main, par ... Raymond Poulidor, dit "Poupou". Mais ce dernier, bon prince, à toujours été d'un altruisme rare et peu banal, tout au long de son interminable mais néanmoins glorieuse carrière. Aussi, s'est il permis le luxe d'offrir gracieusement et sur un plateau d'argent, par dessus le marché, ces deux éditions au "Bergamasque" et au "Batave à lunettes". Michel Crepel
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Richard Virenque à 14h40 sur Eurosport, nous annonce que cette année sur le Tour le maillot blanc est très convoité car de nombreux jeunes coureurs se battent pour le revêtir et se l'approprier (J'ai un peu embelli) !
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La faute aux oreilettes
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Rémy FAURE1639476388 dans Discussions Route
L'évolution humaine ne se fait pas au détriment de la décadence de l'esprit d'entreprise ! Put ! La stratégie en cyclisme ce n'est quand même pas une grosse partie d'échec, faut pas non plus prendre les DS pour des stratèges hors norme ça se saurait ! Un breifing le matin et basta après les "gus" avisent en fonction c'est pas le ds le cul dans sa berline à 3 bornes derrière qui sentira la course, voyons, tout au plus, il sentira la bouse des vaches dans le champs qu'il traverse s'il a les vitres ouvertes ! -
Bonnes Vacaciones à ....
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Michel CREPEL dans Discussions Route
«Sallanches 80»: Jamais, sans doute, un coursier n’avait autant surclassé partenaires et adversaires, lors d’un Championnat du Monde, que le «Blaireau» ce jour là. Il était une fois, dans une contrée lointaine du royaume de France, une province à nulle autre pareille. Déjà, cette terre à l'appendice proéminent et qui semble, malgré toute les lois de dame nature, pourfendre ainsi les éléments contre vents et marées génère un sentiment profond d'irrationnelle et de mystère. Cette Armorique ancestrale trône depuis la nuit des temps revêche et rebelle à toute invasion non consentie. Elle s'hérisse souvent, plie parfois mais ne rompt jamais. Le caractère de ses indigènes a été de tout temps imprégné des blessures et des meurtrissures nées de leur volonté farouche à exister en conservant jalousement leur entité. Elles ne sont plus nombreuses dans ce cas aujourd'hui. Bretagne, terre et mer, deux identités mêlées pour un même amour fusionnel. De la côte d'Emeraudes à la côte des Mégalithes, en passant par celles du Goêlo, du Granit Rose, des Légendes, des Cornouailles, au delà de la Mer d'Iroise et des phares austères mais salvateurs de Seins, de Ouessant ou de l'archipel des Guenan à l'île de Groix ou Belle Ile en Mer, tout ici transpire le sacrifice, le courage et inspire la volonté et la solidarité. Ce kaléidoscope génétique et topographique par nature, se fond et se confond pour ériger à terme un individu, un roc, un menhir imperméable aux rigueurs et à l'adversité insidieuse, un Breton. Les clichés et autres images d'Epinal ne sauraient à elles seules orienter et axer nos consciences de candides invétérés concernant les us et coutumes ancestrales de la patrie de "Merlin". La Bretagne, microcosme et kolkhoze auréolée d'un patrimoine culturel et sportif rare a, de tout temps, engendré l'exception. L'exception de ses traditions, bien évidemment, mais aussi et surtout l'acuité physiologique de la plupart de ses enfants. Qui, n'a pas le souvenir d'un champion engendré et issu du "pays" de ces emblématiques Korrigans des grottes de la vallée verdoyante des Traouïero. Qui ne s'est jamais enthousiasmé, enflammé, extasié devant le courage, l'abnégation et le "Jusqu'au boutiste", parfois, de ces descendants d'Anatole le Braz, lui-même, digne dépositaire du "Yeun Ellez", de sinistre mémoire. Ce n'est faire injure à quiconque, ici, que d'affirmer sans trop risquer de se fourvoyer que nul ne s'est autant identifié à sa terre que le résidant des Monts d'Arrée, d'Huelgoat, de Bréhat, Roscoff, Paimpol, des forêts de Brocéliande ou de Paimpont. C'est au sein de ce pantagruélique, ce