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Bordeaux- Paris


Bruno MORVAN

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Mouais cool 🙄...Mais celà ne vaut pas le Bordeaux-Paris pros qui se courait tous les ans au moi de Juin;avec prise des entraineurs sur Derny a partir de Chatellerault et se finissant au Parc des Princes a Paris(a l'époque où il y avait un vélodrome au Parc)...C'est la seule classique (avec Paris-Tours) que Edddy Merckx n'a pas gagné,pour l'unique raison que a cette époque de l'année il courait le Giro (sponsort oblige)...J'allais souvent voir passer les coureurs dans la cote de Dourdan qui parfois faisait la décision...Mais cette course n'a plus eu de succès dans les années 80/90 car elle demandait un entrainement spécifique.Quel dommage car cette course marquait les esprits du fait de sa distance courue a une vitesse élevée surtout après la prise des dernys...Les défaillances étaient assez spectaculaires....H.V.Springel en avait fait sa spécialité ,mais il manquait d'adversaires et finalement il gagnait que cette course,ou presque,sur le fin de sa carrière.Cà c'était une course d '"hommes"

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Il était une fois … le défi de Bernard Lecoanet.

 

Quelle douce folie, quelle sourde extravagance, en un mot quelle mégalomanie peut amener un homme, fusse-t-il pugnace et «?abnégationiste?» invétéré à franchir le «?Rubicon?» à savoir, participer au «?Derby?». Bordeaux-Paris fut, à l’époque de sa splendeur, «?consensuellement?» considérée comme une épreuve atypique, certes, mais au-delà des clivages de pensées, cette randonnée, ô combien effrayante de plus de 600 bornes, sortie tout droit de l’abomination d’un journaliste de «?Véloce-Sport?» en l’an 1891, fut longtemps affublée du peu honorifique slogan de «?Course de la Mort?». Cette épreuve d’un autre âge prisée des jusqu’au-boutistes pédalant fut toujours l’apanage des besogneux de l’effort dans tout ce qu’il suggère d’excessif. Au-delà, des «?sautes ruisseau?» de renommés qui ont jalonné son palmarès, je me suis attaché à privilégier le témoignage d’un des sans grade qui concourt au sein d’un peloton prestigieux et, sans lesquels, Bordeaux-Paris ne serait pas devenue, au fil du temps, le rendez-vous incontournable des «?Forçats de la route?».

Bernard Lecoanet a vu le jour à l’aube du second conflit mondial dans l’Est de la France. La situation économique dans les Vosges à l’aube des années 40 se trouve en plein marasme. L’industrie textile, fer de lance, de la région, depuis plus d’un siècle, est imperceptiblement mais inexorablement victime de la décolonisation et, par voie de conséquence, de l’importation, constante et à grande échelle, de coton. Les usines, hier opulentes, s’éteignent les unes après les autres, générant un chômage grandissant. C’est dans ce contexte de précarité exacerbée que l’insouciant Bernard s’emploie à apprendre les tables de multiplication ainsi que la conjugaison. Ajouter à cela, un père professeur qui dispense une éducation stricte voir rigoureuse pour ne pas dire spartiate, inhérente aux hommes de devoir de cette période noire de l’histoire, donne, plus que mille et un clichés éculés, un aperçu de l’atmosphère austère mais néanmoins heureuse dans laquelle baigne notre ami, surtout quand on est membre d’une fratrie de huit membres.

A l’instar de tous les gamins de son âge en cette période trouble, Bernard est un passionné de la «?Petite Reine?». «?Gino le Pieux?», le «?Campionissimo?», «?Biquet?», le «?Boulanger de St Méen?» et autre «?Pédaleur de Charme?» bercent ses rêves les plus fous depuis sa plus tendre enfance. L’été, la TSF grésille au rythme des exploits de ces «?Géants de la Route?». Bernard, victime d’une conjoncture pour le moins précaire, née de cinq années de disette, exerce sa passion en façonnant et rafistolant de bric et de broc une vieille et misérable «?bécane?». Souvent en cachette du «?paternel?», qui voit d’un mauvais œil sa progéniture opter pour les chemins de traverse, le gamin doit exercer des trésors de roublardises afin de fuir le carcan familial et s’évanouir dans la campagne Dijonnaise, chevauchant fièrement sa monture. C’est à l’occasion d’une de ses escapades héroîques que Bernard allait contracter le feu sacré, pour la compétition tout d’abord, pour le «?Derby?», ensuite. En effet, déambulant sur les routes de Côte d’Or, département au sein duquel sa famille et lui avaient immigré quelques temps auparavant, l’intrépide garnement fut soudain aspirer par un groupe de cycliste qui filait bon train. A peine avait il eut le temps de se rendre compte qu’un peloton, en pleine joute, l’absorbait inéluctablement que Bernard tirait déjà des «?bouts droits?» en faveur de compétiteurs passablement à l’agonie. Après cinquante bornes de ce suave breuvage, les meilleures choses ayant une fin, Bernard, dans une demi-inconscience due à la jouissance de l’instant, s’aperçut qu’il était affreusement en retard et que le chemin serait long et semé d’embûches pour regagner ses pénates. Il fit, lors de ce retour imprévu, pour la première fois la connaissance de la «?Sorcière aux dents verts?». Victime d’une fringale carabinée et d’un vent de face opiniâtre et rebelle, le «?jouvenceau?» pédalant s’offrit, ce jour- là, une leçon de courage et de vertus des plus bénéfiques pour l’avenir.

