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L'Artzamendi


Rémy LORIOT

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Bonjour,

nouveau fil pour raconter ma dernière montée en enfer, hier matin, sur ce que je considère être la plus difficile ascencion cycliste (évidemment, je ne connais pas tout...).

En référence, j'ai Soulor-Aubisque, Spandelles, Le Pont d'Espagne, Hautacam, Ahusquy, le Tourmalet, Couraduque, les petites montées du Pays Basque (Ibardin, Lizarrieta, Lizuniaga, Ispeguy, Otxondo, Gorramakil, Arichulegui, Jaizkibel, Gamia, Osquich etc...), les cols empruntés par le Tour de l'Ain, le Challenge du Vercors, La CAC, la Beaume Drobie et quelques autres que j'oublie. Et bien pas un ne s'approche de la difficulté de l'Artzamendi.

L'Artzamendi, "Montagne de l'Ours" en Basque est un des derniers sommets Pyrénéens vers l'Ouest du massif. Environ 900 mètres à son sommet, de forme arrondie, que l'on reconnait depuis la plaine aux antennes et à la boule radar dressées sur son sommet, et auxquelles on doit la route. On peut l'aborder par Itxassou, avec un départ réel au restaurant situé après le pas de Rolland (route magnifique au bord de la Nive), ou alors par la route reliant Espelette à Itxassou, en prenant à droite avant Itxassou. Les 2 routes se rejoignent à Laxia. D'Itxassou, la montée se déroule en environ 11 km pour 874 m de dénivellé positif (mesuré hier sur mon VDO).

Voilà pour la présentation topographique.

Le terrain maintenant.

Quand on aborde cette montée, il convient d'oublier toutes les références que l'on peut avoir en montagne au sujet du braquet, rythme, gestion du palpitant, cadence de pédalage etc... Il ne faut pas se bercer d'illusion, ici, c'est la pente qui commande. On n'y vera point d'Ours, mais on se retrouvera face à de nombreux et longs murs. Même bon grimpeur, on subit. Et surtout, surtout, je m'en suis encore rendu compte hier, le 39x25 est beaucoup, beaucoup, mais alors beaucoup trop gros !!!

Les 3 premiers km, faciles, avec une pente moyenne tournant autour de 5/7%, sont entrecoupés de légères descentes, qui inciteraient presque à la relance et à l'attaque. Ce serait une grave erreur et connaissant ce qui m'attend, je m'en abstient. D'autant qu'il me restera encore 2h de selle après la descente pour finir mon parcours du jour. Arrivé à Laxia, où les 2 itinéraires de départ se rejoignent, et au gros virage à gauche, les choses sérieuses commencent. On attaque des rampes qui flirtent avec le 15%, ponctuées de nombreuses et incessantes ruptures de pente. Il y a encore quelques moments de répit, et s'ils empêchent l'adoption de tout rythme régulier, il faut en profiter pour souffler un peu, ce qui sera impossible plus haut.

Arrivé au restaurant "St Pierre", à environ 5 km du sommet, on passe encore un cran. Les pentes les plus dures deviennent plus dures, les portions "faciles" moins faciles, et surtout moins fréquentes. Toujours des ruptures de pente et pas le moindre espoir de pouvoir "trouver son rythme". On est alors sur des pourcentages tournant autour des 10%, et qui arrivent à 16% au max.

Après environ 7,5 km d'ascension, et un raidar de 15/16% suivi d'un "replat" de 8/9%, on sort de la partie boisée, et on bifurque à gauche, vers le sommet. On ne peut pas se tromper. La pente est là. Elle se dresse devant le cycliste, raide, implacable, rectiligne sur plusieurs centaines de mètres, et si l'asphalte a été récemment refait et est un vrai billard, il ne faut pas se tromper. Ca va être très, très dur. A partir de cet endroit, pour un peu moins de 3,5 km, la pente moyenne sera de 13,8%, ne passant pour ainsi dire jamais sous les 10%, excepté le replat du col de Méhatché sur environ 2 à 300 mètres.

Ici commence l'enfer. Tout à gauche déjà avant d'attaquer cette portion, le dérailleur ne sera plus d'aucun secours jusqu'au sommet. Il est environ 9h45, et j'ai 24°C au compteur. C'est déjà trop (pourtant j'aime bien la chaleur). Je plains ceux qui monteront plus tard, sous le cagnard de l'après midi. La pente augmente, de degré en degré, tous les 10-15 mètres pour atteindre 19%. Quand la pente "faiblit", c'est pour descendre à 12%. En hyperforce imposée, la vitesse décroit inexorablement, pour descendre à 7,5 km/h sur les pentes les plus fortes, à environ 30 rpm de cadence de pédalage. Je suis presque en rupture. Mon cardio, qui n'est pas descendu en dessous de 180 depuis déja une quinzaine de minutes est à 188 pulses. Le col de Méhatché et son replat salvateur arrive. Le plus dur est passé. Il ne reste plus "que" 1,5 km à 13%, mais sans dépasser les 15%. En haut, c'est la récompense. Pied à terre 5 mn pour profiter du panorama sur le paysage. A l'Ouest, la Rhune et la côte Basque, un apperçu sur les monts du Guipuzkoa. Au nord, les vallons Basques et la plaine Landaise à perte de vue. A l'est, les Pyrénées majestueuses où on voit nettement se découper les massifs de l'Orhy, de l'Anie, l'Ossau qui dépasse et le Pic de Midi de Bigorre. Je crois même deviner le Néouvielle tant la visibilité est bonne. C'est magique.