gargantuesque réservoir de "besogneux", d'hommes providentiels que va éclore le joyau qui allait éclabousser de sa classe une génération de "sautes ruisseau" et émerveiller une caste d'aficionados en mal de héros. Issu du septentrion de cette Armorique éternelle, royaume privilégié des Fest Noz et Pardon échevelés, Yffiniac, plus précisément, Bernard Hinault va générer un engouement, susciter une admiration que seuls nos "aïeux" peuvent se targuer, se vanter même, d'avoir éprouvé. Le but, aujourd'hui, n'est nullement de narrer sa carrière légendaire, ni même de conter la maestria et l'insolence dont fit preuve l'Yffiniacais lors de ses triomphes les plus emblématiques telles la "Doyenne 80", la "Lombardie 79", l'"Enfer 81" ou bien à l'occasion de ses cinq Grande Boucle, de ses trois Giro voir de ses deux Vuelta, non, ma démarche, et elle n'en est que plus atypique, est de m'attacher à la course, le chef d'oeuvre qui demeure et demeurera à jamais dans la mémoire collective à savoir, le Championnat du Monde sur route de Sallanches en 1980. Il s'avère rare, très rare dans l'histoire de ce sport qu'une course ait été autant maîtrisée, techniquement et tactiquement, qu'elle ait été, en outre, à ce point accomplie, aboutie. Ce fut une sorte de perfection linéaire au gré de son entière circonvolution. L'adaptation aux conditions climatiques déplorables, du début de course, fut également appréhendée à la fois sereinement et façonnée d'une manière frisant l'anecdotique. Si j'use d'une ébauche en règle de l'épreuve qui va suivre c'est uniquement pour avaliser la limpidité du cheminement de son évolution dans le temps. Les péripéties qui vont suivre, la stratégie mise en place, concoctée, mitonnée et réalisée tel un art sont l'oeuvre d'un seul et même homme. En effet, je ne suis pas loin de subodorer que seul le "Blaireau" possède l'ingéniosité d'esprit et de caractère, la volonté pour concrétiser dans les faits tout un plan de bataille savamment organisé en préambule de la course. Ajoutons que de mémoire de suiveurs, journalistes, inconditionnels de tous bords et champions de toutes générations, jamais peut être, un Championnat du Monde sur route n'avait et n'a, jusqu'alors, présenté un parcours aussi difficultueux, sélectif et piégeux que le parcours Haut Savoyard. La participation s'avère être à la hauteur du challenge à relever à savoir, royale. Egratigné, bafoué voir humilié par nombre de "journaleux" amnésiques, Bernard Hinault, dont le genou, en juillet du côté de Pau, s'est révélé être aussi médiatique et universel que le nez de Cléopâtre, ronge son frein depuis cette date et rumine en silence une vengeance qu'il subodore et espère secrètement éclatante et implacable. Lorsque l'on connaît un tant soit peu le "bonhomme", confronté qu'il est à l'adversité et à l'injustice, nul doute que l'on est en droit de s'attendre de sa part à un spectacle à la hauteur du préjudice subit à savoir, cauchemardesque pour ses détracteurs et adversaires. Le Colonel Richard Marillier n'en a pas pour autant opter pour une hégémonie Renault pourtant chère à Cyril Guimard, se contentant simplement d'adjoindre au "Blaireau" ses plus fidèles lieutenants tels Jean René Bernaudeau, André Chalmel et Pierre Raymond Villemiane. La Redoute Motobecane avec Robert Alban, Mariano Martinez et Bernard Vallet ainsi que les Miko Mercier de Raymond Martin et Christian Seznec seront les autres formations représentées en nombre au sein du groupe tricolore. Bernard Bourreau de Peugeot, Régis Ovion de Puch et Bernard Thevenet de Teka complèteront ce commando résolument tourné vers l'épreuve de force en haute altitude. Pour tenter de contrer cette armada avinée de revanche salvatrice les Italiens apparaissent alors comme les plus aptes à tirer leur épingle du jeu et ainsi contrecarrer les desseins de conquête du "Blaireau" et ses sbires. Giambattista GB Baronchelli omniprésent depuis le début de saison, Giovanni Battaglin troisième du dernier Giro remporté par Bernard Hinault, Mario Beccia lauréat du Tour de Suisse, Silvano Contini malheureux