A 18 printemps, sevré de doutes et armé de certitudes mais aussi riche de ses erreurs passées, Bernard fait le serment de participer, un jour, à Bordeaux-Paris. En attendant et après avoir terminé troisième dès sa première compétition, il écume les courses de sa région et d’ailleurs pour devenir assez rapidement un excellent amateur (1470 compétitions, 530 places dans les 15 premiers, 6 victoires). A l’arrivée de cette première levée, le Vosgien se verra décerner une médaille, son premier trophée. Celle-ci trône toujours en bonne place dans son bureau tel un porte bonheur, témoin privilégié des sacrifices passés. Car si, le jeune Bernard a appris une chose, lors de ses pérégrinations prohibées, c’est que seul le travail en amont lui permettra d’assouvir son désir d’apprivoiser puis de dompter le «?Derby?». «?Monsieur Bordeaux-Paris?» à savoir, Bernard Gauthier, ne lui affirmera pas autre chose. Dessinateur dans un bureau d’étude, Bernard est un sportif accompli. Outre, sa passion sacerdotale pour la «?Petite Reine?», ce stakhanoviste de l’effort possède également des diplômes d’éducateur FFC au CREPS de Bordeaux (Ce qui lui permit de devenir entraîneur au VC Médocain du comité d’Aquitaine en 2006), des brevets de parachutisme, des médailles honorifiques décernés pour son dévouement à la collectivité et j’en passe. Cet altruisme tout azimut démontre, si cela était encore nécessaire, sa propension à dénicher des défis.

Au printemps 1987, à l’âge de 48 ans, Bernard Lecoanet saute le pas. La Société du Tour de France lui adresse un bulletin d’engagement à l’épreuve Bordeaux-Paris 1987. «?Je n'ai pas hésité, en étant bien conscient que c'était un ''truc'' sans pareil. Si on y réfléchit un peu trop, on est capable de mettre le bulletin dans la corbeille. Pensez donc ! La super classique qui tue, un mythe !?Quelle gageure» s’exclame- t-il anxieux et excité à la fois. En effet. En outre, Bernard est devenu un régional en résidant, aujourd’hui, du côté d’Angoulême, passage obligé et emblématique du «?Derby?». Tout en sachant que le peloton principal était composé de «?sans grade?» comme lui, il ne pouvait s’empêcher de penser aux «?cadors?» auxquels il allait être opposé. Et cette situation, sincèrement, le faisait vibrer de tout son être. L’immense respect qu’il voue et éprouve toujours pour ses «?maîtres?» le transcende au plus haut point. Imaginez, Bernard Vallet, «?Gibus?» et Guy Gallopin, dans cet ordre à l’arrivée, que du beau linge. Ses craintes, en dehors de la cadence infernale que ne manqueront pas d’imprimer les «?pros?», sont plus d’ordre physique. Comment un coursier qui n’a que très rarement flirté avec les 260 bornes allait-il se comporter lors d’une épopée avoisinant les 620 kilomètres et dans quel état de fraîcheur apparaitra- t-il lorsque la course se débridera. Pas à la prise des entraîneurs, du côté de Châtellerault, par exemple. Effectivement, les organisateurs, privilégiant la formule «?Open?» ont dispensé les «?sans grade?» de ce numéro de funambulisme.

