Mouliner ou forcer pour progresser ?

[Gérard ROLLANDO]

Je citais uniquement Armstrong pour cet aspect particulier du pédalage… L'évocation s'arrête là.
Comme l'a dit Steven, une grande vélocité présente un intérêt si l'on y associe de la force… C'est la seule façon d'emmener efficacement du braquet sur de longues durées. Cela concerne en premier lieu les cyclistes qui recherchent la performance, mais aussi les cyclistes du dimanche comme moi qui trouvent agréable de ressentir ponctuellement des sensations de vitesse.
Par exemple je rentre de ma sortie dominicale en Bretagne avec un petit groupe d'une douzaine de cyclistes. Globalement c'est une allure modérée. Mais par moment ça démarre et là plus question de siffloter. Tu entends les dérailleurs qui tombent les dents. Et là pendant quelques kilomètres ça roule entre 40 et 50 (avec aujourd'hui une pointe à 58, le vent était favorable à cet endroit…). Ben là il ne suffit pas seulement d'augmenter la cadence de pédalage… Je ne vais pas tourner les jambes à 150 t/mn et garder mon petit plateau… Donc par expérience je mets du braquet et je tourne les jambes… Et puis après je prie pour que les autres aient mal aux pattes avant moi… Parce que ça fait mal aux pattes. Grosso modo je mets dans les pédales toute la force dont je dispose et je fais en sorte que l'exercice soit le moins dur possible en utilisant un braquet qui me permettra une cadence entre 100 et 110 t/mn… Je peux suivre uniquement parce que j'ai aussi travaillé la force à l'entraînement… Une cadence élevée ne peut pas compenser un manque de force… Bilan de la sortie de ce matin: Je suis rincé, mais je me suis bien amusé… Bien sûr dans la mesure de mes possibilités… Chacun fait ce qu'il peut avec ses moyens et son envie…

A+/GR

[Matthieu CONSTANZO]

Exactement le genre de sensations que j'aimerais avoir (sauf que je suis déjà rincé à 27-35 km/h 😃)... je débute donc faut juste que je roule, et fasse des fractionnés...

[Franck PASTOR]

C'est également ma façon de faire, pédaler à haute fréquence lorsque je veux «rentrer dedans» (à mon petit niveau). Là où je me distingue de beaucoup d'autres c'est que je procède également de cette façon en côte. Tandis que chez la plupart des cyclistes, la fréquence de pédalage chute en côte, alors que l'effort y est généralement intense. Je n'ai jamais vu de justification convaincante de cette baisse de fréquence. 

Une petite anecdote pour illustrer la chose : lors de la cyclo que j'ai faite hier, j'escaladais une côte courte et pentue parmi d'autres. Pour certains ce genre de côtes, c'est l'occasion de se tirer la bourre. En général moi j'essaie au contraire de ne pas plus me fatiguer que sur le plat et de m'économiser. Un cyclo m'a dit en me dépassant que je «pédalais bien dans le beurre» (en néerlandais, "eerlijk in de boter trappen"). Alors je me suis pris au jeu, j'ai mis un braquet plus gros ET j'ai tourné les jambes encore plus vite, pour le rejoindre et le dépasser en disant « Comme ça ? ». Ça l'a fait rire. 

[Gérard ROLLANDO]

Oui bien sûr c'est la même chose en côte… Mais là il s'agit en plus d'un coup de pédale spécifique… Effectivement mes compagnons de route qui envoyaient si fort sur le plat se montraient moins efficaces dans les côtes un peu longues du fait que presque tous utilisaient dans ces circonstances un trop gros braquet qui limitait leur rendement. C'est pourtant loin d'être des débutants… Très difficile de les faire modifier leur approche…

A+/GR

[Matthieu CONSTANZO]

Aujourd'hui j'ai commencé à travailler la force en 52*16 et 52*18 avec et contre le vent sur de petites distances mais le plus vite possible (entre 60 et 80 de fréquence de pédalage) et puis ensuite en tirant bien le braquet sans penser à la vitesses mais à bien sentir les cuisses travailler ce qui a fait descendre mes pulsations cardiaques cqr je ne tenais pas la distance... Une minute ou deux de repos pour que le rythme redescende et je repartais.