sur le Giro mais revanchard, Vladimiro Panizza dauphin du Breton en Italie, Giuseppe "Beppe" Saronni vainqueur au sommet d'Huy, Roberto Visentini, le "play boy" argenté et Francesco Moser auteur du triptyque lors de Paris Roubaix, seront à n'en pas douter à la hauteur de l'évènement. Les sélectionnés d'Outre Quiévrain présenteront une formation complète autour du vainqueur du "Ronde", Michel Pollentier. Claudy Criquelion, troisième de la Vuelta et toujours placé lors des "Ardennaises"et Johan de Muynck au pied du podium de la Grande Boucle et montagnard émérite qu'épauleront efficacement les jeunes loups Fons de Wolf et Daniel Willems devraient être d'une grande aide au coureur le moins esthétique du peloton depuis notre "Biquet" national. Côté Espagnol, Faustino Ruperez grand triomphateur de la Vuelta, Marino Lejarreta lauréat du Tour de Catalogne, Alberto Fernandez vainqueur, lui, du Tour du Pays Basque ainsi que son homonyme Juan ne manqueront pas, en excellents escaladeurs qu'ils sont, de s'immiscer au sein des échappées qui ne manqueront pas de se développer tout au long de ce tracé tumultueux. Enfin, les Pays Bas offriront une belle brochette de candidats potentiels au maillot irisé. A tout seigneur, tout honneur, Joop Zoetemelk, le tout frais émoulu lauréat de la Grande Boucle semble avoir retrouvé une seconde jeunesse sur les routes de juillet. Le résidant de Germiny l'Evêque sera entouré de belle manière par le vainqueur de Gand Wevelgem, le bouillonnant Henk Lubberding aidé, pour la circonstance, de son "frère siamois" Johan Van Der Velde impressionnant en juin lors du Dauphiné qu'il s'adjugea de toute sa classe. Ajouter au crédit des Néerlandais, l'expérience de baroudeurs tels Hennie Kuiper, véritable "4x4" de service, et de l'incontournable et inénarrable Jan Raas et vous aurez un aperçu des chances réelles des "Oranges Mécaniques". Demeurent les individualités des nations moins pourvues en nombre de coureurs compétitifs sur des terrains aussi escarpés et à ce petit jeu de chaises musicales d'un autre âge, certains possèdent de réelles chances de chambouler l'ordre établi. En vrac je citerai le teigneux et accrocheur Australien Phil Anderson, la "ballerine des cimes" l'Ecossais Robert MIllar, les Vikings rugueux et besogneux mais pétris de talent tels les Danois Kim Andersen et Jorgen Marcussen, le Suédois Sven Ake Nilsson ou le Norvégien Josten Wilmann et enfin les Helvètes Stefan Mutter, dauphin de "Gibus" sur la "Course au Soleil" et Ueli Sutter. Le plafond est bas, en ce dimanche 31 août au matin, le déluge s'est abattu toute la nuit et les séquelles de ces pluies diluviennes demeurent tenaces et ses effets insidieux augurent une entame de course des plus hasardeuse. La fraîcheur matinale ajoutée à l'atmosphère humide génère chez les coureurs une appréhension légitime et une prudence extrême dans l'optique et la manière d'appréhender la descente tourmentée et technique de "Domancy". Les coureurs scrutent de leurs regards déjà aiguisés l'horizon encore passablement embrumé et aux contours toujours incertains. Toutefois, la météorologie s'annonce optimiste et les risques inhérents aux ondées de la nuit devraient s'estomper et s'évaporer définitivement à mesure de l'évolution de la course. Ce sont donc cent sept courageux qui s'élancent ce matin- là pour ce qui sera l'un des, si ce n'est le, plus terrible et cruel Championnat du Monde sur route de l'histoire de la "Petite Reine". De par sa configuration, l'épouvantail "Domancy" effraie les hommes les plus rompus aux us et coutumes des dénivellations les plus insensées et la répétition de son ascension hante les esprits des plus aguerris. Il sera nécessaire d'être bougrement costaud pour parvenir sur la ligne d'arrivée sans encombre, soyons en certains. Les premiers tours sont le théâtre d'une attaque franche quoique hasardeuse à ce moment de la course de l’énigmatique Johan De Muynck. Cette accélération intempestive et présomptueuse suggère alors au Breton de revenir sur le vétéran d'Outre Quiévrain afin de tester opportunément