Bernard Gautier, toujours «?Si l'on n'a pas fait le nécessaire avant, c'est l'abandon assuré ! Le dossard étant automatiquement enlevé, le coureur descend de machine et se retrouve dans la voiture balai ou peut être emmené par son directeur sportif.?» Bernard était angoissé à l’idée d’abandonner à Carbon Blanc ou Libourne comme certains membres, peu scrupuleux, de son entourage le lui prédisaient. Pourtant, il avait mis toutes les chances de son côté et n’éprouvait pas le besoin et encore moins le désir de servir, une nouvelle fois, la soupe à la «?Sorcière aux dents vertes?». Ainsi, il s’était rendu chez son médecin et s’était appliquer à suivre scrupuleusement toutes les recommandations et conseils de ses amis «?pros?». Il s’était de surcroît assujetti, dès janvier, à un entraînement drastique de trois sorties copieuses par semaine agrémentée de sections derrière «?moto?». Une assistance de deux véhicules, où figureront une partie de sa tribu, veilleront, nantis des yeux de Chimène, sur la progression du présomptueux mercenaires du macadam. Le départ était donné du côté de Lormont dans les faubourgs périphériques de Bordeaux. On assistait alors à une chevauchée nocturne. Le peloton en goguette, s’imposant un train de ''sénateur' du plus bel effet, emprunta alors la direction du nord-est. En traversant Angoulême, à plus de 40 km/h de moyenne et après une centaine de bornes, Bernard commençait déjà à se polluer l’esprit de questions pourtant maintes fois réitérées. Un exemple?: «?On m'a raconté que les abandons se faisaient souvent par KO avec chute dans le fossé ; on ne s’en rendait pas compte et en tout cas je cherchais à rester le plus longtemps possible vers l'avant de la course.?» Pas vraiment réjouissant au moment d’affronter la nuit et ses pièges insidieux. Toute la nuit du samedi au dimanche matin, les voitures suiveuses tentent d’éclabousser la chaussée de leurs falots vaporeux mais l’acheminement des groupes épars demeure incertain et emprunté. Aux abords de Montmorillon, Bernard est soudain surpris par le sommeil tout en pédalant. Moulinant de guingois, séquelles d’une fatigue avancée, Bernard laisse ses pensées vagabonder. C’est ainsi qu’il éprouve une immense amertume au fait de ne plus s’accoupler au burdin. Aussi, se remémore-t-il les années fastes de la prise des entraîneurs. «?A Châtellerault, sauter promptement dans la roue d'un entraîneur juché sur son derny, n’est pas une mince affaire pour qui n’est pas habitué à ce genre d’exercice périlleux. Se coller, se frotter même, prendre l’aspiration de l’engin motorisé pour se retrouver lové, abrité à 100% et ainsi donner le meilleur de soit même pour atteindre Paris dans les circonstances et conditions les plus optimales, voilà le défi qui attend les néophytes de l’épreuve.?» Hélas?!

Bernard et son petit groupe aborde bientôt Ruelle sur Touvre et son ravitaillement salvateur. Il s’étonne de la présence de nombreux badauds venus les encourager à une heure aussi matinale. Même les boulangers délaissent un bref moment leur pétrin pour sacraliser l’instant. Ca fait chaud au cœur, pour le moins trépidant, de notre ami. Tous crapahutent désormais entre 40 et 50km/h, seuls les «?cadors?» s’escriment un ton au-dessus. Les écarts sont déjà abyssaux mais là n’est pas le souci pour les «?fantassins?». Bernard, pour sa part, s’était arrogé le droit à la prudence afin de ne pas, comme de coutume, aborder les côtes et «?raidars?» du parcours à fond les calles. C’était son péché mignon or, aujourd’hui, il n’avait pas l’intention de se cramer et d’arpenter seul le no man’s land de la Beauce voir l’opacité des forêts alentours. Il faut bien avouer qu’aux deux tiers du parcours, les abris sont rares et tout aussi rares les copains qui désirent servir de cobaye à leur prochain. Le vent de face est le pire ennemi d’un «?saute ruisseau?» au bout du rouleau et les plaines, théâtres des ultimes sacrifices des rescapés, regorgent de rafales revêches et assassines. Les bordures et éventails générés par ces situations climatiques font et défont les essaims de coureurs à loisir. Bernard, dans ce contexte, ne faillit jamais. Le bougre, prend les relais, relance, encourage tel un vieux briscard. C’est Bernard Gauthier qui lui a dit?! Respecter ses adversaires, faire preuve de solidarité dans l’adversité car tous, à ce moment de la course, sont passablement entamés nerveusement et surtout physiquement.