[Gérard ROLLANDO]

Tu peux effectivement travailler la force comme tu le fais en utilisant la résistance du vent sur un gros braquet et en recherchant la vitesse. C'est bien. Cela t'amène à supporter une situation un peu critique et pousse ton organisme à créer les adaptations nécessaires. Cependant comme tu débutes, je te conseillerai dans un premier temps de travailler dans un registre qui sollicite plutôt les muscles et un peu moins le cœur. Par exemple dans une courte bosse pour la résistance, gros braquet, faible cadence mais en restant au-dessous de l'essoufflement. Dans ce cas tu restes dans un effort de force essentiellement musculaire. Lorsque tu associes la vitesse à cet exercice tu abordes la puissance. C'est bien la finalité du truc… Mais si tu abordes trop vite cette étape, tu n'as forcément le "cœur" et les muscles pour bien l'exploiter… Donc il vaut mieux respecter une certaine progressivité… Mais ce n'est pas grave de se mettre de temps en temps dans le rouge et d'aller voir ce qui s'y passe. Ce sont des repères indispensables pour apprendre à connaitre son corps et se constituer un ressenti dans l'effort…

 

A+/GR

http://galibier.uniterre.com/1497/Force+et+v%E9locit%E9.html

[Matthieu CONSTANZO]

Merci pour tous vos conseils à tous. Je progresse dans ma maniére de m'entraîner, je fais des erreurs mais avec le temps (je suis long à comprendre lol) j'en ferai moins. Le vélo est paradoxal : ça a l'air simple, on pédale et c'est tout...en fait pour progresser ce n'est pas si simple contrairement à un sport où la gestuelle (tennis) c'est 99%  des préoccupations d'un débutant. Hier contre le vent (fort du genre 30-40 km/h) j'ai appris à mes dépens comment vite être dans le rouge en voulant garder une cadence décente (70-80) et puis en mettant un pignon un peu plus petit mais en acceptant une cadence de 60 environ, je sentais que j'étais moins essouflé et j'allais aussi vite tout en ressentant au niveau des cuisses que l'exercice se transformait en exercice de force et non plus de puissance (pas évident à séparer ces deux notions). Au niveau des fc en dessous de 150 pas d'essouflement notable. Au-dessus de 152 (si j'en croie le cardio fréquence métre) essouflement et 156 dans le rouge d'autant plus contre le vent.

[Gérard ROLLANDO]

Il semble donc que ton seuil anaérobie se situe actuellement autour de 150 puls. Il faudrait que tu es une idée du max que tu peux atteindre de façon à connaitre ta marge de progression. L'idée est ensuite avec l'entraînement de "relever" ce seuil le plus haut possible de façon à être le plus efficace dans l'effort et le plus économe de ton énergie…

A+/GR

[Matthieu CONSTANZO]

Je vais essayer...mais pas évident si je suis tout seul. J'ai déjà été à 160 de fc sans probléme (on roulait à deux et on se motivait) autre qu'un gros essouflement. Hier j'étais dans le rouge vite. Vent contraire ? seul ? Je suis allé voir ton blog. Trés intéressant !

Les cuisses qui brûlaient un peu, c'est ça avoir mal aux jambes ? ou c'est descendre de vélo et avoir les jambes qui flageollent ? Je me demandais bêtement quel était le plus important : avoir un coeur qui monte haut et qui résiste ou des cuisses d'acier ? J'ai l'impression que pour l'instant je suis plus limité par le coeur que par les jambes (sauf que je n'ai pas trop travaillé la force correctement jusque maintenant mais ça change grâce à vous tous)

[Matthieu CONSTANZO]

Il fallait comprendre le néerlandais...le fait d'avoir mis un plus gros braquet et d'avoir augmenté ta fp ne t'a pas mis dans le rouge ? ça m'arrive de vouloir fanfaronner et...patatras.

[Franck PASTOR]

J'ai appris le néerlandais depuis que j'habite en Belgique, c'est pratique :-)

Je n'aurais pas pu tenir longtemps à cette allure, mais c'était une côte très courte (400 m ?), je pouvais donc me le permettre. En fait je me suis aperçu que presque tous les autres cyclosportifs le font systématiquement : grimper les courtes bosses à fond. Pour ma part, pendant cette rando je ne l'ai fait que deux fois. La première fois c'était celle-ci et la deuxième c'était vers la fin du parcours, sur un mur pavé (la Moskestraat à Overijse, pour les locaux) : j'étais passablement fatigué et j'ai pris des crampes dès le début de la grimpette. Alors je me suis dit que puisque j'avais déjà des crampes je n'avais plus rien à perdre à grimper à fond, en tournant les jambes le plus vite possible selon mon habitude. C'est ce que j'ai fait et bizarrement les crampes n'ont pas empiré. Pour le reste du parcours, cuit comme je l'étais (voir le forum cyclosport où j'en parlais hier) j'ai roulé à ma main et les crampes ont heureusement disparu.