un des favoris de ce Mondial. En outre, le froid ajouté à la chaussée trempée pouvait très bien, et pour cause, s'avérer piégeuse lors de la descente de "Domancy". Aussi, n'hésitera t'il pas un seul instant lorsque la possibilité lui sera donné à très peu de frais de se familiariser avec cette descente, seul à l'avant, afin de reconnaître sereinement la fiabilité ainsi que la dangerosité de celle-ci. Un peu plus d'une trentaine de secondes d'avance permettra au duo de s'aérer l'esprit en mémorisant les courbes sinueuses avant d'être repris vers le vingtième kilomètre. A l'entame du troisième tour, trois hommes prenaient soudain la poudre d'escampette. Figuraient désormais à l'avant, le rugueux Suisse Ueli Sutter, le jeune espoir Danois Kim Andersen et bien évidemment le Français de service en la personne du fidèle parmi les fidèles, Mariano Martinez, l'éminent mouflon de La Redoute. Au huitième tout, les choses demeurent en l'état et les trois fuyards caracolent toujours devant. La montée de "Domancy" devient, cependant, de plus en plus compliquée à appréhender pour le trio de tête et lors de cette antépénultième ascensions, l'Helvète Ueli Sutter, éreinté, est inexorablement décramponné pour le compte par le protégé du «?Gicleur aux damiers?» Jean Pierre Danguillaume, Kim Andersen et par son compagnon d'échappée, le plus Français des Ibères, Mariano Martinez. Les deux hommes de tête sont à bloc, vautrés sur leur monture et marqués par la violence de l’effort. Devant, le Danois file grand train assis bien calé sur sa selle, tout en puissance. Dans sa roue, le Français, averti de la stratégie mise en place par son leader en personne, ne prend aucun relais et dans son style si particulier arpente la chaussée en danseuse, balançant son buste désarticulé de gauche à droite, donnant l'impression bizarre mais néanmoins angoissante de pouvoir choir à tout moment. Lors des prémisses de ce Mondial, au cours des premières révolutions de ce terrible circuit, les abandons prématurés du roublard Jan Raas, du Brestois Christian Seznec et du Bourguignon Bernard Thévenet démontrèrent, si besoin était, que pour aborder ce type de circuit démoniaque, il était nécessaire d'être à cent pour cent de ses capacités. Apparemment aucun de ces trois ô combien talentueux coursiers n’affichaient une condition irréprochable, loin s’en faut. En outre, les excédents de poids ainsi que les coursiers à la morphologie par trop charpentée ne trouvèrent guère, à mesure que la sélection s’opérait, loisir à échafauder des plans de conquête. Un petit rappel pour nous montrer que Sallanches est bien une terre de champions puisque qu'en 1964, sur un parcours beaucoup moins capricieux qu'aujourd'hui, le Batave à lunettes Jan Janssen était devenu Champion du Monde des professionnels tandis que l'ogre Eddy Merckx débutait, par une titre amateur, sa moisson apocalyptique de victoires. Au sommet de "Domancy" Andersen passe devant Martinez dans la roue. Plus rien n'interviendra avant le douzième passage si ce n'est l'absorption des trois fuyards par un peloton glouton. A cent sept bornes de la banderole d'arrivée, l’esthète Francesco Moser et le plus Français des Néerlandais Joop Zoetemelk ont, à leur tour, jeté l'éponge. Le "Ceco" pas vraiment à son aise sur des pourcentages aussi abruptes et répétitifs sombre corps et âme tout comme le vainqueur «?usurpateur?» de la Grande Boucle qui, pourtant, faisait figure de légitime épouvantail ce matin encore. A l'avant de la course, une trentaine de coursiers se sont isolés. Tous les clients ou presque à la victoire finale figurent, bien évidemment, en son sein. Pèle mêle, les Transalpins Giovanni Battaglin, Vladimiro Panizza, Roberto Visentini et "GB" Baronchelli, les Français Bernard Hinault, André Chalmel, Bernard Vallet et Jean René Bernaudeau, les Belges Michel Pollentier, Johan Van Der Velde et Johan de Muynck, le Suédois Sven Ake Nilsson, le Norvégien Josten Wilmann ou encore l'Ecossais Robert Millar. Le "Blaireau" emmène ce groupe à vive allure sans même quémander un seul instant