Des moments de doutes, comme les copains, Bernard n’en a pas été avare?: «?J’ai eu par moments de véritables blocages et je commençais à entrevoir ce que signifiait ‘’la course qui tue’’ en coinçant toutes les demi-heures et bizarrement par vagues successives.?» ou encore?: «?A la faveur du lever du jour, les professionnels attaquent car pour eux il s‘agit de remplir un contrat, leur contrat. Le plus mauvais moment pour moi en tous les cas. On doit s'accrocher et on se sent seul au milieu des autres. On m'a raconté plus tard que les voitures affichaient entre 50 et 60 kilomètres par heure. Le passage du sommeil vers le réveil s'est fait dans un laps de temps trop court à mon goût ! C'est la course et pédalage oblige. J'ai quand même encore envie d'abandonner et je me demandais bien ce que pensaient les autres à cet instant ô combien fatidique. Je ne dis rien et tant pis si je commence à subir. Pensant toucher le fond, je regarde les autres de tous gabarits et je vois qu'ils souffrent aussi ; ce genre de chose ne trompe pas. Bon je continue.?Bernard Gauthier m’avait dit : à la fin les jambes tournent toutes seules bien qu'on ne peut plus rien avaler ! Je commençais à m'en rendre compte pour mon plus grand plaisir.»

A 100 bornes de l’arrivée, plus question d’absorber du solide, la déglutition devient impossible mais l’approche du final aide à faire abstraction de beaucoup de choses. En passant chez la «?Pucelle?», les «?bagnards de l’asphalte?» changent de fripes et exhortés, choyés puis propulsés par des bras vigoureux mais ô combien compatissants, reprennent leur chemin de croix. La signalisation est obsolète et les carrefours se franchissent, nez dans le guidon sous le regard bienveillant d’une police nationale qui veille au grain malgré une désinvolture d’apparence de bon aloi. Plus ils convergent vers Paname, plus les rangées d’?«?aficionados?» se densifient et s’épaississent. La rançon de la gloire, ceci dit en toute humilité. Ces «?grognards?» sont des privilégiés malgré la douleur qui les étreint. Leurs membres sont meurtris, leurs muscles carbonisés et leurs crânes conjuguent avec parcimonie un enchevêtrement de pensées hétéroclites et recèlent même parfois des variantes «?suicidaires?». Une ambulance file à vive allure. Une infirmière, cheveux au vent, s’enquiert de la bonne santé de notre «?Spartacus?». Ce dernier se fend d’un «?j’ai mal au dos?!?» débonnaire sitôt réprimé par la remise in extenso d’un cachet réparateur, avalé, tout aussitôt, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

La fin de parcours accidenté et plus que tourmenté ne donne nullement l’envie de terminer en roue libre. La côte de Nogent est là pour rappeler à Bernard que la course est terminée sitôt la ligne d’arrivée franchit, et surtout pas avant. Lors de l’ascension de cette dernière, il est surpris par les pavés sablonneux. Sa roue arrière entame une «?salsa?» de choix, de courte durée, néanmoins. Après ce patinage en règle, le Vosgien recolle à son petit groupe mais non sans avoir fourni un effort gargantuesque. Dans un état de «?semi-coma?», Bernard se laisse aller à des pensées régénérantes, telles?:?«?J'avais fait une promesse à mes suiveurs, si je finis, je vous paie le restaurant à l’arrivée. Sans eux, cela eût été mission impossible ! Ils le méritaient bien en me faisant confiance ! Mais s'il avait plu………. ??». Le panneau Fontenay-sous-Bois apparaît alors comme une délivrance. Le speaker vocifère tel un damné et scande à l’unisson les noms du maigrichon groupe de rescapés auquel Bernard appartenait depuis un long moment déjà.

Le mot de la fin à Bernard Lecoanet?: «?Derniers efforts pour un public «?parisien?» des plus chaleureux et on termine à petite vitesse les ultimes hectomètres, avant de passer pour de bon la banderole d‘arrivée. En descendant de vélo, la ligne franchie, on s’étonne de pédaler en marchant, incroyable mais vrai ! Retour à la maison, le lundi au petit matin, fatigué mais satisfait. Ayant participé aux deux dernières éditions open 1987 / 1988, je dois dire que ce fut un ''truc'' vraiment spécial. En arrivant à Fontenay-sous-Bois après dix- neuf heures de selle, je crois avoir vécu une des courses les plus folles de ma carrière de coureur cycliste. J'ai gardé précieusement le classement paru dans «?L'Équipe?» et le diplôme de la société du Tour de France, parce que je savais que l'épreuve allait disparaître définitivement et que je ne me sentais pas capable de recommencer ( J'avais reçu un courrier de J.F.Pescheux nous indiquant que l‘organisateur venait de supprimer l‘épreuve). Ce lundi a été le «?jour le plus long?» car je suis parti travailler comme d’habitude….. La direction m'avait refusé un jour de congé ! Si Bordeaux-Paris ne tue pas forcément les coureurs, cette course pourra-t-elle un jour ressusciter ??»