S'ensuit la descente, dangereuse, sur une route étroite où on croise quelques automobiles, et surtout où des Pottoks (petits chevaux Basques) paissent en liberté. On a parfois l'impression de se jetter dans le vide. Prudence donc. Je croise des cyclistes qui se dirigent vers l'enfer, et que j'encourage. Pour moi, c'est fait. J'ai mis 47 mn, sans mettre le pied à terre (détail qui a son importance ici !!!). Je continue mon périple du jour en me jurant de ne jamais plus monter ici sans mon 28 à l'arrière...

Voilà. Ca faisait longtemps que je n'avais pas grimpé cette montagne, et même si depuis la dernière fois, certaines grandes montées Pyrénéennes et celles du Challenge du Vercors avaient "rabotté" dans mon souvenir la difficulté de cette ascencion, cette dernière s'est clairement rappelée à moi hier, reléguant le Tourmalet ou le col de la Machine au rang de vulgaire faux plat.

Vivement la prochaine fois...

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Félicitations, et joli récit, c'est épique.

J'ai bien aimé le 188ppm, tu dois être en très bonne forme (39x25!) et plutôt léger comme gabarit.😃

Moi j'y monte dès le 9-10%, à 188ppm, autant te dire que je ne passe pas les cols ayant des passages de plus d'1-2 km > 10% sans replat pour récupérer. La faute à mes 90kg. 😉

C'est dur d'avoir un corps de rugbyman en vélo. 😃

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C'est vrai, beau récit, ça donne envie d'aller en découdre ! 😆

Plus je lis des récits concernant les montées du Pays Basque et plus je me dis que ce sont les plus durs de france, pas nécessairement longues mais avec des pentes à se retourner sur le dos 😆

Comme là http://www.iratixtrem.com/fr/datos_tecnicos.php l'Artaburu Errozate que j'ai découvert sur le forum !

Quelqu'un connais d'autre montées comme celle ci ? 😄

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Je me demande quand même si on peut passer en hyperforce avec la plaque, ça c'est un gros défi 😄

Sur la Vuelta l'an dernier, quand ils annonçaient une étape avec un final et des passages a 18 %, Philippe Gilbert avait mis un 30 je crois bien 😲 Bon après je ne connais pas le plateau qu'il utilisais mais mettre aussi petit a l'arrière n'est pas commun

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Les cols du Pays Basque sont peu médiatisés mais sont effectivement parmi les plus pentus de France

Le col d'Arnosteguy par le pic de Beilurti ou par Hounto et le col d'Errozaté depuis Beherobie sont des ascensions magnifiques et particulièrement difficiles avec de nombreux passages entre 15 et 22%.

L'Irati Xtrem est une belle randonnée très bien organisée qui se déroule mi-juin et gravit les col d'Orgambide, Errozaté, Bagargui, et Larrau (cette denrière ascension est chronométrée) au départ d'Ochagavia sur le versant espagnol du port de Larrau donne un bel aperçu de la région

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30 tours/minutes en 39/25, en supposant un diamètre de roue de 2,1 m cela fait une vitesse de 6 km/h environ. Un poil moins mais j'arrondis, comme pour les calculs suivants, puisque je n'ai pas la donnée exacte du diamètre de roue.

Rouler à 6 km/h en 34/28 signifie tourner les jambes à… 40 tours/minutes. C'est pas beaucoup mieux! 

En 34/32, c'est 45 tours/minutes. Pour arriver aux 60 tours/minutes, il faut aller chercher du côté des braquets de VTT, comme 24/30. C'est ce genre de braquets que je monte sur ma machine, justement pour mieux dompter ce type de monstre.

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Salut Rémy

Un petit lien sur la même région 

http://hountarrouya.over-blog.com/des-brebis-des-vautours-des-marcheurs-et-des-pentes-effrayantes

De longues suites de kilomètres entre 13 et 18% et des passages a 22. Louis qui m'accompagnait avec Pierre était en 38/27 !!!

A partir de Mendive, il y a la montée qui rejoint le col d'Alphanize avec une pente de 8kms a 11%.

Je me dis que cela vaut le coup de souffrir vu la beauté des paysages 😉

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dans les vignes par chez moi ,il y a des pentes superieures a 20%!!!!!le max c'est 26% .je ne l'ai jamais montée ,même a VTT j'ai pas pu .par contre un jour ,je me suis essayé a la descendre .Avec le poids (90kg) impossible de s'arreter (ou presque) j'ai donc decidé de finir a pied .

Et bien chose impensable ,le n'ai pas pu passer le pied au dessus de la selle ,pour descendre de vélo .J'ai du passer le pied par dessus le guidon tellement le vélo etait incliné vers le bas .
PS je ne suis pas de marseille !

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