une aide bienfaitrice à défaut d'être salvatrice, tant le Breton apparaît impressionnant et virevoltant. Dans les premiers lacets de "Domancy" Bernard Hinault, plus acariâtre que jamais, toujours en pôle, imprime un rythme endiablé. En danseuse, comme à son habitude lorsqu'il impose son tempo, le "Blaireau" déploie son énorme puissance à une cadence infernale. L'écrémage du groupe s'effectue alors avec une régularité chirurgicale et une densité invraisemblable. Le Breton insolent de facilité impose son autorité implacable sur l'ensemble du peloton tel un despote des temps anciens. Au deux tiers de la pente, le Breton n'est plus suivi que des seuls Pollentier, Baronchelli et Van Der Velde. Tous ses adversaires sont éparpillés. C'est l'hallali ! Alors que nous apprenons l'abandon du "Beppe", Hinault poursuit son travail de sape, ne déléguant aucun relais à ses compagnons de route, sans doute bien trop heureux de, ne serait ce, que demeurer dans son sillage. A l'approche du sommet, le Breton relance encore l'allure et derrière tous sont à l'agonie. Exceptionnel, inouï ce que réalise Bernard Hinault lors de cette montée. Au sommet de ce treizième passage le Français passe en tête devant Pollentier, seul coursier à parcourir plus de kilomètres que ses camarades, et Baronchelli. Van der Velde est à une cinquantaine de mètres derrière et Battaglin puis Panizza passent avec un débours d'une quinzaine de secondes. Suivent Nilsson à vingt secondes précédant Wilmann et Millar de cinq secondes. Le peloton emmené par un Visentini inénarrable «?Adonis?» de ses dames et où l'on reconnaît entres autres De Muinck et Kuiper basculent avec un retard de quarante cinq secondes. Le Français Bernard Vallet accompagné de l'Américain Jonathan Boyer, chercheur de serpent en Californie, à ses heures, membre de US Créteil, à l’occasion, passent au sommet à près d'une minute. Au bas de la descente les quatre hommes de tête, Hinault, Pollentier, Baronchelli et Van Der Velde se sont regroupés. Derrière la paire Battaglin et Panizza entame un véritable "Baracchi" pour tenter de rejoindre de quatuor de tête. Les deux Transalpins, profitant du relâchement coupable des fuyards rentrent au passage sur la ligne annonçant le quatorzième tour. Il y a, désormais, trois Italiens devant. Ce nouveau groupe de six unités passe sur la ligne nantis de dix secondes d'avance sur le groupe Visentini, Ruperez, Marcussen, Nilsson et MIllar revenus comme des avions dans les faubourgs de Sallanches. Un autre groupe comprenant Kuiper, Criquelion, De Muynck, «?Monsieur Paris – Roubaix?» Roger De Vlaeminck, Vallet et Boyer passe avec une quarantaine de secondes de retard. Jean René Bernaudeau pour sa part franchit seul la ligne d'arrivée une minute pile après son leader. Les six hommes de tête se sont relevés un instant pour se ravitailler avant de se présenter pour la énième fois au pied du mur. Ce petit contre temps frugal permettra au groupe Visentini de recoller, mais pour combien de temps, au groupe Hinault. Onze hommes à l'avant de la course désormais. Dans la foulée on apprend l'abandon de Mariano Martinez tout simplement héroïque et fantastique en début de course. A moins de trois tours de l'arrivée, HInault remet le couvert. Marcussen est le premier largué dès les premiers lacets. Puis c'est l'explosion, le groupe subit le souffle, les radiations des bielles du "Blaireau". Seuls Baronchelli à l'ouvrage et Millar au "casse croûte" parviennent difficilement à s'agripper au porte baguage du prédateur Armoricain en goguette. Vingt deux "saute ruisseau" demeurent encore en course à cet instant de la course. Plus haut, Robert Millar a irrémédiablement dégoupillé et s'écroule en vue du sommet. Derrière, Van de Velde victime d'une chute abandonne enfumé et asphyxié par le rythme imprimé par le Breton. Millar, jeune teigneux de vingt deux printemps, recolle, néanmoins, au début de la descente. Ils sont désormais trois en tête. Dans la roue du Français "GB" apparaît facile. Le contraste est d'ailleurs saisissant entre les deux champions, tout