[Matthieu CONSTANZO]

Il va falloir que j'aille sur ce forum bien que non compétiteur..Une question qui me traverse l'esprit : les grands champions (les vrais pas les dopés lol) sont-ils grands : est-ce que le fait d'avoir de grandes jambes est un avantage (je pense que oui)

[Matthieu CONSTANZO]

Merci. Oui je pense que ce n'est qu'un détail...je pensais à la longueur du levier : quelqu'un qui a de grands segments inférieurs (fémur donc) aura pour le même braquet et la même vitesse moins de révolutions... compensé à cela par le fait que si le buste est grand le coureur offrira plus de résistance à l'air... bon je m'écarte... lol

[Gérard ROLLANDO]

En théorie pourquoi pas… Mais la taille des manivelles dépend des données morphologiques du cycliste. Si après tu ne passes pas correctement les points haut et bas ce n'est pas sûr que se soit efficace… Le mieux pour gagner en puissance, et je n'en démordrais pas c'est avant tout de se muscler les pattes… Et d'avoir la bonne longueur de manivelles…

[Matthieu CONSTANZO]

D'autant plus que si on est bien sur son vélo, rallonger les manivelles pourrait induire des douleurs n'existant pas.. (fitting)

[Jacques VANDEWIELE]

Je crois que celà dépend aussi de la taille du cycliste. Pour 1.75m de taille il me semble que l'on préconise des manivelles de 172.5 mm. Attentions aux tendinites et autres problèmes de genoux avec des manivelles non adaptées.

Un vélociste avisé devrait être de bon conseil.

[Luc BELLONI]

NON, NON, NON!!! On ne crée pas de la puissance gratuitement rien qu'en rallongeant les manivelles. Ce serait trop beau!

Certes, on augmente le couple en augmentant le bras de levier (la longueur des manivelles) mais seulement à force (normale) appliquée sur les pédales CONSTANTE.Et ça se paye.

De même qu'on ne dit pas qu'on crée de la puissance gratuitement rien qu'en tournant les jambes plus vite, à couple appliqué constant.

Dit autrement, la puissance est le produit de la force (normale) par la vitesse de déplacement du pied (=fréquence de pédalage * 2pi * longueur des manivelles * 2 car 2 pieds). 

Ce qu'on peut dire, c'est qu'il existe une longueur de manivelle optimale et une cadence optimale, propres à chacun(e), qui produisent la même puissance mécanique au meilleur coût physiologique.

 

 

[Pierre CLEMENT]

eric ,d' apres toi vaut il mieux rouler en 50*25, qu'en 38*19(ou 36*18) .? sur mon FKC je peux croiser a fond (50*25 et meme 27) et il me semble que c'est + economique (bras de levier ?)

Avis aux matheux !

 

[Sylvain GIRAULT]

Perso je suis plutot du style moulineur, pourtant je fais 1M78 pour 80kg. Ma dernière sortie aujourd'hui 64km à 32km/h de moyenne et 96rpm de fréquence moyenne. Je suis bien en tournant les jambes vers les 100rpm.

Perso j'ai commencé le vélo de route l'année dernière, et je vélotaf depuis deux ans, et j'ai commencé dès le début à tourner les jambes vers 90rpm après avoir lu divers forum et demandé conseils à des potes qui faisait un peu de vélo. Maintenant, je travail un  peu plus la force dans les bosses et faux plats

[Pierre CLEMENT]

 avec le FKC ,le parapluie de la roue AR est symetrique et les haubans asymetriques ! ce qui fait que la K7 est pile en face des plateaux ,ce qui autorise presque toutes les possibilités de croisement de chaine (seul petit plateau -petit pignon ne passe pas bien ,la chaine frottant la fourchette du dérailleur AV) .

Tout ça pour dire que la ligne de chaine est "bonne" avec le 50*25.

Mais "physiquement" parlant ,avec le 50 la chaine etant plus loin de l'axe ,la "force" appliquée au plateau est plus forte non?