C’est tout le mal que l’on peut souhaiter à ASO. Le «?Derby?» est par essence l’épreuve de tous les excès. Les drames et les exploits jalonnent sa légende. «?Maître Jacques?» y a réalisé une de ses plus extraordinaires prouesses en 1965. Bernard Gauthier et Herman «?Buster Keaton?» Van Springel demeureront à jamais les symboles de l’âpreté d’une course acariâtre à nulle autre pareille. Je rends, ici, un hommage vibrant à un ami qui s’est accroché, comme un aliéné, à son rêve utopique. Mais utopie ou chimère ne rime aucunement avec «Nanard» Lecoanet!

Michel Crepel

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Parce que je n'ai jamais su à quoi je participais en fait. L'impression était bizarre. J'ai participé à des cyclosportives, suivi Paris-Brest-Paris, et j'ai toujours eu l'impression d'être dans un événement. Pas forcément un truc énorme, mais je faisais partie que quelque chose en train de se passer.

Sur ce Bordeaux-Paris, c'est un peu comme si j'avais roulé tout seul au milieu d'autres gars, sans la moindre intéraction.

Un exemple : le matin j'arrive en avance, je m'attends à un truc un peu gros, la pression qui monte, je me suis dit que j'allais ressentir le poids de la légende, puis une libération, une partie de manivelles...

En fait, rien de tout ça. Plein de mecs en train de prendre le café, un pauvre poste de pointage. J'y vais en me disant que ce sera fait. Ok, vous pouvez-y aller. On est à une demi-heure du départ annoncé et ils envoient les mecs un à un dans la nature. Un vague départ de rando. Comment savoir ta place ? Comment vont-ils savoir le temps que tu as mis puisqu'ils ne pointent pas l'heure ? Et pourtant, c'était dans l'une des formules avec classement.

Après, les mecs roulaient par clubs, difficile de s'y greffer, même en proposant de prendre les relais. Je me sentais vite comme un pique assiette. Aux pointages, pas d'ambiance, pas d'info sur rien. Tu ne sais pas s'il y en a 200 ou 2000 de passés. Au final, je n'ai jamais trouvé de gars avec qui organiser correctement les efforts. Je me suis fait chier et j'ai bâché un peu après la mi-course.

 

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1986-87-88

3 éditions de Bordeaux-Paris Pro-Am

1988, départs séparés : les pros et amateurs 1ère catégorie ensemble, 74 coureurs, environ 50 pros.

Les licenciés FFC (env. 200 participants) et les licenciés des autres fédérations (environ 700) pouvaient choisir de partir 1h. plus tôt.

Je me souviens que le départ en 88 s'est fait normalement, alors qu'en 1986 cela avait été la catastrophe : l'organisateur nous avait fourni des lumières à fixer à l'avant et à l'arrière du vélo.

C'était un matériel inadapté , tout de suite après le départ on avait une zone de pavés, les lumières n'y ont pas résisté, elles tombaient de tous les vélos ou presque, c'était la panique car évidemment on ne voulait pas rouler sur des objets tranchants susceptibles de couper les boyaux!

J'en reparlerai de ces B-P si j'ai le temps les prochains jours.

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  • 2 months later...

A la recherche d'info sur Bordeaux -Paris, j' ai trouvé ce lien

http://www.cycloblog.fr/index.php?post/2012/09/19/Bordeaux-Paris-revient-en-2014

puis j' ai reçu la newsletter de Rapha

http://www.rapha.cc/bordeauxparis-2013-deposit/?cm_mmc=email-_-281112-_-textlink-_-bordeauxparis

à droite vous avez le prix de la prestation 2500€ , parce que à ce prix la , c' est une prestation! j' espére que la Zahia de Ribéry est dans le tarif.

enfin! ça devient du grand n'importe quoi, entre les pros qui détruisent l' image de notre sport, les organisateurs qui s' envoient en l' air sur les prix de leur organisation et les municipalités et préfets qui font "chier " quand on veut organiser une coursette de village et je ne parle pas de nos chers automobilistes ....continuons, bientot notre sport ne sera plus pratiqué ou alors uniquement par de riche cycliste . Pourtant , j' ai toujours eu l'image de notre sport comme populaire , pratiqué par des ouvriers,artisans... 

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