en puissance pour le Français, coulé et en souplesse pour l'Italien. Le groupe des poursuivants comprenant Fernandez, De Vlaeminck, Boyer, Nilsson, Pronk, Panizza et Marcussen se retrouvent à présent à plus d'une minute et quarante secondes. A deux tours de l'épilogue aucun changement n'intervient dans "Domancy", Hinault, "GB" et Millar dans cet ordre montent au train, roue dans roue, sans à coup. Baronchelli donne l'impression de "tricoter", de faire de la patinette dans l'essieu huilé du monstrueux menhir Breton. C'est ahurissant le labeur qu'effectue le "Blaireau" depuis le départ. Pourtant, on ne peut s'interdire d'imaginer l'Italien placer une mine aux entournures. Millar est largué, cette fois ci pour le compte, à mi-pente sous une antépénultième accélération du "Blaireau". "GB", lui, est en danseuse un peu moins pimpant que quelques kilomètres plus tôt. Au sommet le Français simule une attaque pour jauger son adversaire, en vain. Pas un seul relais n'est effectué par le Transalpin, bien calé dans la roue de l'homme qui ouvre la route depuis des bornes et des bornes. Le Français esquisse un clin d'oeil, aux cameramen qui accompagnent la course, qui en dit long sur sa motivation, ses certitudes et son assurance. Outre MIllar en chasse patate mais en perdition, le groupe des derniers poursuivants regroupant Boyer, De Vlaeminck, Pronk, Panizza, Nilsson et Fernandez se trouve maintenant à plus de trois minutes des deux coursiers qui s'apprêtent, sans aucun doute bientôt, à se jouer le titre de Champion du Monde. Marcussen, pour sa part, se situe encore un peu plus loin. Avant dernier tour, Hinault et GB passe roue dans roue. Le Français mène depuis le départ ou presque de la course près de deux cent cinquante bornes et vingt ascensions en tête sans presque avoir aperçu le fessier d'un adversaire, c'est absolument phénoménal ! "Domancy mon Amour" pour l'avant dernière ascension. Bernard HInault devant toujours en danseuse, toujours en puissance, toujours devant tel un métronome têtu et viscéralement teigneux progresse toujours courageusement, inlassablement dans sa quête de revanche, "GB" inexorablement et imperturbablement dans la roue. Jamais, le "Blaireau" n'est apparu en difficulté, jamais, il n'a éprouvé le besoin pourtant légitime de souffler, jamais, il n'a, ne serait ce, que quémander un relais, jamais enfin, il n'est apparu aussi extraordinairement fort qu'aujourd'hui. Pas un regard du Français à l'arrière. Tout en puissance Bernard poursuit son one man show, Baronchelli toujours dans son sillage mais relativement moins "seigneur", moins aérien, moins tout, que précédemment. Alors que suiveurs et médias commencent à étaler leurs supputations à deux sous marocains et à ébaucher des plans foireux sur une explication finale à l'emballage, nous, les passionnés, nous nous intéressons aux sensations des deux hommes à leurs coups de pédales révélateurs. A ce petit jeu, on en arrive à soupçonner l'Italien au bout du rouleau. Malgré son port altier et sa pédalée oindée à l'extrême, les hochements intempestifs de son crâne suggèrent une lassitude inattendue bien que toutefois compréhensive. Le Transalpin tente pourtant de cacher, de terrer son désarroi en feignant des grimaces de circonstance et des rictus de souffrance digne de la Commedia Del Arte. Mais comme on n’apprend pas à un "Blaireau" à faire la grimace .... l'Italien en sera pour une bonne séance d'acuponcture sitôt sa course, son chemin de croix achevée. Le faciès des deux hommes démontrent, néanmoins, la souffrance endurée depuis le matin. La difficulté du parcours ajouté aux conditions climatiques déplorables a tôt fait de ravager les visages les plus burinés. La dernière montée de l'abominable raidar se présente, maintenant, sous les boyaux de nos deux héros. Seul le plus costaud brisera son adversaire et s’en ira quérir le «?Graal?». Comme de coutume, Bernard Hinault décolle dès les premiers pourcentages et imprime une cadence de damné à GB Baronchelli. Le "Blaireau" toute hargne dehors, le visage déformé par la rage de vaincre se met en danseuse et appuie, appuie, appuie encore et encore et toujours sur les pédales sans aucun regard pour son adversaire. La foule en transe hurle et vocifère des "Hinault, Hinault ! " qui accompagnent et portent littéralement le Français vers le sommet de "Domancy". L'Italien fait encore illusion mais on subodore la saturation tant son aisance s'effrite. Changement soudain de braquet du "Blaireau" qui tombe deux dents pour une attaque tranchante mais feinte. Surpris, "GB" sursaute puis recolle. C'est à ce moment là, sans aucun doute, que Bernard Hinault a pris la décision d'en finir et d'achever le gibier. Pourtant, dans un dernier zeste de survie et d'orgueil, le Transalpin parvient à se hisser à la hauteur du Breton comme pour lui suggérer "Tu vois, je suis encore et toujours là !". Vexé, fouetté dans son amour propre, le "Blaireau" pose alors une mine incandescent et séismique du feu de dieu qui arrache littéralement le macadam. Ahuri, l'Italien est sur les fesses, dépité, cassé, planté sur place. Les yeux hagards fixés sur les hauteurs de l'horrible montagne, il aperçoit plus qu'il ne voit l'ombre du vautour géant qui s'envole irrésistiblement et définitivement vers les sommets de la gloire irisée. Bernard HInault pugnace et volontaire poursuit son travail de démolition en appuyant encore un peu plus fort sur les pédales. L'écart est impressionnant en si peu d'hectomètres. Au sommet, trente trois secondes séparent le Français de l'Italien qui s'est, tout de même, refait une petite mais vaine santé. La descente vertigineuse, appréhendée avec prudence et sérénité n'est plus qu'une formalité pour un funambule de la trempe du "Blaireau". La chevauchée triomphale du Breton en direction de Sallanches et de l'arrivée sera rythmée par l'enthousiasme communicatif d'une foule en délire scandant le patronyme du héros de tout un peuple à l'unisson. Tous ceux présents sur le parcours ce jour là, conservent à n'en pas douter l'émotion à fleur de peau dès qu'on leur remémore ces instants d'anthologie. L’émotion affichée par un Bernard Vallet en sanglots, qui abandonnera lors du dernier tour à seul fin de suivre l’arrivée triomphale de son leader, commentant l’arrivée du «?Blaireau?» en direct restera une image forte de cette journée unique pour tous les amoureux du cyclisme de l’hexagone. De mémoire de passionné, je n'ai jamais assisté, à ce jour, à pareille démonstration de puissance, de persévérance et de sérénité. Jamais, non plus, je n'ai connu un coureur armé d'autant de certitudes et de confiance en soi, en son potentiel physique et mentale, que le "Blaireau". En une année, entre la "Doyenne" 80 et l'"Enfer" 81, Bernard Hinault aura montré toutes les facettes d'un talent à nul autre pareil. J'ajouterai les "Nations 84" pour clore le chapitre des succès du "Blaireau" qui, pour moi, demeureront à jamais gravés dans ma mémoire. Pou la petite histoire, Giambattista Baronchelli terminera second à un peu plus d’une minute du Breton, l’Espagnol Juan Fernandez s’adjugeant, pour sa part, la médaille de bronze à plus de quatre minutes du nouveau Champion du Monde. Quinze rescapés franchiront, finalement, la ligne d’arrivée, exténués mais heureux et fiers d’avoir eu l’opportunité de dompter un tel circuit. Michel Crepel -
Bonnes Vacaciones à ....
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Michel CREPEL dans Discussions Route
A cause de la météo, "Jojo" ? -
Bonnes Vacaciones à ....
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Michel CREPEL dans Discussions Route
Ha ha ha je ne pars pas, vois tu non je dispense des "billets d'humeur" sur "Vélo Club", "Rotliss", "Facebook", Twitter".... alors pas trop le temps, "Nanard" ! Si je vois que tu es en difficulté je viendrai t'aider ami !😉😃 -
Emile "Mimile" Arbes, Karl "Carlito" Coudre, Daniel Beillard, Serge "Sergio" Delesalle, JF "Jef" Guiborel, Jean Guy "JG", Hervé "Docteur" Delebarre, Isaac "Papy" Stene, Bruno Stene, Isabelle "Zaza" Ramès, JL "Jubilador" Castel, Laeticia Baschieri, "Momo" Larbi Slimane, Bernard "Derby" Lecoanet, Jean Daniel "JD" Lotovic, Christian Moncassin, Claude Naas, François "Fanfan" Perrin, Bertrand Petas, Eric "Ricky" Robin, "Seb" Pecqueur, Guido "Reybroeck" Speier, Stephane "Stef" Toupenet, Xavier Boileau, André Berthelot, Christian "Cricri" Berthelet, Fabienne "Fab" Vidau, Bernerd "Nanard" Kimmes (ex-Cyclopedie), Bernard "Nanard" Vaillant, Bruno Barboille, Benoît Bastide, Christian Peru, Claude Moussu, Denis Tissinier, Dim "Ma Poule" Kosek, Eric Follebout, Eric "Rico" Marguerat, Daniel "Danilo" Graziano, Joachim "Jojo" Garreau, José Manuel "Oscar" Freire, JC Durban, Luigi "Bergamasque" Giacobetti, Patrice "Pat" Magin, Michel Glineur, Michel "Mimi" Roth, Nicolas Barattero, Patrick "Pat" Louis, Patrick "Patmouille" Mouillard, Philippe Auberger, Pierre Heroin, Pierre Yves "Nations" Archambault, Rémy "Réminou" Deutsch, Sébastien "Seb" Baudon, Roland Tissier, Stephan Zam, Michel Serres, Bernard "Valverde" Kuip, Marcel Ferran, Stephan Zamy, Max Medina, Stephane "Steph" Echardour, "JP" Martinez, Jean Marie "JM" Bessière, Cedric Lissonet, Renaud "Aristo" de Lidge, Régis "Cannibale" Gregoire, Laurent "Lolo" Teixidor, Jacques "Jacot" Dupont, Christian "Chris" Fontanella, Didier "Didi" Salembier, Christophe Capon, "FX" "Pilou" Beloeil, Serge Masselot, Michel Pelsener, Jean Pierre "JP" Not, Michel Dussun, Franck Steinel, Freddy Maertens, Robert "Bob" Develotte, Bernard "Nanard" Luc, Daniel Berton, Sylvain Karle, Eric Artus, Bernard Mischler, Jean Jacques "JJ" Delmas, La famille Bienfait, Pierre Rosec, Nicolas "Nico" Ozouf, Gérard "Gg" Miard, Michel "Mimi" Badard, Michel Penneteau, Edwige Leconte, Françoise Macel, Bruno "Rando" Langen, Dimiti "Dim" Di Luca, Patrick Carrignon, Alex Baron, Dominique Meuret, "Alex" Moreau, Olivier Blanc, Elie Richaud, Thibault Jolais, Rémi Loriot, Marc Ruwet, Samuel Mesnil, Les pronostiqueurs ..., Igor Beyer, Fabrice Deldongo, "JF" Adamski, Claude "Claudio" Carries, Franck Pastor, Steve Disalvo, Christian "Cricri" Landrain, Georges Maillet, Rémy Faure, Eric Mazare, Chris Albanel, Hervé Maxfly, Jean Marie "JM" Leblond, Sebastien "Seb" Marty, Pascal Delrivière, Frank Serr, Pierre Traversaz, Jean Roland "JR" Laisement, Jean Marc Mayer, François Baben, Michael Berthelot, Alain "Ribaudet" Ribaud, Marc Charpentier, Alain Cormary, Jean Pierre Mathelier, Rémi Duvernes, Henri Richard, Cédric Hugon, David Magentie, René Frederick .......... Gary "Tartempion" et tous ceux que j'aurai omis de citer pour cause d'alzheimer précoce et pugnace !😉
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La faute aux oreilettes
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Rémy FAURE1639476388 dans Discussions Route
😃Si tu bosses Igor, tu es pardonné car si tu écoutes cette "daube", je ne te cause plus, na !!! 😉 -
Tour de France: Prono n°5
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Guillaume LEROYER dans Les pronostics
1 A Valverde 2 S Chavanel 3 D Moncoutié 4 M Albasini 5 M Scarponi -
La faute aux oreilettes
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Rémy FAURE1639476388 dans Discussions Route
Je te crois sur parole, "Réminou", alors imagines un "Poirier" voir un "Prunier" ! 😃😉 -
La faute aux oreilettes
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Rémy FAURE1639476388 dans Discussions Route
Il raconte des conneries Jalabert. Rien n'empêche les coureurs de descendre à la voiture prendre les "infos". Les sports collectifs et autres sports n'ont pas d'oreillettes, ils communiquent avant l'épreuve à la mi temps et basta ! Le briefing du matin c'est pour les journaleux ? En natation, ils communiquent en faisant des bulles ? En athlétisme, les ds sont dans les tribunes et les athlètes n'ont pas d'oreillettes. Et j'en passe comme le ski, et le ski nordique, le hockey ........En vélo ils sont toujours fourrés à l'arrière pour boire, pour tchatcher, pour se soigner, ce sont des conneries ce que raconte "Jaja", comme d'hab d'ailleurs et de plus en plus ! -
La faute aux oreilettes
Michel CREPEL a répondu à un(e) sujet de Rémy FAURE1639476388 dans Discussions Route
😉